A.-F. Laurens (éd). Entre hommes et dieux. Le convive, le héros, le prophète  ; n°3 ; vol.208, pg 327-331
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Revue de l'histoire des religions - Année 1991 - Volume 208 - Numéro 3 - Pages 327-331
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Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 24
Langue Français

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Pauline Schmitt-Pantel
A.-F. Laurens (éd). Entre hommes et dieux. Le convive, le
héros, le prophète
In: Revue de l'histoire des religions, tome 208 n°3, 1991. pp. 327-331.
Citer ce document / Cite this document :
Schmitt-Pantel Pauline. A.-F. Laurens (éd). Entre hommes et dieux. Le convive, le héros, le prophète. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 208 n°3, 1991. pp. 327-331.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1991_num_208_3_1662COMPTES RENDUS
Annie-France Laurens, éd., Entre hommes et dieux. Le convive, le
héros, le prophète, Besançon, Annales littéraires de l'Université
de Besançon, 1989, 24 cm, 201 p. (Centre de Recherches d'His
toire ancienne, 86). Diffusé par Les Belles-Lettres.
Avec les contributions de : Annie-France Laurens, « Préface »,
p. 7-9 ; Louise Bruit, « Les dieux aux festins des mortels, Théoxènies
et xeniai », p. 13-26 ; Michèle Nouilhan, « Les lectisternes républi
cains », p. 27-42 ; Annie Verbanck-Pierard, « Le double culte d'Hérac
lès : légende ou réalité ? », p. 43-65 ; Claire Miquel, « Héraclès
sonore », p. 69-80 ; Annie-France Laurens et François Lissarrague,
« Le bûcher d'Héraclès : l'empreinte du dieu », p. 81-98 ; Florence
Dupont, « Apothéose et héroïsation dans Hercule sur VOeta de Sénè-
que », p. 99-106 ; Georges Devallet, « Apothéoses romaines : Romulus
à corps perdu », p. 107-123 ; Colombe Couelle, « Le repos du héros :
images attiques de la fin du ve siècle avant J.-C. », p. 127-144 ; Alain
Moreau, « Les ambivalences de Cassandre », p. 145-168 ; Danièle
Vazeilles, « Shamans et visionnaires sioux. Intermédiaires entre les
esprits et les humains », p. 169-180 ; Anne-Marie Jeay, « Nous et
Vous = Nous. Entre hommes et dieux en Afrique de l'Ouest »,
p. 181-194 ; Jean-Jacques Rassial, « Clinique du héros », p. 195-199.
Ce livre collectif est la publication de l'enquête menée à Montp
ellier, dans le cadre de l'Action thématique programmée sur les
polythéismes du cnrs, par une équipe de chercheurs venus d'horizons
différents. Le projet concernait une réflexion sur les marges du poly
théisme, ce que reflète bien le contenu du recueil. Trois thèmes
majeurs sont plus particulièrement abordés et forment la structure
en trois parties du livre : comment les dieux sont présents chez les
Revue de l'Histoire des Religions, ccvin-3/1991 Comptes rendus 328
hommes, comment les hommes sont présents chez les dieux, et quel
est le statut de ces êtres ni hommes ni dieux que sont les héros. La
problématique générale est donc l'interférence, la communication,
le passage entre les deux mondes, réputés séparés, du divin et de
l'humain. L'unité de la démarche permet de juxtaposer des champs
d'enquête fort divers, depuis la mythologie antique jusqu'au cabinet
du psychanalyste en passant par le « terrain » américain ou africain,
et des approches disciplinaires différentes, celles d'ethnologues, de
sémioticiens, d'historiens des religions, d'iconographes, d'analystes.
On mesure la richesse d'un tel recueil et l'impossibilité de rendre
compte dans le détail de chacune des démarches.
