Les relations économiques sino-soviétiques - article ; n°5 ; vol.23, pg 509-538
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Description

Politique étrangère - Année 1958 - Volume 23 - Numéro 5 - Pages 509-538
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B. Apremont
Les relations économiques sino-soviétiques
In: Politique étrangère N°5 - 1958 - 23e année pp. 509-538.
Citer ce document / Cite this document :
Apremont B. Les relations économiques sino-soviétiques. In: Politique étrangère N°5 - 1958 - 23e année pp. 509-538.
doi : 10.3406/polit.1958.2435
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1958_num_23_5_2435LES RELATIONS ECONOMIQUES
SINO-SOVIÉTIQUES (1)
La présente étude ne cherche pas à retracer l'histoire des rap
ports économiques entre la Chine et l'Union Soviétique, elle se
propose simplement de répondre à certaines questions concer
nant ces rapports et notamment ;
a) Quelle est la nature et l'ampleur de l'aide économique sovié
tique à la Chine ?
b) Les termes de l'échange, les prix appliqués à l'importation
et à l'exportation, sont-ils favorables à la Chine ?
c) L'aide à la Chine exerce-t-elle une pression sur l'économie
soviétique et inversement quelles sont ses répercussions sur
l'économie chinoise ?
d) Quelles sont les perspectives du commerce sino-soviétique ?
I — NATURE ET AMPLEUR DE L'AIDE SOVIETIQUE A LA
CHINE.
a) Aide financière.
Lors de la présentation du budget chinois de 1957, le ministre
des Finances Li Hsien-Nien a déclaré que le total des prêts accor
dés par l'U.R.S.S. se montait à 5.294 millions de yuans (environ
2.100 millions de dollars). De son côté Khrouchtchev a indiqué
(1) Voir du même auteur : « L'économie de l'U.R.S.S. dans ses rapports avec la
Chine et les démocraties populaires », Politique Etrangère, n° 5, 1956. 510 . B. APREMONT
XX* Congrès du Parti (février 1956) que la valeur de l'équipau
ement fourni par l'U.R.S.S. à la Chine se montait à 5,6 milliards
de roubles ; ce qui porterait le total à 8,1 milliards de roubles
(2.025 millions de dollars) compte tenu des livraisons supplément
aires prévues par l'accord du 7 avril 1956. La concordance de ces
deux chiffres — 2 milliards de dollars — pourrait laisser croire
que la totalité de l'équipement fourni à la Chine est livré à crédit.
Cette interprétation n'est pas exacte, car :
1° la plus grande part de l'équipement soviétique est payée par
des exportations chinoises et n'est donc pas livrée à crédit,
2° les livraisons de caractère militaire représentent une pro
portion importante de l'aide soviétique.
A l'appui de la première proposition on peut faire valoir les
arguments suivants :
a) Khrouchtchev déclare au XXe Congrès : « Nous fournissons
(à la Chine) des équipements d'une valeur globale d'environ
5,6 milliards de roubles. En échange de ses fournitures, l'Union
soviétique reçoit de la Chine des articles représentant un intérêt
pour notre pays ». Il ne s'agit donc pas de crédits mais d'échang
es.
b) De même à l'occasion de la signature par Mikoyan de l'a
ccord du mois d'avril 1956 augmentant de 2.500 millions de rou
bles la valeur de l'équipement promis (1), la N.C.N.A. (l'agence
de presse chinoise) précise dans un communiqué que le rembour
sement de cet équipement s'effectuera « par la voie commerciale ».
b) Les textes officiels n'ont mentionné l'octroi de crédits éc
onomiques par l'U.R.S.S. à la Chine qu'à deux occasions : en février
1950 et octobre 1954 pour un total de 300 millions de dollars et
520 millions de roubles (130 millions de dollars) respectivement.
On est donc loin du total de 2 milliards de dollars cité par Li
Hsien Nien.
d) Les crédits extérieurs du budget chinois qui, selon toute
vraisemblance, sont presque exclusivement des crédits soviétiques
diminuent à partir de 1955 alors qu'au contraire les livraisons
soviétiques de biens d'équipement ne cessent d'augmenter dans
ces dernières années (voir tableau ci-après).
