L URSS et la crise énergétique de l Occident - article ; n°1 ; vol.39, pg 39-53
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L'URSS et la crise énergétique de l'Occident - article ; n°1 ; vol.39, pg 39-53

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Politique étrangère - Année 1974 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 39-53
La crise énergétique n'a pas pris l'U.R.S.S. au dépourvu. Importateur et exportateur de pétrole, l'Union Soviétique cherche à renforcer l'intégration économique avec les pays de l'Europe de l'Est et à augmenter ses échanges avec l'Occident. En face des prévisions pessimistes des capitales occidentales, l'U.R.S.S. peut faire état de ses énormes réserves de matières premières. Mais pour exploiter ces réserves, les investissements des pays de l'Est ne suffisent pas. Cependant, si Moscou escomptait des investissements massifs de l'Occident en Sibérie, la crise énergétique risque de détourner ces investissements vers la recherche en Occident. Dans la région du Moyen-Orient, les jeux politiques sont loin d'être faits. C'est pourquoi Moscou adopte pour le moment une politique prudente d'attente.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 85
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henrik Birecki
L'URSS et la crise énergétique de l'Occident
In: Politique étrangère N°1 - 1974 - 39e année pp. 39-53.
Résumé
La crise énergétique n'a pas pris l'U.R.S.S. au dépourvu.
Importateur et exportateur de pétrole, l'Union Soviétique cherche à renforcer l'intégration économique avec les pays de l'Europe
de l'Est et à augmenter ses échanges avec l'Occident. En face des prévisions pessimistes des capitales occidentales, l'U.R.S.S.
peut faire état de ses énormes réserves de matières premières. Mais pour exploiter ces réserves, les investissements des pays
de l'Est ne suffisent pas. Cependant, si Moscou escomptait des investissements massifs de l'Occident en Sibérie, la crise
énergétique risque de détourner ces investissements vers la recherche en Occident.
Dans la région du Moyen-Orient, les jeux politiques sont loin d'être faits. C'est pourquoi Moscou adopte pour le moment une
politique prudente d'attente.
Citer ce document / Cite this document :
Birecki Henrik. L'URSS et la crise énergétique de l'Occident. In: Politique étrangère N°1 - 1974 - 39e année pp. 39-53.
doi : 10.3406/polit.1974.5939
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1974_num_39_1_5939L'URSS ET LA CRISE ÉNERGÉTIQUE
DE L'OCCIDENT
par Henryk BIRECKl
La crise énergétique n'a pas pris l'U.R.S.S. au dépourvu.
Importateur et exportateur de pétrole, l'Union Soviétique cherche
à renforcer l'intégration économique avec les pays de l'Europe de
l'Est et à augmenter ses échanges l'Occident. En face des
prévisions pessimistes des capitales occidentales, l'U.R.S.S. peut
faire état de ses énormes réserves de matières premières. Mais pour
exploiter ces réserves, les investissements des pays de l'Est ne
suffisent pas. Cependant, si Moscou escomptait des investissements
massifs de l'Occident en Sibérie, la crise énergétique risque de
détourner ces investissements vers la recherche en Occident.
Dans la région du Moyen-Orient, les jeux politiques sont loin
d'être faits. C'est pourquoi Moscou adopte pour le moment une
politique prudente d'attente.
Depuis plusieurs années déjà, l'URSS observe avec une attention
soutenue le développement de la situation énergétique dans les pays
occidentaux et ses incidences sur les rapports avec le Moyen-Orient
et l'Afrique du Nord. Les motifs sont autant d'ordre politique que
d'ordre économique. Ces deux considérations ne sont d'ailleurs ja
mais dissociées dans les activités internationales soviétiques et le do
maine énergétique est particulièrement favorable à leur étroite im
brication. Bien longtemps avant l'actuelle crise énergétique, l'URSS
procéda à une analyse des besoins des Etats hautement industrialisés
de l'hémisphère occidental, notant la réticence de plus en plus mar
quée des pays producteurs à les satisfaire dans des conditions défa
vorables pour eux-mêmes. L'URSS élabora alors sa propre politique,
qui visait à élargir ses exportations, notamment vers l'Europe de 40 BIRECKI
l'Ouest et le Japon, gagnant ainsi l'appui de ces pays pour son propre
effort en vue de l'exploitation des gisements sibériens. La rentrée de
devises permettait de s'assurer l'appui de la technologie occidentale
de pointe dans divers domaines ; la livraison massive par l'Occi
dent de tubes et d'équipements réduisait sensiblement le déséquilibre
dû aux distances séparant les lieux d'extraction des industries de
transformation grâce à la pose d'oléo- et de gazo-ducs capables d'
amener le brut et le gaz sibériens en Europe occidentale. Politique
ment, l'URSS escomptait une plus grande dépendance des pays ouest-
européens vis-à-vis des hydrocarbures soviétiques, d'ailleurs renfor
cée par sa participation accrue aux prospections et à la mise en valeur
des gisements moyen-orientaux. Elle pouvait ainsi se permettre d'in
fluencer la politique d'exportation, vitale pour l'Europe occidentale
et le Japon, des principaux pays producteurs. Certains spécialistes
n'écartaient d'ailleurs pas, il y a quelques années, l'éventualité d'une
prochaine participation de l'URSS aux négociations de l'OPEP (1).
