Du bon usage de Clinton pour l Europe - article ; n°4 ; vol.59, pg 1027-1040
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Description

Politique étrangère - Année 1994 - Volume 59 - Numéro 4 - Pages 1027-1040
Modifier les termes de l'engagement américain en Europe, en préservant ce qu'il comporte d'irremplaçable tout en l'adaptant aux conditions nouvelles, constitue un préalable indispensable à la mise en place d'un ordre stable sur le continent. C'est de l'Europe que doit venir l'initiative afin de rétablir le fragile équilibre du partenariat atlantique. Pour œuvrer en ce sens, il faut : décourager le paternalisme américain ; être capable de prendre en charge les intérêts collectifs concernant la protection de l'Europe et d'ailleurs ; être attentif aux tensions intérieures croissantes qui pèsent sur la politique étrangère américaine, et se convaincre de la nécessité de compenser les omissions et les actes d'indiscipline de la politique de Washington, dans la mesure où ce pays est aux prises avec les difficultés d'une superpuissance sur le déclin.
A European User's Guide to Clinton's America, by Michael Brenner
Modifying the terms of the United States'engagement in Europe in ways that continue to exploit its unique assets, yet are congruent with new conditions, is essential to establishing a stable continental order. The initiative for redressing the fragile imbalance in the Atlantic partnership must corne from the West Europeans. That requires: a discouragement of residual US paternalism: a demonstrated readiness to share more fully the duties of protecting collective interests in Europe and elsewhere: a sensitivity to the growing domestic constraints on American foreign policy: and accepting the self-interested need to compensate for the omissions and indiscipline of Washington policy-making as the country struggles with the quandries of a declining superpower.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Brenner
Marie-Aude Cochez
Du bon usage de Clinton pour l'Europe
In: Politique étrangère N°4 - 1994 - 59e année pp. 1027-1040.
Résumé
Modifier les termes de l'engagement américain en Europe, en préservant ce qu'il comporte d'irremplaçable tout en l'adaptant aux
conditions nouvelles, constitue un préalable indispensable à la mise en place d'un ordre stable sur le continent. C'est de l'Europe
que doit venir l'initiative afin de rétablir le fragile équilibre du partenariat atlantique. Pour œuvrer en ce sens, il faut : décourager
le paternalisme américain ; être capable de prendre en charge les intérêts collectifs concernant la protection de l'Europe et
d'ailleurs ; être attentif aux tensions intérieures croissantes qui pèsent sur la politique étrangère américaine, et se convaincre de
la nécessité de compenser les omissions et les actes d'indiscipline de la politique de Washington, dans la mesure où ce pays est
aux prises avec les difficultés d'une superpuissance sur le déclin.
Abstract
A European User's Guide to Clinton's America, by Michael Brenner
Modifying the terms of the United States'engagement in Europe in ways that continue to exploit its unique assets, yet are
congruent with new conditions, is essential to establishing a stable continental order. The initiative for redressing the fragile
imbalance in the Atlantic partnership must corne from the West Europeans. That requires: a discouragement of residual US
paternalism: a demonstrated readiness to share more fully the duties of protecting collective interests in Europe and elsewhere: a
sensitivity to the growing domestic constraints on American foreign policy: and accepting the self-interested need to compensate
for the omissions and indiscipline of Washington policy-making as the country struggles with the quandries of a declining
superpower.
Citer ce document / Cite this document :
Brenner, Cochez Marie-Aude. Du bon usage de Clinton pour l'Europe. In: Politique étrangère N°4 - 1994 - 59e année pp. 1027-
1040.
doi : 10.3406/polit.1994.4336
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1994_num_59_4_4336POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 1027
**>" UM8e de ClintOn
Michae. BRENNER
pour l'Europe *
Dans les réajustements de l'après-guerre froide, la phase nouvelle qui
s'est ouverte pour les partenaires occidentaux recèle bien des dangers.
Finies les années de grâce où, pour le monde occidental, les menaces
étaient minimales et les opportunités maximales. Désormais, la situation en
Europe exige davantage de rigueur stratégique et tolère moins bien le manque
de vigilance et de conviction.
Parmi les nombreux défis posés par la création d'un nouvel ordre continental
stable, figure au tout premier rang la définition de la contribution américaine.
Modifier les termes de l'engagement des Etats-Unis en Europe en préservant
ce qu'il comporte d'irremplaçable, tout en l'adaptant aux conditions nouvelles,
constitue un préalable indispensable à la mise en place et à l'application d'un
code rigoureux définissant des conduites acceptables entre Etats, à l'harmonis
ation de l'architecture multilatérale existant entre les Occidentaux et des
arrangements qui couvrent l'ensemble du continent, et au développement
d'une relation viable avec une Russie en pleine mutation. Mais le réaménage
ment de la relation atlantique s'avère être un objectif insaisissable, dont le
caractère incertain constitue une des principales raisons de l'incapacité dans
laquelle se trouve le monde occidental d'atteindre ses autres objectifs.
