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Les bailleurs de fonds bilatéraux et la conditionnalité démocratique en Afrique noire francophone : le cas de la France et du Canada Par Magelan OMBALLA Université de Yaoundé II (Cameroun) momballa@yahoo.fr La chute du mur de Berlin et l’effondrement du bloc communiste sont apparus, à plus d’un titre, comme les « géniteurs » immédiats des soubresauts démocratiquesqu’a connus l’Afrique noire au début de la décennie 1 1990 . Déclarée au grand jour à partir de 1989, cette évolution était en germination depuis l’accession de Mikhaïl Gorbatchev au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique en mars 1985. Aussitôt installé, le « leader » soviétique a annoncé quatre principes fondamentaux dévoilant, sans ambages, les nouvelles orientations politiques de l’URSS : Perestroïka, Glasnost, Demokratisation, Oukonomie. Le tout a mûri, dépassant les cadres établis, pour emporter, telle une secousse sismique, les régimes autocratiques 2 que l’on croyait inexpugnables . Pourtant, cette prise en compte du paradigme du « vent d’Est » ne devrait pas occulter le travail domestique 3 de déconstruction progressive de l’ordre autoritaire en Afrique noire, encore moins les contraintes en 4 provenance des bailleurs de fonds occidentaux, suite à la crise économique sans précédent que traverse l’Afrique depuis les années 1980. Obnubilés par la disqualification de l’idéologie communiste-aussi bien dans son «bastion naturel » que dans le reste du monde-, les pays et les bailleurs de fonds (bilatéraux et multilatéraux), principaux donateurs de l’aide au développement, vont établir un lien conditionnel entre l’instauration d’un Etat de droit libéral et la coopération pour le développement, aussi bien dans leurs rapports avec les pays d’Europe centrale et orientale que dans ceux avec les pays africains. L’action des pays occidentaux est même allée jusqu’à l’encadrement matériel des processus de démocratisation en Afrique. Autrement dit, il s’agit pour les bailleurs de fonds de lier aide et démocratisation, la démocratisation devenant la condition pour l’octroi de l’aide: c’est ce qu’on a appelé la conditionnalité politique ou 5 démocratique ,à côté de la conditionnalité économicofinancière déjà imposée par le FMI et la Banque mondiale à travers les programmes d’ajustement structurel. En effet, la conditionnalité politique exige que l’allocation de l’aide au développement se règle en fonction des réformes que les pays bénéficiaires mettent en place dans les secteurs politiques et administratifs, dans 6 le respect de la «bonne gouvernance» .Le principe de «bonne gouvernance» comprend généralement 1  TRAORE(A), «Afrique :les nouvelles démocraties», inLe Courrier ACPCEE, n°138, marsavril 1993, p.62; lire également KODJO (E), «Environnement international et Etat de droit: le cas de l’Afrique», in CONAC (G) (sous la direction de ),L’Afrique en transition vers le pluralisme politique, Paris, Economica, 1993, p. 84. 2 CONAC (G), opcit, p. 484. 3 C’est d’ailleurs la thèse défendue par Richard BANEGAS lorsqu’il estime que les mouvements de revendication en Afrique ont des origines endogènes et leur propre historicité. Voir BANEGAS (R.), «Retour sur une «transition modèle». Les dynamiques du dedans et du dehors de la démocratisation béninoise », in JeanPascal DALOZ et Patrick QUANTIN (Etudes réunies et présentées par),Les transitions démocratiques africaines, Paris,Karthala, 1997. Quant à Maurice KAMTO, il affirme que les causes objectives des ruptures politiques qu’ont connues la plupart des pays africains sont indéniablement domestiques, en tant qu’elles correspondent aux frustrations diverses refoulées depuis une trentaine d’années. Il n’est pas non plus douteux que l’environnement international a servi de levier aux révolutions démocratiques en Afrique. Il y a d’abord l’influence d’une idéologie dominante qui a fini par s’imposer à tous les continents : l’idéologie libérale des droits de l’homme que soustend nécessairement le libéralisme économique et politique. Il y a ensuite les pressions directes des bailleurs de fonds. Voir KAMTO (M),L’urgence de la pensée. Réflexions sur une précondition du développement en AfriqueLes nouvelles constitutions, Yaoundé, Ed. Mandara, p. 134. Lire également SINDJOUN (L.), « africaines et la politique internationale : contribution à une économie internationale des biens politicoconstitutionnels », inAfrique 2000, n° 21, avril–juin 1995, p. 38. 4  BIAGIOTTI(I), «Afrique, droits de l’homme, démocratie et conditionnalité: éléments des discours allemands», inL’Afrique politique vue sur la démocratisation à marée basse, Paris, karthala–CEAN, 1995, p. 203. Lire également GARCIN (T.), « Les Européens et la démocratisation africaine»,Afrique 2000, n° 10, 1992, p. 22. 5 Voir COMI TOULABOR, « Paristroïka et revendication démocratique » sous la direction de Daniel. C. BACH et Anthony. A. KIRKGREENE,Etats et sociétés en Afrique francophone, Paris, Economica, 1993, p. 121. 6 Lire Gerhard BÖKE, « Intentions et réalités de la conditionnalité politique. L’expérience de la coopération allemande en Afrique (19901994) », in DALOZ (JP) et QUANTIN (P.), op.cit, p. 217.
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