I- RedResseR la FR ance et pRoposeR un nouveau modèle de développement 4 1 Produire plus, produire autrement 4 1.1 Forger une nouvelle croissance pour crer des emplois 1.2 Porter la France et l’Europe en tête de l’conomie verte et de la lutte contre le changement climatique 1.3 Faire le choix de la comptitivit par l’innovation et la qualit 2 Travailler mieux pour vivre mieux 11 2.1 Combattre le chômage 2.2 Garantir le bon emploi et humaniser le travail 3 Mettre la finance au service de l’économie pour mieux partager les richesses 13 3.1 Nous donner les moyens d’amliorer les salaires et de mieux partager les revenus 3.2 Rguler la finance et faire participer le capital à la solidarit 4 Remettre la France au cœur de l’Europe et l’Europe dans le cœur des Européens 15 4.1 Sortir l’Europe de la crise 4.2 Du carburant et un moteur pour l’Europe 4.3 L’Europe doit dfendre ses valeurs, elle doit aussi dfendre ses intrêts 5 Redonner à la France une voix forte et au monde une perspective de progrès 18 5.1 Dfendre un multilatralisme rnov 5.2 Garantir notre scurit 5.3 La France acteur et moteur du dveloppement solidaire 6 Doter la France d’une vraie politique pour son immigration 6.1 Fixer et faire respecter des règles claires et justes 6.2 Agir en Europe pour un dveloppement solidaire
II- RetRouveR la justIce pouR bâtIR l’égalIté Réelle 1 Donner un avenir à la jeunesse, préparer l’avenir grâce à la jeunesse 1.1 Accompagner et duquer les enfants dès le plus jeune âge 1.2 Changer l’cole pour la russite de tous 1.3 Donner une nouvelle ambition à l’enseignement suprieur 1.4Aider la jeunesse à construire sa vie 1.5 Le droit à la qualification diplômante et à la formation tout au long de la vie 2 Des droits réels, des choix personnels 2.1 L’accès au logement : le toit est un droit 2.2 L’accès aux biens essentiels 2.3 L’accès à la protection sociale 2.4 L’accès à la culture et aux loisirs 3 Des efforts justes pour nous donner des moyens d’action et redresser les comptes publics 3.1 Une stratgie de gauche pour rduire les dficits 3.2 Rendre la fiscalit juste et utile 4 Une puissance publique réhabilitée, décentralisée et efficace 4.1 Un état confort dans ses missions et modernis 4.2 Des services publics financs et efficaces 4.3 Un nouvel acte de la dcentralisation
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III- RassembleR les FRançaIs et RenoueR avec la pRomesse RépublIcaIne 1 Respecter les droits, faire respecter les devoirs 1.1 Être français en 2012 1.2 Pour un pacte national de scurit publique 1.3 Pour une justice indpendante et des droits respects 2 Construire une société plus humaine 2.1 Assurer l’galit entre les personnes 2.2 Assurer l’galit entre les territoires 3 Renouveler notre démocratie 3.1 Rpondre aux demandes dmocratiques 3.2 Garantir une information libre et pluraliste 3.3 Renforcer les contre-pouvoirs et protger les liberts 3.4 Rquilibrer nos institutions
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I- REdREssER LA FRANcE ET pRoposERuN NouvEAu modèLEdE dÉvELoppEmENTPour les socialistes, l’conomie, le social et l’cologie sont indissociables. Sans perspective de mieux être, l’conomie n’est que concentration des richesses dans les mains de quelques-uns.Sans croissance ni innovation, les individus s’appauvrissent et la société se disloque. Sans développement durable, la croissance ne sera pas soutenable. Ce changement de civilisation mobilisera plusieurs gnrations, mais c’est dans la dcennie qui vient que sa possibilit va se jouer. Des rponses indites doivent être inventes pour concevoir, produire, consommer, changer mieux. Pour les nations qui sauront anticiper et s’organiser, apprendre et entreprendre, se projeter et se protger, c’est un formidable gisement de croissance et d’emplois autant qu’une source d’accomplissement individuel et collectif. Depuis dix ans, hélas, l’Europe et la France n’avancent plus. Nous n’acceptons pas le gâchis humain que reprsente en particulier un taux de chômage record des jeunes et des plus de 55 ans. Nous ne voulons pas d’une France où le nombre de brevets dposs figure au bas des classements internationaux. Nous rejetons l’irresponsabilit qui consiste à cribler les gnrations futures de nos dettes.C’est pourquoi le projet socialiste se fonde sur une ambition productive forte et se donne les moyens de la déployer dans un contexte de mutations écologiques et technologiques inédites. Dans un monde qui va de l’avant, il faut rester comptitif, ne pas être immobile. Encore faut-il ne pas se tromper de chemin ! Pour les libraux et les conservateurs, qu’ils soient à l’élyse ou à la Commission de Bruxelles, la comptitivit est synonyme de moins-disant : moins de règles, moins de salaires, moins de droits sociaux, moins d’investissements pour le futur. Cette approche mène au dclassement. à l’hyper-concurrence, cost etÀ la compétitivité low nous opposons la compétitivité-innovation et la bonne performance.Des salaris revaloriss dans leur travail et scuriss dans leur parcours professionnel sont une source de richesse – à tous les sens du mot – pour l’entreprise. De même, une conception de l’innovation largie au champ de l’conomie sociale et solidaire s’inscrit dans une vision moderne de l’conomie. Autre vidence : ceux qui crent, produisent, consomment, ont besoin de stabilit, d’encouragement, de reconnaissance. C’est pourquoi, à l’chelle globale, la finance doit être maîtrise, le libre-change encadr, les monnaies stabilises. Redonner à la France un poids et, par là-même, une voix dans le monde, telle est l’ambition du Parti socialiste.
