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 Quels présupposés pour la démocratie européenne ? « Regards croisés sur le rôle du religieux »
François Foret  (Université Libre de Bruxelles)  fforet@ulb.ac.be  in Politique européenne , n° 19, printemps  2006. pp. 115-139  Le débat constitutionnel européen a ravivé les interrogations sur la nature et les principes de légitimité de l’Union européenne. Une constitution n’est en effet pas simplement une charte institutionnelle d’allocation formelle des compétences. C’est aussi un acte d’institutionnalisation, processus dynamique de codification juridique, politique et symbolique qui s’enclenche lors de sa rédaction et se poursuit par un travail d’interprétation continu. Une constitution renvoie par ailleurs aux paradoxes de son origine : elle fonde la communauté politique dont elle s’autorise pour s’édicter. Le « peuple » qui prend corps à travers elle est supposé lui préexister. Cette ambivalence est d’autant plus grande lorsque le « peuple » en question est davantage une utopie mobilisatrice qu’une réalité sociologiquement attestée, à l’instar du « peuple européen ». Cela explique que le débat sur les « présupposés de la démocratie européenne », expression réactualisée notamment lors d’un débat entre Jürgen Habermas et le cardinal Ratzinger, ait été intense lors du processus constitutionnel, même s’il n’a connu qu’une audience relative. Quelques-uns des plus grands théoriciens de l’intégration européenne ont pris à cette occasion des positions parfois surprenantes, mobilisant des sources d’autorité normative pour pallier le manque de corps politique de l’Europe. La dimension religieuse a été l’un des points saillants de ce débat, tant à travers la controverse sur la référence à l’héritage chrétien de l’Europe qu’au sujet de la participation des Eglises. Cet article prend la forme d’une confrontation critique de trois démarches d’analyse particulièrement significatives de l’articulation du politique et du religieux au niveau européen 1 . On examinera successivement l’approche philosophique de l’école post-nationale et sa conception des religions comme acteurs privilégiés d’un espace public européen et d’un dialogue des mémoires ; l’approche juridico-institutionnelle de Joseph Weiler qui fait des religions le fondement nécessaire de l’intégration européenne sur le plan du droit et des pratiques ; l’approche de sociologie religieuse de Jean-Paul Willaime qui invite à replacer la spécificité de la question religieuse dans le cadre plus général d’une ultra-modernité réflexive bouleversant tous les paramètres de légitimité.                                                          1  Ce texte découle d’un travail empirique et théorique plus large mené sur les interactions entre religieux et politique et niveau européen, travail dont il a été rendu compte dans diverses publications. Cf. notamment Foret F., Schlesinger P., « Political Roof and Sacred Canopy ? Religion and the EU Constitution », European Journal of Social Theory , vol. 9, n° 1, 2006; Foret F., Schlesinger P., « Religion and the European Public Sphere », in Schlesinger P., Fossum J.E. (eds.), One EU – Many Publics ? , London, Routledge, 2006.
 
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