Paris : Le système politico-administratif local, 1977-1987 - article ; n°1 ; vol.7, pg 65-90
27 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Paris : Le système politico-administratif local, 1977-1987 - article ; n°1 ; vol.7, pg 65-90

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
27 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annuaire des collectivités locales - Année 1987 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 65-90
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 109
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Andrew Knapp
5. Paris : Le système politico-administratif local, 1977-1987
In: Annuaire des collectivités locales. Tome 7, 1987. pp. 65-90.
Citer ce document / Cite this document :
Knapp Andrew. 5. Paris : Le système politico-administratif local, 1977-1987. In: Annuaire des collectivités locales. Tome 7,
1987. pp. 65-90.
doi : 10.3406/coloc.1987.1013
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/coloc_0291-4700_1987_num_7_1_1013ANDREW F. ADMINISTRATIF PARIS KNAPP : LE SYSTÈME LOCAL, POLITICO- 1977-1987 5
exprimées l'occasion « Innover semble le 25 et mars créer propice 1977, de nouvelles pour pour un la examen gestion traditions du de » nouveau ce : Jacques qu'il en statut Chirac a fait. de Pour la a-t-il capitale'1' la réalisé Ville, ? Dix ses cette intentions, ans décennie après,
représente presque deux mandats municipaux, et nettement plus de temps que l'ensemble des
tentatives éphémères faites entre la Révolution et la Commune pour doter Paris d'une véritable
administration municipale. Pour le Maire, elle débute par sa rupture avec M. Giscard d'Estaing,
pour continuer sous le signe de la « cohabitation » — presque amicale au début, beaucoup moins
à partir de juillet 1982 - avec un gouvernement de gauche, et se prolonge par un cumul de son
mandat avec la fonction de Premier Ministre ; elle a aussi coïncidé avec une traversée du désert
vers des horizons élyséens lointains. L'analyse des deux lois, celle du 31 décembre 1975, créant
le statut de Maire élu de la capitale pour la première fois depuis plus d'un siècle et celle du
31 décembre 1982, instituant les Maires et les Conseils d'Arrondissement, a déjà été faite(2). Le
débat sur les deux réformes et leurs retombées politiques (affrontement au sein de la majorité
dans le premier cas, entre majorité de gauche et opposition de droite dans le deuxième) fut
l'objet de nombreux articles dans la presse et aussi de chapitres dans trois biographies'3'. Le
système mis en place par le Maire en 1977, puis modifié en 1983, reste cependant peu commenté.
Son intérêt, du point de vue, tout simplement, de la gestion de la capitale de la France, comme
exemple de l'interpénétration des élites nationales et « locales », comme élément du bilan po
litique d'une personnalité de premier plan au niveau national, enfin exemple de l'impact
respectif des textes, des structures héritées du passé, et des personnalités sur la pratique politico-
administrative - n'est pourtant guère à démontrer.
Nous nous contenterons ici d'une définition assez sommaire de la notion de « système poli
tico-administratif local ». Il s'agit essentiellement d'un système de gestion des conflits — entre
différents élus, entre différents fonctionnaires, entre élus et fonctionnaires - par un processus
quotidien de division de travail, de coordination, d'arbitrages, qui devrait permettre une prise
de décision politique et son exécution avec une efficacité plus ou moins grande. Et ceci au
niveau local, où la distinction traditionnelle entre « politiques » et « administrateurs » - fort
entamée, d'ailleurs, au sein de l'État sous la Ve République - se révèle particulièrement insuffi
sante pour saisir la pratique'4'. La tentative d'analyse du système politico-administratif parisien
(1) Le Monde, 27-28 mars 1977.
(2) Voir notamment Jean-Louis Pezant, Le Nouveau Statut de Paris : Loi du 31 décembre 1975, Paris, La Documentation
Française, Notes et Études Documentaires n° 4332-4333, novembre 1976 : Jean de Soto, « L'Arrondissement de Paris »,
Revue de Droit Public, n° 5, 1984, pp. 1301-1325 : J.V. Townshend, « A Mayor for Paris : an Early Example of Decent
ralisation », Public Administration, Vol. 62, Winter 1984, pp. 455-472.
(3) Thierry Desjardins, Un Inconnu Nommé Chirac (Paris, La Table Ronde, 1983), pp. 355-371 : Maurice Szafran,
Chirac, ou les Passions du Pouvoir (Paris, Grasset, 1986) pp. 219-235 : Henri Amouroux, Monsieur Barre (Paris, Robert
Laffont, 1986), pp. 291-305.
