La politique extérieure chinoise après Mao Zedong - article ; n°2 ; vol.44, pg 215-233
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Politique étrangère - Année 1979 - Volume 44 - Numéro 2 - Pages 215-233
Chinese foreign policy after Mao Zedong, by Gilbert Padoul
After a relatively passive period (1976-1977), Chinese diplomacy becomes more active (autumn 1977-spring 1978), before becoming spectacular (spring 1978-march 1979). China has recently improved its reputation, strengthening simultaneously its security and its regional importance. Since 1949, the continuity in Peking's foreign objectives is remarkable. There are three in all: to guarantee independence, ensure security and raise the country to the ranks of a great power. Before a certain amount of assets, Chinese diplomacy comes up against many weaknesses: geographical, economic and political. China can no longer avoid intervening in important world problems, and it is difficult for it to compromise in affairs touching regional security. Its feeble means however make it necessary to act on words rather than on facts. Changes are taking shape, though still in second place and are closely linked to the collapse of radical Maoism. Deep alterations are at work which could eventually affect the foreign policy of China: standardisation of the internal regime, the economic development of certain regions, the birth of public opinion.
La politique extérieure chinoise après Mao Zedong, par Gilbert Padoul
Après une période de relative passivité (1976-1977), la diplomatie chinoise se fait plus active (automne 1977-printemps 1978), avant de devenir spectaculaire (printemps 1978-mars 1979). La Chine a récemment amélioré sa réputation, en même temps qu'elle a renforcé sa sécurité et son poids régional. Depuis 1949, la continuité des objectifs extérieurs de Pékin est remarquable ; ils sont au nombre de trois : garantir l'indépendance, assurer la sécurité, porter le pays au rang de grande puissance. En face d'un certain nombre d'atouts, la diplomatie chinoise se heurte à des faiblesses considérables, géographiques, économiques et politiques. La Chine ne peut plus éviter d'intervenir dans les grandes affaires du monde et il lui est difficile de composer dans celles qui touchent à la sécurité régionale. Mais la faiblesse de ses moyens la contraint à agir sur les mots plus que sur les choses. Des changements se dessinent, qui restent encore secondaires, et sont liés à l'effondrement du maoïsme radical. Par ailleurs, des mutations profondes sont à l'oeuvre, qui pourraient à terme affecter la politique extérieure chinoise : normalisation du régime intérieur, développement économique de certaines régions, naissance d'une opinion publique.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilbert Padoul
La politique extérieure chinoise après Mao Zedong
In: Politique étrangère N°2 - 1979 - 44e année pp. 215-233.
Citer ce document / Cite this document :
Padoul Gilbert. La politique extérieure chinoise après Mao Zedong. In: Politique étrangère N°2 - 1979 - 44e année pp. 215-233.
doi : 10.3406/polit.1979.5893
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1979_num_44_2_5893Abstract
Chinese foreign policy after Mao Zedong, by Gilbert Padoul
After a relatively passive period (1976-1977), Chinese diplomacy becomes more active (autumn 1977-
spring 1978), before becoming spectacular (spring 1978-march 1979). China has recently improved its
reputation, strengthening simultaneously its security and its regional importance. Since 1949, the
continuity in Peking's foreign objectives is remarkable. There are three in all: to guarantee
independence, ensure security and raise the country to the ranks of a great power. Before a certain
amount of assets, Chinese diplomacy comes up against many weaknesses: geographical, economic
and political. China can no longer avoid intervening in important world problems, and it is difficult for it to
compromise in affairs touching regional security. Its feeble means however make it necessary to act on
words rather than on facts. Changes are taking shape, though still in second place and are closely
linked to the collapse of radical Maoism. Deep alterations are at work which could eventually affect the
foreign policy of China: standardisation of the internal regime, the economic development of certain
regions, the birth of public opinion.
Résumé
La politique extérieure chinoise après Mao Zedong, par Gilbert Padoul
Après une période de relative passivité (1976-1977), la diplomatie chinoise se fait plus active (automne
1977-printemps 1978), avant de devenir spectaculaire (printemps 1978-mars 1979). La Chine a
récemment amélioré sa réputation, en même temps qu'elle a renforcé sa sécurité et son poids régional.
Depuis 1949, la continuité des objectifs extérieurs de Pékin est remarquable ; ils sont au nombre de
trois : garantir l'indépendance, assurer la sécurité, porter le pays au rang de grande puissance. En face
d'un certain nombre d'atouts, la diplomatie chinoise se heurte à des faiblesses considérables,
géographiques, économiques et politiques. La Chine ne peut plus éviter d'intervenir dans les grandes
affaires du monde et il lui est difficile de composer dans celles qui touchent à la sécurité régionale. Mais
la faiblesse de ses moyens la contraint à agir sur les mots plus que sur les choses. Des changements
se dessinent, qui restent encore secondaires, et sont liés à l'effondrement du maoïsme radical. Par
ailleurs, des mutations profondes sont à l'oeuvre, qui pourraient à terme affecter la politique extérieure
chinoise : normalisation du régime intérieur, développement économique de certaines régions,
naissance d'une opinion publique.POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 215
LA POLITIQUE
Gilbert PADOUL EXTÉRIEURE CHINOISE
APRÈS MAO ZEDONG
Si la disparition de Mao Zedong et l'élimination de ses partisans
ont mis fin aux grandes ambitions idéologiques du régime commun
iste chinois, leurs effets sur la politique étrangère de Pékin se
sont avérés plus limités ou moins immédiats. Par la contre-offensive
diplomatique qu'elle a conduite entre le printemps 1978 et mars 1979,
et qui a culminé dans une spectaculaire offensive militaire contre le
Vietnam, la Chine a paru endiguer l'offensive militaire soviétique en
Asie et renforcer ses prétentions au statut de grande puissance : Deng
Xiaoping aurait heureusement porté à leur conclusion les grands calculs
de Zhou Enlai.
