Evaluation et conduite de l action publique : entre recherche d efficacité et conquête de légitimité. Application à la décentralisation de la formation des jeunes - article ; n°3 ; vol.22, pg 137-161
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Evaluation et conduite de l'action publique : entre recherche d'efficacité et conquête de légitimité. Application à la décentralisation de la formation des jeunes - article ; n°3 ; vol.22, pg 137-161

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Description

Politiques et management public - Année 2004 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 137-161
La décentralisation de la formation professionnelle des jeunes est emblématique de la recherche d'une articulation renforcée de l'évaluation, de la régionalisation et d'une meilleure gouvernance. Cet article a pour objet la portée et la signification de l'évaluation engagée depuis le milieu de la décennie écoulée, consécutivement à la loi de décembre 1993 qui a sensiblement renforcé les compétences des Conseils régionaux. Il s'agit, en particulier, de faire ressortir les effets de cette articulation visée par la loi : le recours à l'évaluation impulse-t-il le développement de nouvelles modalités de coordination et stimule-t-il des apprentissages collectifs favorisant une meilleure organisation et efficacité de l'action publique ?
Ces travaux d'évaluation ont privilégié la question de la légitimation des acteurs, en particulier de l'action de coordonnateur du Conseil régional. A ce stade, au regard de ses effets, cette évaluation dite pluraliste s'avère être singulièrement incomplète. En effet, si elle a engendré des décloisonnements indéniables entre diverses interventions publiques, elle s'avère largement incapable d'apporter une connaissance fine de l'effectivité des politiques régionales de formation et elle ne soutient que faiblement la délibération publique sur la pertinence de l'action publique en ce domaine, compte tenu des conditions de validation et de diffusion des infonnations et des connaissances qu'elle produit. Dès lors, la rationalisation du processus de décentralisation que devait engendrer l'évaluation n'est qu'esquissée même si la légitimité de l'intervention des Régions dans ce champ de l'action publique en sort renforcée.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Antoine Richard
Eric Verdier
Evaluation et conduite de l'action publique : entre recherche
d'efficacité et conquête de légitimité. Application à la
décentralisation de la formation des jeunes
In: Politiques et management public, %vol. 22 n° 3, 2004. « Une génération de réformes en management public : et
après ? » Actes du treizième colloque international - Strasbourg, jeudi 24 et vendredi 25 novembre 2003 - Tome 2.
pp. 137-161.
Résumé
La décentralisation de la formation professionnelle des jeunes est emblématique de la recherche d'une articulation renforcée de
l'évaluation, de la régionalisation et d'une meilleure "gouvernance". Cet article a pour objet la portée et la signification de
l'évaluation engagée depuis le milieu de la décennie écoulée, consécutivement à la loi de décembre 1993 qui a sensiblement
renforcé les compétences des Conseils régionaux. Il s'agit, en particulier, de faire ressortir les effets de cette articulation visée
par la loi : le recours à l'évaluation impulse-t-il le développement de nouvelles modalités de coordination et stimule-t-il des
apprentissages collectifs favorisant une meilleure organisation et efficacité de l'action publique ?
Ces travaux d'évaluation ont privilégié la question de la légitimation des acteurs, en particulier de l'action de coordonnateur du
Conseil régional. A ce stade, au regard de ses effets, cette évaluation dite "pluraliste" s'avère être singulièrement incomplète. En
effet, si elle a engendré des décloisonnements indéniables entre diverses interventions publiques, elle s'avère largement
incapable d'apporter une connaissance fine de l'effectivité des politiques régionales de formation et elle ne soutient que
faiblement la délibération publique sur la pertinence de l'action publique en ce domaine, compte tenu des conditions de validation
et de diffusion des infonnations et des connaissances qu'elle produit. Dès lors, la rationalisation du processus de décentralisation
que devait engendrer l'évaluation n'est qu'esquissée même si la légitimité de l'intervention des Régions dans ce champ de
l'action publique en sort renforcée.
Citer ce document / Cite this document :
Richard Antoine, Verdier Eric. Evaluation et conduite de l'action publique : entre recherche d'efficacité et conquête de légitimité.
Application à la décentralisation de la formation des jeunes. In: Politiques et management public, %vol. 22 n° 3, 2004. « Une
génération de réformes en management public : et après ? » Actes du treizième colloque international - Strasbourg, jeudi 24 et
vendredi 25 novembre 2003 - Tome 2. pp. 137-161.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_2004_num_22_3_3228ET CONDUITE DE L'ACTION PUBLIQUE : ENTRE RECHERCHE EVALUATION
D'EFFICACITÉ ET CONQUÊTE DE LÉGITIMITÉ