(4) Voir notamment Pierre Grémion, Le Pouvoir Périphérique (Paris, Seuil, 1976), pp. 155-170 : Albert Mabileau et
Pierre Sadran, « Administration et Politique au Niveau Local », in Francis de Baecque et Jean-Louis Quermonne,
Administration et Politique sous la V République (Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1981)
pp. 257-287.
65 5 PARIS : LE SYSTÈME POLITICO-ADMINISTRATIF LOCAL, 1977-1987
que fera cet article comporte deux limitations, présente deux particularités et rencontre deux
difficultés.
L'étude est limitée, en premier lieu, au cercle de l'administration municipale. Sont donc
exclus de nombreux interlocuteurs de la Ville -l'Office d'HLM, les Sociétés d'Économie Mixte,
la Région, et surtout l'Etat. Ce choix peut se justifier, d'une part, par la complexité de l'appareil
municipal, et d'autre part, par la déclaration de Camille Cabana, Secrétaire-Général de la Ville
entre 1977 et 1986 : « L'Etat n'a jamais empêché la Ville de faire ce qu'elle voulait »(5>. Une
étude de plus grande ampleur devrait prendre en compte de nombreux incidents de frontière
parfois spectaculaires, ainsi qu'une loi sur la décentralisation qui a notamment rendu la distinc
tion entre Paris- Ville et Paris-Département particulièrement absurde'6'. Le point de vue de C.
Cabana semble cependant justifier des recherches plus modestes se cantonnant dans les seules
institutions municipales. Dans la même logique, les rapports de la Ville avec les associations
ont également été écartés pour l'essentiel. Deuxième limitation, le système municipal sera traité
de façon assez générale. Aucune étude de cas, bien que celles-ci pourraient être très intéressantes
(comment fut conçu, décidé, et exécuté le Palais Omnisports de Paris-Bercy ?) ne figurera dans
les pages qui suivent.
Les deux particularités s'appellent Paris, capitale de la France et Jacques Chirac, Maire de
Paris. Le Maire élu en mars 1977 était soumis à des contraintes - l'absence de pouvoirs de police,
l'existence d'une administration héritée du passé préfectoral qui ne changerait pas ses habitudes
du jour au lendemain — mais bénéficiait d'atouts : la surlégitimité que lui procurait le fait d'être
le premier maire depuis la Commune, le bon état des finances municipales — ce qui n'a pas
grand-chose de commun avec la situation des maires de gauche élus, au même moment, dans
55 grandes villes de province. Paris se distingue encore des autres villes par le rôle assez parti
culier que joue le Maire actuel. On imagine mal, en effet, les candidats possibles : (Pierre-
Christian Taittinger, qui semblait avoir l'accord de toute la majorité jusqu'en juillet 1976 ;
Michel d'Ornano, l'homme du Président ; Henri Fiszbin, qui a failli l'emporter pour la gauche)
appliquer le même style décisionnel à Paris<7). La différence réside moins dans l'autoritarisme
supposé de Jacques Chirac que dans sa manière de devenir Maire et son itinéraire personnel au
niveau national. S'il écrit, le 27 janvier 1977, à Raymond Barre que « la gestion de Paris m'in
téresse au plus haut point et (que) mes fonctions passées m'autorisent à penser que je peux être
un bon maire de Paris », il n'y pensait guère trois mois auparavant'8'. Premier Ministre, il s'était
opposé dans un premier temps à la réforme, pour s'y rallier courant 1975 — suivant ainsi les élus
gaullistes de la capitale, de plus en plus convaincus de la possibilité d'y préserver l'hégémonie
UDR et de la nécessité de donner à Paris une plus grande indépendance face aux empiétements
du pouvoir giscardien'9'. Mais la décision de se présenter lui-même ne fut prise qu'à la mi-
décembre au plus tôt. Provoquée par la candidature d'Ornano annoncée- du perron de l'Elysée
- le 12-11, elle s'inscrivait étroitement dans la logique de la rupture avec M. Giscard d'Estaing
(qui l'a déjà amené à démissionner de Matignon en août et à fonder le RPR en décembre), et
surtout dans celle de ses propres ambitions présidentielles. Les années qui suivent montreront
qu'il était tout à fait décidé à utiliser son nouveau mandat pour faire avancer celles-ci.
Ce qui n'

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents