Etats généraux de la reconquête - Education : Libérons l école pour libérer
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Etats généraux de la reconquête - Education : Libérons l'école pour libérer

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Propositions de l'UMP sur l'Education

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Publié le 28 avril 2014
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Langue Français

Extrait

ÉDUCATION LIBÉRONS L’ÉCOLE POUR LIBÉRER LES TALENTS !
SEPTEMBRE 2013
ÉDITORIAL
u cours des dernières décennies, l’attente à l’égard de l’école s’est accrue comme s’il lui incombait de pallier toutes les difficultés de notre société. À lesAvéritables missions de l’école : la transmission des savoirs, notamment les force d’étendre son champ d’action, on en a presque oublié quelles étaient savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) dont la bonne ou mauvaise acquisition conditionne l’avenir des enfants, la transmission des valeurs qui fondent notre République et notre sentiment commun d’appartenance à la communauté nationale. À force de considérer que tous les élèves étaient égaux et de vouloir gommer leurs différences dans l’apprentissage, on a nié la nécessité d’adapter l’enseignement aux besoins réels des élèves et de leur offrir des voies de réussite personnalisées. À force d’avoir considéré que tous les enseignants, une fois formés, avaient les mêmes qualités, on a nié leurs compétences et leur mérite individuels, qui, de ce fait, ne peuvent être ni valorisés ni récompensés.
Confrontés aux résultats déclinants des élèves, plusieurs de nos voisins européens ont tiré la conclusion qu’il était vital de réformer leur système scolaire au bénéfice des élèves et de leurs familles ainsi que des enseignants.
En France, la pseudo-« refondation scolaire » voulue par la gauche se résume à un changement des rythmes scolaires, très mal organisé et non financé, à une instrumentalisation idéologique de l’Éducation nationale et à des embauches supplémentaires qui ne répondent absolument pas aux besoins prioritaires de l’école. Au nom d’une vision ultraégalitariste, la gauche refuse l’excellence et le mérite. Elle choisit le nivellement par le bas et ignore les besoins spécifiques de chacun.
Pourtant, l’Éducation nationale est loin d’être irréformable. Face à l’échec scolaire, à l’illettrisme, à la violence, à la bureaucratie oppressante qui démotive les enseignants, face à l’inadaptation des formations aux besoins de l’économie, de plus en plus d’acteurs sont prêts au changement.
Mais la véritable refondation de l’école ne va pas se jouer depuis un bureau parisien de la Rue de Grenelle. La clé de la réforme, c’est la confiance accordée aux acteurs de terrain. En clair, il faut libérer l’école et responsabiliser les chefs d’établissement et les enseignants.
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Oui, notre système éducatif ne pourra progresser que si l’on substitue à la rengaine des moyens une nouvelle vision, une nouvelle ambition, fondées sur l’autonomie des chefs d’établissement, d’une part, et sur le contrôle et l’évaluation des résultats, d’autre part. Nous pensons ainsi que la réforme du système éducatif français doit laisser une large place aux expérimentations déclinables une fois qu’elles ont fait la preuve de leur efficacité dans la durée.
Chacun des acteurs y verra un bénéfice : les élèves qui retrouveront des perspectives réelles de réussite, grâce à des parcours personnalisés qui tiennent compte de leurs compétences et de leurs talents ; les enseignants dont il est fondamental de revaloriser le métier, de faire respecter l’autorité, à qui il faut donner de nouvelles perspectives de travail, plus efficaces ; les chefs d’établissement qui auront des objectifs à atteindre, des moyens correspondants et des comptes à rendre ; les parents d’élèves qui seront rassurés des perspectives offertes à leurs enfants ; le contribuable, enfin, qui est en droit d’exiger de l’Éducation nationale qu’elle remplisse sa mission au service de l’excellence, de la transmission des savoirs et des compétences, et de l’égalité des chances.
Les réussites individuelles construisent la réussite collective de notre pays. L’école de demain est donc celle qui donne à tous la motivation, le goût de l’effort et le bagage indispensable pour préparer l’avenir, pour bâtir une société de l’intelligence au bénéfice de chacun comme de tous.
