Evolutions institutionnelles des politiques industrielles en système fédéral - article ; n°2 ; vol.13, pg 83-107
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Description

Politiques et management public - Année 1995 - Volume 13 - Numéro 2 - Pages 83-107
Nous analysons ici les conditions institutionnelles dans lesquelles peuvent se développer les politiques industrielles à l'intérieur d'un contexte fédéral. Nous associons l'efficacité des politiques industrielles, moins au montant des crédits qui sont affectés, qu'aux dynamiques institutionnelles qui en constituent le cadre. Cette étude est fondée sur les Etats-Unis, pays de plus en plus ouvert sur l'économie mondiale, mais où le territoire continue de prévaloir sur la nation et la proximité stratégique et politique sur la cohérence nationale.
La dissémination des relations de pouvoirs et des initiatives ainsi que leur articulation aux niveaux régionaux et locaux sont une source permanente de création, d'adaptation et d'association du tissu productif. Cette dynamique conduit à une multiplication d'initiatives publiques ou collectives dans tous les domaines, mais simultanément à une duplication fréquente des efforts et pas nécessairement à une bonne adéquation des politiques par rapport aux problèmes posés. Notre hypothèse est que cet atout constitue aujourd'hui, dans une économie ouverte, un avantage aussi décisif pour les Etats-Unis que ceux sur lesquels se focalise usuellement l'attention comme leur avance technologique, leur capacité d'innovation, le poids des commandes militaires, le niveau de la concentration industrielle ou la dimension de leur marché intérieur.
On se situera ici à l'intersection de deux préoccupations majeures : d'une part, l'évaluation de la capacité des institutions publiques à construire un environnement favorable à la compétitivité productive dans le cadre de comportements entièrement décentralisés, et le plus souvent atomisés ; d'autre part , la mise en question de ces mêmes institutions, moins par le fait des mutations de l'environnement international que par leurs contradictions internes, parmi lesquelles on privilégie la fragmentation institutionnelle et le manque de capacité à gouverner.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bertrand Bellon
Evolutions institutionnelles des politiques industrielles en
système fédéral
In: Politiques et management public, vol. 13 n° 2, 1995. 50e numéro. Cahier 1. pp. 83-107.
Résumé
Nous analysons ici les conditions institutionnelles dans lesquelles peuvent se développer les politiques industrielles à l'intérieur
d'un contexte fédéral. Nous associons l'efficacité des politiques industrielles, moins au montant des crédits qui sont affectés,
qu'aux dynamiques institutionnelles qui en constituent le cadre. Cette étude est fondée sur les Etats-Unis, pays de plus en plus
ouvert sur l'économie mondiale, mais où le territoire continue de prévaloir sur la nation et la proximité stratégique et politique sur
la cohérence nationale.
La dissémination des relations de pouvoirs et des initiatives ainsi que leur articulation aux niveaux régionaux et locaux sont une
source permanente de création, d'adaptation et d'association du tissu productif. Cette dynamique conduit à une multiplication
d'initiatives publiques ou collectives dans tous les domaines, mais simultanément à une duplication fréquente des efforts et pas
nécessairement à une bonne adéquation des politiques par rapport aux problèmes posés. Notre hypothèse est que cet atout
constitue aujourd'hui, dans une économie ouverte, un avantage aussi décisif pour les Etats-Unis que ceux sur lesquels se
focalise usuellement l'attention comme leur avance technologique, leur capacité d'innovation, le poids des commandes militaires,
le niveau de la concentration industrielle ou la dimension de leur marché intérieur.
On se situera ici à l'intersection de deux préoccupations majeures : d'une part, l'évaluation de la capacité des institutions
publiques à construire un environnement favorable à la compétitivité productive dans le cadre de comportements entièrement
décentralisés, et le plus souvent atomisés ; d'autre part , la mise en question de ces mêmes institutions, moins par le fait des
mutations de l'environnement international que par leurs contradictions internes, parmi lesquelles on privilégie la fragmentation
institutionnelle et le manque de capacité à gouverner.
Citer ce document / Cite this document :
Bellon Bertrand. Evolutions institutionnelles des politiques industrielles en système fédéral. In: Politiques et management
public, vol. 13 n° 2, 1995. 50e numéro. Cahier 1. pp. 83-107.
doi : 10.3406/pomap.1995.2049
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1995_num_13_2_2049EVOLUTIONS INSTITUTIONNELLES DES POLITIQUES
INDUSTRIELLES EN SYSTEME FEDERAL
Bertrand BELLON *
Résumé Nous analysons ici les conditions institutionnelles dans lesquelles peuvent se
développer les politiques industrielles à l'intérieur d'un contexte fédéral. Nous
associons l'efficacité des politiques industrielles, moins au montant des
crédits qui sont affectés, qu'aux dynamiques institutionnelles qui en
constituent le cadre. Cette étude est fondée sur les Etats-Unis, pays de plus
en plus ouvert sur l'économie mondiale, mais où le territoire continue de
prévaloir sur la nation et la proximité stratégique et politique sur la cohérence
nationale.
