Le retour à 1947 peut-il résoudre le problème israélo-arabe ? - article ; n°1 ; vol.23, pg 86-95
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Description

Politique étrangère - Année 1958 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 86-95
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Paul Giniewski
Le retour à 1947 peut-il résoudre le problème israélo-arabe ?
In: Politique étrangère N°1 - 1958 - 23e année pp. 86-95.
Citer ce document / Cite this document :
Giniewski Paul. Le retour à 1947 peut-il résoudre le problème israélo-arabe ?. In: Politique étrangère N°1 - 1958 - 23e année
pp. 86-95.
doi : 10.3406/polit.1958.2457
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1958_num_23_1_2457Btat Juif □
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PROPOSITIONS DE PARTAGE VOTEES AUX
NATIONS UNIES LE 29 NOVEMBRE 1947 " RETOUR A 1947 " LE
PEUT-IL RÉSOUDRE
LE PROBLÈME ISRAÉLO-ARABE ?
La grande offensive diplomatique contre l'intégrité territoriale
d'Israël, que tout faisait prévoir pour la récente session de
l'G.T.A.N. à Paris, n'a pas eu lieu. On peut affirmer que les prises
de position françaises contre tout « Munich » proche-oriental,
dont Israël ferait les frais, n'ont pas peu contribué à enrayer cette
offensive, notamment les déclarations de M. Christian Pineau de
vant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nation
ale. Le ministre avait déclaré : La France n'est pas d'accord
avec le point de vue d'un autre pays (lire la Grande-Bretagne),
suivant lequel les frontières d'Israël devraient être révisées » ;
et... « s'il faut garantir les frontières d'Israël, il faut garantir les
frontières actuelles ».
L'idée du « retour à 1947 » est l'un des thèmes favoris de la
politique israélienne des Etats arabes, et jouit, en Grande-Bret
agne, d'un préjugé favorable. M. Eden a fait sien ce programme
dans son discours de Guildhall, en 1956, et la politique proche-
orientale du Foreign Office, dans son ensemble, n'a cessé d'être
dominée par l'idée de « concessions raisonnables » à suggérer,
voire à imposer à Israël. La plus récente manifestation de cette
attitude se manifesta à la réunion consultative des pays musul
mans du pacte de Bagdad (Turquie, Iraq, Iran, Pakistan) qui avatf
affirmé dans son communiqué final, publié le 12 décembre, que
« la non-application des résolutions des Nations-Unies sur la Pa
lestine était l'une des principales causes de l'instabilité au Moyen-
Orient » et avait chargé M. Menderès, Président du Conseil turc,
de se faire son porte-parole à la Conférence de l'O.T.A.N. pour y
provoquer une prise de position en faveur de ces thèses.
Les résolutions des Nations Unies auxquelles le communiqué
fait allusion sont celles de 1947 concernant les frontières d'Israël
et de 1948 concernant les réfugiés. La Turquie, à plusieurs reprises
depuis la fin de la guerre de Palestine, a apporté son appui poli- PAUL GIN1EWSK1 88
tique aux thèses arabes sur les réfugiés et les frontières d'Israël.
Le traité conclu à Bagdad en 1954 entre la Turquie et l'Iraq con
tenait d'ailleurs en annexe le texte des lettres échangées à ce sujet
par les gouvernements des deux pays.
En même temps, d'ailleurs, que la Turquie, l'Iraq, l'Iran et le
Pakistan conféraient à Ankara, le Foreign Office patronnait une
mission officieuse de M. Nouri Saïd, l'ancien Premier ministre
d'Iraq, aux Etats-Unis. Cette mission avait pour but de convaincre
le State Department que le fonctionnement normal de l'alliance
atlantique exigeait la solution du problème israélo-arabe par une
révision des frontières de l'Etat juif. On suggérait qu'une telle
politique permettrait en même temps à la Grande-Bretagne de
regagner du prestige auprès de ses anciens « clients » arabes,
sérieusement indisposés depuis l'affaire de Suez, et de contrer, par
la surenchère, la pénétration politique de l'U.R.S.S. M. Nouri Saïd,
d'après un recoupement attentif de la presse américaine, n'a pas
rencontré d'audience aux Etats-Unis. Le State Department estime,
avec raison, que le problème du Moyen-Orient et de la pénétration
soviétique est d'envergure mondiale, et ne saurait être résolu par
le règlement de conflits locaux, et que de plus, l'usage de la force
étant certainement indispensable pour imposer à Israël une rec
tification de ses frontières, obliger Israël à se battre pour son
existence risque de provoquer cette troisième guerre mondiale
qu'on veut avant tout éviter.
