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LA MONDIALISATION ET NOUS Comment la France et l'Europe affrontent-elles la globalisation de l'économie ? Débat entre Pascal Lamy et Michel Rocard (Le Nouvel Observateur, 29 mars 2007) Pascal Lamy :La France a énormément bénéficié de la mondialisation. Mais si son  corps » économique est mondialisé, sa  tête » ne l'est pas. Il y a un fossé entre la réalité et ses perceptions. Tous les sondages le montrent. 70% de la population française voit la mondialisation comme une menace. Aucun autre pays n'atteint un tel pourcentage. En Afrique, 60% des gens trouvent la mondialisation positive ; en Chine, 70% ; aux Etats-Unis, 58%. Corollaire: la France est le pays de la planète qui perçoit l'avenir avec le plus d'inquiétude. Il y a là une spécificité nationale en totale déconnexion avec les faits. Songez que la France, qui n'avait pas une seule entreprise parmi les champions mondiaux il y a trente ans, en a maintenant une vingtaine dans le peloton de tête et que son commerce extérieur est l'un des plus actifs de la planète. Pourquoi cette singularité ? Elle s'explique par des raisons cultu-relles, la relation de la France à l'universel, sa centralisation, son étatisme. Mais il est vrai que les bénéfices, globale-ment positifs, de la mondialisation ne sont pas redistribués ni gérés assez efficacement. Michel Rocard: Cetteespèce de schizophrénie confine à la sottise. A l'heure de l'élection présidentielle, on ne parle pas de ces choses essentielles. J'ajoute que la France est le dernier pays développé à ne pas enseigner correctement l'économie. Cette absence de culture économique rejoint le fait que la France se définit comme un pays non commerçant. Historiquement, nous sommes un pays d'agriculteurs, de juristes, de spécialistes du territoire, le seul pays d'Europe venu à l'économie marchande après le haut Moyen Age par voie de terre, tous les autres le faisant par voie d'eau. La voie de terre nécessite de paver les routes et des forces de l'ordre pour en assurer la sécurité. Tout au long de notre histoire, nous avons renforcé l'Etat central, ajouté des policiers, créé un corps d'ingénieurs (le corps des Ponts et Chaussées date de Philippe le Bel) habitué à faire des infrastructures, quoi qu'il en coûte. La France est le seul des grands pays d'Europe qui ne se soit pas constitué autour d'une communauté linguistique créée quand l'Etat a eu besoin d'échanges diplomatiques pour accompagner l'essor de son commerce. Notre Etat naît avant même l'invention de l'imprimerie (c'est le seul en Europe) et conquiert le territoire en massacrant six cultures: Bretagne, Alsace, Occitanie, Pays basque, Flandre et Corse. Donc l'Etat est omniprésent et le commerce n'a jamais trouvé sa place dans les mentalités collectives. Que faire alors devant la mondialisation, qui est un fait qu'on ne peut nier ? Prenons trois affaires bien distinctes qui illustrent notre désarroi : Pechiney, fleuron industriel, repris par Alcan ; Arcelor, par Mittal ; et Airbus aujourd'hui. Pour Pechiney, dommage qu'on en ait perdu le contrôle, mais il faut mettre en balance le grand nombre d'entreprises françaises (Air liquide, Alcatel...) qui ont fait leur marché à l'étranger et sont devenus de puissants groupes mondialisés. Le cas Arcelor-Mittal est différent. Arcelor n'était plus français, mais un groupe paneuropéen à dominante belge et à composante brésilienne. Mais il était spécialisé dans les aciers haut de gamme, alors que Mittal l'était sur le bas de gamme. Symptôme d'une mondialisation dérégulée, les marchés financiers et les actionnaires ont tranché sans tenir compte de la qualité. Quant à Airbus, ses problèmes sont d'abord nés d'une faute de gestion interne. Une certitude: Airbus est à la
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