1 pRoduIRE pLus, pRoduIRE AuTREmENT 1.1 Forger une nouvelle croissance pour créer des emplois Aucun pays ne peut esprer se dvelopper s’il perd ses emplois et laisse filer son industrie. Au cours de la lgislature 2012-2017, la France doit se fixer au moins quatre objectifs d’intrêt gnral : porter son potentiel de croissance de 1,5 % à 2,5 % du PIB ; rduire
le chômage pour retrouver l’horizon du plein emploi ; permettre aux jeunes d’accder au march du travail et mettre à profit l’exprience des seniors ; prserver notre base productive et la rendre cratrice de valeur ajoute. 1.1.1Rindustrialiser le pays et muscler nos entreprises Il n’y a pas d’conomie forte sans industrie forte ; il n’y a pas d’industrie dynamique sans puissance publique active – l’état, mais aussi les collectivits territoriales et l’Europe. C est pourquoi nous crerons uneBanque publique d’investissement. ’ Elle assurera l’effet de levier par le regroupement de la filiale entreprises de la Caisse des dpôts et consignations, d’Oso, du Fonds stratgique d’investissement, de l’Emprunt national, des structures rgionales de capital investissement, des dispositifs d’accompagnement des entreprises de La Banque Postale et de la Banque de France. L’effet rseau sera stimul grâce à une mobilisation de la banque au plus près du terrainsous forme de fonds régionaux les moyens des Conseils rgionaux, mutualisant des mtropoles et des agglomrations (collectivits en charge du dveloppement conomique), des pôles de comptitivit, des filières territoriales et des grappes d’entreprises, des universits, ainsi que des partenaires du dveloppement local, notamment le rseau consulaire, les branches professionnelles et les organisations syndicales. Faisons confiance aux acteurs locaux, ce sont eux qui connaissent le mieux le tissu conomique. Attendue par les acteurs, la Banque publique d’investissement aura pour principale mission de rebâtir une politique industrielle pour la nation : -favoriser la constitution d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) comprenant entre 250 et 5 000 salariés car leur déficit est le talon d’Achille de notre économie à l’export et pour créer des emplois.Apport de garanties et participation en fonds propres, ciblage des aides publiques en direction des PME qui veulent innover ou grandir, encouragement fiscal à la transmission ou à la reprise d’entreprises dans le cadre familial, par les salaris ou par une autre entreprise, ou encore protection juridique des brevets et des innovations – les leviers ne manquent pas. -investir massivement dans les secteurs d’avenir, favoriser la conversion écologique de l’industrie, structurer des filières stratégiques. Les impratifs environnementaux et la demande des puissances mergentes doivent permettre de faire valoir l’excellence de nos entreprises et de nos centres de recherche dans plusieurs domaines-cls : les nergies dcarbones (olien notamment marin, biomasse, photovoltaïque), les mobilits du futur, qu’elles soient « relles » (automobile, logistique, aronautique, espace) ou virtuelles (tlcommunications, numrique), la chimie-biologie-sant (nouveaux mdicaments, mdecine rgnratrice, ingnierie tissulaire), l’agro-alimentaire et les drivs industriels de l’agriculture (matriaux bio-sourcs pour l’isolation et l’co-conception), la gestion et la maîtrise des risques naturels et technologiques, mais aussi le tourisme. Un effort particulier sera port sur le financement de dmonstrateurs et de prototypes. -prévenir et réparer les dégâts humains et territoriaux de la désindustrialisation. En permettant les prises de participation au capital des entreprises en difficult conjoncturelle mais viables à long terme ou dont le secteur d’activit est stratgique. En facilitant
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la rindustrialisation des sites et bassins d’emploi frapps par les fermetures ou les dlocalisations d’entreprises. En revalorisant l’image sociale des mtiers industriels. Les fonds accordés seront conditionnés : plan de maintien ou de cration d’emplois, encadrement des dividendes, excellence environnementale (rduction des missions de CO2) et sociale (gestion prvisionnelle des emplois et des comptences), mise en place de rseau de collaborations entre donneurs d’ordres et sous -traitants. Les PME, premières sources de l’emploi en France, seront au cœur de notre stratégie économique. Au sein de la Banque publique d’investissement, nous créerons une agence des TPE/PME de moins de 20 salariés, qu’elles soient agricoles, industrielles ou de services, y compris dans le secteur de l’artisanat. En lien permanent avec les rgions et les agglomrations, ses missions consisteront à les guider dans leurs dmarches administratives (assistance juridique, fiscale et comptable, veille technologique sur les opportunits de marchs), à leur permettre de raliser un « diagnostic innovation » afin de transformer leur potentialits en activits, à leur faciliter l’aide au financement, au recrutement et à l’export, mais galement à favoriser la prolongation des dlais d’chances de contributions fiscales et sociales en cas de baisse d’activit, à renforcer le lien avec les universits pour l’embauche de docteurs. Favoriser le secteur des petites entreprises passe galement par une amlioration du statut des 2,7 millions de travailleurs non-salaris de notre pays. Nous devons leur permettre de bnficier de protections contre les alas de la vie comparables à celles des salaris. Afin de soutenir la cration de vraies TPE et de dcourager la prcarit, nous reviendrons sur le statut d’auto-entrepreneur. Les relations des PME avec les grandes entreprises sont inégales, nous proposons de les rendre plus équitables, et d’abord pour les entreprises « sous-traitantes » – qu’il vaudrait mieux appeler entreprises partenaires : recours juridiques simplifis et acclrs, rduction des dlais de paiement jusqu’à 45 jours, renforcement des pnalits de retard, transformation du trimestre crditeur pour la TVA en mois crditeur. Le rôle du mdiateur du crdit sera prennis et ses pouvoirs renforcs. La Banque publique d’investissement, à travers sa politique de filières, initiera des rseaux de comptences entre grands donneurs d’ordres d’envergure mondiale, PME et jeunes pousses. En France, seuls 30 % des marchs publics sont attribus à des PME.C’est pourquoi leur accès à la commande publique sera facilité,y compris au niveau europen : nous plaiderons auprès de la Commission et de nos partenaires pour la mise en place de quotas ou de rfrencements particuliers, comme il en existe aux états-Unis et au Japon. Pour que ce Small Business Act dont les gouvernements parlent depuis de nombreuses annes devienne une ralit pour les entreprises françaises, l’Agence nationale des PME procèdera à l’valuation et à l’aide à l’application de ces disposions. Nous constatons quele commerce est trop souvent négligé par les politiques publiques destinées aux entreprises. Et quand il est pris en compte, c’est pour être la cible de la drgulation qui nuit à l’activit
