L Est de l Europe et l Allemagne : des rapports complexes - article ; n°4 ; vol.56, pg 859-871
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Politique étrangère - Année 1991 - Volume 56 - Numéro 4 - Pages 859-871
The Complex Relationships between Eastern Europe and Germany, by Hans Stark
Since the opening up of East European countries, their democratisation and change over to market economies, dialogue has naturally increased between the Eastern and Western halves of Europe. Germany is the principal beneficiary of the new situation and Ostpolitik has gained a new lease of life. Initiatives in this respect have not failed to arouse certain reservations and suspicions on the part of Western neighbours, who alas have a tendency to underestimate Germany's difficulties with regard to its East European relations. It has to overcome distrust based on memories of the war and anti-German propaganda used by communist regimes as well as fear of German economie domination. All these factors bring great complexity to its dealings in the East.
L'ouverture des pays de l'Europe de l'Est, leur démocratisation et leur passage à l'économie de marché se sont accompagnés, tout naturellement, d'une intensification du dialogue entre les deux moitiés de notre contingent. De cette nouvelle donne, dont l'Allemagne est le principal bénéficiaire, l'Ostpolitik a reçu un second souffle. Les initiatives de Bonn à l'Est de l'Europe n'ont pourtant pas manqué de susciter des réserves, voire la suspicion de ses voisins occidentaux. Or, ces derniers ont tendance à sous-évaluer les difficultés de l'Allemagne, notamment en normalisant ses rapports avec ses voisins est-européens, que pourtant la guerre, la peur d'une domination économique allemande et l'antigermanisme utilisé dans les régimes communistes comme instrument de propagande politique, rendent déjà fort complexes.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hans Stark
L'Est de l'Europe et l'Allemagne : des rapports complexes
In: Politique étrangère N°4 - 1991 - 56e année pp. 859-871.
Abstract
The Complex Relationships between Eastern Europe and Germany, by Hans Stark
Since the opening up of East European countries, their democratisation and change over to market economies, dialogue has
naturally increased between the Eastern and Western halves of Europe. Germany is the principal beneficiary of the new situation
and Ostpolitik has gained a new lease of life. Initiatives in this respect have not failed to arouse certain reservations and
suspicions on the part of Western neighbours, who alas have a tendency to underestimate Germany's difficulties with regard to
its East European relations. It has to overcome distrust based on memories of the war and anti-German propaganda used by
communist regimes as well as fear of German economie domination. All these factors bring great complexity to its dealings in the
East.
Résumé
L'ouverture des pays de l'Europe de l'Est, leur démocratisation et leur passage à l'économie de marché se sont accompagnés,
tout naturellement, d'une intensification du dialogue entre les deux moitiés de notre contingent. De cette nouvelle donne, dont
l'Allemagne est le principal bénéficiaire, l'Ostpolitik a reçu un second souffle. Les initiatives de Bonn à l'Est de l'Europe n'ont
pourtant pas manqué de susciter des réserves, voire la suspicion de ses voisins occidentaux. Or, ces derniers ont tendance à
sous-évaluer les difficultés de l'Allemagne, notamment en normalisant ses rapports avec ses voisins est-européens, que pourtant
la guerre, la peur d'une domination économique allemande et l'antigermanisme utilisé dans les régimes communistes comme
instrument de propagande politique, rendent déjà fort complexes.
Citer ce document / Cite this document :
Stark Hans. L'Est de l'Europe et l'Allemagne : des rapports complexes. In: Politique étrangère N°4 - 1991 - 56e année pp. 859-
871.
doi : 10.3406/polit.1991.4077
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1991_num_56_4_4077L'Est de l'Europe et l'Allemagne
Hans STARK
des rapports complexes
Le double défi de la démocratisation dans les pays anciennement
communistes et de l'unification allemande n'a pu manquer de susciter
auprès des voisins occidentaux de l'Allemagne des interrogations sur
l'orientation de sa politique étrangère. La chute du rideau de fer et le
phénomène de désintégration est-européen ne finiraient-ils pas par recréer
une Mitteleuropa aux contours incertains ? Cette Mitteleuropa, qui gravite
autour d'un centre d'influence « austro-allemand », ne risque-t-elle pas
d'exclure l'Europe de l'Ouest ? De même, l'Allemagne, de plus en plus
attirée par cet ensemble danubien, ne sera-t-elle pas tentée de négliger
l'approfondissement des liens communautaires, voire de renoncer à l'intensi
fication des relations franco-allemandes ?
