Organisations de sécurité et insécurité en Europe - article ; n°2 ; vol.58, pg 447-458
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Politique étrangère - Année 1993 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 447-458
Security Organisations and Insecurity in Europe, by Frédéric Bozo
At first, the security organisations concerned with European problems (UN, CSCE, NATO, WEO) seem to have accomplished a complete metamorphosis, succeeding in adapting to the strategie conditions of the post Cold War period. However, it is actually impotence, and even paralysis, that characterises these organisations. Over and above the institutional problems which are today of secondary importance the real question to be dealt with must be the nature of security after the Cold War.
A première vue, les organisations de sécurité concernées par les problèmes européens (ONU, CSCE, OTAN, UEO) paraissent avoir accompli une véritable métamorphose et réussi à s'adapter aux conditions stratégiques de l'après-guerre froide. Mais dans les faits, c'est plutôt l'impuissance, voire la paralysie, qui les caractérise. C'est que, en amont des problèmes institutionnels qui sont aujourd'hui secondaires, les vraies questions n'ont pas été posées, et encore moins résolues — à commencer par la question de la nature de la sécurité après la guerre froide.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Frédéric Bozo
Organisations de sécurité et insécurité en Europe
In: Politique étrangère N°2 - 1993 - 58e année pp. 447-458.
Abstract
Security Organisations and Insecurity in Europe, by Frédéric Bozo
At first, the security organisations concerned with European problems (UN, CSCE, NATO, WEO) seem to have accomplished a
complete metamorphosis, succeeding in adapting to the strategie conditions of the post Cold War period. However, it is actually
impotence, and even paralysis, that characterises these organisations. Over and above the institutional problems which are today
of secondary importance the real question to be dealt with must be the nature of security after the Cold War.
Résumé
A première vue, les organisations de sécurité concernées par les problèmes européens (ONU, CSCE, OTAN, UEO) paraissent
avoir accompli une véritable métamorphose et réussi à s'adapter aux conditions stratégiques de l'après-guerre froide. Mais dans
les faits, c'est plutôt l'impuissance, voire la paralysie, qui les caractérise. C'est que, en amont des problèmes institutionnels qui
sont aujourd'hui secondaires, les vraies questions n'ont pas été posées, et encore moins résolues — à commencer par la
question de la nature de la sécurité après la guerre froide.
Citer ce document / Cite this document :
Bozo Frédéric. Organisations de sécurité et insécurité en Europe. In: Politique étrangère N°2 - 1993 - 58e année pp. 447-458.
doi : 10.3406/polit.1993.4208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1993_num_58_2_4208POLITIQUE ÉTRANGÈRE 1 447
repères
Frederic .--,'. «^™ BOZO * Organisations et A insécurité . , .A , en de _ Europe sécurité
Les organisations de sécurité, qui, depuis quelques années, doivent
profondément se transformer pour conserver efficacité et légitimité au
delà de la logique des blocs, peuvent sembler, à première vue, en passe
de relever le défi de l'adaptation à l'après-guerre froide. Les principales
institutions concernées par l'Europe et ses problèmes politico-militaires ont en
effet, chacune à leur manière, su remettre à plat leurs missions, adapter leurs
moyens, repenser leur fonctionnement. Depuis trois ans, tant les organisations
de sécurité collective (ONU, CSCE) que de défense commune (OTAN,
UEO) sont entrées, chacune avec sa logique propre, dans une phase nouvelle.
Le positif et le négatif
Le cas des Nations Unies est le plus frappant. Les chiffres parlent d'eux-
mêmes : entre 1948 et 1990, c'est-à-dire pendant la période de guerre froide
lato sensu, l'ONU n'a été impliquée militairement que dans 18 crises ou
conflits ; depuis 1990, 14. La France s'investit considérablement dans cette
véritable renaissance de l'ONU puisque, avec plus de 10 000 hommes affectés
à des opérations de maintien de la paix, elle se trouve désormais au tout
premier rang des Nations Unies pour sa contribution en « casques bleus ». En
sorte qu'après une quarantaine d'années pendant lesquelles la bipolarisation de
la vie internationale l'avait neutralisée, l'ONU, conformément à sa vocation
originelle, s'impose en tant que principale organisation de sécurité collective à
l'échelle mondiale.