conomique et à l’emploi tout en aggravant les ingalits sociales et territoriales. Cela s’est particulièrement vrifi au travers de la « Loi de modernisation de l’conomie » (LME) adopte en juillet 2008. Le Parti socialiste souhaite crer les conditions de la confiance avec les acteurs du secteur. Afin d’assurer un meilleur quilibre entre les diffrents types de commerce, nous redonnerons aux lus locaux les moyens d’agir pour un dveloppement commercial quilibr : toute ouverture ou extension d’une surface commerciale suprieure à 300 m² sera soumise à autorisation municipale. La mise en place de structures ddies au dveloppement et à l’organisation des commerces de villes sera encourage. Une rvision de la loi LME sera mene afin de la rendre plus juste et plus efficace, notamment par la suppression des « soldes flottants ». Nous nous opposerons à l’extension de l’ouverture le dimanche au-delà de sept dans l’anne. À l’autre bout de la chaîne, la France dispose d’un atout : la force de ses très grands groupes, qu’ils appartiennent au secteur industriel, tertiaire ou financier. Cette force ne vient pas de nulle part : elle se fonde sur le savoir-faire des salaris et, pour certaines de ces entreprises, des investissements publics, dans la dure ou lors de la crise de 2008-2009. Il est indispensable, pour le rapport que les Français entretiennent avec l’entreprise et la production, que ces grands groupes, dont les profits se chiffrent en dizaines de milliards d’euros, aient un comportement exemplaire. Exemplaire dans le comportement de leurs dirigeants – qui ne sont pas au-dessus des lois et qui doivent être sanctionns quand ils commettent des fautes. Exemplaire dans leur politique salariale et sociale – l’accès des femmes aux postes de responsabilit, la promotion de la diversit, le maintien dans l’emploi des seniors ou encore le recrutement des jeunes. Exemplaire dans la lutte contre le stress au travail. Exemplaire dans leurs relations avec les territoires et leur chaine de sous-traitance. Exemplaire dans leur engagement environnemental. Ils en ont les moyens : à eux de les mettre au service de l’humain et du long terme. 1.1.2 Rorienter l’pargne et la fiscalit vers l’investissement productif La France s’endette un peu plus chaque jour et elle investit de moins en moins pour l’avenir. En même temps, notre pays se caractrise par un taux d’pargne des mnages parmi les plus levs de la zone Euro (autour de 200 milliards d’euros) et par un penchant des investisseurs privs pour les actifs sans risque. Avec la gauche, la fiscalit cessera d’encourager la rente et la spculation au dtriment de l’investissement et de l’innovation. Remettre l’conomie à l’endroit et au service de l’emploi, c’est moins taxer l’outil industriel que les services financiers, l’assurance ou la grande distribution. L’impôt sur les sociétés sera modulé que les bnfices seront selon rinvestis – en quipements, en R&D, en formation, en salaire – ou qu’ils seront distribus sous forme de dividendes aux actionnaires. Dans le premier cas, favorable à l’emploi et à la production, le taux d’imposition passera de 33,3 % à 20 %. Dans le second cas, parce que l’conomie relle doit primer sur la finance, le taux d’imposition sera port jusqu’à 40 %.
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Autre impratif :recentrer le Crédit d’impôt recherche (CIR). Il est devenu, sous l’actuelle majorit, un outil d’optimisation fiscale pour certains grands groupes, notamment dans le secteur financier. Son coût pour le budget de l’état est pass de 1,5 milliard d’euros en 2008 à... 6 milliards d’euros en 2010, soit trois fois la subvention accorde aux 12 000 chercheurs du CNRS ! Après une valuation prcise du coût et de l’affectation rels du dispositif – refuse par la droite –, nous recentrerons le CIR vers les dpenses de R&D des PME de moins de 2 000 salaris et les entreprises industrielles stratgiques. Un livret d’épargne industrie cr par l’intgration du livret de sera dveloppement durable (ex-CODEVI) et du livret d’pargne populaire. Son usage sera exclusivement ddi aux secteurs d’avenir dans le cadre de la Banque publique d’investissement. 1.1.3 Renforcer l’attractivit de l’conomie franaise et promouvoir le « made in France » Les dlocalisations ont sinistr des territoires entiers et bris des dizaines de milliers de familles. Dans une conomie globalise, c’est aussi par le renforcement de l’attractivit globale que nous parviendrons à rindustrialiser durablement le pays. Parmi les nombreux facteurs qui permettent de fixer l’investissement productif, la qualit des infrastructures de transport fera de plus en plus la diffrence à l’international. La France figure parmi les nations les mieux quipes (rseau autoroutier, TGV, ports...) et doit renforcer son avantage. En lien avec les rgions, nous relanceronsle programme national de lignes à grande vitesse (LGV)et les dessertes de proximit afin de relier nos territoires et les connecter plus encore au rseau europen. Pour le transport de marchandises, priorit sera donne aufret ferroviaireet audéveloppement de l’intermodalitéavec un objectif ambitieux : se rapprocher des 50 % des volumes de marchandises achemines par le train en 2020. Nous appuierons galement l’essor du transport fluvial. Nous proposerons unco-investissement franco-allemand pour réaliser la ligne TGV Paris-Berlin la fin de la dcennie. Ainsi, on d’ici pourra relier les deux capitales en moins de trois heures trente. Parce que les rseaux du XXIesiècle sont aussi dmatrialiss, l’accès et la connexion au haut dbit et au très haut dbit sur l’ensemble du territoire seront dvelopps. Il n’y a pas de fatalit à ce que la France perde ses emplois industriels. Certes, nos grands groupes doivent être prsents au plus près des marchs mergents pour mieux les conqurir. Certes, l’industrie est moins intensive en main d’œuvre qu’elle ne l’a t et les stratgies de productionsontdsormaisorganisesàl’chellemondiale.Toutefois, alors même qu’une partie de ses industries sont localises en Europe de l’Est, l’Allemagne a montr qu’elle savait dfendre et promouvoir la prservation sur son territoire des process les plus sensibles et des activits d’assemblage final. Les états-Unis s’engagent dans une voie identique en prenant des mesures douanières qui visent à favoriser l’importation de composants intermdiaires pour fabriquer le produit final sur le sol amricain.La France pourrait s’inspirer de ces démarches avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, en passant avec eux « un pacte de production et de co-développement industriel »
