La politique agraire et alimentaire de l Allemagne - article ; n°6 ; vol.1, pg 80-93
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Description

Politique étrangère - Année 1936 - Volume 1 - Numéro 6 - Pages 80-93
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1936
Nombre de lectures 73
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Uhrin
La politique agraire et alimentaire de l'Allemagne
In: Politique étrangère N°6 - 1936 - 1e année pp. 80-93.
Citer ce document / Cite this document :
Uhrin G. La politique agraire et alimentaire de l'Allemagne. In: Politique étrangère N°6 - 1936 - 1e année pp. 80-93.
doi : 10.3406/polit.1936.5574
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1936_num_1_6_5574LA POLITIQUE AGRAIRE
ET ALIMENTAIRE DE L'ALLEMAGNE
Les tendances corporatives dans l'industrie
et dans l'agriculture
1 En faisant le point de nouvelles tendances corporatistes dans le monde,
M. Pirou faisait ressortir, il y a quinze mois, deux lignes fondamentales :
la tendance à l'affirmation de règles économiques dégagées par la majorité
des intéressés à l'intérieur de chaque profession, et la tendance de l'ét
ablissement d'un droit de regard de l'Etat sur l'action des groupes profes
sionnels. En Allemagne c'est certainement ce dernier aspect qui est le
plus frappant, et l'on pourrait être tenté d'affirmer que le groupement
professionnel, dans la mesure où il est réalisé, n'est qu'un instrument
de la politique. Toutefois il serait excessif de généraliser; une étude fouillée
de la question ne fait d'ailleurs que souligner le singulier flottement et
l'incertitude de l'évolution.
En matière industrielle l'organisation professionnelle ne s'est développée
que dans des proportions relativement modestes; au surplus la tendance
étatiste semble marquer, dans une certaine mesure, des velléités de retraite,
et l'on peut citer à l'appui l'atténuation du contrôle du Reich sur les
Vereinigte Stahlwerke ou encore sur le domaine bancaire.
Dans l'agriculture, au contraire, la situation semble se présenter d'une
^açon spéciale. Ici la « Corporation de l'Alimentation » réalise en apparence
une organisation puissante et singulièrement large; ce n'est plus le grou
pement purement professionnel, mais la réunion de tout le secteur^agraire
et alimentaire. Le Reichsnahrstand réunit, en effet, les milieux agraires
avec toutes leurs organisations propres (coopératives, associations, etc.),
le commerce de gros et de détail de produits'agraires, les transformateurs
industriels et enfin ce qu'on appelle les groupements de marchés; ces
derniers réalisent une espèce de sous-groupements des producteurs,
intermédiaires et transformateurs, en vue spécialement de la réglementa- LA POLITIQUE AGRAIRE ET ALIMENTAIRE DE L'ALLEMAGNE 81
tion du marché et des prix des principaux produits agraires 1. A vrai dire
cet appareil corporatif constitue dans une grande mesure une façade;
indépendamment d'un certain nombre de coopératives, et de fédérations —
et plus particulièrement de celles du secteur du crédit — , les « membres »
de la corporation que nous venons de nommer ont en effet peu de vie en
soi; la masse des paysans, par exemple, n'est pas suffisamment pénétrée
de l'idée corporative ; et même dans les groupements de marchés, la cons
cience corporatiste, si l'on peut dire, ne semble pas très développée.
Le rôle des cadres, rouages administratifs et techniques en est d'autant
plus important.
La structure administrative de la Corporation de V Alimentation.
L'organisation des cadres, assez complexe, réalise à la fois une subdivi
sion hiérarchique et régionale, et une subdivision par fonctions. Au point
de vue nous trouvons à la tête du stand le chef des paysans du
Reich, le Reichsbauernfiïhrer avec son lieutenant, un état-major et des
services administratifs. Le deuxième échelon est constitué par les dix-neuf
paysanneries des pays dont l'organisation est calquée sur celle du sommet
et qui comportent donc des Landesbauernfûhrer avec leurs lieutenants et
des services administratifs, mais sans état-major. La même organisation
se retrouve au troisième échelon, celui des paysanneries d'arrondissement
les Kreisbauernschaften au nombre de 514. Au bas de la pyramide se trou
vent finalement les paysanneries locales qui groupent les paysans de chaque
commune sous la seule conduite d'un Ortsbauernfù'hrer. Au point de vue
fonctionnel les services administratifs des divers échelons se subdivisent
grosso-modo en trois sections qui s'occupent respectivement des personnes
occupées dans l'agriculture, de l'exploitation agraire et des marchés.
