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Politiques néolibérales et alternatives féministes : l’apport des
mouvements de femmes en Afrique
Fatou Sow
Laboratoire SEDET – CNRS
Université Paris Diderot (France)
Introduction
Development as Freedom,
c’est ainsi Amartya Sen, célèbre économiste indien et prix
Nobel d’économie (1988), définissait le développement, dans un ouvrage du même titre
publié en 1999 et traduit depuis dans une dizaine de langues. « La liberté, écrivait-il, est la fin
ultime du développement, mais aussi son moyen principal ».
Il estimait, là, comme dans
d’autres publications plus récentes, que « toute évaluation des progrès du développement doit
prendre en compte la qualité de vie des populations et les libertés objectives dont elles
disposent (2005:69). C’est dans cette perspective qu’il faut analyser l’histoire des actions
menées par les organisations de femmes africaines face aux politiques néolibérales
contemporaines.
L’analyse d’Amartya Sen sur les fondements de la liberté rejoint de manière pertinente
des débats anciens dans les cercles intellectuels et politiques africains, mais toujours actuels,
sur la liberté comme droit citoyen des temps modernes
1
. Or ce droit citoyen paraît encore un
luxe pour des populations africaines qui ont vécu dans des environnements mouvementés et
des situations contradictoires de violation et de reconnaissance des libertés individuelles et
collectives, anciennes comme nouvelles. Les pouvoirs dirigeants des époques coloniale
comme post-coloniale ont, chacun à leur manière, à la fois violé et gratifié les droits libellés
‘démocratiques’. Les uns en ont usé pour discipliner, ‘civiliser’ et exploiter les ressources
matérielles et humaines de la colonie ; les autres auront prétendu de la nécessité de construire
un État fort afin de promouvoir le développement. La confiscation des droits démocratiques,
fréquemment soutenue par les anciennes puissances coloniales soucieuses de préserver leurs
intérêts politiques et économiques, a instruit bien des géostratégies. On peut citer la
‘protection’ de régimes du pré carré français au coeur de la ‘Françafrique’, tout comme celui
de l’apartheid en Afrique du Sud, seulement exclue du Commonwealth en 1961, soit plus de
10 ans après l’instauration de l’apartheid qui aura duré plus de 40 ans. Cette même
confiscation a fait durer les pouvoirs durant les quarante premières années d’indépendance.
Les évènements survenus récemment avec les vives manifestations syndicales soutenues par
les populations en République démocratique de Guinée, comme la répression violente de
celles de l’opposition légale au pouvoir du Président Mugabe au Zimbabwe (mars 2007)
témoignent. C’est donc dans des contextes politiques contraignants non seulement en matières
de progrès économiques, mais de réelles libertés citoyennes, malgré des percées
démocratiques notables de ces dix dernières années, qu’ont émergé et ont été appliquées les
politiques néolibérales. C’est également dans ce contexte qu’elles doivent s’évaluer
1
Cf. la Conférence des Nations Unies sur les Droits humains de 1993, à Vienne (Autriche).
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