Document - INTERNATIONALISATION DES ÉCHANGES ET MONDIALISATION
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INTERNATIONALISATION DES ÉCHANGES ET MONDIALISATION
La dimension internationale de notre quotidien est sans conteste de plus en plus fortement marquée (songeons à ce que l'on consomme et comment, ou à ce que l'on produit et comment, à ce qui nous fait rêver et comment...). Peut-on pour autant parler comme McLuhan de « village planétaire » ? Dans ce chapitre, nous allons ainsi essayer de préciser les termes de cette question qu'on pourrait assimiler à ce qu'on appelle lamondialisation qui peut être très fortement et chargée en termes affectifs pour l'individu et est loin d'être politiquement neutre. En effet, les enjeux de l'internationalisation des échanges de biens et services, mais aussi d'informations et de relations sociales, sont loin d'être uniquement économiques. Comme l'histoire nous l'apprend, la constitution de notre cadre socio-politique (l'État national et social, mais aussi la configuration des relations Nord-Sud et la question du développement) et donc notre sociabilité commune ne peut être comprise sans passer par cette étude. Nous commencerons par étudier lecommerce international, en tant que ce dernier est le principal véhicule du mouvement qui nous intéresse, dans une perspective d'histoire économique : c'est-à-dire que nous tenterons d'exposer l'évolution historique du phénomène à l'aide de la théorie économique en centrant donc notre approche sur la question de la croissance. Ainsi, parmi les acteurs que nous serons amenés à présenter, nous nous arrêterons plus précisément sur lesstratégies internationales des entreprises. Ce n'est qu'à partir de là que nous pourrons discuter des relations entre mondialisation et changement social : c'est-à-dire des évolutions sociales et culturelles et de l'éventuelle émergence d'unenouvelle organisation de la régulation des relations internationales.
§ I . Commerce international, croissance et développement. Le phénomène que l'on a coutume d'appelermondialisationest souvent présenté comme une nouveauté inouïe. Pourtant, ceci n'est pas évident pour toutes les dimensions de celui-ci : c'est ce qu'une présentation historique nous permettra de mettre en évidence. Nous préciserons celle-ci en explicitant les différentes théories économiques qui nous permettent de faire un tri parmi « l'archive » historique pour lui donner un sens, pour enfin ouvrir sur la question du développement. I.1. D'une mondialisation à l'autre. Toute approche historique ne peut se résumer à une simple chronologie : elle fait appel à des visions théoriques qui aident à ranger les faits (penser à la simple question : qu'est-ce qui peut constituer un fait, comment le reconnaître avant même de le connaître ?). Notre vision part de la question du développement et donc des rapports entre « centre » et « périphérie » : après l'avoir présentée, nous ferons l'exposé chronologique proprement dit. I.1.1 Nations et économie mondiale. Le capitalisme est, depuis sa naissance, tourné vers l'échange international. Ce faisant il ne contribue pas seulement àdiffuser un système d'économie marchande dans l'espace mondialdes États qui le lui rendent bien d'ailleurs. En effet,, il participe aussi à l'institution
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les travaux de Braudel (Fernand Braudel (1902-1985) : grand historien français, l'un des « pères » de notre discipline aussi), mettent en évidence comment l'État a organisé en Occident les relations sociales afin de permettre la reproduction des « grandes familles » commerçantes qui vont, après la Révolution française, prendre la place des nobles (contrairement à la Chine ou à l'Islam ou le pouvoir central s'est toujours montré méfiant à l'égard des autres élites). C'est aussi des travaux d'histoire économique de Braudel que l'on peut extraire avec profit la notion « d'économie monde dans la mesure où cette dernière est la notion qui lui », permet d'étudier ensemble histoire et économie. Sans entrer dans le détail, nous pouvons tirer de celle-ci : - d'abord, qu'elle occupe un territoire déterminé, qui a donc des frontières ; - qu'elle possède uncentre qui domine les échanges économiques et commerçants qui, jusqu'au XVIIIe siècle, a été représenté par une ville -de Venise au XVe siècle à Amsterdam au XVIIIe siècle- , puis, par un État-nation grâce à l'établissement par l'État d'une économie nationale sur la base d'un large marché intérieur dont ne disposaient pas les villes ; - enfin, qu'elle est par conséquent hiérarchisée du centre aux marges larges et subordonnées, la «périphérie», en passant par des zones intermédiaires. On voit ainsi à quel point ce qu'on appelle mondialisation peut être approché par le biais de cette notion. De même que Braudel a défini plusieurs économies mondes, on peut parler de plusieurs mondialisations. En effet, depuis l'établissement d'économies nationales dans un cadre institutionnel national -dumercantilisme (le mercantilisme est une philosophie économique des XVIe et XVIIe siècles, selon laquelle la richesse d’un pays se mesure à la quantité d’or et d’argent (le métal) qu’il possède. Le pays est ainsi encouragé à augmenter ses réserves d’or et d’argent en augmentant les exportations et en réduisant les importations, de façon qu’il reste plus de richesses. Encore de nos jours, lorsqu’on parle d’un pays qui impose des tarifs et des quotas sur les biens provenant d’un autre pays, on dit que le pays adopte une politique commerciale mercantiliste) à l'État keynésien et social- qui conditionne la régulation économique, mais aussi l'efficacité de l'action publique et la reconnaissance effective de principes de justice sociale (voir le chapitre précédent), on a pu distinguer deux vagues de mondialisation.
I.1.2. De l'économie monde à l'économie mondiale. Même si, entre la fin du XVIIIe siècle et aujourd'hui, le monde a subi de profonds bouleversements, la mondialisation à l'oeuvre aujourd'hui n'est pas totalement inouïe et elle peine même à retrouver les seuils d'internationalisation de l'activité économique d'avant la première Guerre mondiale tant la période qui a suivi cette guerre a représenté un profond repli. Mais mondialisation ne signifie pas seulement internationalisation des échanges, de plus elle ne s'est pas faite de la même manière suivant les époques. I.1.2.1 De la révolution industrielle à la première Guerre mondiale. La mise en place d'unedivision internationale du travail(voir TD). Le XVIIIe siècle est celui de la révolution industrielle au Royaume-Uni. C'est le moment où l'on passe d'une économie monde centrée sur une ville, à une économie mondiale centrée sur une nation : l'économie mondiale est donc internationale. La révolution agricole qui a permis l'amélioration du pouvoir d'achat agricole a de ce fait engendré une industrialisation qui est devenue auto-entretenue. Pour Braudel, son insularité a permis au Royaume-Uni de mieux se protéger (la sortie d'ouvriers a été interdite jusqu'en 1825 et l'exportation de machines jusqu'en 1843). Mais les marchés intérieurs britannique, puis français, ne vont pas suffire à absorber les effets du véritable «
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