équitable. Dans le contexte du printemps des peuples arabes, une telle stratégie serait particulièrement opportune. Dfendre lemade in France, c’est aussi favoriser la monte en gamme de notre production et mieux orienter sa spcialisation en fonction de la demande internationale. Cela suppose d’augmenter les dpenses de R&D pour les amener à au moins 2,5 % du PIB et d’avoir davantage d’entreprises de taille intermdiaire susceptibles d’exporter. Enfin, promouvoir le savoir-faire français, c’est continuer d’investir dans les filières technologiques où la France est en tête, comme les nergies, ou encore l’aronautique, la construction navale (civile et militaire), l’espace et la dfense, autant de secteurs dont les emplois sont massivement localiss sur notre territoire. C’est ainsi que l’on pourra conjurer le risque d’une France devenue « pays muse », même si nous veillerons aussi à dvelopper le tourisme, qui constitue pour notre pays un puissant levier de dveloppement. L’conomie touristique est un facteur fort d’intgration sociale qui reprsente plus de 2 millions d’emplois. 1.1.4 affirmer la vocation industrielle de l’europe Depuis dix ans, aucun champion industriel nouveau n’a vu le jour. Dcid il y a une dcennie, le fameux agenda de Lisbonne qui visait notamment à augmenter les dpenses de R&D pour dfendre la base industrielle de l’Europe, est rest lettre morte ! L’immobilisme mâtin d’goïsme des états est d’autant plus dramatique que la concurrence des pays mergents, notamment d’Asie, s’est dplace sur les secteurs de haute technologie. Pour redonner une ambition industrielle à l’Europe, nous proposerons à nos partenaires plusieurs initiatives : - Le lancement dun emprunt européen pour réaliser les grands ’ programmes d’investissements dans les domaines du futur.Après recensement des domaines prioritaires, le financement de ces investissements serait fix : soit par une adaptation des textes permettant à l’Europe d’emprunter pour financer des grands travaux d’intrêt gnral, soit par une augmentation du prochain budget communautaire qui sera adopt par le Conseil europen avant la fin de l’anne 2012. - La constitutionde nouveaux champions industriels européens, ainsi que la mise en rseau des pôles de comptitivit et des centres d’excellence universitaires et de recherche. - La mise en place d’une vraie agence de l’innovation industrielle et de la réindustrialisation, adosse à la Banque europenne d’investissements. - La cration – il est temps ! – d’un brevet européen pour aider les PME innovantes à protéger leurs innovations et à exporter. - Dans le cadre du gouvernement conomique de l’Europe que le Parti socialiste appelle de ses vœux,il est indispensable de rééquilibrer la politique de change de l’Euro en faveur de la croissance et de l’emploi, et d’imposer la réciprocité dans l’échange commercial.Pour prserver sa base industrielle, l’Europe doit pouvoir se battre à armes gales dans la comptition internationale, et non avec une monnaie survalue et en tant ouverte à tous les vents.
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-Une vraie politique de rattrapageà l’gard des nouveaux entrants qui rende possible la convergence conomique, fiscale et sociale avec l’ensemble des pays de l’Union. 1.2 Porter la France et l’Europe en tête de l’économie verte et de la lutte contre le changement climatique Le Grenelle de l’environnement a soulev un espoir, mais ses mesures les plus audacieuses en faveur d’une autre croissance ont t dtricotes par la droite sous la pression des groupes d’intrêts marchands. Pourtant, la prservation cologique autant que la relance conomique passent par un nouveau contenu de la croissance. 1.2.1 miser sur l’co-conception Tout produit, tout procd industriel doit être pens de façon à minimiser son impact sur l’environnement et à maximiser sa durabilit. L’co-conception est une source fconde d’innovations pour les entreprises, un gisement d’emplois non-dlocalisables et un outil efficace contre le changement climatique. Nous généraliserons le principe de l’éco-conditionnalité des aides aux entreprises, en particulier les allgements de cotisations sociales. La commande publique sera soumise à une notation social-cologique des entreprises, en particulier les grands groupes cots. Nous soutiendronsles productions économes en ressources naturelles épuisables et encourageronsle développement de nouveaux usages – généralisation du recyclage, du réemploi et de la valorisation des déchets -pour des matières actuellement peu ou mal valorises (biogaz, biomasse, cognration, eaux grises, mtaux rares, conomies circulaires). Les projets industriels les plus innovants dans ces domaines (technologies de recyclage et de biodgradation, dconstruction des produits industriels complexes comme l’automobile, nouvelles technologies de maîtrise de l’nergie, matriaux d’co-construction) bnficieront d’un soutien financier bonifi. Cette orientation est d’autant plus ncessaire que les secteurs concerns sont souvent des gisements d’emplois non-dlocalisables. Nous encourageronsles relocalisations d’activités. Dix ou quinze ans après avoir externalis, nombre d’entreprises, moyennes ou de taille mondiale, font leurs comptes. Frais de transports, difficult de grer une activit à distance, coût de la non qualit, transferts de technologies, retards de production, perte de savoir-faire, frais de dplacement, autant de contraintes qui effacent les gains lies à la dlocalisation. Les entreprises qui relocalisent tout ou partie de leur activit doivent être encourages par la puissance publique nationale ou locale. Favoriser l’co-conception passe galement par plus de transparence et une meilleure information des consommateurs qui sont d’abord des citoyens. Pour cela nous dvelopperons, en les rationalisant,l’éco-labellisation et l’éco-certification des produits et des procédés industriels. 1.2.2 Rattraper notre retard en matire d’nergies renouvelables et d’conomies d’nergie pour russir la transition cologique Le temps des nergies abondantes et bon march, au moins dans les pays industrialiss, est rvolu.
