Mondialisation et crises économiques: les  travailleurs font front
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Mondialisation et crises économiques: les travailleurs font front

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Mondialisation et crises économiques: les travailleurs font front P e t e r U n t e r w e g e r , R é d a c t e u r
F é d é r a t i o n I n t e r n a t i o n a l e d e s O r g a n i s a t i o n s d e t r a v a i l l e u r s d e l a M é t a l l u r g i e
Index
Introduction .................................................................................................1
Asie: une crise financière déferle sur l'économie mondiale ...................3 1. Exposé sur le thème: Yilmaz Akyüz, Economiste principal, CNUCED ................ 3 2. Commentaires: Teruhito Tokumoto, CJ-FIOM (Japon) ....................................... 8 3. Commentaires: Heguiberto Della Bella Navarro (Guiba), CNM-CUT (Brésil) ...... 9 4. Commentaires: Pierpaolo Baretta, FLM (Italie) .................................................. 10 5. Commentaires: Shanti Patel, Steel, Metal & Engineering Workers' Federation (India)................................................................................ 12 6. Bengt Jakobsson, Svenska Metall (Suède) ....................................................... 13 7. Remarques finales: Yilmaz Akyüz, CNUCED .................................................... 13 Crise asiatique et déréglementation: quelles autres solutions? ..........17 1. En bref ................................................................................................................ 17 2. Une crise régionale qui gagne la planète entière ............................................... 18 3. Les agents de la contagion ................................................................................ 20 4. La débâcle du programme de déréglementation ............................................... 24 5. Changement de cap dans la théorie économique.............................................. 26 6. Pour une politique économique différente.......................................................... 29 7. La réglementation des marchés financiers ........................................................ 32 8. Le nouveau contexte politique............................................................................ 34
Croissance et développement durables: le propos des syndicats.......37 1.Introduction.........................................................................................................37 2. De la reconstruction de l'après-guerre au Consensus de Washington .............. 38 3. Les travailleurs font les frais de la restructuration industrielle............................ 40 4. Asie: la crise de la mondialisation ..................................................................... 44 5. Pays et secteurs en crise ................................................................................... 46 5.1 Les malheurs de l'Asie continuent ........................................................... 46 5.2 La contagion atteint la Russie et l'Amérique latine .................................. 47 5.3 Ralentissement de la croissance en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord............................................................................... 48  bile ................................. 49 5.4 Les incidences sectorielles: l'industrie automo 5.5 Les impacts dans les secteurs: machines et équipements .................... 51 6. Les tensions commerciales................................................................................ 52 7. La riposte des travailleurs .................................................................................. 55 8. Une nouvelle orientation politique ...................................................................... 58
9. La position des syndicats .......................................................................................61 9.1 Expansion économique............................................................................62 9.2 Pour une nouvelle architecture financière internationale .........................63 9.3 Un programme économique pour l'industrie ............................................64 9.4 La participation des syndicats à la prise de décision ...............................66 9.5 Le temps de travail...................................................................................67 10. Un programme pour les économies en crise et en développement ...................68 Bibliographie............................................................................................. 73
Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5
Encadré 1 Encadré 2 Encadré 3 Encadré 4 Encadré 5 Encadré 6 Encadré 7 Encadré 8 Encadré 9 Encadré 10
Liste de tableaux
La restructuration de l'industrie automobile aux Etats-Unis ................41 Brésil: Industrie automobile, production et emploi, 1990, 1997 et 1998 .............................................................................43 Ventes unitaires mondiales de véhicules (en milliers), 1996-1997: réelles, 1998-2000: prévisions .........................................50 Balance commerciale des Etats-Unis: secteur des industries de transformation et métallurgiques,1996, 1998.................................51 L'industrie des véhicules à moteur au Japon en 1998 ........................53
Liste d'encadrés
