Le loess d Evionne (Valais) - article ; n°2 ; vol.16, pg 75-103
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Description

Les Études rhodaniennes - Année 1940 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 75-103
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Frédéric Montandon
Le loess d'Evionne (Valais)
In: Les Études rhodaniennes. Vol. 16 n°2, 1940. pp. 75-103.
Citer ce document / Cite this document :
Montandon Frédéric. Le loess d'Evionne (Valais). In: Les Études rhodaniennes. Vol. 16 n°2, 1940. pp. 75-103.
doi : 10.3406/geoca.1940.4494
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_1164-6268_1940_num_16_2_4494LOESS D'EVIONNE LE
(Valais)
par FREDERIC MONTANDON
INTRODUCTION
Comme on le sait, le cône du Bois-Noir, situé au pied
oriental de la Dent du Midi et à peu de dislance de la ville
de Saint-Maurice, forme l'un des dépôts détritiques les plus
considérables de la vallée du Rhone. Sa superficie est de
ij-30 hectares, sa hauteur de 200 m., et le périmètre de sa
hase de 4 km. Il se compose de matériaux provenant de dif
férents points du bassin du torrent de Saint-Barthélémy, mais
surtout de blocs nummulitiques qui se sont détachés des parois
de la Gure, vaste entonnoir situé entre le placier de Plan-
Névé et la Pointe de Ga^nerie 1.
D'après les documents historiques qui sont parvenus jus
qu'à nous et en s'appuyant sur les résultats fournis par des
1. Voy. la vue 1. PlanOsévé «o voit entre la Pointe de Gapnerie
(à l'extrême pauchej et la cime de l'Est de la Dent du Midi (au milieu
de la photographie). F. MO.NTAXDON 7G
reconnaissances sur le terrain, l'on peut avancer, sans aucune
crainte de se tromper, que la majeure partie de ces débris s'est
accumulée en l'an 50-3 de l'ère chrétienne, lors de la mémor
able disparition du fort de Tauredunum 1.
Il ne faut cependant pas omettre que plusieurs auteurs du
xixe siècle ont prétendu que se trouvait, non pas
dans les parages du Bois-Noir, mais à la porte du Sex, au
pied oriental du Grammont, à 5 km. seulement des bords
du Léman. L'un de leurs arguments s'appuyait sur le fait
qu'on avait découvert sur la pente du cone du Bois-Noir, à
une très faible profondeur, des objets remontant indubita
blement à une époque beaucoup plus ancienne que celle des
rois mérovingiens. Si !a catastrophe du vie siècle avait eu
lieu au Bois-Noir, disaient-ils en substance, les déjections au
raient recouvert de plusieurs mètres le terrain où étaient
enfouis les objets, et ceux-ci n'auraient alors pas été mis
au jour.
Ici même, il y a quelques années 2, nous avions fait allusion
à ces trouvailles préhistoriques, et laissions entendre
qu'il y aurait intérêt à reprendre une fois la question de
A jusqu'à Z.
Les Bracelets de Montaoux
En quoi ces trouvailles ont-elles consisté, et quel est l'en
droit exact du gisement ? La réponse à ces questions nous
est fournie par deux articles de l'Indicateur d'Histoire et
d'Antiquités suisses 3. D'après ce périodique, un tumulus de
1.) Voy. Le Globe, огдапе de la Société de 'Géographie de Genève,
t. 64 (1925), Mémoires, pp. 35 à 91.
2. Les Eludes Rhodaniennes, vol. VII, 1931, p. 241 à 2G6 : L'Etran
glement du Rhône au Iiois-Noir. Note in Ira margin a le à la page 258.
3. Année 1862, pp. 73-74, et année 18CG, pp. 35-36, avec dessins. LOESS D EVIONNE LE
о ou (5 pieds- de hauteur fut/ intentionnellement- détruit, au
printemps 1802, dans le but de niveler un champ du nom de
Montaoiix;. sur le cone du Bois-Noir, entre le village
VIS
Fi«. 1. — (larte-crofiuis de la ré <jinn> étudiée
iVEvionne l (rebord droit ou Sud du cone) et le hameau (le
la liasse (sommet- du cone). On précise que ce monticule se
1, Sur les- cartes, on lit Evhmnnz, niais dans le pays, l'on prononce
lonjoiirs Eoiunri , et, _ • 1 a 1 1 s les anciens actes, on -trouve Evionne le plus
souvent. (l'est pourquoi nous préférons écrire plutôt
t\n'Eri(mn<i;. Le e terminal. <Г/7с/оппв est un с muet français, blors
que le a d'Erionna e*t le a muet patois. Huant au ; final, c'est là une
lettre parasite qui ne devrait plus être tolérée dans la nomenclature
^'éo graphie pie. F. MO-NTAINDON 73
trouvait à 500 pas rt'Evionne, c'est-à-dire plus près d'Evionne
que de la Basse i, et il est même question « du peu d'éloi-
gnement qu'il y a de ce tombeau à la pente de la montagne
qui s'élève vers la Dent du Midi ». Dans cette butte, l'on
découvrit deux squelettes bumains et plusieurs ornements
de bronze : collier, fibule et bracelets. Deux de ces derniers,
qui ont d'abord été la propriété d'un habitant d'Evionne,
paraissent avoir ensuite passé à un archéologue de Saint-
Maurice, M. d'Angreville2. D'après le dessin qu'on en donne,
ils sont ornés de quatre renflements composés chacun de
[rois perles ou spherules.