APPLICATION À LA DÉCENTRALISATION DE LA FORMATION DES JEUNES
Antoine RICHARD*
Eric VERDIER**
Résumé La décentralisation de la formation professionnelle des jeunes est
emblématique de la recherche d'une articulation renforcée de l'évaluation, de
la régionalisation et d'une meilleure "gouvernance". Cet article a pour objet la
portée et la signification de l'évaluation engagée depuis le milieu de la
décennie écoulée, consécutivement à la loi de décembre 1993 qui a
sensiblement renforcé les compétences des Conseils régionaux. Il s'agit, en
particulier, de faire ressortir les effets de cette articulation visée par la loi : le
recours à l'évaluation impulse-t-il le développement de nouvelles modalités de
coordination et stimule-t-H des apprentissages collectifs favorisant une
meilleure organisation et efficacité de l'action publique ?
Ces travaux d'évaluation ont privilégié la question de la légitimation des
acteurs, en particulier de l'action de coordonnateur du Conseil régional. A ce
stade, au regard de ses effets, cette évaluation dite "pluraliste" s'avère être
singulièrement incomplète. En effet, si elle a engendré des décloisonnements
indéniables entre diverses interventions publiques, elle s'avère largement
incapable d'apporter une connaissance fine de l'effectivité des politiques
régionales de formation et elle ne soutient que faiblement la délibération
publique sur la pertinence de l'action publique en ce domaine, compte tenu
des conditions de validation et de diffusion des infonnations et des
connaissances qu'elle produit. Dès lors, la rationalisation du processus de
décentralisation que devait engendrer l'évaluation n'est qu'esquissée même si
la légitimité de l'intervention des Régions dans ce champ de l'action publique
en sort renforcée.
* Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), Marseille.
** Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (LEST), Institut d'économie publique (IDEP),
Aix en Provence.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 22, n° 3, septembre 2004.
© Institut de Management Public - 2004. 138 Antoine RICHARD et Eric VERDIER
Introduction : L'évaluation des politiques publiques prend une importance croissante pour
l'imbrication plusieurs raisons liées les unes aux autres : interrogation sur la pertinence et
la légitimité de l'intervention publique, volonté - plus ou moins outillée - de croissante entre
maîtrise des dépenses publiques, tendance à passer de l'édiction de normes décentralisation,
réglementaires à des procédures contractuelles ou encore d'interventions nouvelle
gouvernance d'administrations centrales à des actions décentralisées ou déconcentrées...
et évaluation (voir notamment Leca, 1993). En France, l'insertion explicite du principe de
l'évaluation dans nombre de textes législatifs portant création de nouvelles
interventions publiques (cf. l'exemple du RMI, de la politique de la ville, de la
formation professionnelle des jeunes, etc.) est d'autant plus emblématique
que ce pays a été caractérisé par le faible développement des travaux
évaluatifs.
Dans le champ des politiques sociales notamment, l'Etat, de prescripteur,
devient de plus en plus régulateur et "animateur" (Donzelot, Estèbe, 1994).
Simultanément la construction européenne contribue à renforcer l'exigence
d'évaluation (Barbier, 1998) d'autant plus qu'elle tend à faire des institutions
régionales le point d'ancrage de ses politiques d'aides à la formation et à
l'emploi. Contractualisation et décentralisation se conjuguent donc pour
engendrer un besoin croissant d'informations et de coordination, suscitant lui-
même une demande d'évaluation (Benhayoun, Lazzeri, 1998).
Dans ce contexte, progressivement mais aussi difficilement, l'évaluation prend
sa place dans la conduite de l'action publique, en tant qu'élément émergent
d'une "bonne gouvernance" (Baslé, 2000). Ainsi l'Etat a-t-il été le promoteur
de l'évaluation des politiques territoriales contractuelles en posant le principe
de dans les contrats de plan Etat-Régions à l'occasion du CIAT
(Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire) du 23 juillet 1992 (voir
Spenlehauer, Warin, 2000). De la même façon, l'évaluation devient partie
intégrante de l'action communautaire au niveau des territoires, en application
des règlements régissant les fonds structurels européens pour la période
1994-1998.
La décentralisation de la formation professionnelle des jeunes est
symptomatique de ces différentes tendances et, en particulier, de
l'articulation, dans un même triptyque, de l'évaluation, de la décentralisation et
de la gouvernance. La loi quinquennale du 20 décembre 1993 relative au
travail, à l'emploi et à la formation professionnelle prévoit ainsi le transfert de
nouvelles responsabilités aux Conseils régionaux - plus en formation continue
qu'en formation initiale des jeunes - et l'accompagne d'un processus très
institutionnalisé d'évaluation, mis en œuvre tous les trois ans (la troisième
vague s'est achevée en 2004). Il devient ainsi partie intégrante de la conduite
de l'action publique et ne se limite donc pas à une dimension récapi

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