Vivons-nous dans une démocratie?
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1 Vivons-nous dans une démocratie ? Vivons-nous dans une démocratie ? En principe oui. Nos dirigeants sont élus par le peuple au suffrage universel et direct. Les problèmes commencent après l’élection car chez nous, en général, quand on est candidat à quelque chose une fois, on reste candidat pour la vie. Et c’est là que le bât blesse et que la démocratie est bafouée. Dans le pays d’un million de réglementations, il n’y a absolument aucune règle concernant l’éligibilité : combien de fois peut-on être élu ? Si je ne me trompe pas, Mitterrand s’est présenté contre le Général la première fois en 65. Supposons qu’il ait été élu ! Tout en respectant la démocratie et les lois inexistantes à la française, il pouvait quitter le pouvoir légalement en 1995 à cause d’une maladie ! Trente ans de pouvoir ! Pour un jeune homme arriviste, talentueux et passablement tordu, en France c’est possible. Voilà, l’impossible n’est pas français ! On voit bien souvent un député occuper sa place à l’Assemblée pendant plus de 30 ans. Des maires vieillards partir sur une chaise roulante. Un jour, une phrase de Maurice Arreckx devant ses juges me faisait sourire : «Je suis vieux, ma mémoire est un peu défaillante...». Il a raison probablement mais la question c’est : s’il n’était pas devant les tribunaux, aurait-il reconnu sa défaillance pour quitter la scène politique ? J’ai la certitude que non.

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Publié le 20 mars 2014
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Langue Français