Une brève analyse du développement de la politique extérieure chinoise
depuis octobre 1976 met effectivement en évidence certains progrès
récents ainsi que la continuité des entreprises de Pékin. Ces
sont cependant inégaux et la continuité diplomatique s'explique tout
autant par la rémanence de faiblesses fondamentales que par la perma
nence des objectifs.
Trois ans de diplomatie chinoise
Ce qui caractérise le plus spectaculairement l'évolution de la politique
extérieure chinoise depuis octobre 1976, ce sont ses ruptures de rythme :
quatre phases peuvent y être discernées. La première, d'octobre 1976
à l'été 1977, est une phase de latence. Après leur coup d'état victorieux,
les nouveaux dirigeants se trouvent contraints d'accorder la priorité
aux problèmes intérieurs : élimination des partisans de la « Bande des
Quatre » — dont le ministre des Affaires étrangères Qiao Guanhua
que remplace Huang Hua, un diplomate chevronné — débat sur l'héri
tage de la Révolution culturelle et sur le retour éventuel de Deng
Xiaoping au pouvoir, première remise en ordre de l'économie, répres- I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 216
sion des troubles sociaux '. Peut-être s'accordent-ils également un
temps de réflexion afin d'évaluer la situation nouvelle créée par les
avances soviétiques, les déclarations de Jimmy Carter, le nouveau pré
sident des Etats-Unis — « la normalisation des relations est le but
de notre politique » — et les changements inquiétants qui se produi
sent dans les milieux dirigeants vietnamiens 2. En tout cas, plus encore
que le refus des propositions soviétiques de négociation [1], plus même le maintien des contacts avec les partenaires normaux de la Chine
en Occident et dans le Tiers Monde, c'est une relative passivité qui
caractérise cette période.
A partir de l'été 1977, la diplomatie chinoise se fait plus active et se
diversifie. Le retour de Deng Xiaoping à son poste, en juillet, puis les
mutations qu'il impose dans le personnel de direction provincial [2]
mettent temporairement fin aux incertitudes intérieures. S'il n'est que
le troisième personnage du régime, Deng entend néanmoins agir rap
idement et se saisit bientôt des dossiers de politique étrangère, comme
le montre son voyage de janvier 1978 en Birmanie. La montée des périls
contraint en effet la diplomatie chinoise à réagir. Si la querelle théolo
gique que Tirana cherche aux successeurs de Mao Zedong a des effets
pratiques négligeables, elle pourrait menacer leur légitimité : ils réaffi
rment leurs positions générales et notamment leur théorie des « trois
mondes » [3]. Cette querelle ouvre aussi la voie d'une réconciliation
spectaculaire avec le « révisionnisme yougoslave » que le désarroi
idéologique de nombreux cadres chinois pare soudain de merveilleux
attraits.
Surtout, en décembre 1977, après des incidents répétés, une guerre
de frontières éclate entre l'allié cambodgien et un Vietnam qui a publ
iquement choisi le camp soviétique. Bien que les troupes d'Hanoï se
retiennent de prendre Pnom Penh, la menace est claire : c'est désormais
l'Indochine tout entière qui risque d'échapper à l'influence de Pékin.
La diplomatie chinoise réagit. Elle refuse d'ouvrir des négociations
bilatérales avec l'Union Soviétique. Elle intensifie ses relations avec les
pays européens : Raymond Barre se rend à Pékin en janvier 1978,
et un accord commercial est conclu avec la CEE. Elle reprend avec les
Etats-Unis le fil de la négociation sur la reprise des relations diploma
tiques : bien que la mission de Cyrus Vance en août 1977 se soit soldée
par un échec, les intentions, de part et d'autre, se sont désormais
affermies. En Asie, Pékin renoue avec l'Inde et développe ses relations
1. Ces troubles avaient pour origine le marasme économique et les incertitudes
politiques qui marquèrent les années 1974-1976. On en trouvera une description sugges
tive dans Les deux morts de Mao Zedong de Ying-hsiang Cheng et Claude Cadart
(Seuil, 1977).
2. Notamment après la session de juin-juillet 1977 du Comité central du Parti commun
iste vietnamien. DOSSIER ASIE III I 217
avec les pays de l'ANSEA3. En Indochine, il se montre à la fois
modéré et ferme. La Chine soutient encore en juillet 1977 la demande
d'adhésion de la République Socialiste du Vietnam à l'ONU et reçoit
en novembre Le Duan, l'un de ses plus importants dirigeants. Cepend
ant, son soutien au Cambodge se fait de plus en plus vigoureux,
comme en témoigne une longue et spectaculaire mission de Pol Pot,
le chef du régime barbare de Pnom P

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