L enjeu cambodgien dans l équilibre du Sud-Est asiatique - article ; n°3 ; vol.46, pg 637-649
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Politique étrangère - Année 1981 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 637-649
The Cambodian Stake in the South-East Asian Balance, by Thai Quang Trung
After having been for thirty years one of the most dangerous sources of East-West tension, Indochina has become once more, an inextricable network of antagonistic interests. The present stalemate in Cambodia results from the interpenetration of three levels of contradictions, domestic, regional and global, produced by the strategy of Hanoi. Vietnam's alignement on the Soviet Union can only perpetuate the logic of tension in a world divided by the blocs. As the previous ones the present war in Indochina is bound to last for a long time. The countries of South-East Asia have only come out of the peripheral area of the cold war to enter in the new hot bed of the Sino-Soviet conflict. And the war of communisms will probably las for long.
L'enjeu cambodgien dans l'équilibre du Sud-Est asiatique, par Thai Quang Trung
Après avoir été pendant trente ans un des foyers les plus redoutables de la confrontation Est-Ouest, l'Indochine est devenue, encore une fois, un écheveau inextricable d'intérêts antagonistes. L'impasse actuelle au Cambodge découle de l'interpénétration des trois niveaux de contradictions, internes, indochinoises et globales, nouées par le communisme de guerre de Hanoi. L'alignement du Vietnam sur l'Union soviétique ne peut que perpétuer l'engrenage de l'affrontement, selon la logique des blocs. Comme les précédentes, la guerre actuelle en Indochine est appelée à durer. Les pays de l'Asie du Sud-Est ne sont finalement sortis de l'aire périphérique de la guerre froide que pour pénétrer dans le nouveau foyer du conflit sino-soviétique. Et la guerre des communismes risque de durer longtemps.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Quang Trung Thai
L'enjeu cambodgien dans l'équilibre du Sud-Est asiatique
In: Politique étrangère N°3 - 1981 - 46e année pp. 637-649.
Abstract
The Cambodian Stake in the South-East Asian Balance, by Thai Quang Trung
After having been for thirty years one of the most dangerous sources of East-West tension, Indochina has become once more, an
inextricable network of antagonistic interests. The present stalemate in Cambodia results from the interpenetration of three levels
of contradictions, domestic, regional and global, produced by the strategy of Hanoi. Vietnam's alignement on the Soviet Union
can only perpetuate the logic of tension in a world divided by the blocs. As the previous ones the present war in Indochina is
bound to last for a long time. The countries of South-East Asia have only come out of the peripheral area of the cold war to enter
in the new hot bed of the Sino-Soviet conflict. And the war of communisms will probably las for long.
Résumé
L'enjeu cambodgien dans l'équilibre du Sud-Est asiatique, par Thai Quang Trung
Après avoir été pendant trente ans un des foyers les plus redoutables de la confrontation Est-Ouest, l'Indochine est devenue,
encore une fois, un écheveau inextricable d'intérêts antagonistes. L'impasse actuelle au Cambodge découle de l'interpénétration
des trois niveaux de contradictions, internes, indochinoises et globales, nouées par le communisme de guerre de Hanoi.
L'alignement du Vietnam sur l'Union soviétique ne peut que perpétuer l'engrenage de l'affrontement, selon la logique des blocs.
Comme les précédentes, la guerre actuelle en Indochine est appelée à durer. Les pays de l'Asie du Sud-Est ne sont finalement
sortis de l'aire périphérique de la guerre froide que pour pénétrer dans le nouveau foyer du conflit sino-soviétique. Et la guerre
des communismes risque de durer longtemps.
Citer ce document / Cite this document :
Thai Quang Trung. L'enjeu cambodgien dans l'équilibre du Sud-Est asiatique. In: Politique étrangère N°3 - 1981 - 46e année pp.
637-649.
doi : 10.3406/polit.1981.3068
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1981_num_46_3_3068POLITIQUE ÉTRANGÈRE / 637
L'ENJEU CAMBODGIEN
DANS L'ÉQUILIBRE THAI Quang Trung
DU SUD-EST ASIATIQUE
l'initiative l'Asie du Sud-Est des cinq (ASEAN) pays de — l'Association Singapour, des Malaisie, Nations Thaï de
A lande, Indonésie et Philippines — l'Assemblée générale des
Nations-Unies a voté, le 22 octobre 1980 et à une large majorité, une
résolution demandant une Conférence internationale sur le Cambodg
e. Ce texte, comportant cinq points — retrait total des troupes
étrangères, élections libres supervisées par les Nations-Unies, garant
ies contre toute intervention étrangère, installation d'une équipe
d'observateurs des Nations-Unies à la frontière thaïlandaise et adopt
ion de mesures pour accueillir les civils cambodgiens — , devrait
servir de base à « une solution politique globale au problème cambodg
ien », en mettant fin du même coup à la guerre indochinoise.