Mais l'URSS comptait retirer des avantages également de sa poli
tique vis-à-vis des U.S.A.
C'est ainsi que dans le communiqué commun soviéto-américain du
24 juin 1973 résumant le résultat de la visite de M. L. Brejnev aux
Etats-Unis, il est question « des projets spécifiques faisant appel à la
participation de sociétés américaines, notamment la fourniture de
gaz sibérien aux Etats-Unis ». On sait que la réalisation d'un tel
projet coûterait plusieurs milliards de dollars. Le communiqué indi
que par ailleurs que... « le secrétaire général du Comité central du
P.C.U.S. et le président des Etats-Unis ont signé un accord sur l'e
xtension et le renforcement de la coopération en matière de fusion
nucléaire contrôlée, de réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides
et de recherches sur les propriétés fondamentales de la matière ».
Une commission mixte soviéto-américaine doit mettre en œuvre les
dispositions de cet accord signé pour une durée de dix ans.
Ces décisions importantes susceptibles d'infléchir l'avenir énergé-*
tique du monde ne doivent pas faire oublier que déjà les contrats
considérables passés entre l'URSS et les grandes compagnies améri
caines à propos de l'extraction et du transport du pétrole et du gaz
sont en cours de réalisation. Ainsi, du contrat passé avec l'Occident
al Petroleum Corporation, le plus considérable dans l'histoire du
(1) Voir : « Le potentiel énergétique de l'U.R.S.S., perspectives 1975-80 ». Notes
et études documentaires, n° 3926-3927 du 2 octobre 1972, p. 18. URSS ET PÉTROLE 41
commerce international, qui prévoit des livraisons modernes d'une
valeur de huit milliards de dollars dans un délai de vingt ans, livrai
son d'équipement et de matériel d'extraction et de transformation
du pétrole et du gaz, etc.. Dans plusieurs autres contrats commerc
iaux et de coopération scientifique et technique, les problèmes du
pétrole et du gaz, de même que la recherche de nouvelles technolog
ies dans le domaine énergétique ont trouvé une large place (2).
Dans quelle mesure la crise énergétique favorise-t-elle les objectifs
économiques et politiques de l'URSS ?
Le comportement de l'URSS — et des Etats-Unis — depuis le
début de la crise ne manque pas d'ambiguïté. Que l'on considère les
déclarations officielles ou officieuses et les initiatives prises par les
Etats-Unis, ou l'absence d'initiative de l'URSS, une chose est certai
ne : Moscou et Washington chercheront à exploiter la nouvelle situa
tion énergétique à leur bénéfice.
Les cas de l'URSS et des Etats-Unis diffèrent d'ailleurs profondé
ment si l'on considère le rôle de chacune de ces deux superpuissances
dans le déroulement des événements qui ont révélé le degré de dépen
dance de l'Europe occidentale et du Japon à l'égard des pays product
eurs du Moyen-Orient. Ils diffèrent aussi quand il s'agit des possibili
tés et des moyens.
En ce qui concerne les Etats-Unis, le bilan particulièrement positif
des effets de la crise pour les intérêts économiques et politiques dé ce
pays a même fait dire et écrire qu'ils n'étaient pas entièrement étran
gers à son déclenchement, assertion au demeurant d'une logique
douteuse si même l'existence d'une conjonction particulièrement pro
pice à ses intérêts ne peut être niée. On sait d'ailleurs avec quelle
indignation les porte-parole américains rejettent de pareils soup
çons (3).
Ce qui peut paraître plus étonnant vu les appels soviétiques, anté
rieurs à la guerre du Kippour, et ceux lancés au cours de la guerre,
à la solidarité des dirigeants arabes pour qu'ils emploient « l'arme
(2) Voir l'article de M. Zakhmatov : « U-R.S.S.-U.S.A. : Perspectives pour une
coopé

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