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Jean-François Copé Président de l’UMP
Valérie Debord Déléguée générale adjointe au Projet
Hervé Mariton Délégué général au Projet
Bruno Retailleau Délégué général adjoint au Projet
SOMMAIRE
ÉDITORIAL....................................................................................................................................................3
I. BILAN DE LA POLITIQUE ÉDUCATIVE DE FRANÇOIS HOLLANDE...............................7
II. LES PRINCIPAUX MAUX DE L’ÉCOLE..............................................................................13
III. NOS PROPOSITIONS POUR LIBÉRER L’ÉCOLE.............................................................19
1.Priorité à l’acquisition des savoirs fondamentaux pour tous les élèves du primaire.........................................................................................................................19
2.Faire entrer l’innovation à l’école...........................................................................24
3.Faire confiance aux acteurs de terrain...................................................................26
4.Donner une plus grande liberté de choix des établissements..........................30
5.Réformer le statut des enseignants........................................................................31
6.Renforcer la scolarisation des enfants handicapés.............................................33
7.Le nécessaire renforcement de l’orientation.........................................................35
8.La sécurité dans les établissements scolaires.......................................................36
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I. BILAN DE LA POLITIQUE ÉDUCATIVE DE
FRANÇOIS HOLLANDE
Depuis plus d’un an, en matière d’éducation, le gouvernement de François Hollande est fidèle à son orientation idéologique fondamentale : méfiance à l’égard de la famille, obsession des moyens, égalitarisme forcené et remise en cause du mérite.
La gauche n’a pas pris la mesure de la crise scolaire (échec scolaire, illettrisme, violence, bureaucratie à tous les étages, démotivation des enseignants, inadaptation des formations aux besoins de l’économie…) et fait appel aux vieilles recettes : embauches supplémentaires, pédagogisme…
Pourtant, comme le souligne très justement le rapport de la Cour des comptes du 22 mai 2013 « Gérer les enseignants autrement », l’Éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens, mais d’une gestion inefficace de ses ressources et inadaptée aux besoins réels. Face à des difficultés aussi bien pour les élèves (résultats en baisse, manque de motivation, décrochage…) que pour les enseignants (rôle et missions flous et remis en cause régulièrement, problèmes d’autorité, adaptation à des modes de transmission nouveaux…), les recommandations de la Cour des comptes plaident pour une véritable réforme structurelle donnant enfin des responsabilités aux chefs d’établissement afin qu’ils puissent adapter leur action et celle des enseignants aux besoins réels des élèves.
1.60 000 postes supplémentaires : une folie dépensière en total décalage avec les besoins réels
Alors que la Cour des comptes précise que« le ministère de l’Éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens budgétaires ou d’un nombre trop faible d’enseignants, mais d’une utilisation défaillante des moyens existants », François Hollande s’est arc-bouté sur sa promesse de campagne démagogique de recruter 60 000 personnes supplémentaires dans l’Éducation nationale.
Cette mesure coûteuse, dans un contexte de forte contrainte budgétaire et de difficultés de recrutement, ne résoudra pas les problèmes auxquels l’Éducation nationale doit faire face. Au contraire, elle bloquera toute réforme ambitieuse dont le système éducatif français a pourtant besoin.
Les études publiées, y compris les plus récentes, prenant en compte les réformes du précédent quinquennat, montrent que la France n’a pas plus d’élèves par enseignant que les autres pays de l’OCDE et que le nombre d’élèves par classe est même légèrement inférieur à celui de la moyenne.
Sans compter que le recrutement de ces trop nombreux nouveaux enseignants soulève un certain nombre de questions sur les procédures d’admission, sur la sélection de ceux-là et sur les exigences des concours qui décident de l’aptitude des hommes et des femmes en charge de l’éducation de nos enfants.
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Les recrutements à marche forcée se font en dépit des exigences de qualité. Certaines académies ont dû abaisser les seuils d’admissibilité pour répondre aux demandes de la Rue de Grenelle. Ainsi, à Créteil, la barre d’admissibilité au concours de professeur des écoles a été fixée à 4/20 ; à Versailles, à 4,5/20 ; à Paris, à 5/20 ; à Strasbourg, à 7/20… Est-il vraiment imaginable de laisser les futures générations pâtir des prises de position démagogiques et idéologiques du gouvernement actuel ?
Cette politique de recrutement forcée se fait également au détriment des enseignants puisque ces derniers, déjà largement touchés par la refiscalisation des heures supplémentaires, n’ont aucune perspective d’augmentation de salaires si ce n’est la prime de 400qui sera versée aux professeurs des écoles. Le gouvernement a donc fait le choix de plus d’enseignants moins bien payés.
Enfin, une partie de ces 60000 recrutements se feront sous forme de contrats aidés, synonymes de précarité et de salaire faible.