La dissémination des relations de pouvoirs et des initiatives ainsi que leur
articulation aux niveaux régionaux et locaux sont une source permanente de
création, d'adaptation et d'association du tissu productif. Cette dynamique
conduit à une multiplication d'initiatives publiques ou collectives dans tous les
domaines, mais simultanément à une duplication fréquente des efforts et pas
nécessairement à une bonne adéquation des politiques par rapport aux
problèmes posés. Notre hypothèse est que cet atout constitue aujourd'hui,
dans une économie ouverte, un avantage aussi décisif pour les Etats-Unis
que ceux sur lesquels se focalise usuellement l'attention comme leur avance
technologique, leur capacité d'innovation, le poids des commandes militaires,
le niveau de la concentration industrielle ou la dimension de leur marché
intérieur.
On se situera ici à l'intersection de deux préoccupations majeures : d'une part,
l'évaluation de la capacité des institutions publiques à construire un
environnement favorable à la compétitivité productive dans le cadre de
comportements entièrement décentralisés, et le plus souvent atomisés ;
d'autre part , la mise en question de ces mêmes institutions, moins par le fait
des mutations de l'environnement international que par leurs contradictions
internes, parmi lesquelles on privilégie la fragmentation institutionnelle et le
manque de capacité à gouverner.
"Université de Paris-Sud, Centre de recherche ADIS, -Analyse des Dynamiques Industrielles et
Sociales-.
L'auteur remercie vivement Antje Burmeister, Jean-Michel Saussois, Colette Voisin ainsi que les
réviseurs anonymes de la Revue Politiques et management public, qui ont pris la peine de lire
attentivement et de commenter une version précédente de ce texte.
Les matériaux rassemblés pour cet article sont issus d'une recherche effectuée en collaboration
avec Antje Burmeister, Colette Voisin et Florence Palpacuer sur "les politiques industrielles des
Etats Fédérés aux Etats-Unis". Cette recherche a été conduite pour le compte de l'OSI,
Observatoire des Stratégies Industrielles, du Ministère de l'Industrie, des Postes et
Télécommunications et du Commerce extérieur (étude disponible sur demande auprès des
auteurs).
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 13, n° 2, Cahier 1, juin 1995.
© Institut de Management Public - 1995. 84 Bertrand BELLON
Nous nous intéressons aux Etats-Unis, avec pour hypothèse centrale que le
caractère fédéral (non centralisé et non pas décentralisé) de ce pays et la
dissémination des relations de pouvoirs et des initiatives qui en résultent
constituent la source la plus originale et la plus forte de création, d'adaptation
et d'association du tissu productif. Si l'on souscrit à l'idée que les dynamiques
productives sont moins liées aux coûts d'accès aux facteurs de production
qu'à la qualité des relations de "proximité" productives, technologiques,
stratégiques ou politiques (Bellet, Colletis, Lung, 1993 ; Sabel 1993 ;
Bellon et Niosi, 1994), le cadre fédéral américain apparaît comme
particulièrement intéressant, devant les contraintes et conditions productives
des économies globalisées contemporaines. La dimension fédérale des
dynamiques productives présente également un coût très spécifique, tant en
termes financiers que d'efficacité organisationnelle.
Cet article présente une première approche de cette réalité complexe à
travers le cadre historique et politique des interventions publiques non
fédérales en termes de politique industrielle. Nous serons conduits à
présenter en premier lieu les caractéristiques institutionnelles du fédéralisme
américain, leur évolution et leurs conséquences en matière de politique
industrielle. Nous présenterons dans la seconde partie quelques
interprétations relatives aux conditions et aux coûts (tant organisationnelles
que financiers) d'un tel fédéralisme. Nous traiterons d'une part la
fragmentation institutionnelle et d'autre part de divers aspects touchant à
l'aptitude à gouverner.
Des politiques Nous retiendrons du fédéralisme le fait que la légitimité première de la
industrielles de décision et de l'action n'appartient pas en premier lieu au gouvernement
nature fédérée national, mais au contraire aux gouvernements des instances qui se sont
fédérées (ici chacun des cinquante Etats) et, par effet induit, aux
gouvernements plus locaux. La démarche est non seulement ascendante
plutôt que descendante (bottom up et non top down), mais locale plutôt que
globale (en reconnaissant parfaitement les impératifs liés aux économies
ouvertes). Les questions touchant à la production sont ainsi beaucoup plus
intensément prises en compte par let. institutions publiques les plus
immédiatement en contact avec les problèmes (d'emploi, d'investissement,
de technologie) que par les institutions fédérales à Washington DC.
Le fédéralisme et le grand nombre d'acteurs publics concernés
par les question

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