Transmutation de toutes les valeurs
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1 Arthur Z. Balogh La transmutation de toutes les valeurs Depuis deux siècles, les sciences se développent. Pendant les cinquante dernières années ce développement est devenu phénoménal. L’accélération est telle que la plupart des humains sont incapables de la suivre, de la comprendre. Chaque jour apporte ses nouveautés. Nous ne sommes pas encore habitués à un appareil que déjà un autre a vu le jour, plus performant, plus petit, et au départ plus cher. Mais il ne faut que peu de temps, quelques années au maximum pour que son prix diminue en devenant un produit de grande consommation. Tout change autour de nous. Notre vie permute, les modes, l’habit des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes. Leur aspect extérieur, mais leur aspect intérieur aussi change avec leur vocabulaire. La musique, les mœurs, les œuvres d’art avec le changement des artistes. L’air aussi il change. La nature. La construction, les transports, les femmes. Les hommes aussi. Les maladies, le goût, ce que nous mangeons et aimons. Les enfants, leurs jeux, les villes, leurs aspects 2 externes et l’intérieur des habitations. La morale, la littérature, les croyances et la philosophie qui en découle. Depuis cinquante ans tout a été bouleversé, même les climats et dans ce cas il est difficile de connaître la part de notre intervention et la part de celle de la nature influençable. Les relations hommes-femmes, parents-enfants ont changé.

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Publié le 01 mai 2013
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Langue Français