Les sections I se voient réserver le domaine des questions sociales, techni
ques et culturelles; elles règlent les relations entre propriétaires, fermiers
et ouvriers agraires, s'occupent de la colonisation intérieure, de la renais
sance des coutumes et traditions rurales, etc., elles reprennent ainsi
avec évidemment plus de méthode et d'efficacité, une grande partie des
attributions des organisations libres d'avant 1933. Les sections II restent
dans le domaine plus particulièrement professionnel et constituent ainsi,
dans une certaine mesure, les successeurs des anciennes Chambres d'agri-
1 • Le schéma habituel de ces groupements est le suivant : des Wirtschaftsverbande.
en nombre et à rayon territorial variable suivant les branches, réunissent les product
eurs, distributeurs et transformateurs des diverses régions ; ces Verbande sont eux-
mêmes groupés dans des Hauptverbande, dont le siège est à Berlin.
POLITIQUE ÉTRANGÈRE. 6 82 LA POLITIQUE AGRAIRE ET ALIMENTAIRE DE L'ALLEMAGNE
culture ; elles visent l'amélioration des conditions d'exploitation par l'adap
tation des cultures, l'emploi judicieux de machines, la sélection des semenc
es; elles s'occupent de la comptabilité des exploitations agricoles; elles
organisent la formation professionnelle, s'occupent des expositions d'agri
culture, etc. Enfin les sections III réorganisées en février! 935 se consa
crent exclusivement aux questions du marché et constituent, au fond,
la réunion de tous les groupements de marchés ainsi que des divers délé
gués du Reich pour les secteurs non encore organisés en « groupements ».
Pour être complet il convient d'ajouter qu'au sommet de la corporation
se trouve finalement le Conseil des paysans, composé d'un certain nombre
de chefs de paysans, et l'Assemblée des paysans Reichsbauerntag qui réunit
les chefs, chaque année à Goslar, capitale de l'agriculture allemande.
Le chef des paysans du Reich est nommé par le chancelier. On sait
que l'actuel Reichsbauernfùhrer est M. Walter Darre, l'ancien chef du
service de politique agraire du parti national-socialiste, qui exerce égal
ement les fonctions de ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. Quant
aux chefs des échelons inférieurs, aux personnalités qui dirigent les ser
vices d'état-major et les services administratifs, ou encore celles qui pré
sident les groupements de marché ou encore les coopératives et associa
tions, ils dépendent tous du chef des paysans, qu'ils soient nommés ou
qu'ils puissent être révoqués par lui. Vue sous cet angle la corporation
apparaît donc comme la réunion de la masse un peu confuse des milieux
intéressés au ravitaillement national dans une organisation susceptible
d'être conduite centralement. Quelles que soient les initiatives qu'on laisse
aux diverses instances, les directives leur viennent de ce chef des paysans,
ministre de l'Alimentation, qui doit se plier bon gré mal gré aux exigences
de la politique, personnifiée assez souvent par le Dr Schacht. Sans doute
une atténuation de l'intervention, imposée à présent par les nécessités
des devises et des considérations d'ordre stratégique pourraient être
envisagées à l'avenir; il n'en reste pas moins que la formule de la corpo
ration fortement guidée est considérée comme avantageuse : abandonner
la corporation à elle-même, lui laisser toute liberté de mouvement, serait
courir vers un échec certain; non seulement elle se livrerait à des excès
qui en saboteraient la base, mais les intérêts égoïstes et contradictoires
auraient tôt fait de la faire éclater. A l'opposé, une direction purement
administrative risquerait d'être inefficace, faute de contact avec la matière,
ou encore d'aboutir rapidement à l'ossification; tous dangers qu'ik faut
éviter, si l'on ne veut pas compromettre la réussite de la politique agraire
et alimentaire, et notamme

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