Histoire du commerce japonais - article ; n°2 ; vol.16, pg 145-166
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Histoire du commerce japonais - article ; n°2 ; vol.16, pg 145-166

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1951 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 145-166
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Bonmarchand
Histoire du commerce japonais
In: Politique étrangère N°2 - 1951 - 16e année pp. 145-166.
Citer ce document / Cite this document :
Bonmarchand Georges. Histoire du commerce japonais. In: Politique étrangère N°2 - 1951 - 16e année pp. 145-166.
doi : 10.3406/polit.1951.2725
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1951_num_16_2_2725HISTOIRE DU COMMERCE JAPONAIS
Manifestations commerciales de l'ancien Japon.
Nous connaissons encore mal les origines du peuple japonais. On peut
cependant émettre l'hypothèse que la dynastie régnante appartient à une
migration venue du Sud, en passant par les îles Ryukyu, pour s'installer
à Kyushu et de là gagner le centre du Japon où elle établit une Cour
impériale. Les premiers habitants, subjugués et réduits en esclavage, culti
vaient le sol, et les envahisseurs eurent à faire graduellement la conquête
du pays sur les Âinous en les refoulant vers le Nord-Est. Le général chargé
de réprimer ces barbares, nommé shogun, devait plus tard saisir le pouvoir
et reléguer la Cour dans son palais.
Le pays était alors peu développé. La Cour entre dé bonne heure en rela
tions avec celle des rois de la Corée voisine. Les rapports furent surtout
culturels. La Corée envoya ses artisans, ses artistes et ses lettrés à la Cour
japonaise, alors établie à Nara. C'est ainsi que l'Empereur et les nobles de
son palais connurent l'écriture chinoise, la morale conf ucianiste et la
religion bouddhique ; des artisans coréens furent invités à enseigner aux
Japonais les divers métiers, en particulier la sériciculture et le tissage de la
soie. La plupart se fixèrent au Japon. Un mouvement commercial s'établit
entre les deux voisins, mais surtout dans le sens Corée- Japon. Les bateaux
arrivaient à Nanirwa, site de l'Osaka actuel. Des barques leur permettaient
de remonter jusqu'à Heian, le Kyoto d'aujourd'hui, où la Cour impériale
finit par se fixer définitivement. Les articles importés étaient surtout de
luxe, à l'usage du Palais et des nobles.
La Cour impériale envoya des missions diplomatiques en Chine, d'abord
sous la dynastie des Souei, puis sous la dynastie des T'ang.
Ces voyages se firent d'abord par terre après le franchissement du
détroit de Tsushima, en passant par la Corée et la Mandchourie du Sud,
pour aboutir à la capitale de Tch'angan. Quand les progrès de la naviga
tion le permirent, le voyage se fit du port de Hakata à Kyushu, d'abord en 146 GEORGES BONMARCHAND
longeant la côte ouest de la Corée et, de là, en se dirigeant vers la pointe du
Chantong. Plus tard, la traversée se fit directement jusqu'à l'embouchure
du Yangtseu, dès le VIIIe siècle.
Au Japon, la population n'était pas alors nombreuse, et les produits du
sol suffisaient à la nourrir. Des foires se tenaient à époques régulières ;
les paysans venaient échanger les produits de leur culture en les troquant
contre les outils ou ustensiles et étoffes fabriqués par les artisans. Ces
réunions avaient lieu devant les temples qui les favorisaient.
En temps ordinaire, les colporteurs transportaient dans tout le pays
les articles fabriqués à l'époque. Ils étaient payés soit en nature, soit en
une monnaie de cuivre, analogue aux sapèques. Jusqu'à la fin du XVIe siècle,
il n'y eut pas d'autre monnaie, et celle-ci était même habituellement importée
de Chine en échange du cuivre que le Japon a toujours produit en grande
quantité. Pour les objets de grande valeur, l'équivalent était fourni en
rouleaux d'étoffes de soie ou en plaquettes et lingots d'argent ou d'or.
L'industrie eut d'abord pour centre la capitale ; elle répondait aux
besoins de la Cour et de l'aristocratie. Aux IX^ et Xe siècles, la famille des
Fujiwara gouverne effectivement. A son déclin, elle se crée des domaines
dans les provinces éloignées où elle se rend indépendante. Les industries
de la capitale suivirent ces nouveaux seigneurs et prirent un caractère local.
