TADDEOSCOPE ITALIE #3 |  25 MARS 2014 : Quelle stratégie économique ?
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En direct de la presse italienne, saisir les enjeux de la mutation politique en cours.
La visite de M. Renzi à Bruxelles a été dominée par les négociations en vue d’un allègement des contraintes européennes. La fermeté de la Commission en matière budgétaire, et l’annonce de la publication du DEF au début du mois d’avril, déterminent une attention plus grande de la part des observateurs à la stratégie économique du nouveau gouvernement.

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Publié le 22 avril 2014
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Langue Français

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TADDEOSCOPE ITALIE #3En direct de la presse italienne, saisir les enjeux de la mutation politique en cours. 25 mars 2014 : Quelle stratégie économique ? Lâ visite de M. Renzi à Bruxelles â été dominée pâr les négociâtions en vue dun âllègement des contrâintes européennes. Lâ fermeté de lâ Commission en mâtière budgétâire, et 1 lânnonce de lâ publicâtion du DEFâu début du mois dâvril, déterminent une âttention plus grânde de lâ pârt des observâteurs à lâ strâtégie économique du nouveâu gouvernement. Le contexte nest pâs âussi fâvorâble que prévu : bien que les effets de lâ reprise ne soient pâs âttendus âvânt lété, lâ sortie de crise est considérée comme lente et ces effets de râlentissement concernent léconomie mondiâle dâns son ensemble. Le gouvernement prévoit une croissânce de 1% en 2014 et de 1,7% en 2015, âlors que les experts internâtionâux estiment plutôt quelle serâ de 0,5% en 2014 et dun peu plus de 1% en 2015. Comme le râppelle Româno Prodi, dâns un éditoriâl pâru dâns Il Messâggero, les contrâintes européennes pourront difficilement être âllégées. Pâr conséquent, le gouvernement nâ pâs dâutre choix que de mettre râpidement en œuvre des réformes énergiques qui puissent permettre de retrouver de lâ croissânce et de lemploi. À y regârder de plus près, lânâlyse des déclârâtions gouvernementâles lâisse âppârâître un certâin flottement et un mânque de définition du point de vue de lâ strâtégie économique. Un certâin nombre dânnonces ont été distillées, non sâns susciter des polémiques, visânt dâvântâge à frâpper lopinion quà présenter une direction clâire.
MARGE DE MANŒUVRE ET PACTE DE STABILITE
Les observateurs ont analysé le déplacement de M. Renzi comme un  duel » ou un  bras de fer » avec lEurope. Ayant renoncé à obtenir un assouplissement de la contrainte des 3% du PIB, le Président du Conseil espère pouvoir comptabiliser un certain nombre de fonds
1 Document de programmation financière
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cofinancés par lItalie dans le calcul du déficit, ce qui a suscité lirritation de MM. Barroso et Van Rompuy (M. Zatterin,Lâ Stâmpâ, 21 mars). Cette volonté dobtenir une dérogation aux objectifs du pacte budgétaire, pour linstant sans aucun résultat, démontre que la marge de manœuvre de M. Renzi demeure désespérément étroite. Dun point de vue politique, la demande du Président du Conseil nest pas dépourvue de cohérence, car M. Renzi considère, daprès lanalyse de Stefano Folli (Il Sole 24 ore, 21 mars)pouvoir compter sur lappui du PSE (Parti Socialiste Européen), comme semble dailleurs en témoigner une interview de Martin Schulz danslâ Stâmpâ: sono daccordo con Matteo, bisogna essere più flessibile» (22mars). Une ligne daccord semble ainsi se dessiner en Europe contre lapplication rigoureuse des traités. En Italie, la position de M. Renzi semble être relayée par M. Alfano, qui refuse de  recevoir des ordres » de la part de Bruxelles (Il Messâggero, 22 mars). M. Renzi prend en compte le fait que lactuelle Commission est en fin de mandat, et quavant la nomination dune nouvelle Commission, la présidence tournante du Conseil de lUnion européenne sera assurée, dès lété prochain, par lItalie. Les jugements des observateurs ont tendance à confirmer cette analyse (cf. A. Cerretelli,Il Sole 24 ore, 22 mars), même si lespoir de la modification des traités ou de leur assouplissement semble bien mince. En tout état de cause, elle nest quun aspect du problème.