Extrait

1
Vivons-nous dans une démocratie ?
Vivons-nous dans une démocratie ? En principe oui. Nos dirigeants sont élus par le peuple au suffrage universel et direct. Les problèmes commencent après l’élection car chez nous, en général, quand on est candidat à quelque chose une fois, on reste candidat pour la vie. Et c’est là que le bât blesse et que la démocratie est bafouée. Dans le pays d’un million de réglementations, il n’y a absolument aucune règle concernant l’éligibilité : combien de fois peut-on être élu ? Si je ne me trompe pas, Mitterrand s’est présenté contre le Général la première fois en 65. Supposons qu’il ait été élu ! Tout en respectant la démocratie et les lois inexistantes à la française, il pouvait quitter le pouvoir légalement en 1995 à cause d’une maladie ! Trente ans de pouvoir ! Pour un jeune homme arriviste, talentueux et passablement tordu, en France c’est possible. Voilà, l’impossible n’est pas français ! On voit bien souvent un député occuper sa place à l’Assemblée pendant plus de 30 ans. Des maires vieillards partir sur une chaise roulante. Un jour, une phrase de Maurice Arreckx devant ses juges me faisait sourire : «Je suis vieux, ma mémoire est un peu défaillante...». Il a raison probablement mais la question c’est : s’il n’était pas devant les tribunaux, aurait-il reconnu sa défaillance pour quitter la scène politique ? J’ai la certitude que non. Nous sommes l’unique pays au monde où l’on voit toujours tous les cinq ans les mêmes candidats à l’élection présidentielle. Sur les 8-10 candidats il n’y en a naturellement que deux avec des chances réelles. Le reste est bidon, des gens qui utilisent la possibilité accordée par la communauté de promettre toutes sortes d’âneries sans lendemains à la télé. Généralement, les cadres moyens entre 45-50 ans ont les plus grandes difficultés à garder leur place. Les employeurs veulent se débarrasser d’eux sous des prétextes fallacieux : 1- ils coûtent cher, 2- leur productivité diminue avec l’âge, 3- leurs connaissances accusent un retard sur les jeunes générations qui sortent de l’école pleine d’énergie, au top niveau intellectuel pour une rémunération bien moindre. Je me demande pourquoi les mêmes considérations négatives ne jouent pas quand on est un homme public ? Pourquoi acceptons-nous la candidature des 60 ans et plus ? Pourquoi ne considérons-nous leur état de santé comme un critère d’empêchement pour un travail productif et correct ? J’aimerais connaître les statistiques, combien d’excellences touchent leur retraite ? « On ne m’a pas opéré le cerveau » déclarait fièrement Mitterrand pour signifier qu’il n’était pas gêné pour bien gouverner après son opération de la prostate. Mais les autres «vieux» de 50-60 ans qui sont en longue maladie, leurs cerveaux aussi sont intacts en principe, ils sont encore capables de faire la comptabilité, de négocier, d’écrire des lettres, d’être utiles pour leur société. Mais en général le médecin du travail les arrête parce que leur cœur bat la chamade, leur tension, leur sucre, leur prostate, en un mot leur santé risque de se détériorer et eux de mourir à la tâche. Évidemment, un président, un ministre, un édile ne peuvent pas mourir en activité : ce sont des surhommes à encenser, prêts à entrer dans l’histoire au son des trompettes. Ils offrent leur vie pour le bien-être de leurs concitoyens. Amen.
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Nous pensons que les Américains n’ont pas de culture, qu’ils sont hypocrites, racistes sur les bords, mais leur président ne «règne» que pendant maximum deux fois quatre ans. Trois ans de plus qu’un seul quinquennat en France. En Amérique on ne voit plus les ministres, nous n’entendons plus parler d’eux. Ils sont ministres une fois et quatre ans après ils retournent exercer leurs talents dans leurs métiers, souvent comme avocats. Chez nous les mêmes reviennent pendant 30-40 ans et occupent différentes places. Une fois la santé, après la défense, puis les finances, ce sont les Arlésiens du pouvoir. Ils savent tout faire à n’importe quel poste dans n’importe quel gouvernement. Certains vont de droite à gauche comme Mitterrand ou Bayrou, ou vice-versa comme d’autres. On compte le changement des alliances, leurs efforts pathétiques pour retrouver une place, une minuscule place à l’Assemblée, au Conseil d’État ou Constitutionnel. On cherche et trouve des sinécures, des bouts de place pour rester pour la vie Monsieur le Ministre, ancien Sénateur, Maire de...et j'en passe. Ils essaient de nous faire croire - avec succès - qu’ils ont offert leur vie pour le bien public. Un Mellick condamné et dépouillé de ses mandats comptait les jours pour se représenter ! On pourrait croire que sans lui il n’y aurait plus de Béthune, le Nord deviendrait orphelin comme la Corée du Nord après la mort de Kim-Il-sung, l’Étoile du Nord. Hélas, le monde est plein de génies des Carpates, de Mao, de Staline et d’autres. Le fond du problème est qu’en France il n’existe pas de barrières pour empêcher qu’un président ne reste un quart de siècle au pouvoir. Aux États-Unis, quand quelqu’un traîne derrière soi autant de casseroles que Mitterrand, ou en concubinage comme Hollande, il ne peut pas devenir candidat à la candidature. Pourquoi s’étonner alors que l’étranger ne nous considère pas ? Pourquoi le livre de Jean Edern Hallier n’est-il pas paru avant la mort de Mitterrand ? Aux États-Unis deux journalistes de Watergate ont démoli le Président Nixon. Pourquoi personne n’écrivait dans les journaux que la maîtresse du Président était hébergée aux frais du contribuable français ce qui était le cas de M. Hollande aussi ? Je me demande quel serait le sort d’une jeune femme avec nos «traditions républicaines »si elle déposait plainte contre un ministre ou un président pour harcèlement sexuel et une fellation ? Bill Clinton est accusé, la jeune femme n’est pas morte et le monde entier est au courant. Et pourquoi interdire le livre du médecin personnel d’un ancien président ? Pourquoi tirer par les cheveux le sacro-saint «secret médical»? Le malade est mort, il n’y a plus de secret. Tout le monde connaît maintenant sa maladie. Tout le monde savait que Reagan avait un polype cancéreux dans le nez, tandis que pour le peuple le plus spirituel de la Terre il fallait estampiller sous le sceau du secret d’État le cancer de la prostate du Président ! Alors à quoi sert sur le fronton des mairies l’inscription : Liberté - ÉgalitéFraternité ? Liberté pour qui ? Égalité pour qui ? Hypocrisie que tout cela... À la seconde même où un être humain quitte le ventre de sa mère et porte un nom, l’égalité est finie. Quand l’enfant s'appelle Charles d’Angleterre il n’est pas l’égal de John Brown. Et Symphorien Dikuku ne sera pas l’égal du Prince « Aziz » ou du fils de M. Martin, comptable. Mais à part l’inégalité sociale du départ, il y a l’inégalité physique. Une fille est belle et deviendra vingt ans plus tard Eva Herczigova tandis qu’une autre sera disgracieuse. Un garçon de 14 ans passe son bac et devient à 19 ans un génie des mathématiques, et l’autre à 16 ans abandonne tout et deviendra voleur d’autoradio. L’un deviendra champion du monde de boxe, l’autre est asthmatique, et il y a des milliards de variantes pour montrer notre inégalité.
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Bien entendu il y a une égalité philosophique de possibilités pour tout le monde mais pour autant je ne deviendrai pas un génie des maths ou champion de karaté. En tout cas le résultat est qu’il y a des gens plus égaux que les autres. Parmi eux les politiques. Ils ont plus de liberté, plus de pouvoirs que nous. Notre pouvoir d’influence ne joue que pendant quelques secondes au moment des élections. Même parmi les politiques il y en a de plus égaux que d’autres. Nous avons recherché à l’étranger l’ancien maire de Nice Jacques Médecin, pour une broutille de 2-3 millions de francs non déclarés et frauduleusement empochés. Tandis que l’ancien député-maire d'Angoulême, le socialiste Boucheron vit encore quelque part en Amérique du Sud coulant des jours heureux après avoir allégé les caisses de sa ville de 200 millions. Les lois ne défendent plus les citoyens. En fait ce n’est plus la République pour les citoyens, mais les citoyens pour la République.  ** *
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