La CSCE, quant à elle, qui avait été lancée dans les années 70 pour encadrer
et stimuler le processus de rapprochement entre l'Est et l'Ouest en Europe, a
pris acte du dépassement de cette logique originelle. De Paris à Helsinki, ses
membres (tout en reconnaissant, en amont, les responsabilités globales de
l'ONU et du Conseil de Sécurité) ont jeté les bases d'une organisation
régionale de sécurité collective étroitement associée aux Nations Unies con
formément au chapitre VIII de la Charte. Avec pour ambition légitime de
s'affirmer comme « un lien important entre la sécurité européenne et la
sécurité mondiale », la CSCE pourrait donc, à terme, prendre le relais de
l'ONU comme principal maître d'oeuvre d'éventuelles actions de maintien de
la paix en Europe — le rétablissement de la paix demeurant une prérogative
essentiellement onusienne.
* Chargé de recherche à l'Institut français des relations internationales (Ifri), Paris. 448 1 POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Mais les organisations de défense, autrement dit les alliances, ont elles aussi
entamé une véritable métamorphose. C'est d'abord le cas de l'UEO qui, après
un long sommeil commencé en 1954 et ponctué de vaines tentatives de
réactivation, s'est finalement réveillée à l'appel de Maastricht. Au point que,
malgré l'incertitude qui demeure quant à l'application du Traité, même les
plus sceptiques doivent reconnaître qu'elle a pris une sérieuse option sur
l'avenir d'une défense spécifiquement ouest-européenne. Peu importe d'ail
leurs que ce soit en tant que pilier européen de l'Alliance ou en tant que bras
armé d'une politique de sécurité véritablement autonome : l'essentiel est que,
dotée mission sinon parfaitement claire, du moins légitime et mobilisat
rice, celle d'outil militaire de l'Union européenne, l'UEO ait, après la
déclaration de Petersberg en 1992, reçu un début de contenu opérationnel qui
devrait continuer de s'étoffer progressivement et pragmatiquement.
Quant à l'Alliance atlantique, il faut reconnaître l'erreur d'un certain calcul
français des années 1989-1990 qui consistait à parier sur le caractère irréfor-
mable d'une organisation jugée irrémédiablement prisonnière de sa matrice de
guerre froide, et donc vouée à une plus ou moins rapide et plus ou moins
radicale obsolescence. L'OTAN, trois ans après le sommet de Londres, a un
visage nouveau. Elle a su prendre le virage « post-nucléaire » en affichant une
doctrine de « dernier recours ». Elle a commencé à adapter sa structure de
défense intégrée à la transformation des menaces. Surtout, elle a entrepris, au
delà de son rôle traditionnel de défense commune, de se donner des missions
nouvelles qui correspondent aux défis de l'après-guerre froide : le dialogue et
le partenariat avec l'Est dans le cadre du COCONA, et la possibilité de
contribuer de manière active à la sécurité collective en Europe en liaison avec
l'ONU et la CSCE.
Pourtant, malgré ces transformations parfois audacieuses, tout se passe comme
si les organisations de sécurité n'avaient pratiquement pas eu de prise sur les
situations critiques auxquelles elles ont eu à faire face en Europe depuis
quelques années. De fait, un rapide bilan du rôle effectif ou opérationnel de
ces institutions fait apparaître que, d'un point de vue stratégique, leur activité
s'est révélée non seulement marginale, mais aussi parfois incohérente au
regard des véritables problèmes de sécurité en Europe.
C'est particulièrement net dans l'ex-Yougoslavie où aucune d'entre elles n'a
joué un rôle stratégique déterminant. La CSCE est absente du point de vue
militaire. Quant à l'ONU, plusieurs dizaines de milliers de casques bleus y
sont certes déployés sous son pavillon, mais le quasi-monopole des Nations
Unies sur les déploiements terrestres dans l'ex-Yougoslavie ne doit pas faire
oublier l'essentiel : l'organisation ne dispose en propre ni d'une autorité
politico-militaire clairement établie, ni de réelles structures opérationnelles de
commandement, sans même parler de forces proprement dites. Il n'est d'ail
leurs pas certain qu'une structure militaire onusienne élaborée, permanente,
aurait fondamentalement amélioré l'efficacité de l'action sur le terrain, dès lors
3u'il ne s'agit pas de mener des opérations militaires classiques de type guerre
u Golfe.
Le cas des organisations de défense est différent mais tout aussi peu
concluant. Après des mois de tractations laborieuses au Conseil de Sécurité,
l'OTAN s'est vu confier la surveillance et l'application de la zone d'interdic
tion aérienne en Bosnie. Certes, l'organisation alliée, grâce à ses AWACS et à SÉCURITÉ ET INSÉCURITÉ EN EUROPE I 449
son expér

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