Ch. Thouzellier (éd.). Rituel cathare ; n°2 ; vol.194, pg 209-210

J. Jolivet

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Revue de l'histoire des religions - Année 1978 - Volume 194 - Numéro 2 - Pages 209-210
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• Philosophie et théologie

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• Publié le: 01 janvier 1978
• Nombre de lectures: 7
• Langue: Français

Extrait

Jean Jolivet
Ch. Thouzellier (éd.). Rituel cathare
In: Revue de l'histoire des religions, tome 194 n°2, 1978. pp. 209-210.
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Jolivet Jean. Ch. Thouzellier (éd.). Rituel cathare. In: Revue de l'histoire des religions, tome 194 n°2, 1978. pp. 209-210.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1978_num_194_2_6798Notices bibliographiques 209
Rituel cathare, introduction, texte critique, traduction et notes
par Christine Thouzellier, Paris (Editions du Cerf), 1977, in-8°,
344 p., 7 pi. (« Sources Chrétiennes », n° 236). — En 1973 Mlle Thouzell
ier publiait le Livre des deux principes, texte cathare important (il
en a été rendu compte dans cette Revue, numéro d'avril 1975) ; elle
y annonçait l'édition d'un rituel transmis par le même manuscrit (où
il est bizarrement encastré au beau milieu du Livre). L'impatience
avec laquelle on l'attendait était d'avance justifiée, comme elle est
maintenant comblée, par la qualité de ce nouveau volume. Le rituel
proprement dit n'en occupe qu'une faible part : moins de 70 pages
(194-260), texte et traduction. Mais il contient deux liturgies capitales :
la tradition du Pater, « premier acte de l'entrée dans la communauté
cathare » (voir p. 36), et le consolamentum, « baptême de l'Esprit »,
qui fait du fidèle un Parfait (voir p. 87). La relation de la première
commence au milieu d'une phrase de la prédication prononcée par
l'Ordonné ; celle-ci comporte notamment un intéressant commentaire
de Voratio sancta, faite pour une bonne part de citations des deux
Testaments ; on en notera le christocentrisme : le nom de Dieu, c'est
la loi du Christ ; son règne, le Christ ; sa volonté est accomplie dans
le royaume d'en haut et dans le Christ ; le « pain supersubstantiel »
est la loi du Chiist (plus de cinq pages du texte sont consacrées à cette
seule formule). Quant au consolamentum, il comprend la réception du
Livre par le croyant, puis une prédication de l'Ordonné nourrie
elle aussi de nombreux textes bibliques ; la liturgie se poursuit par
un dialogue au terme duquel l'Ordonné place le livre sur la tête du
croyant, auquel les assistants imposent la main droite ; elle se termine
par des invocations à la Trinité, la récitation du Pater, la lecture du
début de l'Evangile de Jean. On aura remarqué le caractère chrétien
de ces cérémonies : Mlle Thouzellier note que, du moins à l'époque où
ce rituel était en vigueur, c'est-à-dire sans doute avant la fin du
xne siècle, les Cathares n'étaient pas hostiles au christianisme établi
(p. 26), qu'ils s'inspiraient pour leur liturgie « des normes habituelles
à leur christianisme antérieur » (p. 39). Ainsi les deux premiers cha
pitres de l'introduction, consacrés respectivement à l'analyse des
deux parties du rituel, en comparent les données non seulement à celles
d'autres rituels dualistes, mais aussi aux traditions de l'Eglise catho
lique. Cette introduction comprend encore, outre quinze pages de
préliminaires consacrées au document, un troisième chapitre portant
sur « le rituel cathare et ses diverses interprétations », d'après notam
ment les hérésiologues, les inquisiteurs, les adeptes. Cet ensemble de
près de 200 pages constitue un monument d'érudition, impressionnante
manifestation d'une science à qui rien n'échappe, semble-t-il, de
ce qui peut concerner l'hérésie cathare, celles qui lui sont apparentées,
ses textes, ses témoins, ses ennemis, ses historiens, ses antécédents
orthodoxes ou non. La même impression se dégage à la lecture des
notes du Rituel, qui renvoient aux divers documents du catharisme, Bévue de l'Histoire des Religions 210
aux Pères, aux contemporains de cet écrit. Viennent ensuite des
extraits de textes relatifs à la liturgie des Cathares (Appendices,
p. 263-285) et trois tableaux dépliants qui permettent de lire synop-
tiquement divers documents de la traditio orationis (prières et cér
émonies) et du consolamenium. Citons encore les divers index. Tout
compte fait on a dans ce volume quatre pages d'éclaircissements
divers pour une page de texte : ce n'est pas trop, à considérer l'intérêt
de ce texte et la richesse de ces éclaircissements.
Ce livre a valu à son auteur le prix Juteau-Duvigneaux de l'Aca
démie française.
Jean Jolivet.
Francesco ďAssisi nel 750mo délia morte (1226-1976), Jérusalem
(Franciscan Printing Press), 1976, in-8°, 262 p., 19 illustr. — Ce
volume recueille dix contributions, onze en comptant la préface,
d'auteurs et de langues divers (sept en italien, deux en français, une
en anglais, une en arabe) ; certaines présentent des vues générales
sur saint François, d'autres étudient des points plus particuliers.
Celle du P. Francesco Laconi (Poesia e canto in S. Francesco), avec
ses cent pages, équivaut à un petit livre. Ces études, pour reprendre
les termes de la préface, « ne prétendent pas présenter saint François
sous un nouveau jour, mais approfondir la réflexion sur le message
franciscain et en montrer la permanente actualité ». Malgré cette inten
tion commune elles sont de valeur inégale. Outre leur intérêt propre
certaines ont un appareil de notes qui sera utile aux chercheurs : celle
déjà citée, et celles d'Elisabetta Romagnolo sur la femme dans la
vie et la pensée de François d'Assise, et du P. Cino Gignelli sur « la
Vierge de saint ». Les illustrations (photographies en noir
et blanc) sont bien faites et intéressantes.
Jean Jolivet.
Walter Ullmann. — The Papacy and Political Ideas in the Middle
Ages, London, Variorum Reprints, 1976, in-8°, 408 p. — Ce volume
est constitué par 18 articles, la plupart en anglais (le deuxième est
en allemand), parus entre 1952 et 1973. Conformément à une pratique
qui se développe et que motive la situation économique de l'édition,
ces textes ne sont pas recomposés, mais reproduits tels quels, gardant
ainsi le corps et la disposition qui d'origine étaient les leurs. Ils sont
suivis d'un index qui est en outre un utile instrument d'unification
(avec un système de références en deux parties : un chiffre romain
affecté à chaque article et porté sur chaque page à côté du titre cou
rant, et le numéro de la page ; cela supplée à l'absence d'une pagination
continue). Les sujets traités s'échelonnent du xie au xvie siècle ; la
moitié environ concernent les xive-xve, et les deux tiers, les xnie-xve.
Ils sont de natures diverses : synthèses (ainsi le n° III, sur le ponti-