Les communications dans ce pays montagneux qu'est le Japon étaient
alors difficiles. Ce furent d'abord les bonzes qui contribuèrent à la création
de routes pour les pèlerinages aux nombreux temples qui se construisirent.
Le général Minamoto Yoritomo établit son gouvernement dans l'Est
du pays, à Kamakura, en 1192. De nouvelles voies de communications
furent alors ouvertes dont la principale reliait Kyoto avec le siège du
nouveau gouvernement militaire.
La population avait alors augmenté. Une répartition des terres, à la
mode chinoise, avait eu lieu au VIIIe siècle. Mais, le lopin attribué aux
paysans ne suffisant plus à les nourrir, ils allèrent défricher de nouvelles
terres dans l'Est. Certains d'entre eux se firent colporteurs ou se livrèrent
à de petits métiers d'ambulants. Bientôt apparurent de véritables commerç
ants qui se groupèrent, comme les artisans, en corporations. Ces groupes
furent appelés za. Une des principales raisons de leur^formation était la
nécessité de s'unir pour se protéger contre l'insécurité du pays. Le pouvoir
impérial était affaibli, un régime féodal s'était constitué ; le banditisme
sévissait. Outre les nobles de Cour, dits £a#e, s'était constituée une nouv
elle classe, celle des bushi ou buke, c'est-à-dire celle des hommes d'armes
qui n'avaient que mépris pour les commerçants et avaient tendance à les
opprimer. Nouvelle raison pour ceux-ci de se liguer contre les militaires.
Ils le firent avec l'appui des nobles de cour et des temples, qui devinrent COMMERCE JAPONAIS 147
leurs véritables patrons. Les commerçants des za se virent alors accorder
des privilèges contre paiement de redevances aux temples : ils avaient
l'exclusivité pour la vente de produits déterminés dans un certain district
et sur des routes prévues ; ils ne payaient pas de droits d'octroi, alors que
ceux-ci avaient été abusivement multipliés et étaient un véritable obstacle
à la circulation.
Enfin les membres de za conservaient héréditairement leurs privilèges.
Le résultat fut qu'ils s'enrichirent considérablement.
Comme on le voit, il n'y avait place pour aucune liberté du commerce.
Ces za dépendaient soit des temples shintoïstes, soit des temples
bouddhiques.
Les temples servaient de lieu d'asile et étaient respectés des hommes
d'armes. Aussi les installations, d'abord provisoires, érigées dans leur
enceinte, en devenant permanentes, donnèrent naissance à des villes.
Telle là ville de Nikko, bien connue.
Les temples eux-mêmes firent du commerce ; ils .se firent dépositaires
d'objets précieux et de monnaie, vu leur inviolabilité ; ils organisaient des
loteries, ils géraient des monts-de-piété. Ils trouvaient dans ces activités
plus de revenus qu'il n'était nécessaire pour l'entretien des temples, et leur
prestige était si établi que leurs créances étaient protégées par l'autorité.
D'ailleurs, par crainte d'un châtiment divin, leurs débiteurs se montraient
très ponctuels.
Les temples possédaient nombre de biens fonciers dispersés dans les
provinces et, pour faire rentrer les redevances en nature qui leur étaient
dues, principalement le riz, ils imaginèrent la lettre de change Q^awase"
tegata). Les pèlerins, de leur côté, leur remettaient en paiement des tegata
pour éviter d'avoir à transporter un fardeau pesant de pièces de cuivre. Les
temples shintoïstes d'Ise et de Kumano concentraient la majeure partie de
ces lettres de change.
Les ambassades en Chine avaient cessé en 894, à cause du désordre qui
régnait alors dans ce pays. Les Coréens, de leur côté, faisaient des incur
sions dans le détroit, et le Japon se brouilla avec le royaume coréen de
Shiragi.
Les marchands ne cessaient pas cependant leurs relations avec leurs
confrères de Chine qui venaient souvent au Japon, où un office de contrôle
des étrangers avait été établi à Dazaifu, au sud-est de la ville actuelle de
Fukuoka.
Après la chute des T'ang, en 906, la Chine fut gouvernée par une suc
cession de cinq dynasties. Parmi celles-ci, la dynastie des Wûu Yue, qui
avait sa cap

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents