Dominique Lacombe, curé constitutionnel et évêque métropolitain de Bordeaux (1788-1802) - article ; n°170 ; vol.63, pg 87-102
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Dominique Lacombe, curé constitutionnel et évêque métropolitain de Bordeaux (1788-1802) - article ; n°170 ; vol.63, pg 87-102

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Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1977 - Volume 63 - Numéro 170 - Pages 87-102
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Gérard
Dominique Lacombe, curé constitutionnel et évêque
métropolitain de Bordeaux (1788-1802)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 63. N°170, 1977. pp. 87-102.
Citer ce document / Cite this document :
Gérard Jean. Dominique Lacombe, curé constitutionnel et évêque métropolitain de Bordeaux (1788-1802). In: Revue d'histoire
de l'Église de France. Tome 63. N°170, 1977. pp. 87-102.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1977_num_63_170_1595MÉLANGES 87
DOMINIQUE LACOMBE, CURÉ CONSTITUTIONNEL
ET ÉVÊQUE MÉTROPOLITAIN DE BORDEAUX
(1788-1802)
I. — De Montréjeau à Bordeaux.
Dominique Lacombe est né à Montréjeau, diocèse de Saint-Bertrand de
Comminges, le 25 juillet 1749 1. Son père, originaire de Saint-Martin aux
Bois (diocèse de Tulle) exerçait la profession de chaudronnier, passait pour
un bon artisan et jouissait d'une relative aisance. Sa mère, Jeanne Neulat,
eut neuf maternités ; de cette abondante descendance, seuls deux garçons
(dont notre futur évêque) et une fille arrivèrent à l'âge adulte.
L'enfant, qui mord aux études, est mis très tôt au collège de Saint-Gau-
dens, tout proche. Mais, au moment d'entrer en classe de 3e — il va vers
ses 15 ans — • ses parents décident de l'envoyer au célèbre collège des Doct
rinaires de Tarbes. En effet, c'était une coutume que d'adresser à ce collège
l'élite de la jeunesse de Montréjeau 2, surtout que les Pères de la Doctrine
chrétienne, qui possédaient beaucoup d'établissements d'éducation dans la
région, dirigeaient vers leur maison tarbaise les meilleurs de leurs élèves.
A Tarbes, les Doctrinaires se piquaient d'esprit moderne et même d'élé
gance. Leurs bâtiments se signalaient par leur ampleur et la noblesse de leur
allure 3. Surtout, la réputation de compétence de ces maîtres était bien
établie. Fondé en 1670, cet établissement jouissait de ressources assurées
provenant de la ville et de la province de Bigorre 4. On y dispensait une
éducation solide et une formation aux humanités classiques très sérieuse.
Le futur évêque en gardera la marque durant toute sa vie ; il y apprendra
l'exercice de la parole publique, où il excellera.
Cependant, au moment où Dominique Lacombe y devint élève, le collège
avait admis un certain nombre de sujets indisciplinés et indociles. Les élèves,
paraît-il, s'absentaient souvent et certains des notables tarbais entretenaient
ce désordre. Les classes devenaient houleuses, pas mal de collégiens refu
saient de travailler et, se répandant en ville, troublaient l'ordre public.
Il fallut même que la police s'en mêlât 5. Mais cette situation ne semble pas
1. Sur Dominique Lacombe, il existe une biographie par J. Lestrade, Dominique
Lacombe de Montréjeau, Saint-Gaudens, 1905 ; et un manuscrit rédigé en 1902
par l'abbé Blanchet, conservé aux Archives diocésaines d'Angoulême (cité Manusc
rit Blanchet). Utilisant des sources locales et des traditions orales, il concerne sur
tout l'épiscopat de Lacombe en Charente.
2. En mai 1790, une pétition des habitants de Montréjeau à la Constituante
reconnaît qu' « il existe à Tarbes un collège de Doctrinaires dont la réputation attire
encore les jeunes gens (...) du Comminges » (L. Canet, Essai sur l'histoire du col
lège de Tarbes, Tarbes, 1900, p. 10, note 2).
3. J. B. Laffon, Le diocèse de Tarbes et Lourdes (Coll. « Histoire des diocèses
de France), Paris 1971, p. 91.
4. Arch. départ, des Hautes-Pyrénées, série D : collège de Tarbes.
5. Louis Canet, op. cit., p. 27-33. 88 MÉLANGES
avoir influé sur les études du jeune homme. Bien mieux, il se fait un ami
d'un de ses professeurs, le Père Molinier, qui deviendra recteur du collège,
et, plus tard, évêque constitutionnel de Tarbes 6. Non content de suivre
avec succès l'enseignement de ses maîtres, il décide de partager leur vie
religieuse : en 1765, il entre au noviciat des Doctrinaires 7.