Dans ces conditions, l'initiative « palestinienne » des membres
musulmans du pacte de Bagdad ne pouvait plus avoir grande en
vergure au Palais de Chaillot. Le 16 décembre, M. Menderès y a
fait allusion aux problèmes du Moyen-Orient, mais en des termes
fort éloignés d'une proposition de « révision » de la situation
d'Israël. Il s'est borné à déclarer : « Le conflit de Palestine cons
titue le facteur essentiel d'une situation permettant l'infiltration
et l'invasion (communiste) du Moyen-Orient. C'est pourquoi une
initiative rapide et positive pour résoudre ce problème d'une
manière juste et équitable aurait un effet des plus favorables ».
Le 17 décembre, la question a été soulevée à nouveau, au Conseil
des ministres des Affaires étrangères de l'O.T.A.N. par M. Zorlou,
suggérant que l'Occident prît une initiative, et par M. Selwyn Lloyd
(Grande-Bretagne) proposant une large discussion de la tension
au Moyen-Orient. Mais l'opposition intransigeante de la France
« à toute tentative d'imposer des concessions territoriales à
Israël », et celle de l'Allemagne, et de quelques autres délégations,
coupa court à tout débat, et le communiqué final publié à l'issue
de la session de l'O.T.A.N., se borne à déclarer : « Nous avons FRONTIÈRE D'ISRAËL 89
examiné la situation dans le Moyen-Orient. Conformément aux
buts pacifiques de notre Alliance, nous proclamons que nos gou
vernements donnent leur appui à l'indépendance et à la souve
raineté des Etats de cette région et s'intéressent au bien-être éco
nomique de leurs peuples. Nous estimons que la stabilité de cette
importante région est essentielle pour la paix du monde ».
Il est évident que l'idée-force d'un « retour à 1947 » n'est pas,
pour autant, éliminée de l'arsenal que les ennemis d'Israël et leurs
amis politiques de l'un et de l'autre camp, ont mis en œuvre à
l'avenir. Le texte même du passage laconique consacré au Moyen-
Orient dans le communiqué final recèle d'ailleurs un certain nomb
re d'implications, chargées de significations à double-entente. On
se réjouit avec raison, en Israël, du fait que le communiqué ne
comporte, à l'inverse du but recherché par les pays musulmans,
aucune référence positive à une restauration de la paix par un
retour à une situation antérieure. De même, alors que le commun
iqué de la précédente session de l'O.T.A.N. avait constaté sim
plement « le vif intérêt » que les membres de l'Alliance atlan
tique portaient à la « stabilité » du Moyen-Orient, celui de décemb
re 1957 contient les notions « d'indépendance » et de « souve
raineté des Etats de la région ». Il y a là, du point de vue de la
sécurité d'Israël et d'un certain engagement de l'O.T.A.N. dans les
affaires du Moyen-Orient, un progrès. Mais les commentateurs
voient aussi dans les termes d'« indépendance » et de « souverai
neté », alors que les mots « intégrité territoriale » semblent avoir
été soigneusement évités, une indication possible d'un certain
crédit que les thèses arabo-britanniques auraient gagné, quand
même, dans les esprits.
De toutes façons, le fait même qu'on n'ait pas discuté du « re
tour à 1947 » à Paris, n'implique pas qu'on n'en parlera pas pro
chainement à Lake Success ou à Strasbourg. Ni surtout <jue les
pays du bloc soviétique, jouant la surenchère, ne rouvrent bientôt
cet épineux dossier, pour cette raison,

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