La pauvreté flambe en Asie du Sud-Est..............................................28 Le Consensus de Washington ............................................................39 L'industrie automobile américaine se restructure................................42 La puissance économique de l'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Ouest: un château de cartes ..........................................49 Les institutions monétaires européennes: la tête dans l'euro-sable ......................................................................54 Les difficultés commerciales vues par les syndicats américains ........56 La déroute des syndicats … vue par Wall Street ................................57 L'ouverture des marchés des capitaux – pour quoi faire? ..................60 Les métallurgistes coréens devant las crise .......................................66 Des politiques pour les économies en crise........................................68 Le développement: une modalité d'évolution de la société.................70
Introduction Depuis la disparition du système de stabilisation des taux de change de Bretton Woods, l'économie mondiale a connu une série de crises économiques dont la crise asiatique n'est que l'exemple le plus récent. Cette ultime secousse a eu plus de répercussions à l'échelle planétaire que toutes celles qui l'ont précédée. La contagion a atteint un plus grand nombre de régions, allant même jusqu'à indisposer les marchés financiers des économies développées. De plus, son irruption quelques années à peine après la crise du peso mexicain semble symptomatique d'une accélération de la fréquence à laquelle ces crises interviennent. Dans cette conjoncture, on s'interroge sur le rôle que joue la mondialisation et plus particulièrement sur le rôle et le fonctionnement des marchés financiers mondiaux. Depuis de nombreuses années, la Fédération Internationale des Organisations de travailleurs de la Métallurgie considère avec une inquiétude croissante la mondia-lité économique et ses conséquences. En 1994, le Comité central avait adopté notreCharte pour des solutions économiques et sociales, et avait fait de la mon-dialisation économique un des points centraux du Programme d'action adopté au Congrès de 1997. Depuis lors, la question de la mondialisation et des réponses po-litiques qu'il faut lui apporter a toujours figuré en bonne place dans nos réunions et conférences. Un exemple tout récent de notre attention de tous les instants a été donné lors des discussions du Comité exécutif en décembre 1998. L'économiste principal de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a fait un exposé sur les origines de la crise et les mesures qui permettraient de la ré-soudre. A n'en pas douter, la crise est avant tout le résultat de l'instabilité des marchés financiers mondiaux qui avaient été créés dans le cadre de la politique du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et des gouvernements des grandes puissances économiques. A la suite de cette intervention, plusieurs mem-bres du Comité exécutif sont intervenus à leur tour. C'est une synthèse de ce débat que nous présentons en première partie de cette brochure. La deuxième et la troisième partie examinent le déroulement de la crise asiatique et les politiques qui permettraient d'y apporter réponse. Dans le premier de ces tex-tes,Crise asiatique et déréglementation: quelles autres solutions?,nous suivons la progression de la crise autour du  affirmons également que, puisqu'ilglobe. Nous semble que la politique du marché-roi commence à tomber en disgrâce, les syndi-cats doivent saisir l'occasion d'imposer une fois pour toutes, comme ils le récla-ment depuis de nombreuses années, l'introduction d'une dimension sociale dans le mondialisme économique.
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Mondialisation et crises économiques: les travailleurs font front
Enfin, dans le dernier texte,Croissance et développement durables: le propos des syndicats,nous analysons les conséquences de la restructuration industrielle et de la crise asiatique sur les travailleurs de la métallurgie. Nous présentons une syn-thèse des actions proposées par les syndicats et d'autres intervenants pour venir à bout de ces problèmes. Nous étudions également les stratégies qu'il faudra mettre en œuvre pour assurer une croissance et un développement équilibrés. En dépit de tout ce qu'on peut entendre sur les industries des nouvelles connais-sances, il est clair que la métallurgie reste une activité économique indispensable. Bien que la crise se soit déclenchée dans le secteur financier et en Asie, c'est bel et bien son impact sur l'économie réelle, et en particulier sur le secteur de la métal-lurgie qui a transformé ce qui n'était qu'une crise financière en une dépression économique de première grandeur. Il faut ajouter à cela que les industries métal-lurgiques telles la sidérurgie et l'automobile focalisent les tensions du système mondial des échanges. Dans ces industries traditionnelles essentielles, la riposte à la mondialisation s'organise. Pour toutes ces raisons, il est crucial d'élaborer et d'appliquer une politique nou-velle qui fera de la mondialisation un instrument de croissance et de développe-ment plutôt que la source de la stagnation et de l'instabilité économique que nous subissons aujourd'hui. Nous souhaitons que cette publication de la Fédération In -ternationale des Organisations de travailleurs de la Métallurgie aide à faire pro-gresser le débat sur un ensemble de questions dont dépendent les niveaux de vie de toutes les populations de la planète. Car au fond, n'est-ce pas là le but essentiel de toute activité économique?