Latentes depuis le début des années 80, ces interrogations sont formulées
avec de plus en plus d'insistance et accompagneront désormais l'ensemble
des initiatives de l'Allemagne en Europe de l'Est. C'est pourquoi Bonn
éprouvera des difficultés croissantes à assumer ses nouvelles responsabilités
internationales (comme le demandent instamment ses partenaires), sans que
chacun de ses actes ne provoque la méfiance de ces derniers. Critiquée à
l'Est pour sa préférence communautaire, l'Allemagne l'est tout autant à
l'Ouest, où l'on s'inquiète de l'éventuelle « dérive allemande ». Dans une
Europe où les perceptions nationales ont parfois plus de poids que les
réalités internationales, les Etats occidentaux semblent avoir tendance à
surestimer les cartes historiques de YOstpolitik allemande. La situation
économique et monétaire de la RFA est-elle suffisamment prospère pour
faire oublier à l'Est les conflits qui ont opposé, naguère, Berlin à Moscou,
Varsovie, Prague ou Belgrade ? La peur d'un « droit de retour » vers leur
ancienne Heimat des descendants des 8 millions d'Allemands expulsés de
Pologne, de Tchécoslovaquie et des Balkans est-elle vraiment effacée ? La
qualité des relations entre ex-Allemands de l'Est, Polonais, Tchèques et
Hongrois permet-elle la création de solidarités régionales entre la Saxe, la
Silésie, la Bohême-Moravie et le bassin du Danube, jadis cœur de la
Mitteleuropa ? A l'heure de la montée des nationalismes, on peut malheu
reusement en douter.
Parallèlement à la France, et en renouant avec la série de traités conclus
avec l'URSS le 12 août 1970, la Pologne le 7 décembre 1970 et la Tchécos-
* Secrétaire général du Comité d'étude des relations franco-allemandes (CERFA), Paris. 860 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
lovaquie le 11 décembre 1973, l'Allemagne unifiée tente alors de réorgani
ser ses rapports avec les pays est-européens sur la base de traités bilatéraux,
dits de bon voisinage et de coopération. Ceux-ci sont supposés permettre
l'intégration des ex-pays communistes dans les futures structures paneuro
péennes. Mais les nombreuses frictions apparues entre Bonn d'un côté,
Moscou, Varsovie et Prague de l'autre, entre 1989 et 1991, sont la preuve
de la complexité de leurs relations et des difficultés à parvenir à une réelle
« réconciliation ». La faiblesse structurelle de YOstpolitik actuelle s'est
notamment fait sentir durant la crise yougoslave, où l'Allemagne, soupçon
née un moment de vouloir faire cavalier seul dans les Balkans, s'est trouvée
en porte-à-faux vis-à-vis de la Communauté.
Outre la réconciliation générale et la coopération politique et économique,
les traités conclus entre l'Allemagne et les pays de l'Est avaient souvent
pour objet soit la garantie des frontières, soit le statut des minorités
allemandes, deux domaines chargés d'histoire et donc particulièrement comp
lexes. Les frictions qui ont surgi pendant l'élaboration de ces traités
reflètent par conséquent les immenses difficultés que rencontre l'Allemagne
dans ses relations avec chacun des pays est-européens, où l'on éprouve
toujours un certain scepticisme à l'égard de ce puissant voisin. L'analyse de
YOstpolitik actuelle montre que, loin d'aboutir à la « naissance d'une
Mitteleuropa allemande à l'ombre d'un Rapallo bis », la politique est-
européenne de Bonn permet tout juste de normaliser les rapports entre
l'Est de l'Europe et l'Allemagne et de désamorcer les malentendus récipro
ques afin de surmonter les clivages apparus depuis 1938-1941.
L'URSS et l'Allemagne : le spectre de Rapallo
Avec aucun des pays de l'Est, l'Allemagne n'avait autant de facilités à
conclure les traités de coopération et de bon voisinage qu'avec l'URSS, un
fait qui a en soi éveillé bien des soupçons. A cela s'ajoutent les interroga
tions sur la formation de l'article 3 du traité germano-soviétique du
9 novembre 1990, selon lequel, « au cas où l'une des parties serait l'objet
d'une agression, l'autre partie n'apporterait à l'agresseur aucune aide mili
taire ». Cette clause de « neutralité » a soulevé des critiques quant à sa
compatibilité avec la doctrine militaire de l'OTAN. Certes, Bonn avance le
caractère « défensif » de l'Alliance atlantique. Celle-ci ne pourrait donc être
« l'agresseur » dont l'Allemagne devrait se « désolidariser ». De même, en
cas d'agression soviétique, l'article 3 du traité soviéto-allemand ne lui inter
dit pas l'usage des armes à des fins de défense [1]. Pourtant le traité du
9 novembre n'est pas sans rappeler la longue liste de traités germano-russes,
à commencer par celui de 1762 sauvant Frédéric le Grand à la fin de la
guerre de Sept ans, en passant par la convention de neutralité de Taurog-
gen en 1812, le traité de réassurance germano-russe de 1887, l'accord de
Rapallo de 1922, le traité de Berlin de 1926 et surtout le pacte Molotov-
Ribbentrop de 1939.
Aussi, la qualité des relations entre Bonn et Moscou attise-t-elle toujours la
crainte d'une alliance germano-soviétique. Leurs relations s'articulent en
effet autour de quatre accords-cadres p

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