L élévation du niveau de vie et la garantie des investissements en Afrique - article ; n°5 ; vol.23, pg 463-479
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'élévation du niveau de vie et la garantie des investissements en Afrique - article ; n°5 ; vol.23, pg 463-479

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1958 - Volume 23 - Numéro 5 - Pages 463-479
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 132
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Michel De Lattre
L'élévation du niveau de vie et la garantie des investissements
en Afrique
In: Politique étrangère N°5 - 1958 - 23e année pp. 463-479.
Citer ce document / Cite this document :
De Lattre Jean-Michel. L'élévation du niveau de vie et la garantie des investissements en Afrique. In: Politique étrangère N°5 -
1958 - 23e année pp. 463-479.
doi : 10.3406/polit.1958.2432
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1958_num_23_5_2432L'ELEVATION DU NIVEAU DE VIE
ET LA GARANTIE DES INVESTISSEMENTS
EN AFRIQUE
Du 6 au 10 octobre, s'est tenue à New Delhi l'Assemblée annuelle
des gouverneurs du Fonds Monétaire International (F.M.I.) et de
la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Dévelop
pement (B.I.R.D.) avec la participation des- délégués de 68 pays,
95 gouverneurs, 132 gouverneurs suppléants, 166 conseillers et
13 observateurs.
Le problème de l'aide aux pays sous-développés a fait l'objet
d'un examen approfondi. Ce fut le thème du discours d'ouverture
de M. Nehru ; M. Black, président de la B.I.R.D., mit également
l'accent sur cette question dans son discours de clôture.
On connaît les décisions prises. L'Assemblée des Gouverneurs
de la Banque a invité, sur proposition de la délégation américaine,
les administrateurs à préparer le doublement du capital de la
B.I.R.D. et à relever de 50 % les quotas des membres du Fonds
monétaire. Avant d'être appliquées, ces mesures devront être
approuvées par les parlements des divers pays. Un délai d'un
an semble nécessaire. Elles représentent dans leur principe une
des décisions les plus importantes prises depuis la création des
deux organismes financiers internationaux, On pense que les
quotas du Japon et de l'Allemagne occidentale pourront être doub
lés tandis que celui de la Chine nationaliste resterait au même
niveau. L'ordre des « Cinq grands » serait ainsi modifié.
Au cours de son dernier exercice, la Banque Internationale a
accordé des prêts s'élevant à la contrevaleur de 711 millions de
dollars. Par ailleurs, la « Société financière internationale » a
annoncé qu'à la date du 10 septembre 1958 elle avait accepté 464 JEAN-MICHEL DE LATTRE
d'investir dans l'industrie privée des pays sous-développés des
sommes totalisant près de 10.500.000 dollars. Cette Société, créée
en juillet 1956, a pour objet de stimuler le développement écono
mique des pays moins développés. A la différence de la B.I.R.D.,
elle prête exclusivement aux entreprises privées ; elle ne demande
pas la garantie de l'Etat et ne finance jamais plus de la moitié
du coût total d'un projet de développement.
Au lendemain de la réunion de ces deux organismes, il paraît
intéressant de procéder à un rapide tour d'examen des principaux
problèmes soulevés par l'aide aux pays sous-développés et d'exa
miner si les solutions envisagées correspondent aux nécessités.
Nous nous attacherons particulièrement à examiner les pro
blèmes posés par la stabilisation des cours des grandes matières
premières, par la mise en œuvre de la coopération technique, par
le développement et la garantie des investissements. Cette étude
sera conduite dans le cadre des problèmes propres à l'Afrique.
1 __ LES DONNEES DE BASE DE L'AVENIR AFRICAIN.
Certains facteurs déterminants doivent être mis en lumière.
L'Afrique connaît en son sein un violent antagonisme qui tend
à la déchirer ; son développement est soumis à certaines lois.
1°) Conflit des espaces nationaux et des espaces économiques.
