Dissertation de l abbé Pirot sur le concile de Trente. Extrait des papiers de Leibniz (suite et fin) - article ; n°16 ; vol.3, pg 432-450
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Dissertation de l'abbé Pirot sur le concile de Trente. Extrait des papiers de Leibniz (suite et fin) - article ; n°16 ; vol.3, pg 432-450

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Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1912 - Volume 3 - Numéro 16 - Pages 432-450
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Charles Urbain
Dissertation de l'abbé Pirot sur le concile de Trente. Extrait des
papiers de Leibniz (suite et fin)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 3. N°16, 1912. pp. 432-450.
Citer ce document / Cite this document :
Urbain Charles. Dissertation de l'abbé Pirot sur le concile de Trente. Extrait des papiers de Leibniz (suite et fin). In: Revue
d'histoire de l'Église de France. Tome 3. N°16, 1912. pp. 432-450.
doi : 10.3406/rhef.1912.2035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1912_num_3_16_2035MÉLANGES
DISSERTATION DE L'ABBÉ PIROT
SUR LE CONCILE DE TRENTE *
XVII
Enfin M. Vigor dit qu'on ne trouvera pas un Français qui assure que le
salut de toute l'Église de France dépend de la publication de ce concile.
Et, sur ce qu'il s'objecte qu'il a condamné toutes les hérésies de ce siècle,
il répond que le concile n'a rien défini sur la foi, que nous ne crussions
fermement auparavant, et qu'il a plutôt déclaré simplement que la créance
que nous avions tenue jusqu'à cette heure-là était bonne; qu'il n'a fait
aucune nouvelle ordonnance sur la foi. An agitur, dit-il, reperias hominem
Gallici nominis, qui affirmet totius EcclesiseGallicanœ salutem ex illius concilii
publicatione pendere? Et dices quod concilium omnes hsereses hujus sœculi
damnât. Respondetur nihil in concilio Tridentino circa fidem decretum esse,
quin firmiter ante concilium crediderimus, ita ut potius concilium déclaraient
nos recte hactenus credidisse, quam aliquid novi statuent. Quand il serait vrai
que le concile de Trente n'aurait rien de nouveau défini sur ce qui regarde
la' foi, et qu'il n'aurait fait qu'éclairer ou expliquer ou même seulement
confirmer ce qui avait déjà été décidé par d'autres, comme le concile V
général, de Constantinople second, du temps du pape Vigile, qui ne fit,
pour la foi, que confirmer simplement ce qu'avait fait le concile de Chalcé-
doine, n'y ajoutant que les trois Chapitres qui ne regardaient qu'un pur
fait personnel de la mémoire de Théodore de Mopsueste, des écrits de Théo-
doret et de la lettre d'Ibas; il faudrait toujours recevoir la foi du concile
de Trente comme une confirmation de ce qui avait déjà été décidé dans
l'Église. Mais on peut dire qu'il y a des dogmes nettement définis dans ce
concile, qui ne l'avaient point encore été si clairement, et que la foi, à cet
égard, y a été plus développée qu'elle ne l'était auparavant. Car première
ment le canon n'a bien été fixé que dans ce concile. Celui de Laodicée mar
quait bien, au canon 60, la plupart de nos livres sacrés, mais il ne les porte
1. Voir la Revue d'histoire de l'Église de France, janvier-février, p. 78, mars,
avril, p. 178, mai-juin, p. 317. .