LA SCOLARISATION DES ENFANTS AVANT 3 ANS
Le gouvernement en a fait une priorité dès la rentrée 2013 sans véritablement se donner les moyens de ses ambitions. Cette mesure est en réalité un moyen pour le gouvernement de faire porter par l’école son incapacité à accroître l’offre de modes de garde pour les enfants de moins de 3 ans.
Or, de nombreuses études montrent que la scolarisation précoce des enfants n’est pas toujours bénéfique.
Il aurait été plus judicieux de poursuivre l’ouverture de places en jardins d’enfants qui sont des structures adaptées aux enfants entre 2 et 3 ans.
2.Les rythmes scolaires : une réforme manquée Tout le monde s’accorde sur la nécessité deréorganiser les rythmes scolaires dans l’intérêt des enfants, carl’année scolaire est peu adaptée à leur rythme et très éloignée des objectifs assignés par l’Académie de médecine : améliorer les conditions d’apprentissage par des emplois du temps appropriés, réduire la fatigue et les tensions des enfants, et instaurer une meilleure qualité de vie de l’enfant à l’école. Cependant, la réforme des rythmes scolaires conçue par Vincent Peillon est une réforme manquée. Imposée dans la douleur aux enseignants, aux familles et aux collectivités, cette réforme est en réalité un trompe-l’œil.On ne peut sérieusement dire qu’on réforme les rythmesscolaires quand on ne fait que réduire la journée de cours de quarante-cinq minutes sans jamais s’interroger sur la réorganisation complète de la journée pour tenir compte de la chronobiologie des enfants et sans jamais s’interroger sur l’organisation de l’année scolaire.
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Ce changement des rythmes scolaires devait être la mesure phare de la rentrée 2013. Pourtant, elle ne touche que 8533 écoles maternelles et primaires sur les 47 483 que compte notre pays, soit 18 % des écoles. Elle ne concerne que 1 276 000 enfants et est mise en œuvre selon une quinzaine de modèles différents, créant de nombreuses inégalités entre les territoires et les élèves. Ce changement est par ailleurs coûteux pour les collectivités locales qui se voient transférer des charges supplémentaires sans bénéficier d’un réel soutien de l’État : la dépense supplémentaire par élève à la charge des collectivités locales est de 150. Mais l’État ne transférera que 50élève (90 parles élèves dans les zones pour les moins favorisées). Cela risque de se traduire par une nouvelle hausse des impôts locaux. Enfin, la réforme des rythmes scolaires se fait au détriment des élèves les plus fragiles puisque l’aide personnalisée disparaît. 3.Des programmes qui rognent sur l’acquisition des savoirs fondamentaux L’un des buts essentiels de l’école primaire est de permettre l’instruction et d’apporter aux générations futures les bases fondamentales qui leur permettront de poursuivre leur scolarité dans les meilleures conditions afin de sortir du système éducatif diplômés et formés. Alors que la priorité pour les élèves devrait être l’apprentissage des savoirs fondamentaux et l’acquisition de la culture française, la loi Peillon dilue ces enseignements avec l’instauration de nouveaux cours divers et variés : morale laïque, éducation nutritionnelle, éducation à la sexualité et même éducation écologique pour faire plaisir aux alliés de la majorité.
Par ailleurs, l’allègement des programmes d’histoire, géographie et éducation civique en troisième et en terminale annoncé début septembre par le ministre, avant une vaste refonte prévue pour 2017, fait craindre que certains points ne soient plus abordés ou abordés trop rapidement. Or, la construction d’une volonté de vivre ensemble passe aussi par l’appropriation de l’histoire de France et la volonté de partager une culture et des valeurs. C’est pourquoi il nous paraît indispensable de réaffirmer la place de l’enseignement de l’histoire et de la géographie dès le primaire. Les heures de cours consacrées à la morale laïque ou à l’enseignement de la théorie du genre seraient plus utiles si elles l’étaient à la culture générale et à l’acquisition des fondamentaux.