Fondée en 1597 par César de Bus la Congrégation de la Doctrine Chré
tienne possédait en France au xvme siècle une soixantaine de maisons grou
pant environ 350 prêtres ; dans le Midi, les Pères avaient beaucoup de col
lèges et l'expulsion des Jésuites leur permit, en 1764, d'en augmenter encore
le nombre 8.
Nous savons peu de choses sur le religieux Lacombe, mais il est certain
que le noviciat de la province de Toulouse ne brillait pas par sa richesse.
Quelques années plus tard, le provincial de Toulouse se plaignait à Loménie
de Brienne : « Plus de fortune nous permettrait d'élever une pépinière (de
religieux) qui (...) deviendraient plus aptes à l'enseignement (...) Un noviciat
qui aurait deux ou trois ans d'une éducation littéraire et soignée donnerait
à la jeunesse des maitres éclairés et instruits » 9. Nous avons là une certi
tude que la formation pédagogique n'a pas été mesurée aux candidats de
ce temps, même si elle s'entourait de conditionnements précaires.
Après quelques stages professoraux dans les basses classes de divers col
lèges (L'Esquille à Toulouse entre autres), on retrouve le religieux professeur
à Tarbes où les Doctrinaires possèdent un séminaire. C'est là qu'il est ordonné
prêtre, à la fin de l'année 1777. De nouveau, il va enseigner les humanités
pendant six ans au collège de l'Esquille où il rencontre son aîné et ami Molin
ier. On perd sa trace quelque temps, puis on le sait à Chauny, près de Laon
où il est professeur. Ce séjour ne sera pas long mais suffisant pour que s'éta
blisse une réelle sympathie avec ses élèves. L'un d'entre eux, devenu Doct
rinaire et supérieur du collège de Sorèze, le P. Ferlus, se glorifiera d'avoir
reçu ses leçons à Chauny 10.
Par la suite, le P. Lacombe occupe, un moment, le poste de maître des
novices à Toulouse, puis il rentra dans une semi-obscurité. Cependant lors
du chapitre général des Doctrinaires à Paris, en 1788, il a signé un rapport
portant sur les élections dans sa congrégation n.
Puis, tout d'un coup, le voilà célèbre : en septembre 1788, le chapitre
provincial le nomme recteur du collège de Guyenne à Bordeaux.
6. Molinier (1733-1814), élu évêque de Tarbes en 1791, renonce à son siège en
1802 et se retire à Paris, auprès de Grégoire.
7. Il fera profession à Tarbes le 17 octobre 1766.
8. Sur les Doctrinaires, voir Jean de Viguerie, Une œuvre d'éducation sous
l'Ancien Régime. Les Pères de la Doctrine chrétienne en France et en Italie, 1592-
1792. Paris, 1976.
9. Lettre du P. Corbin, 4 juin 1766, citée par B. Plongeron, Les Congrégations
séculières d'hommes devant le serment constitutionnel^ Paris, 1961, p. 21.
10. Manuscrit Blanchet p. 3. On trouve aussi à la Bibliothèque de Port-Royal
(correspondance de Grégoire, carton Charente) une lettre du P. Ferlus, datée de
la fin de l'Empire, regrettant l'éloignement où il est par rapport à l'évêque Lacombe.
11. Arch. départ, des Hautes-Pyrénées, D. 12 : collège de Tarbes, chapitre génér
al de 1788. MÉLANGES 89
II. - — Le recteur du collège de Guyenne.
Le curé de Saint-Paul.
Dans l'opulente cité de la Garonne, le collège de Guyenne est une maison
importante 12. Le recteur a sous ses ordre 16 religieux profès pour l'ense
ignement et un préfet de discipline, son ami Gratien Lalande, ancien recteur
du collège de Castelnaudary 13. En outre, à peine installé, il va se trouver
impliqué dans la préparation des États-Généraux. Car, dans les premiers
mois de 1789, les collèges électoraux demandent à se réunir pour leurs scru
tins, dans les bâtiments du collège de Guyenne. C'est ainsi que les 3 et 4 mars,
le recteur mit à la disposition de l'assemblée les locaux disponibles, et que,
sous la présidence du comte de Galard Béarn, eurent lieu les élections en
vue des États-Généraux. Le choix des ecclésiastiques se porta sur l'archevêque
lui-même, Champion de Cicé, lequel devait être nommé, plus tard,
Garde des sceaux.
Les événements nationau

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