(1) Portant ainsi de 156 à 221 le nombre des usines à construire. RELATIONS SINO-SOVIÉTIQUES 511
TABLEAU 1
Evolution des crédits extérieurs obtenus par la Chine
et des livraisons de biens d'équipement soviétiques 1950^-1957
(en millions de dollars)
Crédits ^extérieurs Exportations soviétiques de biens
du budget ¦d'équipement en Chine
chinois
Total dont usines
complètes
1950-52 300 (a) 304 70
1953 175 162 45
1954 354 198 93
1955 663 223-229 (b) 135-141 (b)
1956 47 305 217
1957 9 272 209
a) Crédit soviétique de 1950, nous ne disposons pas des statistiques du budget
1950-1952.
b) Les deux chiffres sont indiqués par des sources différentes.
e) En 1956 et 1957, la balance du commerce sino-soviétique
fait apparaître un solde au profit de la Chine (voir annexe ta
bleau D), tandis que les importations soviétiques de biens d'équ
ipement atteignent respectivement 305 millions de dollars ; ces
livraisons n'ont donc pas été faites à crédit.
/) De 1950 à 1955, le solde de la balance commerciale est négatif
pour la Chine mais le total du déficit pour ces six années ne
dépasse pas 970 millions de dollars ce qui ne représente que
46 %. des prêts annoncés par Li Hsien Nien.
Si les crédits économiques de l'U.R.S.S. à la Chine ne recou
vrent qu'une part seulement de l'aide fournie, il faut admettre
que les crédits militaires occupent une place importante. En
effet :
a) Dans le même rapport budgétaire de 1957, Li Hsien Nien a
précisé que sur un total de 5.294 millions de yuans prêtés par
l'U.R.S.S., 2.174 millions de yuans, soit environ 820 millions de
dollars, ont été utilisés avant 1953. Or le total du déficit de la
balance commerciale pour les années 1950-1952 ne dépasse pas
500 millions de dollars (voir annexe tableau D) et les livraisons
d'équipement 300 millions de dollars, on peut donc supposer que
dans cette période, l'aide soviétique est essentiellement de carac
tère militaire et que pour cette raison elle ne se trouve pas entiè- 512 B. APREMONT
rement comptabilisée dans les statistiques du commerce exté
rieur (1).
b) Lors de la présentation du budget 1955, Li Hsien Nien a
déclaré que « l'accroissement des revenus du budget 1955 au
titre des emprunts étrangers (2) provient de ce que lors de la
rétrocession de Port Arthur en mai 1955, le gouvernement sovié
tique nous a rétrocédé beaucoup de matériel militaire à crédit ».
Le tableau n° 1, qui précède, montre que les crédits extérieurs
passent par un maximum en 1955 qui coïncide avec la rétroces
sion des installations militaires de la région de Port Arthur.
c) Dans la courte période de floraison des « cent mille fleurs »,
l'agence N.C.N.A. a publié le 18 juin 1957 cette curieuse déclara
tion de Lung Yiin, vice-président du Conseil de la Défense natio
nale : « II n'est pas raisonnable que la Chine supporte toutes les
dépenses de la résistance à l'Amérique lors de la guerre de Corée...
Durant la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis ont accordé
des crédits à leurs alliés, par la suite certains ont refusé de rem
bourser les emprunts et les Etats-Unis les ont excusés. Il nous
faudra plus de dix ans pour rembourser les crédits de l'U.R.S.S.
si nous avons à les payer et nous avons en outre à payer des inté
rêts à l'U.R.S.S. ».
Dans l'hypothèse où le solde déficitaire de la balance du com
merce sino-soviétique entre 1950 et 1957 serait entièrement repré
senté par des crédits de caractère économique, c'est-à-dire en
supposant que les livraisons de caractère militaire ne sont pas
comptabilisées dans les statistiques du commerce extérieur, on est
amené à conclure que la part des crédits militaires constitue un
peu plus de la moitié des crédits accordés par l'U.R.S.S. (plus d'un
milliard de dollars sur un total d'environ 2 milliards).
Si, au contraire, les statistiques des exportations soviétiques à
destination de la Chine recensaient certaines livraisons de matér
iels militaires, la part de l'aide militaire pourrait être sensibl
ement plus importante encore (3). Dans cette catégorie, il faut éga
lement ranger les livraisons découlant

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