Extrait

1
Arthur Z. Balogh
La transmutation de toutes les valeurs
Depuis deux siècles, les sciences se développent. Pendant les cinquante dernières années ce développement est devenu phénoménal. L’accélération est telle que la plupart des humains sont incapables de la suivre, de la comprendre. Chaque jour apporte ses nouveautés. Nous ne sommes pas encore habitués à un appareil que déjà un autre a vu le jour, plus performant, plus petit, et au départ plus cher. Mais il ne faut que peu de temps, quelques années au maximum pour que son prix diminue en devenant un produit de grande consommation. Tout change autour de nous. Notre vie permute, les modes, l’habit des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes. Leur aspect extérieur, mais leur aspect intérieur aussi change avec leur vocabulaire. La musique, les mœurs, les œuvres d’art avec le changement des artistes. L’air aussi il change. La nature. La construction, les transports, les femmes. Les hommes aussi. Les maladies, le goût, ce que nous mangeons et aimons. Les enfants, leurs jeux, les villes, leurs aspects
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externes et l’intérieur des habitations. La morale, la littérature, les croyances et la philosophie qui en découle. Depuis cinquante ans tout a été bouleversé, même les climats et dans ce cas il est difficile de connaître la part de notre intervention et la part de celle de la nature influençable. Les relations hommes-femmes, parents-enfants ont changé. Ce que nous avons considéré pendant des siècles comme des vérités, sont devenus du jour au lendemain des erreurs. Les assassins nous les pardonnons et les victimes nous les oublions. Une seule chose n’a pas changé depuis des millénaires : la politique. Le changement, l’innovation est pour la politique ce qu’est l’eau sur le dos d’un canard : elle glisse sans laisser des traces. Nos systèmes politiques, les méthodes, les préoccupations des acteurs sont immuables depuis toujours. Certaines titres ont été rebaptises bien entendu. Nous n’avons plus de pharaons par exemple. A l’époque il est vrai, il n’y avait pas de président. Mais il y avait des dictateurs, toujours des rois, des empereurs, quelquefois des Parlements sous différentes dénominations, comme Sénat ou des Sages. Des consuls, des chefs de guerre, chef d’armée. Leurs uniques préoccupations historiques étaient la conquête des voisins, et la fondation d’empires pour l’éternité. La garde du pouvoir en assurant pour eux ou leurs familles, ou leurs partis, castes, ordre ou
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église, la continuité du pouvoir. Ils donnent l’impression de s’occuper toujours de leur tribu ou de leur nation, en réglementant la vie, en fondant les cadres invisibles de la vie collective sous forme de lois et obligations. Depuis des millénaires c’est pareil. Apparente modernisation uniquement ; c’est l’élection. Les politiciens ont généralisé l’élection pour renforcer l’impression démocratique. Pour que l’électeur reste convaincu que c’est lui qui transforme l’histoire. En réalité, l’électeur change si peu les choses, c’est toujours le Chef qui crée l’histoire. Même les dictatures utilisent souvent le stratagème du choix : l’élection. Il nous est possible de choisir entre un seul parti parce que les électeurs, le peuple n’en veut pas d’autre. Ils veulent leur bien-aimé dictateur, libérateur pour toute la vie ! Ils veulent même l’enfant du père, la réincarnation de leur bonheur, l’héritage du génie malfaisant. De nos jours les exemples ne manquent pas. Tout le monde sait bien. Par chance ici en France, nous n’en sommes pas encore là, mais qui sait si l’idée, la tentation n’est pas présente dans l’esprit de quelque politicien déjà connu ?
 Changer les politiciens
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La politique n’a pas changé. Depuis des millénaires, le jeune homme de trente ans qui s’engage sur le chemin du pouvoir avec assiduité, avec un peu de chance, quitte le pouvoir et la vie avec, comme vieillard. Partout, c’est la transmutation de toutes les valeurs, sauf en politique. Et si la politique pouvait perdre son caractère de métier ? Si le politicien ne pouvait consacrer que dix années de son existence au maximum pour faire de la politique pour le bien de la communauté et de ses concitoyens, il oserait parler des vrais problèmes ! Il oserait chercher et éventuellement trouver des solutions réelles, ce qu’il n’ose pas faire dans le système actuel. Il n’ose pas le faire étant obligé de tenir compte des susceptibilités de son électorat, des syndicats, des divers mouvements théoriquement apolitiques qui peuvent influencer défavorablement son électorat. Si la politique reste le métier des politiciens, s’ils veulent et peuvent vivre jusqu’à la fin de leurs existence grâce aux indemnités de politicien, pour garder leur poste, pour garder leurs indemnités, pour garder leur pouvoir, ils sont obligés de louvoyer entre les semi-vérités, les intérêts divers et éviter comme la peste de résoudre les vrais problèmes. Avec l’expérience, le politicien devient blasé. Même ceux qui n’ont que de très peu de talent, ceux
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qui s’expriment difficilement, avec le temps, avec l’expérience et l’habitude acquise deviennent maître dans l’art de débiter des phrases passe-partout dans n’importe quelle occasion en se parant de plumes d’un oiseau rare, de la sagesse. Les années d'expérience, le poids de l’âge leur donnent une image rassurante, en faisant croire aux électeurs qu’ils sont vraiment efficaces, irremplaçables parce qu’ils détiennent la réponse aux questions non posées. Personne n’aperçoit qu’avec un art consommé de professionnel, il éliminent toujours les réponses concrètes, et ils passent leur vie à remuer du vent pour récolter la gloire. Après dix ans de pouvoir, le politicien devient blasé et l’esclave de son métier, de son cercle restreint en devenant totalement étranger à ceux qu’il est censé représenter. Réaliser ce changement, voilà le vrai défi pour la France pour montrer une exception française. Elle pourrait être le premier changement essentiel dans l’histoire mondiale de la politique. N’oublions pas, quand un politicien est convaincu qu’il a une mission à accomplir, c’est grave. Très grave. Autour de nous tout le monde a une mission, tout le monde est la victime expiatoire de son devoir et c’est pourquoi ils s’accrochent à leurs places, à leurs titres et avantages. Les politiciens ont un semblant de réponses à tout, mais ne répondent en réalité jamais.
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aVoulez-vous que je vous dise, ce qu’ils font ailleurs les autres, ne m’intéresse pas. Je vis ici, et ce qui m’intéresse c’est ce qui est fait ici. Et le fait d’être éternel candidat partout et être éternel élu partout est un pourrissoir de la vie politique, notre vie politique. Un politicien devient étranger dans son pays. La vie de ses concitoyens, de ses administrés devient la vie des étrangers. Leurs problèmes ne sont pas ses problèmes. Leurs désirs ne sont pas ses désirs, leurs intérêts ne sont pas ses intérêts. Si nous regardons le gouvernement, nous pouvons admirer les ministres qui luttent entre eux pour gagner plus d’influences, plus de prépondérance. Et dans ses luttes internes, l'intérêt des administrés, l’intérêt des Français n’est même pas secondaire: il est totalement inexistant. Les verts ne veulent pas de nucléaire car c’est leur programme. Et derrière leur programme, ils ont trouvé quelques centaines de milliers de mal renseignés, ceux qui sont les ennemis héréditaires des véritables progrès techniques, les marginaux, en rupture de ban avec la société: des aigris, qui veulent retomber dans un passé révolu, et manger de l’herbe qui pousse naturellement, et traire des chèvres faméliques pour fabriquer leur fromage. Les verts en monnayant leurs votes, ont obtenu la fermeture de Fessenheim. Que dix mille personnes restent sans ressources, tant pis pour elles. Le gouvernement n’a qu’à leur trouver du travail.
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La réalité, les contraintes de la réalité n’ont pas de prises sur les politiciens. Ils ne changent jamais. Ils restent quasi incultes, aussi bêtes qu’il y a cinq mille ans. Ils regardent les problèmes toujours à l’envers, ils créent toujours des problèmes, et ils sont toujours sacrement convaincus d’avoir raison. Et quand les choses ne marchent pas, ce qui est presque toujours le cas, la faute est ailleurs, − à condition qu’on reconnaisse qu’il y ait des fautes et qu’ils osent en parler − chez les autres.
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