La lutte contre le drèglement climatique exige de rduire drastiquement la part des nergies fossiles. L’puisementdesressourcesnaturellesrendl’exploration,l’extractionet la combustion de plus en plus coûteuses et surtout dangereuses pour l’cosystème – comme en tmoignent les techniques utilises pour le gaz de schiste. La mare noire en Louisiane d’avril 2010 et surtout la catastrophe nuclaire de Fukushima en mars 2011 ont provoqu une prise de conscience salutaire : la priorit doit être donne aux nergies sûres et durables, encore marginales dans notre « mix » nergtique. Il s’agit de garantir l’indépendance et la sécurité énergétique de la France, donc de sortir de la dépendance au pétrole et au nucléaire. - La transition énergétique commence par la sobriété et l’efficacité énergétiques : la première énergie économisée est celle qui n’est pas consommée.Dans une cohrence fiscale d’ensemble, nous mettrons en place unecontribution climat-énergiejuste, incluant l’lectricit et vraiment redistributive, accompagne de mesures de justice sociale pour les mnages qui subissent la crise et les entreprises les plus exposes à la concurrence mondiale. Nous rendrons laTVA éco-modulable, c’est-à-dire rduite sur les produits non polluants et plus leve sur les autres. Les gisements d’conomie d’nergie rsident dans les transports – dont nous dvelopperons les infrastructures et le confort – et dans le logement – nous acclrerons et planifierons la rnovation thermique du parc de logements anciens. De même, pour rduire la facture nergtique pour les particuliers, notamment les plus modestes, et son impact sur l’environnement, nous procderons àune taxation des groupes pétroliers. Nous mettrons en place une nouvelle tarification qui assurera à tous l’accès à l’eau et à l’énergie. Cette tarification sera fonction de l’usage, avec un tarif de base peu cher pour les besoins essentiels et des tarifs progressifs pour les consommations non contraintes. - Nous lancerons un vaste plan derénovation thermique(rsidentiel et tertiaire) pour porter le rythme à un million de rnovations lourdes par an afin de pouvoir traiter l’ensemble du parc d’ici 2050. Ce plan sera complt de mesures de lutte contre le tout lectrique pour le chauffage, de la gnralisation du compteur intelligent gratuit pour l’usager, d’un plan ambitieux de formation initiale et continue à destination des mtiers et filières du bâtiment durable, et de la mise en place, par la puissance publique, d’une ingnierie publique. Nous banaliserons les pratiques de sobrit nergtique dans les usages et notre mode de vie, par la sensibilisation, la mobilisation des acteurs, la rvision de nos politiques d’amnagement, l’introduction de critères environnementaux dans les marchs publics, le dveloppement des circuits courts... - Unfond national de l’efficacité énergétique sera constitu afin de financer ces conomies d’nergie (logements, transports individuels et collectifs), le rattrapage en matière de nouvelles nergies et le dveloppement de nouvelles filières, ainsi que les mesures d’accompagnement à destination des mnages prcaires. Il sera abond par le produit de la contribution nergie-climat, de taxes sur l’uranium et les dchets nuclaires, des taxes actuelles sur les produits fossiles (25,5Mds €/an) et par les conomies permises
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par la suppression des niches fiscales lies aux nergies fossiles (4Mds €/an). La taxation des super profits des compagnies ptrolières viendra complter le financement, le cas chant, en particulier pour les dispositifs d’accompagnement à destination des mnages prcaires. - Changer de modèle suppose aussiun bouquet énergétique qui prpare l’avenir. Pour limiter le changement climatique d’ici 2020, nous devons rduire de 20 % au moins nos missions de CO2 et porter à 23 % la part des nergies renouvelables (ENR) dans notre production. L’hydraulique et le nuclaire produisent, une lectricit abondante, permanente, bon march. La France a, depuis plus d’un demi-siècle, fait le choix du nuclaire et, dans le monde, 250 nouvelles units sont programmes d’ici 2030. Pour toutes les nations fortement dpendantes de l’nergie nuclaire, Fukushima signifie l’effondrement du mythe de la maîtrise du risque nuclaire circonscrit aux pays ngligents.
C’est pourquoi, à partir de 2012,nous augmenterons la part des énergies renouvelables pour sortir de la dépendance au nucléaire et au pétrole. En France, le nuclaire n’est pas qu’une source d’nergie, il est un fleuron industriel, un socle de technologies et de savoir-faire qui ont forg notre indpendance nationale.Penser notre avenir énergétique présuppose de penser l’avenir de notre industrie nucléaire. Au lendemain de la catastrophe survenue au Japon, le Parti socialiste a demand unaudit transparent et contradictoire parc français du actuel : nous le raliserons en intgrant la pluralit des points de vue, en valuant particulièrement l’tat de la maintenance et de la sous-traitance, en rvaluant les risques sismiques et naturels au regard des effets du drèglement climatique. La transition énergétique doit être démocratique. Dans le pass, les dcisions nergtiques taient prises sans relle information ni vraie discussion. Les cercles de la dcision taient restreints, voire confisqus. Dans une socit ouverte où le risque zro n’existe pas, les choix – particulièrement pour l’installation des infrastructures d’nergies renouvelables – doivent être partags avec les citoyens. C’est pourquoi un débat national sur la transition énergétique sera organisé en 2012. Quant aux missions des entreprises françaises comptentes qui reprsentent 200 000 emplois directs et indirects dans notre pays, elles doivent être orientes autour notamment de quatre objectifs stratgiques : la scurit des installations existantes, le traitement et le stockage des combustibles uss, le dmantèlement des centrales en Europe et dans le monde (après Fukushima, les demandes vont se multiplier), dvelopper leurs activits consacres aux nergies renouvelables. Les crdits d’état pour le renouvellement du parc de centrales nuclaires actuellement engag seront conditionns au respect de ces orientations. D’ici la conclusion de ce dbat, nous mettrons en place un moratoire sur l’accroissement des capacits nuclaires. Les exportations de technologies nuclaires (y compris le MOX) seront interdites sur les pays ou zones à risque.
Il reviendra à l’état d’organiser l’ensemble des acteurs – EDF l’architecte-ensemblier, AREVA pour les activits du cycle du combustible, la conception et la fabrication d’îlots, les services à l’exploitation, ainsi que le Commissariat à l’nergie atomique (CEA) –une filière du nucléaire civil français contrôlée par la puissance publique. Ne gâchons pas des annes de succès technique et conomique, uniques au monde, du secteur public français le – nuclaire civil – parce que la gestion prive au Japon a conduit à un dsastre, comme cela avait t aussi le cas dans une moindre mesure à Three-Mile Island aux états-Unis en 1979. Ne laissons pas entre des mains mercantiles l’avenir nergtique d’un pays et même d’un continent, alors que la population peut être expose à des risques de catastrophes majeures. Nous reviendrons sur la loi NOME (Nouvelle organisation des marchs de l’lectricit). La proprit publique des infrastructures de traitement des dchets nuclaires sera garantie, tout comme celle des infrastructures stratgiques de transport de gaz et d’lectricit.