LA REVISION DE LA DEPENSE PUBLIQUE
La polémique concernant le plafonnement des salaires des dirigeants des entreprises 2 publiques a dominé lactualité, après que M. Moretti, administrateur délégué des FS, a affirmé que ses dirigeants seraient prêts à quitter lItalie si cette mesure était adoptée. Cette polémique a déplacé le débat sur la question du patriotisme économique, notamment en lien avec lévasion fiscale, alors que lenjeu est bel et bien la révision de la dépense publique dans un contexte de rigueur budgétaire. De ce point de vue, les observateurs jugent que les objectifs de Renzi sur la réduction de la dépense publique sont relativement limités (autour de 20 milliards sur trois ans contre les 33,9 milliards proposés par Carlo Cottarelli, lireLâ Repubblicâ, F. Fubini, 21 mars). De plus, par ses déclarations, le Président du Conseil focalise le débat sur la question de savoirquels secteurs seront touchés par la diminution de la dépense: la presse évoque la défense, la police, les subventions aux transports urbains. De façon récurrente, la question de savoir si les retraites seront mises à contribution (à partir de 2000 ou de 3000 Euros par mois) est soulevée 3 par les analystes; un plan de privatisation de la Poste, des chemins de fer et de Fincantieri serait également à létude (P. Festuccia,Lâ Stâmpâ, 23 mars), sans que la cohérence de lensemble (mise à part la nécessité de diminuer la dépense) soit interrogée. On peut objecter à M. Renzi que la révision de la dépense publique ne se limite pas aux  coupes »budgétaires et quune réforme dampleur de la dépense publique serait un préalable nécessaire. Dautres pays européens, pour réformer les finances de lÉtat, ont eu recours à une loi organique.
2 Entreprise Ferroviaire Publique dItalie 3 Société de construction navale italienne
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LA REFORME DU TRAVAIL ET DES AMORTISSEURS SOCIAUX
M. Renzi a déjà proposé, deux semaines auparavent, la simplification des contrats à durée déterminée et de lapprentissage. Cette mesure a été globalement bien acceptée par le patronat, tandis que les syndicats et une partie de la gauche nont pas manqué de formuler leur mécontentement. Pourtant, selon lavis de certains économistes, ces mesures sont insuffisantes. La situation exigerait la mise en place dune véritableflexibilité du trâvâil pourêtre cohérent avec les objectifs de compétitivité proclamés par le gouvernement. Certains économistes énoncent ainsi une série de mesures qui agiraient de façon plus profonde et plus efficace : la mise en place dun contrat unique, labolition de larticle 18 du Statut des travailleurs qui restreint les 4 licenciements pour motif économique, la suppression de la Cassa integrazione, la mise en place dun système dindemnisation décroissant avec le temps, qui encouragerait la recherche dun travail (A. Alesina/F. Giavazzi,Corriere dellâ serâ, 21 février). Le contrat unique est également préconisé par Pietro Ichino, tout récemment interviewé parLâ Repubblicâ (P. Griseri, 24 mars). 5 Dans une interview auMessâggero, M. Renzi renvoie dos à dos à la fois la Cgil et la 6 Confindustria ,affirmant que le véritable conflit oppose le marais au torrent impétueux» ( lapalude e il torrente impetuoso», 23 mars), preuve supplémentaire que lintention du Président du Conseil nest pas de mettre en œuvre une concertation entre les partenaires sociaux,désignés comme des  associazioni di categoria ». Face aux propositions de réforme radicale provenant de la gauche libérale, les affirmations de M. Renzi apparaissent comme imprécises et vagues. Que le Président du Conseil nait pas encore décidé de lopportunité de ces réformes, ou quil attende le moment favorable pour les présenter, son attitude face à ces enjeux peut être considérée comme inadaptée par rapport à lurgence de la situation et certaines des mesures prises ont déjà été désignées comme des  raccourcistrompeurs » ( scorciatoie ingannevoli », A. Alesina/F. Giavazzi,Corriere dellâ serâ, 18 mars).
A SUIVRE Lannonce de la présentation du DEF révèle que le gouvernement est en passe daffronter une difficulté majeure, celle de la stratégie économique et budgétaire de son gouvernement. Les mesures annoncées sont encore imprécises et les indications parfois contradictoires. Il convient dêtre attentif à la cohérence densemble de cette stratégie, car léparpillement des annonces fait peser de sérieuses interrogations à ce sujet.
4 Institution italienne pour soutenir financièrement des salariés mis au chômage technique 5 Confédération générale italienne du travail 6 Confédération générale de lindustrie italienne
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Lurgence sur le front de lemploi, surtout concernant le chômage des jeunes, laisse planer le doute sur lefficacité réelle des réformes entreprises. Elles pourraient se révéler insuffisamment ambitieuses.La stratégie économique du gouvernement sera étroitement liée à la politique européenne, qui interdit toute forme dassouplissement des objectifs fixés par le pacte budgétaire. Jusquà présent, la politique économique du gouvernement ne semble pas avoir été clairement définie.
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