Marcello Malentacchi Secrétaire Général
Asie: une crise financière déferle sur l'économie mondiale 3
Asie: une crise financière déferle sur l'économie mondiale1 1. Exposé sur le thème: Yilmaz Akyüz, Economiste principal, CNUCED Je ne m'attarderai pas sur les causes de la crise asiatique. Je préfère donner mon opinion sur les causes des crises financières et leurs incidences sur l'économie mondiale, notamment sur la croissance économique et sur l'emploi. Dans un deuxième temps, je proposerai des mesures préventives et des solutions meilleures que celles qui ont été appliquées jusqu'à présent. Les marchésLes causes des crises financières résident dans la nature même financiers modernesdes marchés financiers modernes, qui sont organisés non pas sont déconnectes de lapour créer des richesses et des emplois, mais plutôt pour en ex-production et de latraire des profits. La plupart des investissements effectués sur croissanceles marchés financiers modernes sont totalement déconnectés de toute notion de production ou de croissance. On joue sur les marchés financiers comme au champ de courses. Mais, contrai-rement à ce qui se passe aux courses, c'est avec l'argent des autres qu'on joue ici, avec les fonds de pension etc. En l'ab-sence de tout contrôle social, les incitatifs donnés au marché ont donc des effets pervers. L'instabilitéCes marchés sont caractérisés par une instabilité notoire, consé-financière estquence du comportement grégaire des acteurs: les capitaux se principalementprécipitent vers les pays à la mode et quittent massivement les responsable dupays qui n'ont plus la faveur. A la suite d'une analyse de ces ralentissement de laCNUCED est arrivée à la conclusion quecomportements, la croissance …c'est l'instabilité financière qui est responsable au premier chef de la croissance paresseuse et erratique qui caractérise l'écono-mie mondiale. … qui provoque unL'atonie de la croissance, doublée d'une insécurité au niveau de rejet de lal'emploi et des revenus, engendre, tant dans les pays pauvres mondialisationque dans les pays développés, de violentes réactions politiques hostiles à la mondialisation. Si l'activité économique continue à se rétracter, si le chômage et les inégalités s'accentuent, on pourrait parvenir à un véritable effondrement des relations éco-nomiques internationales.
                                                  1 1998 du Comité textes sont une synthèse des débats qui se sont déroulés à la réunion des 3 et 4 décembre Ces exécutif de la Fédération Internationale des Organisations de travailleurs de la Métallurgie. Dans la présentation de ces interventions, nous nous sommes efforcés d'en préserver le sens plutôt que les termes ou la séquence exacts. Les mots entre crochets [ ] ont été ajoutés par le rédacteur.
4 Mondialisation et crises économiques: les travailleurs font front
La crise asiatique: lea été considérée comme un pro-Au départ, la crise asiatique dernier épisode d'uneblème régional, une crise endogène. Mais par la suite, l'exten-longue sériede l'instabilité à l'échelle mondiale, les crises russes, lession crises de la gestion du capital à long terme, l'effondrement des hedge funds aux Etats-Unis et la contagion à tous les autres marchés qui s'ensuivit ne constituent qu'un épisode dans la lon-gue série de crises financières qui interviennent pratiquement tous les 18 mois depuis la mise au rebut des accords de Bretton Woods dans les années 1970 et la libéralisation des mouvements de capitaux. Les explicationscrises peuvent se manifester dans les pays qui pratiquent unLes traditionnelles nedéficit budgétaire, comme par exemple la Russie, comme dans suffisent pas pourceux qui n'en ont pas, tels le Mexique ou les pays d'Asie de expliquer ces crisesl'Est. Elles surviennent lorsque le crédit est privé, comme en Asie de l'Est, où lorsqu'il est public, comme en Russie. Elles surviennent lorsque les taux de change sont fixes (Mexique) ou lorsqu'ils sont relativement flexibles (Asie de l'Est). Elles sur-viennent dans les pays qui accusent de forts déficits de la ba-lance des comptes courants (Mexique et Thaïlande) comme dans les pays qui n'en ont pas (Russie et Indonésie). La “réforme” duLes crises financières surviennent dans les pays dont l'organisa-modèle économiquetion suit le modèle américain et dans ceux qui suivent le modèle asiatique– principaleallemand ou japonais. Aucune de ces caractéristiques ne suffit cause de la crise …donc à expliquer ce qui déclenche une crise financière.En Asie, c'est en fait l'abandon du modèle asiatique qui a été la cause principale de la crise. … avant tout,Au début des années 1990, l'économie mondiale a été caractéri-libéralisation etpar une poussée soudaine du libéralisme et une intégrationsée intégration dans leinstantanée et explosive du système financier international. système financierAinsi, la Corée avait réussi pendant toute la période d'industria-mondiallisation de l'après-guerre à maîtriser son inflation. Pourquoi ce pays, qui avait toujours fonctionné sur le crédit, n'est-il entré dans la crise qu'après avoir demandé son admission à l'OCDE en 1990? [On rapporte que la Corée du Sud a dû accepter la li-béralisation de ses marchés financiers pour obtenir son adhésion à l'OCDE.] Pour créer une crise financière, il faut deux parties: un em-prunteur et un créancier. Les créanciers étaient pourtant parfai-tement au courant des risques créés par les expositions à court
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