Il s’agit d’entrer dans une autre priode : celle de la transition nergtique qui doit nous conduire vers un monde dans lequel la satisfaction de nos besoins nergtiques ne dpendra plus exclusivement du ptrole et du nuclaire. C’est pourquoi nous engageronsun plan d’investissements massifs pour les économies d’énergie et les énergies renouvelables à l’échelle nationale et européenne. La diversification des sources de production, de la recherche à l’industrialisation, se fera sans exclusive : olien terrestre ouoff-shore, bionergies (biomasse, biogaz au bilan carbone neutre, rsidus naturels), hydraulique, gothermie, hydrogène, stockage d’nergie, nergie solaire (dont la filière naissante a t dramatiquement affaiblie par le dcret gouvernemental suspendant l’obligation d’achat d’lectricit photovoltaïque) et nergies issues de la mer (courants, houle, mare et temprature de l’eau). Nous dvelopperons tout particulièrement ces nouvelles sources d’nergie dans les dpartements et territoires d’outremer, afin de bnficier de leur environnement favorable et de favoriser leur autonomie nergtique. Jusqu’à prsent, la politique nergtique a t conçue sur un modèle centralis, cohrent avec nos choix en matière d’lectricit – grands barrages, grandes centrales... Les nergies renouvelables supposent des units de production plus petites et plus dissmines. Nous mettrons en place une politique d’incitation efficace en faveur de l’autoconsommation des nergies renouvelables, en rservant notamment leur tarif d’achat à l’excdent de production. En lien avec la Banque publique d’investissement, nous crerons des pôles technologiques dans les territoires pour maintenir l’ensemble des filières en France. Leur dveloppement se fera en lien troit avec les collectivits territoriales et les acteurs locaux (entreprises, laboratoires de recherche, universits, tablissements d’enseignement suprieur et centres de formation, associations d’usagers) qui seront partie prenante du dbat sur les choix nergtiques.. Au plan continental, nous proposerons à nos partenaires la mise en œuvre d’uneCommunauté européenne des énergies, coopration renforce rendue possible par les traits actuels. Elle est dcisive
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si l’Europe veut scuriser ses approvisionnements, diversifier ses sources de production, rduire sa consommation et assurer son indpendance nergtique. Nous plaiderons pour un statut public des rseaux europens de transport nergtiques. 1.2.3 soutenir une agriculture cologiquement et conomiquement durable La France tait la première puissance agricole de l’Union europenne : elle ne l’est plus. Près de 20 000 exploitations ferment chaque anne. Les revenus de nombreux agriculteurs se sont effondrs, provoquant de nombreux drames humains : -20 % en 2008, -34 % en 2009. Il faut dire la vrit : la droite a renonc à sauver l’agriculture française. Elle a conserv le modèle productiviste intensif, qui fait de la France le plus gros consommateur de pesticides d’Europe. « L’environnement, ça commence à bien faire », affirme Nicolas Sarkozy. Cet abandon a des consquences graves : perte d’emplois et appauvrissement des agriculteurs, mise en danger des producteurs et risques de maladies graves, atteintes à la sant du consommateur final. Se tourner vers l’avenir, c’est choisir les nouveaux facteurs de la comptitivit agricole : l’environnement, la scurit sanitaire et le dveloppement de la qualit. Ce sont les nouveaux facteurs de la comptitivit agricole. C’est pourquoi nous commencerons parsoutenir et accompagner les agriculteurs veulent rompre avec l’usage systmatique de qui pesticides et d’engrais, le gaspillage de l’eau et des nergies fossiles. En lien avec les collectivits territoriales, nous encourageronsles agricultures durables, notamment l’agriculture biologique. Les circuits courts, du producteur au consommateur local, seront favoriss à travers des mesures concrètes et exprimentes avec succès par plusieurs rgions et dpartements à direction socialiste. Nous r collectivités territoriales,éorienterons la commande publique ( tat, entreprises publiques) vers l’achat de produits de l’agriculture de proximité (lait et laitages, viandes, fruits et légumes). Nous soutiendrons l’agriculture de montagne en tenant compte de ses spcificits. Ce soutien à l’agriculture durable sera un atout majeur pour la mise en œuvre d’une politique ambitieuse de protection de la biodiversit. Pour encourager les bonnes pratiques, une meilleure information sera donne aux consommateurs par un tiquetage appropri des produits (localisation des lieux de production, performance environnementale). Nous soutiendrons la recherche publique oriente vers la valorisation des produits et la prise en compte du fonctionnement des cosystèmes dans les pratiques agricoles. Les missions de l’enseignement agricole seront rnoves. Des dispositions sur dans les Outremers l’agriculture seront prises pour rpondre aux enjeux spcifiques de ces territoires. Pour mieux protger les agriculteurs, en lien avec les organisations professionnelles et les chambres d’agriculture, le rgime social agricole sera remis à plat afin d’aller vers la parit avec les autres rgimes. Nous agirons au plan europen et international pour une agriculture durable, facteur de relocalisation des productions et de
dveloppement des pays mergents. Nous proposeronsd’inscrire dans la charte des Nations unies le droit des peuples à assurer la sécurité de leurs approvisionnements alimentaires. nous Nous battrons afin de mettre en place un rgime particulier, juste et quitable, pour l’agriculture dans le cadre de l’OMC. En Europe, nous dfendrons une rforme juste de la Politique agricole commune, non pour son dmantèlement. 1.2.4 aller vers une pche durable Nous agirons pour offrir à la pêche française des perspectives d’avenir crdibles et solides. Rpondre aux besoins du prsent sans compromettre ceux des gnrations du futur, c’est assurment l’enjeu qui sous-tend le chemin à emprunter pour poser les conditions relles d’une pêche durable, asseoir son modèle de dveloppement et l’inscrire dans une dimension quilibr d’un point de vue environnemental, conomique et social. En Europe, les rformes successives de la Politique commune de la pêche n’ont stopp ni les destructions d’emplois ni la rarfaction de la ressource. L’actuel gouvernement pratique un double langage nuisible aux pêcheurs : au plan international, il a pris des engagements officiels à Nagoya sur la protection des cosystèmes et sur l’exploitation durable de tous les stocks de poissons d’ici à 2020, tout en continuant d’accepter une pêche, elle, intensive, irrespectueuse de la ressource et peu cratrice d’emplois. La France et l’Europe ont les moyens d’inverser cette tendance inquitante. Pour remdier à la prcarisation des pêcheurs et revitaliser les zones côtières, nous voulonsrefonder la politique européenne et nationale de la pêche. Nous plaidons pour que l’accès à la ressource et aux aides publiques soit conditionné à une srie de critères portant sur les pratiques des pêcheries : impact environnemental, consommation de carburant et rejets de CO2, respect des conventions internationales sur la scurit et le statut des marins, contribution de l’activit à l’emploi. Nous soutiendrons le modèle de la pêche artisanale et nous dvelopperonsde nouvelles zones protégées pour les poissons en milieu marin (zones Natura 2000 en particulier). Sur le plan social, nous amliorerons la politique sociale en faveur des navigants à la pêche. Nous crerons un Ministère de la mer particulièrement destin à valoriser et dvelopper les mtiers de la mer (chantiers de construction et de dconstruction, recherche scientifique, nergies nouvelles, marine de pêche et marchande) et à redynamiser l’activit des littoraux. 1.2.5 stopper l’rosion de la biodiversit et restaurer le patrimoine naturel Notre biodiversit est un bien prcieux. Elle est à la fois source d’approvisionnement (nourriture, mdicaments, fibres) et outil de rgulation (filtration de l’eau, rgulation du climat). Nous voulons préserver, protéger et valoriser le patrimoine naturel.Nous rendrons les inventaires floristiques et faunistiques obligatoires dans les communes de plus de 50 000 habitants. Nous crerons une commission spciale charge de protger la biodiversit d’Outre-mer. Nous durcirons les sanctions pnales en cas d’infractions au
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code de l’environnement. Nous nous engageons àaccroître la surface forestière publique, via la mise en place d’un droit d’expropriation sur les forêts pour les collectivits locales ou leurs groupements dans les zones sensibles au plan environnemental et/ou paysager (parcs nationaux, parcs rgionaux, zones Natura 2000, zones de montagne). 1.3 Faire le choix de la compétitivité par l’innovation et la qualité Le dbat entre la droite et nous ne porte pas sur la ncessit de renforcer la comptitivit de l’conomie française et europenne, mais bien sur la manière d’y parvenir. La baisse des coûts voulue par les libraux est une triple erreur : elle appauvrit les Français, elle assèche les finances publiques et elle empêche les entreprises de s’engager dans une dmarche volontariste de responsabilit sociale et environnementale. Pour la France et l’Europe, seule la comptitivit « par le haut », par l’innovation, produira une croissance durable et riche en emplois. Nous dfendons l’esprit d’entreprendre, c’est-à-dire la volont d’innover.