L'endroit où les trouvailles ont été faites est donc indiqué,
comme on a pu le voir, avec une précision suffisante. D'après
les données cadastrales, Montaoux ou Montavo est un lieu dit
situé entre Evionne et la Rasse, au pied des escarpements du
versant gauche (Ouest) de la vallée du Rhone, sur le coté
extrême-droit (Sud) du cone du Bois-Noir. Cette situation
correspond à celle dont il est question dans Y Indicateur, sous
la réserve que, d'après nos renseignements, la distance de
500 pas à partir d'Evionne nous porte à un lieu dit Les Che-
nevèrex, tandis que Monlnvn est légèrement plus au Nord.
Les Bracelets de la Preysette
La découverte de Montaoux (ou des Chenevères) n'a pas été
la seule de son espèce dans la contrée. Près de quarante ans
plus tard, en 1899, l'on trouva un squelette et plusieurs bra
celets de bronze à une assez grande profondeur, en creusant
le secteur amont du canal de l'usine électrique du Bois-Noir.
Le gisement est situé au lieu dit Preysette, sur la rive gauche
1. Voy. la carte-croquis accompagnant noire élude ifi?. Г. Voy. aussi
l'Atlas Siepiried, feuille 48Л (.Saxon), lettres Ev flu mot Evionnaz.
2. Jacques-Etienne d'Anoheviixe, 1RO^-1R67, numismate et natur
aliste. i
LŒSS d'ÉVIONNE 79 LE
du Rhône, à ")00 m. en aval du coude brusque que fait ce
fleuve non loin d'Evionne i. Le chanoine Bourban, qui pro
cédait alors aux fouilles des basiliques romaines de Saint-
Maurice, s'intéressa fort, en tant qu'archéologue très averti,
au creusement du canal, que ce fût dans le secteur aval de
celui-ci, près de Saint-Maurice 2, ou dans le amont,
près d'Evionne. Il se rendait souvent à la Preysette, s'infor-
mant de ce que la pelle des terrassiers avait exhumé. Il déposa
à la Bibliothèque de l'Abbaye plusieurs objets, accompagnés
des indications nécessaires. Grâce à la parfaite obligeance de
M. l'Abbé Dupont-Lachenal, l'auteur de ces lignes a eu le
privilège d'examiner ces antiques restes. L'un des bracelets
est absolument semblable à ceux provenanT de Montaoux, en
ce qu'il est aussi orné de quatre renflements composés chacun
de trois spherules. Nous ne pensons pas mieux faire en repro
duisant ici littéralement le texte explicatif qui accompagne
le bracelet en question et quelques autres objets :
Bracelets celtiques et fragment de, scorie provenant d'un
four, le tout trouvé dans le grand canal des forces motrices
du Rhône au-dessous d'Evionnaz. Les bracelets ont été trouvés
avec les os d'un squelette, 1899.
D'après ce que nous a certifié M. l'abbé Dupont-Lachenal,
cette inscription a bien été faite de la main même de l'abbé
Bourban.
En ce qui concerne l'âge des bracelets, nous avons recouru
à la haute compétence de M. David Viollier, ancien Conservat
eur du Musée National de Zurich, qui nous a aussitôt et très
aimablement répondu ce qui suit :
Les bracelets avec quatre groupes de trois perles appar
tiennent à un type bien connu en Suisse, où il apparaît au
l'élit. 1. Atlas Voy. Siepfried, aussi notre feuille <\irte-croquis 4W Saxon"), tiîff. Г). à irauehe des mots Citnrnp
2. Le secteur aval a livré plusieurs chênes, qui gisaient à 10 m. env.
au-dessous du sol actuel. Voy. la Gazelle du Valais du 22 juin 1901, et
aussi les Eludes Rhodaniennes, t. VII, ÎO.'U, pp. 2(>4 à 2G(5. F. MONTAiNDON 80
La Tène I. с (325-250), mais qui se rencontre encore pendant
le La Tène II (250 à la conquête romaine).
N

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