Un premier ensemble d'articles prend les images des vases grecs
comme sources principales, car ces documents figurés, rarement
exploités pour eux-mêmes, vont permettre de déplacer les questions
habituellement posées par les historiens des religions. Deux mots
sur la méthode : les auteurs, (C. Miquel, A.-F. Laurens, F. Lissarrague,
G. Couelle) n'entendent pas traiter les images comme des illustrations
des textes connus par ailleurs, mais cherchent à l'intérieur de leur
corpus figuré la logique qui prévaut à la représentation des thèmes,
une méthode suivie dans divers domaines de l'iconographie grecque
de façon très fructueuse depuis quelques années. Ainsi les images
du bûcher d'Héraclès qu'étudient A.-F. Laurens et F. Lissarrague,
mettent l'accent en un même temps sur le statut héroïque et le statut
divin du héros, avec une évolution sensible entre les scènes de la
première moitié du vie siècle où la mort de l'homme sur le bûcher
est mise en scène et celles de la fin du ve et du début du ive siècle
où les deux registres de l'image montrent à la fois le dieu triomphant,
son apothéose et l'anéantissement du héros dont il ne reste plus que
les mnemata, arc et carquois, et l'empreinte du corps. Ce montage,
qui conjugue la figure du héros et celle du dieu, est propre aux images.
L'est également l'accent mis sur un trait singulier du même héros :
ses compétences de musicien, ce que G. Miquel étudie dans son « Hérac
lès sonore ». Tenant le plus souvent une cithare, parfois un barbiton,
Héraclès rencontre dans ces images d'autres dieux sur un pied d'égal
ité et signifie ainsi son accès à l'immortalité. Les textes cette fois
encore ne nous disent rien de cet Héraclès musicien. L'imagerie
d'Héraclès est aussi au centre de l'étude de G. Couelle qui s'interroge
sur le changement dans la manière de représenter les héros sur les
vases attiques entre le début et la fin du ve siècle. A un en plein
exploit, terrassant le lion de Némée ou tranchant les têtes de l'hydre
de Lerne, se substitue un héros paisible, assis sur un rocher, entouré
d'abstractions féminines. Les images invitent ainsi à s'interroger sur
les raisons d'une modification, dans la représentation du héros, que
les textes ne laissaient pas supposer. L'hypothèse d'un changement de
clientèle pour l'achat des vases proposée par l'auteur n'épuise ce
rtainement pas les interprétations possibles. L'une des nouveautés
Revue de l'Histoire des Religions, ccvin-3/1991 Comptes rendus 329
de ce livre est donc de mettre de plain-pied l'histoire des religions
et la lecture des images, non pas l'utilisation des images comme
illustration et confirmation de ce que disent les textes, mais la prise
en compte des scènes figurées comme un élément nécessaire à la
compréhension de la symbolique religieuse des Grecs. Cette direction
de recherches est, on le pressent, appelée à d'autres développements.
Un autre thème développé dans ce livre est celui des repas comme
occasions de rencontre entre les hommes et les dieux, dans le domaine
gréco-romain. L. Bruit s'intéresse au versant grec en étudiant les
mythes de commensalité entre hommes et dieux et les rituels que sont
les Théoxènies, M. Nouilhan au versant romain en reprenant le
dossier du rituel des lectisternes. Dans les deux cas il s'agit bien de
cette coutume insolite qui consiste à inviter les dieux à table, alors
que leur nature en fait par définition des êtres qui ne se nourrissent
pas. Dans les mythes grecs la commensalité des dieux et des hommes
n'existe que chez des peuples au statut quasi divin comme les Ethio
piens, les Phéaciens, les Hyperboréens, ou vivant au tout début de
l'humanité, et elle a pour contrepartie l'anthropophagie. Situés dans
un ailleurs temporel ou géographique, ces récits ne remettent ainsi
pas en cause ce qui est la norme grecque : la séparation, depuis
Prométhee, entre une humanité qui mange et des dieux qui se conten
tent d'ambroisie et de la fumée des sacrifices. Les Théoxènies ne
contredisent pas non plus ce modèle et doivent être rapprochées des
rituels d'offrandes de nourriture aux dieux fréquents dans le monde
hellénique. Elles marquent bien la distance entre hommes et dieux.
Les lectisternes romains (donner à manger à des dieux installés sur
des lits de parade) ont d'abord (aux ive et ше siècles avant J.-C.) eu
lieu de façon exceptionnelle, à des moments très précis de l'histoire
de Rome, pour répondre à une peste ou à une crise politique majeure.
Le rite, né du besoin de trouver une solution religieuse à un fléau, a
progressivement perdu de son importance pour n'être dès le 11e siècle
qu'un élément parmi d'autres dans un ensemble de rites festifs, puis
un acte de dévotion courante, d'offrande aux dieux. La triple valeur
du lectisterne : lier les dieux entre eux, rapprocher hommes et dieux,
rassembler les hommes (leur commensalité accompagne celle des
dieux), perd en se banalisant son efficacité symbolique. Il est un
être, héros et

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