1.3.1 encourager les innovations Outre le Crdit d’impôt recherche qui sera rform, réseau des le dispositifs d’accompagnement et le régime des aides à l’innovation seront simplifiés. Les rgions seront chefs de file pour plus de ractivit, de lisibilit, de coordination dans la proximit : ce sera le rôle desAgences régionales de l’innovation,en liaison avec la Banque publique d’investissement. Parce que l’innovation naît souvent de l’change, nous soutiendrons les projets collaboratifsentre entreprises, laboratoires de recherche, universits, Instituts universitaires technologiques (IUT), coles d’ingnieurs et de design, Centres hospitaliers universitaires (CHU). Nous multiplieronsles passerelles entre formations et les possibilités de mise en disponibilité pour les chercheurs, sur le modèle de la loi de 1999, pour faciliter les crations d’entreprises, les dpôts de brevets, les collaborations avec l’industrie.L’emploi des docteurssera dvelopp dans le priv et le public.. Les tablissements d’enseignement suprieur seront systmatiquement associs aux pôles de comptitivit. Notre action nationale devra s’appuyer sur une stratgie coordonne à l’chelle de l’Europe. Dès 2012, nous proposerons à nos partenaires europensle traitement différencié des dépenses d’avenir dans le Pacte de stabilité et de croissance: innovation, recherche, ducation, enseignement suprieur et grandes infrastructures prparent l’avenir et ne sauraient être considres comme de simples dpenses publiques soumises aux critères. 1.3.2 Investir dans la recherche, miser sur les sciences Alors que le savoir est une des cls de notre futur, les dpenses de R&D ne dpassent pas 2,1 % du PIB contre 2,8 % en Allemagne et aux états-Unis, 3,5 % au Japon. L’investissement dans l’enseignement suprieur et la recherche est aujourd’hui aussi indispensable au dynamisme de notre socit que le fut hier le dveloppement des enseignements primaires et secondaires. La socit crative que nous voulons fonder s’appuiera sur une valorisation à la fois culturelle, sociale et conomique de la recherche. Les sciences dans leur diversit doivent être au fondement de nos politiques publiques.
Nous augmenterons significativement l’effort de la nation pour la recherche et l’enseignement suprieur afin d’atteindre les 3% du PIB d’ici la fin de la lgislature. Un plan pluriannuel de cration d’emplois scientifiques sera vot.Les carrières des chercheurs et des enseignants-chercheurs revalorises pour donner envie aux seront jeunes de suivre cette voie. Nous favoriseronsl’accueil d’étudiants et de chercheurs étrangers. Pour librer la crativit des chercheurs et rtablir la confiance, nous runions dès 2012 des Assises de l’enseignement suprieur et de la recherche, afin de prparer avec l’ensemble des acteurs l’laboration d’une loi de programmation, dfinissant le cadre, les orientations et les moyens de l’ESR. Ce processus permettra notamment de remettre à plat l’ensemble des textes contests adopts par la droite. Nous fondrons notre politique sur la coopration, la mise en rseau plutôt que la concurrence. Nous rduirons la part des financements sur appel à projets et augmenterons les financements directs et rcurrents des laboratoires qui pourront ainsi devenir plus ractifs.