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LA MORALE LAÏQUE Cet enseignement est introduit dans le code de l’éducation. Personne ne conteste la nécessité de transmettre à l’école des règles élémentaires essentielles au vivre-ensemble, comme la politesse, le respect de l’autorité, la connaissance de nos valeurs, des droits et des devoirs. D’ailleurs, la majorité précédente, avec Luc Chatel, avait mis en valeur l’instruction civique et morale. Mais c’est tout autre chose que propose Vincent Peillon. Il nous explique que sa morale laïque vise à instaurer une« laïcité intérieure ». Derrière ce concept abstrait, Vincent Peillon cache à peine qu’il veut inculquer une idéologie aux élèves. - L’école ne doit pas se tromper de rôle ; sa priorité, c’est de transmettre des savoirs : à quoi bon parler d’enseigner une morale laïque quand nous avons près de 10 % de la population en situation d’illettrisme ? Vincent Peillon doit d’abord réduire l’illettrisme avant de penser à l’enseignement abstrait d’une morale laïque. C’est l’illettrisme qui est le terreau du délitement de la société, pas l’absence de « laïcité intérieure ». - Enseigner la morale à l’école a pour but, selon Vincent Peillon, d’« arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel »(le Journal du dimanche, 2 Septembre 2012). Cela risque d’être l’école contre les familles et contre les religions. Ce discours est nocif, les familles sont le premier lieu d’éducation des enfants, elles ne sont ni déterministes, ni en compétition avec l’école, dont elles sont complémentaires.
LA THÉORIE DU GENRE
Longtemps cantonnée aux pays anglo-saxons, notamment aux États-Unis, la théorie du genre fait aujourd’hui irruption dans le débat français et à l’école. Dans sa version la plus extrême, elle consiste à nier la dimension biologique de l’altérité sexuelle et tente d’imposer l’idée que le masculin et le féminin ne seraient que des constructions culturelles et sociales.
Il ne s’agit alors plus d’une théorie mais d’une idéologie coupée du réel. Il est certes intéressant d’étudier la dimension culturelle dans la représentation de l’homme et de la femme au sein d’une société donnée, afin de garantir l’égalité entre les sexes. Mais cette recherche ne doit pas sombrer dans une idéologie consistant à nier l’altérité sexuelle et la complémentarité homme-femme qui sont des richesses pour notre société, tout particulièrement dans le cadre de la filiation.
La mobilisation des opposants à l’enseignement de cette théorie à l’école a permis d’éviter dans la loi Peillon sur la refondation de l’école une disposition visant à rendre obligatoire à partir de 6 ans« une éducation à l’égalité de genre ».
Cependant, le gouvernement persiste. Une expérimentation « ABCD de l’égalité » a été lancée par la ministre en charge des Droits des femmes dans 10 académies (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Corse, Guadeloupe, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz, Rouen, Toulouse), elle a pour objectif affiché de proposer une éducation neutre aux enfants dès la maternelle afin de« déconstruire les stéréotypes de genre ».
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4.La remise en cause du mérite
Alors qu’une des critiques récurrentes faites au système scolaire français est d’être incapable de corriger les inégalités de naissance, les réformes menées par le gouvernement depuis son arrivée le rendent davantage inégalitaire.
Annoncées ou réalisées, la suppression de l’aide personnalisée, la suppression des internats d’excellence, la suppression des bourses aux mérites, la suppression de l’assouplissement de la carte scolaire ou encore la suppression du programme Eclair sont des coups portés aux élèves les plus fragiles. Aujourd’hui, ceux qui se donnent les moyens d’avancer, d’agir, de se former, ne bénéficient plus du soutien du gouvernement.
Le manque d’exigence se retrouve à tous les niveaux. L’exemple du bac 2013, notamment dans l’académie d’Orléans-Tours, est caractéristique du manque d’exigence qu’impose le ministère de l’Éducation nationale. Pour atteindre le fameux taux de 85 % de réussite au bac que la gauche s’est fixé, celle-ci ne donne pas aux élèves les moyens de réussir mais demande aux correcteurs d’être indulgents et de noter leurs élèves sur 24. En plus de cacher la réalité d’un enseignement parfois médiocre, cela incite les élèves à moins travailler.
Cette volonté d’uniformisation, de non-récompense de l’effort et du mérite, est aussi palpable dans la suppression des évaluations nationales en CE1 et CM2 ou dans le débat qui a agité la majorité sur la suppression des notes.
Enfin, la multiplication excessive des options et des spécialités dès le plus jeune âge rend le système scolaire français complexe à appréhender pour l’ensemble des acteurs. Chaque option supplémentaire, chaque spécialisation supplémentaire, chaque activité supplémentaire rend le système un peu moins abordable pour les élèves qui cherchent leur orientation, un peu moins lisible pour les parents qui tentent de suivre les études de leur enfant, un peu plus fracturé pour les enseignants qui ne peuvent plus suivre aussi bien les élèves et un peu plus compliqué pour les directeurs qui doivent créer des emplois du temps en tenant compte des parcours de chaque élève qui peuvent comprendre des cours en classe entière d’une trentaine de personnes comme des options regroupant moins d’une dizaine d’élèves sur un niveau.
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