Pour les pays de l'ASEAN, la nécessité urgente d'une solution
politique découle d'un sombre constat : la crise actuelle en Indochine
secrète les conditions d'une déstabilisation progressive des pays de la
région, dont l'avenir est encore une fois hypothéqué. La fragilité
politique, le développement économique et social, ainsi que la
cohésion toute récente des pays de l'ASEAN résisteraient-ils à
l'impact de la guerre au Cambodge, qui a transformé l'Indochine,
selon la formule de Suppiah Dhanabalan, ministre singapourien des
Affaires étrangères, « en cockpit du conflit sino-soviétique » [1] ? Le
Vietnam gagnerait-il à la poursuite de ce conflit qui l'isole plus que
jamais des pays de la région et le rend encore plus dépendant de
l'Union soviétique ? Le Cambodge survivrait-il à l'immense naufrage,
provoqué par la guerre des communisme s ?
Pourtant, ni les bons offices de Kurt Waldheim, ni la mission de
médiation de son envoyé spécial Mohammed Es Saafi, ni les
initiatives des membres modérés de l'ASEAN, telle l'Indonésie, n'ont
abouti. La Conférence internationale sur le Cambodge s'est déroulée,
en juillet à New York, sans illusion et en l'absence de Hanoï,
soutenue dans son intransigeance par ses alliés du camp soviétique.
Elle a donné lieu à un net durcissement des positions de part et
d'autre, annonçant — hélas — de nouveaux affrontements.
La paix serait-elle impossible en Indochine ?
* Juriste et historien. I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 638
L'illusion du compromis
Sur le chemin de la Conférence internationale sur le Cambodge, les
pays de l'ASEAN avaient à surmonter deux obstacles majeurs : faire
abandonner par Pékin le préalable du retrait inconditionnel et total
des troupes vietnamiennes du Cambodge et lever l'hypothèque
Khmer rouge. Après les visites à Pékin, en automne 1980, du général
Prem Tinsulanonda et de Lee Kwan Yew, respectivement premiers
ministres thaïlandais et singapourien, la Chine a finalement accepté de
participer à la conférence selon les vœux de l'ASEAN, abandonnant
le préalable du retrait des troupes de Hanoï. Lors de sa visite en
Thaïlande en février 1981, M. Zhao Ziyang, premier ministre chinois a
confirmé que la Chine soutient désormais l'idée d'un changement
dans la direction du Kampuchea démocratique, changement incluant
soit le prince Sihanouk, soit M. Son Sann, président du Front
national de libération du peuple khmer (FNLPK).
La situation politique au Cambodge se caractérise pourtant par un
imbroglio inextricable. D'abord, un pays divisé et occupé. Deux gou
vernements se disputent la légitimité au Kampuchea. Une majorité
importante de pays, par plusieurs votes aux Nations-Unies, refuse la
légitimité au régime de Heng Samrin, imposé par l'armée de Hanoï.
Par mesure conservatoire, elle continue à voter pour le maintien du
siège du Kampuchea démocratique aux Nations -Unie s, tout en
refusant à la direction khmère rouge tout droit moral de reprendre un
jour le pouvoir à Phnom Penh. Ainsi s'est-il dégagé un certain
consensus au sein des pays de l'ASEAN, tout comme entre la Chine
et les Etats-Unis, pour une formule de type « troisième force », qui
renverrait dos-à-dos le régime de Heng Samrin et les Khmers rouges
et qui serait accueillie avec soulagement par la communauté inte
rnationale.
Ensuite, une résistance éclatée. L'hypothèque Khmer rouge est un
paradoxe tenace. La seule force, qui puisse faire obstacle à la
consolidation au Cambodge d'un pouvoir sous contrôle de Hanoï, est
celle de la résistance khmère rouge, forte de 30 000 à 50 000 parti
sans et toujours dirigée par Pol Pot. Le prince Sihanouk refuse
catégoriquement de répéter son amère expérience d'alliance avec les
Khmers rouges entre 1970 et 1975. Il a exigé des garanties à la
Chine : soit armer les partisans sihanoukistes, soit lâcher les Khmers
rouges, ce que Pékin continue à refuser1. Quant à M. Son Sann, il est
sur ses gardes : « Je n'entrerai dans la cage aux tigres que si on m'a
mis dans la main au préalable un gros bâton. Si j'entre dans la cage
sans bâton, le peuple criera au fou et cessera de nous soutenir. Il
choisira le choléra vietnamien plutôt que la peste khmère rouge » [2],
1. La dernière démarche infructueuse du prince Sihanouk auprès de la Chine date
d'avril 1981. CAMBODGIEN 1639 L'ENJEU
Depuis le lancement, en février 1981, du projet d'un Front unifié de la
résistance khmère, les négociations trilatérales entre les Khmers
rouges, Norodom Sihanouk et M. Son Sann, n'ont pas abouti. Et
cela, malgré les encouragements conjoints de la Chine et des pays de
l'ASEAN, ainsi que certaines concessions majeures de la part des
Khmers rouges2. Au-delà du lourd contentieux existant entre Khmers
rouges et nationalistes khmers, ainsi que du factionnisme régnant au
sein de la classe politique khmère à l'étranger, il existe une
divergence de fond. Elle relève de deux approches opposées du
problème : la négociation ou la confrontation avec Hanoï.
Partisan du compromis, le prince Sihanouk hésite entre Pékin et
Hanoï. Sa d&

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