Nous simplifierons le mille-feuille incomprhensible qu’est devenu le financement et l’organisation de la recherche en France et remettrons les laboratoires et les organismes de recherche au cœur du système de recherche, dans un partenariat quilibr avec les universits. Nous dvelopperons des rseaux nationaux et europens pour mener des projets stratgiques de grande ampleur, et rviserons les investissements d’avenir du grand emprunt pour assurer à la fois le rayonnement international de la France et l’lvation du niveau d’ensemble des structures d’enseignement suprieur et de recherche par la mise en rseau. Dans le cadre d’une augmentation des crdits budgtaires, un soutien important devra être accord aux rgions dlaisses. Pour les socialistes, la volont d’encourager la recherche s’inscrit dans un refus de l’obscurantisme et du conservatisme. Dans une priode où la science est parfois regarde avec mfiance, voire mise en cause, il est dcisif que la France raffirme sa confiance dans le travail des chercheurs, c’est-à-dire dans le progrès, tout en veillant au respect des règles thiques. De nombreuses avances scientifiques dont nous profitons n’auraient pas t possibles dans le cadre restrictif actuel que le gouvernement propose de maintenir.Les recherches sur les cellules souches embryonnaires à partir d’embryons surnuméraires sont porteuses de promesses importantes pour la thérapie et pour la connaissance. ces Dans domaines, nous proposerons à la reprsentation nationale de passer d’un rgime d’interdiction avec drogations à un rgime d’autorisation encadr, dont le critère sera l’utilit scientifique et mdicale.Nous encouragerons la recherche, notamment sur les maladies neuro-dégénératives et le développement des technologies d’aide à l’autonomie. La mthode de mise en œuvre des règles biothiques sera adapte aux temps nouveaux, en particulier afin de maîtriser l’acclration technologique dont le rythme dfie celui des pouvoirs publics. Le rôle de la loi est d’indiquer les valeurs, les principes et les objectifs que nous voulons pour notre socit. Mais face à l’acclration de la recherche scientifique, chacun voit bien qu’une loi pense comme un catalogue fig des pratiques possibles, permises ou proscrites
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n’est plus adapte. Sous le contrôle du Parlement, l’application concrète des règles devra faire plus de place à des institutions telles que l’Agence de biomdecine et l’Office parlementaire d’valuation des choix scientifiques et technologiques. 1.3.3 dvelopper les nouvelles technologies et relever le dfi numrique La droite a rat le virage des nouvelles technologies et laiss se creuser la fracture numrique dans le pays : en 2011, un Français sur quatre n’a pas d’ordinateur, un sur trois n’a pas d’accès Internet. Relever le dfi numrique est indispensable à l’mergence d’une nouvelle croissance.Nous réorienterons l’effort d’investissement et de R&D vers les domaines stratégiques biotechnologies et : nanotechnologies mdicales, co-technologies de la production et de la consommation nergtiques (co-matriaux, nouveaux moteurs...). Dans ces domaines, de nouveaux champions industriels europens verront le jour. Pour qu’aucun Français ne soit mis à l’cart de la rvolution numrique, nous engagerons, en lien avec les collectivits territoriales, un plan de dploiement de la fibre optique en dix ans visant un large accès au très haut dbit pour tous, quel que soit le territoire. 1.3.4 valoriser l’conomie sociale et solidaire Nous privilgierons le dveloppement de l’conomie sociale et solidaire (ESS) qui met l’conomie au service de l’Homme et non l’inverse. Les critères dmocratique, social et collectif sont des lments essentiels de son action qui fait du bien-être humain la finalit de son action. Elle reprsente plus de deux millions de salaris. Par ses valeurs et son efficacit, elle est centrale dans le nouveau modèle de dveloppement dont la France a besoin. En 2012, la gauche mettra fin à la relgation et la fragilisation de l’ESS par la droite et lui apportera une visibilit institutionnelle. Celle-ci passera notamment par lareconnaissance de la représentativité des syndicats d’employeurs de l’ESSdans le dialogue social national et territorial. Nous favoriserons le financement pluriannuel des associations L’conomie sociale n’est pas une conomie marginale. De nombreuses coopratives font partie des fleurons de notre conomie nationale et sont aussi souvent des entreprises exportatrices. Elles ont en moyenne mieux rsist à la crise et ont maintenu leurs emplois. Nous proposerons à nos partenaires europens de construire un statut européenpour les coopratives, mutuelles et autres acteurs de l’conomie sociale et solidaire. Nous faciliterons et protgerons, au plan juridique,la reprise d’entreprise par les salariés sous forme de SCOP(Socit cooprative de production) ou deSCIC(Socit cooprative d’intrêt collectif). Nous crerons une nouvelle forme de cooprative,la société coopérative à actionnariat salarié majoritaire, qui pourra ainsi assurer l’mergence de grosses PMI coopratives, en particulier dans les secteurs qui ont de forts besoins capitalistiques. Les coopratives comme beaucoup de petites entreprises sont brides dans leur dveloppement par manque de fonds propres. La banque publique d’investissement y sera particulièrement attentive. L’état accompagnera les territoires qui inscriront l’ESS dans leurs projets de dveloppement, au travers de contrat d’objectifs pluriannuels...
Actuellement, une entreprise doit aller jusqu’à la liquidation pour pouvoir être reprise par les salaris licencis, ce qui constitue un handicap considrable pour la russite de la reprise. Il faut permettre de dclencherla reprise coopérative avant cette tape. Les mises de fonds initiales sont souvent très importantes, il faudrait donc crer des mcanismes pour garantir la mise de fonds des salaris et crer des prêts leviers. Par ailleurs, nous creronsun statut du salarié repreneur un droit de premption social pour donner la et priorit aux projets collectifs des salaris de reprise des entreprises en cas de fermeture de site. Plus gnralement nous favoriserons le fait coopratif, par exemple pour les coopratives d’habitants qui ncessitent des volutions lgislatives dans le secteur de l’immobilier et du logement. L’économie solidaireest aussi en plein essor et peut rpondre à de nouvelles attentes tant dans le domaine de l’environnement, de l’accompagnement des personnes, de l’insertion, de la culture, de la formation et des services. Quatorze millions de Français sont bnvoles et deux sur trois sont membres d’une association. Le rôle de ces associations dans le dveloppement de la vie civique,sportive, culturelle et ducative, mais aussi en termes de cration d’emploi, sera valoris et soutenu par l’état. Nous conditionnerons certaines aides publiques aux entreprises, à l’accueil de salaris en situation de handicap, en voie d’insertion ou de retour à l’emploi. Nous tudierons la mise en place de nouveaux outils pour valoriser le bnvolat, encourager les plus jeunes à s’engager et favoriser les changes entre les gnrations.
2 TRAvAILLER mIEux pouR vIvRE mIEux Quatre faiblesses plombent le redmarrage de l’conomie française et du pouvoir d’achat : un taux de chômage plus lev que la moyenne europenne ; un taux d’emploi des jeunes et des seniors dramatiquement bas ; des exonrations de cotisations sociales massives et uniformes sans effet rel sur l’emploi ; un dialogue social inexistant à l’chelle interprofessionnelle. Le gouvernement de la gauche organisera une Confrence nationale avec les partenaires sociaux pour dterminer l’agenda social des ngociations à mener et les actions prioritaires. 2.1 Combattre le chômage En 1997 et 2002, la gauche a montr son refus de la fatalit : deux millions d’emplois furent crs grâce à un pilotage conomique favorable à la croissance et à l’activit. En 2012, la même volont nous animera pour agir. 2.1.1le dfi de l’emploi des jeunes Il faut sonner la mobilisation gnrale pour nos jeunes, et d’abord pour les faire accder à l’emploi : 25 % sont au chômage. Mais nous voulons aussi pour eux le bon emploi : pour 80 % des jeunes actifs, l’entre dans l’emploi se fait en contrat à dure dtermine (CDD), quand il ne s’agit pas de stages à rptition ou de travail à la pige. Casser la spirale de la prcarit est une urgence nationale.