DISSERTATION SUR LE CONCILE DE TRENTE 433
pas tous ; il ne dit rien de Judith, de Tobie, de la Sagesse, de l'Ecclésiastique,
des Machabées dans l'Ancien Testament, ni de l'Apocalypse dans le Nou
veau. Le concile de Carthage 3 les marque tous. C'est au canon 47, où il
donne cinq livres à Salomon, lui attribuant apparemment
qui sûrement est d'un Jésus, fils de Sirach; il met Tobie et Judith et les
deux livres des Machabées dans l'Ancien Testament, et dans le Nouveau,
l'Apocalypse : ainsi il supplée au concile de Laodicée. Ce concile de Carthage
s'est tenu en 397, (p. 43) sous le pape Sirice, au lieu qu'on met ordinair
ement celui de Laodicée environ l'an 320, un peu avant le concile de Nicée
sous Sylvestre. De cette manière, le concile de Carthage 3 rapporte tout
le canon comme nous le lisons; et depuis, l'Eglise s'y est tenue; quoique
le concile ne fût pas œcuménique, le consentement de l'Église a fait que
ce qu'il a décidé sur cela a été regardé comme s'il avait été fait par
un concile général ; de même qu'on en a usé à l'égard des vérités de grâce
définies dans le concile d'Orange 2. Mais quoique le concile de Carthage 3,
soutenu du consentement de toute l'Église, ait mis précisément le nombre
des livres canoniques, et que depuis la fin du ive siècle, que ce concile fut
tenu en 397, tous les catholiques aient toujours reçu tous ces livres comme
sacrés, cependant quelques auteurs avaient douté de quelques parties de
ces livres, et c'est le concile de Trente qui le premier a prononcé avec ana-
thèmes que toutes leurs parties devaient être reçues comme des livres
saints. Si quis autem, dit-il, dans la sess. iv après l'énumération des
qui composent le Canon, libros ipsos integroscum omnibus suis partibus,
prout in Ecclesia catholica legi consueverunt et in veteri vulgata latina edi-
lione habentur, pro sacris et canonicis non susceperit, et traditiones praedictas
[quse ipsius Christi ore ab apostolis acceptée, aut ab ipsis apostolis Spiritu
Sancto dictante, quasi per manus traditss ad nos usque pervenerunt) sciens
et prudens contempserit, anathema sit.
2° Jusqu'au concile de Trente, la justification n'avait pas été si bien
expliquée, que Luther, depuis abandonnné par les siens, n'ait cru pouvoir
dire, sans contrevenir précisément aux définitions de l'Église, qu'elle se
faisait par quelque faveur extrinsèque, telles que sont à peu près les lettres
de rémission ou d'abolition que donne le prince, sans changement de l'inté
rieur et sans aucune réception d'une qualité intérieure qui rendît l'âme
agréable à Dieu, que nous appelons grâce sanctifiante, qui fait habiter
Dieu dans l'âme; que nous n'étions justifiés qu'autant que Dieu nous
imputait la justice de Jésus-Christ; le concile de Trente est le premier
qui ait défini de foi que la sanctification de l'âme se fait par une grâce
inhérente. C'est dans la sess. vi, can. 11, où il parle ainsi : Si quis dixerit
hominem justificari vel sola imputatione justitix Christi, vel sola peccatorum
remissione, exclusa gratia et caritate quœ in cordibus eorum per Spiritum
Sanctum diffundatur, atque illis inhsereat, aut etiam gratiam qua justifica-
mur, esse tantum favorem Dei, anathema sit.
3° Jusqu'au concile de Trente, sess. vi, can. 12, on ne voit point qu'aucun 434 REVUS D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
ait défini que la foi justifiante fût distinguée de la confiance à la miséri
corde divine. Le nombre des sacrements, la nécessité d'intention de faire
ce que l'Église fait dans l'administration du sacrement, et autres semblab
les dogmes n'ont été bien marqués que dans la séance vi de ce concile, où
le nombre est déterminé au canon 1, et l'intention requise au can. 11. La né
cessité absolue du baptême était bien établie, et par saint Augustin et par le
pape Innocent Ier et par toute la tradition ; mais la définition expresse de cet
article ne paraît bien que dans le canon 5 du baptême, à la même session vu
du concile de Trente. C'est le concile de Trente qui a le premier bien posi
tivement déclaré dans la session xm, ch. vu et canon 11, que, quand on
se sentait la conscience chargée d'un péché mortel, on se devait confesser
avant que de communier. La concomitance du corps et du sang de Jésus-
Christ dans l'eucharistie avec sa divinité a bien été tenue de tout temps
par toute l'Église, et la présence réelle, à la bien prendre, emporte cette
concomitance, puisque Jésus-Christ une fois ressuscité ne meurt plus et
qu'il y a une liaison si naturelle entre son corps et son âme, sa divinité et
son humanité, que ni le corps ne peut être sans le sang, ni le sang sans le
corps, ni pas un des deux sans l'humanité, ni l'humanité sans la divinité,
qui ne s'est jamais séparée ni du corps ni de l'âme, dans le temps même
que ces deux parties étaient par la mort séparées l'une de l'autre, la divi
nité étant toujours demeurée hypostatiquement unie d'un côté à l'âme,
et de l'autre au corps ; mais cette concomitance n'a bien formellement été
établie qu'au concile de Trente, et celui de, Latran IV, en 1215, s'est contenté
(p. 44) de marquer la transsubstantiation, terme nouveau pour lors, à la
vérité, dont le sens a toujours été soutenu dans toute l'Eglise, et que ni
Innocent III

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