En raison du rôle dominant que l'Amérique a joué dans les affaires euro
péennes pendant près de cinquante ans, la question de ses engagements
présents et à venir occupe une place centrale dans la réflexion et les attentes
des gouvernements européens. Là où les Etats-Unis ont maintenu leurs
moyens et leur leadership, on s'alarme du risque d'hégémonie et de conservat
ion par Washington de prérogatives injustifiées. Là où ces capacités ont été
retirées ou réduites, on se demande avec inquiétude comment et par quels
mécanismes les remplacer. La puissance américaine — présente, passée ou à
venir — reste toujours un fait saillant de la vie diplomatique européenne.
Même absents, les Etats-Unis sont présents.
Ce dilemme a été aggravé par l'absence de signes clairs de la part de
Washington sur le degré d'engagement des Etats-Unis dans les différents
projets de construction européenne. La politique extérieure de l'Administrat
ion Clinton a été marquée par l'opacité et l'équivoque : obscurité des
L Professeur Cet article de a relations été traduit internationales par Marie-Aude à l'université Cochez. de Pittsburgh. 1028 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
objectifs, hésitation dans les méthodes entre un multilatéralisme de principe et
un unilatéralisme d'impulsion, et formulation tantôt éclairée, tantôt frileuse
des intérêts nationaux américains. L'inconstance est sa marque de fabrique.
Ces démonstrations peu édifiantes s'inscrivent dans un processus d'ajustement
qui ne devrait pas se réduire à un spectacle offert à la délectation des amis et
alliés des Etats-Unis — si fascinantes qu'en puissent être parfois les manifest
ations. Les enjeux sont trop graves — pour tous les partenaires — pour que
les Européens de l'Ouest se complaisent dans le rôle d'observateurs critiques,
et a fortiori pour qu'ils cèdent à la tentation d'entamer le prestige et la
puissance du numéro un mondial. Selon la manière dont les partenaires de
Washington se prépareront à exercer de nouvelles responsabilités, il sera
possible ou non d'amener les Etats-Unis à définir des politiques permettant à
l'Alliance de fonctionner à partir de prévisions stables et réalistes de ce que
ceux-ci sont capables et désireux d'offrir. Pour l'instant, l'Europe occidentale
n'a pas mieux réussi dans ses entreprises que les Etats-Unis. De plus, les
Européens de l'Ouest se sont montrés relativement peu sensibles aux effets de
leur comportement sur la délicate recherche d'un nouvel équilibre à Was
hington.
Un changement s'impose. Car il est désormais clair que pour réussir, c'est de
l'Europe que doit venir l'initiative du rétablissement de l'équilibre dans la
relation atlantique.
Un partenariat délicat : guide de l'utilisateur
Ne pas présumer de l'engagement européen des Etats-Unis
Le premier pas dans la voie de la sagesse, c'est de prendre conscience de ce
que les Etats-Unis ne sont pas disposés à protéger de manière inconditionn
elle les intérêts occidentaux dans une Europe démocratique et pacifique ; de
même, le soutien sincère dont ils gratifient actuellement l'Union européenne
ne doit pas être tenu pour acquis. Georges Pompidou se plaisait à affirmer
avec superbe que la France ne devait pas hésiter à houspiller de temps à autre
l'oncle Sam, car il était de l'intérêt des Etats-Unis eux-mêmes de maintenir,
quoi qu'il advienne, leurs engagements en Europe. Une telle présomption
n'est plus de mise. L'enjeu pour les est peut-être resté le même,
mais la menace qui pourrait leur paraître peser sur eux s'est considérablement
affaiblie. Par conséquent, ils sont nettement moins tolérants qu'au plus fort
de la guerre froide à l'égard de leurs alliés lorsque ceux-ci ne respectaient pas
les règles du jeu, ou qu'ils essayaient de promouvoir leurs seuls intérêts,
lorsque les Européens préjugeaient de la volonté américaine de supporter la
charge financière au nom de l'intérêt commun.
S'il existe un consensus américain en matière de politique étrangère, il repose
sur la double proposition : d'une part, les Etats-Unis ont consenti des
sacrifices sans précédent à la cause des démocraties occidentales et ils n'en
sont pas récompensés à leur juste mesure ; d'autre part, les alliés ont pour
habitude de se dérober à leur part d'obligations et de fardeaux. Cette
conviction est largement répandue au Congrès, dans le pays en général et
chez de nombreux représentants du milieu diplomatique. Elle prend d'autant
plus d'

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