Deux pressions antagonistes s'exercent sur l'Afrique :
Tout d'abord une poussée politique ; celle-ci incite les peuples
à l'indépendance, parfois avec une fièvre nationaliste, exclusive
de toute coopération internationale. C'est le courant « africanisa-
tion politique ». La deuxième poussée résulte d'impératifs éco
nomiques. L'importance même de ses principales ressources natur
elles fait que l'Afrique ne peut assurer par elle-même leur mise
en valeur ; pour se développer et élever le niveau de vie de ses
populations, elle est contrainte à vivre dans un milieu de rela
tions techniques, économiques et financières internationales.
L'une de ces forces conduit donc à un cloisonnement vertical,
l'autre à un étalement horizontal. D'où l'antagonisme, le déchi
rement africain entre « espaces* nationaux » et « espaces écono
miques ». GARANTIE DES INVESTISSEMENTS EN AFRIQUE 465 LA
II est clair que la cristallisation des territoires en « économie
nationale fermée » entraîne un retard dans leur développement
économique ; qu'au contraire la multiplicité et la fluidité des rela
tions économiques avec le monde extérieur est pour eux un fac
teur d'accélération d'évolution.
En même temps que se développent en Afrique des patries fra
ternelles, répondant aux aspirations légitimes des populations,
doivent donc être réalisés de « vastes groupements techniques et
financiers multinationaux •», susceptibles d'assurer la mise en
valeur des grandes ressources naturelles au bénéfice des peuples
africains tout d'abord, puis de celui de la Communauté du monde
libre ensuite.
C'est dans une synthèse difficile des exigences nationales d'une
part, des impératifs économiques d'autre part que se trouvent, au
premier chef, les conditions du développement harmonieux et inté
gral des pays africains.
2°) Croissance économique — industries motrices. .
Un débat est toujours ouvert : convient-il de développer par
priorité l'agriculture ou l'industrie africaine ? Quelle que soit la
réponse apportée, le développement industriel africain dépend
essentiellement des conditions de mise en valeur des « pôles de
croissance ». Les grands ensembles constituent des industries mot
rices, ils peuvent avoir, par un effet multiplicateur, une puis
sante action sur les activités environnantes. Par les recettes finan
cières et fiscales qu'ils entraînent, ils peuvent permettre aux terri
toires de financer un « grand programme de petits travaux agri
coles » ; et c'est là un point capital.
Ces « grands ensembles ■» doivent donc être établis institution-
nellement, techniquement, commercialement de telle façon qu'ils
puissent faire appel aux techniques les plus poussées, aux mar
chés les plus larges et en travaillant à plein débit, tourner sur
des points de plus en plus bas de leur courbe de coût, alimenter
une chaîne de plus en plus longue d'entreprises intégrées.
II — LES DEVOIRS DE L'OCCIDENT EN FACE DES PAYS
SOUS-DEVELOPPES.
L'Occident a trois grandes raisons pour agir : devoir de solida- 466 JEAN-MICHEL DE LATTRE
rite humaine, sauvegarde de son économie, maintien de ses liber
tés politiques.
Lors de la deuxième conférence des pays afro-asiatiques qui
s'est tenue au Caire en décembre 1957, la Russie soviétique a
donné une publicité retentissante à sa politique d'assistance. Elle
s'est déclarée prête à apporter « une aide économique incondi
tionnelle à tous les peuples •».
L'Occident doit offrir aux pays africains une solution de r
echange à celle proposée par le monde soviétique ; il doit leur mont
rer l'existence d'un schéma d'avenir susceptible d'assurer l'él
évation de leur niveau de vie sans compromettre les libertés. Il
doit dégager les moyens susceptibles d'assurer les indispensables
transferts de solidarité ; sa recherche doit aboutir à la formul
ation de « projets » acceptables par tous.
L'effort atlantique.
La prise de conscience des devoirs du monde développé à l'égard
du monde sous-développé est de plus en plus aiguë. De nombreuses
études, de louables recommandations de la part des observateurs
de l'économie internationale en livrent témoignage. Un immense
effort a été accompli sur la voie de la coopération. Certes, que'
d'intentions, de proclamations, de propositions académiques ! Mais
il ne faut pas non plus sous-estimer les r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents