Entre orthodoxie hindoue et cultes tribaux / Between Hindu Orthodoxy and Tribal Cults - article ; n°1 ; vol.99, pg 9-32
26 pages

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Entre orthodoxie hindoue et cultes tribaux / Between Hindu Orthodoxy and Tribal Cults - article ; n°1 ; vol.99, pg 9-32

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1997 - Volume 99 - Numéro 1 - Pages 9-32
Numerous tribal features can be observed in the State religion of Nepal, a Hindu kingdom which, on the other hand, does not tolerate any interaction with Islam or Christianism. This article examines the participation of the Magar tribal group to the foremost founding rites of the royal dynasty. It deals with the problem of the origin of this phenomenon which can be interpreted whether as a tribal filiation of the royal family or as a ritual integration of the Magar group into the government of their conquerors. An analysis of the Nepalese chronicles provides the political reasons for the magarisation of the Thakur kings.
Au sein du royaume hindou du Népal qui rejette sévèrement tout contact avec l'islam et le christianisme, de nombreux traits tribaux caractérisent la religion d'Etat. L'article examine la participation du groupe tribal Magar aux rites les plus fondateurs de la dynastie régnante et tente de penser l'origine de ce phénomène. S'agit-il de la marque d'une filiation tribale de la famille royale ou de l'intégration rituelle d'un groupe conquis dans le gouvernement des vainqueurs ? Un examen des chroniques népalaises met en lumière les raisons politiques de la magarisation des rois Thakur.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 38
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Marie Lecomte-Tilouine
Entre orthodoxie hindoue et cultes tribaux / Between Hindu
Orthodoxy and Tribal Cults
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 99, 1997. pp. 9-32.
Citer ce document / Cite this document :
Lecomte-Tilouine Marie. Entre orthodoxie hindoue et cultes tribaux / Between Hindu Orthodoxy and Tribal Cults. In: Archives
des sciences sociales des religions. N. 99, 1997. pp. 9-32.
doi : 10.3406/assr.1997.1130
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1997_num_99_1_1130Resumen
En el interior del reino hindú de Nepal, que se opone firmemente a todo contacto con el islam y con el
cristianismo, numerosas caracteristicas tribales caracterizan a la religión de Estado. El artículo examina
la participación del grupo tribal Magar a los ritos fundamentales de la dinastía reinante e intenta pensar
el origen de ese fenómeno. ¿ Se trata de la huella de una filiación tribal de la familia real o de la
imprengnación ritual de un grupo incorporado al campo de los vencedores ? Un examen de las
crónicas nepalesas pone en evidencia las razones politicas de la « marginalización » de los reyes
Thakur.
Abstract
Numerous tribal features can be observed in the State religion of Nepal, a Hindu kingdom which, on the
other hand, does not tolerate any interaction with Islam or Christianism. This article examines the
participation of the Magar tribal group to the foremost founding rites of the royal dynasty. It deals with
the problem of the origin of this phenomenon which can be interpreted whether as a tribal filiation of the
royal family or as a ritual integration of the Magar group into the government of their conquerors. An
analysis of the Nepalese chronicles provides the political reasons for the "magarisation" of the Thakur
kings.
Résumé
Au sein du royaume hindou du Népal qui rejette sévèrement tout contact avec l'islam et le christianisme,
de nombreux traits tribaux caractérisent la religion d'Etat. L'article examine la participation du groupe
tribal Magar aux rites les plus fondateurs de la dynastie régnante et tente de penser l'origine de ce
phénomène. S'agit-il de la marque d'une filiation tribale de la famille royale ou de l'intégration rituelle
d'un groupe conquis dans le gouvernement des vainqueurs ? Un examen des chroniques népalaises
met en lumière les raisons politiques de la "magarisation" des rois Thakur.Arch de Sc soc des Rei 1997 99 juillet-septembre 9-32
Marie LECOMTE-TILOUINE
ENTRE ORTHODOXIE HINDOUE
ET CULTES TRIBAUX
LA RELIGION TAT AU PAL
Au XIXe siècle un népalais hindou épousait un fidèle une autre
religion musulmane ou chrétienne tout le royaume en trouvait souillé et
le souverain en personne devait accomplir de coûteuses procédures rituelles
afin de purifier ensemble du pays Hamilton été témoin une de ces cé
rémonies en 1803 et le roi nous dit-il dépensé une somme exorbitante
pour occasion Bien Hamilton soit ma connaissance le seul mentionner
cette pratique 1) sa portée symbolique est exemplaire et nous laisse entrevoir
quel point hindouisme était une religion tat au Népal
Dès sa création en 1768 le royaume du Népal fut institué hindou thvî
Nârâyan son fondateur le décrit ainsi dans ses Conseils divins notre jardin
sera un vrai royaume hindou pour les quatre classes varna hautes ou basses
et les trente-six castes jät Ce trait fondateur perduré nos jours
et il fut objet de débat dans la période qui suivit la révolution de 1990 le
Népal en resta pas moins défini dans la nouvelle constitution comme un
royaume pluriethnique plurilinguistique démocratique libre indivisible sou
verain hindou et régi par la monarchie constitutionnelle De même selon
ce texte le roi doit être de culture arya de religion hindoue de la dynastie
de Gorkha et de la lignée de Prthvî Nârâyan Souverain hindou un
HAMILTON 1986 rééd. 20 Cela était vrai quelque basse que fut la caste des fautifs
En outre homme était passible de la peine capitale
Texte édité par le yogi Naraharinath 2009 VS)
Une traduction anglaise de la constitution paru dans Himalayan Research Bulletin
vol XI no 1-3 1991
Dans cette définition il semble il faille lier les quatre termes deux deux de
culture arya et de religion hindoue une part de la dynastie de Gorkha et de la lignée de
thvî Nârâyan de autre On voit assez mal sur quels critères le roi pourrait se voir reprocher
de ne pas être de culture arya il est hindou De même il est de la lignée de thvî Nârâyan
il appartient également nécessairement la dynastie de Gorkha et on doit comprendre les
termes arya et de Gorkha comme des redondances des affirmations identité plus que comme
des conditions Cette notion ïärya demanderait cependant être creusée et vient peut être rem
placer le vide laisser par abolition de la caste ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
royaume hindou le roi du Népal longtemps été tout-puissant et la religion
était pas le moindre de ses instruments politiques pour cultiver son jardin
UN ROYAUME HINDOU
Dès origine hindouisme fut utilisé comme ciment des nombreux
royaumes et populations soudainement unifiés dans le Grand Népal Le
rite le plus frappant tant par son ampleur que par son efficacité symbolique
est sans conteste le Dasaî cette occasion obligation était faite tous les
chefs non seulement de célébrer la déesse mais surtout de prêter allégeance
leur supérieur immédiat en 1963 toute forme autorité était déléguée
du centre du souverain et devait remonter sous forme offrandes prasâd
lors de la fête La naissance de Etat centralisé du Népal relié de la sorte
tous les anciens sites de pouvoir la nouvelle capitale par la construction du
gigantesque réseau rituel pyramidal de Dasaî La délégation du pouvoir
royal aux fonctionnaires était clairement indiquée par le port une couronne
de fonctionnaire symbole royal Ce pouvoir était toutefois extrêmement pré
caire et susceptible être retiré chaque année lors de assemblée des fonc
tionnaires devant le roi le pajani qui se tenait durant cette fête Tous les
postes trouvaient renouvelés pour année venir et ceux qui voyaient
limogés devaient humblement remettre leur couronne aux pieds du roi Le
caractère contractuel et annuel du pouvoir est ainsi une des armes que la
religion hindoue fournit au souverain lui permettant de se débarrasser aisé
ment des incapables ou des indésirables
Il utilise une autre conception hindoue pour renforcer sa toute puissance
celle qui justifie sa propriété de la terre source essentielle de richesse au
XXe siècle Celle-ci échoit au roi comme exprime de fa on claire et concise
Ram Säh dans ses edits De fait toute personne résidant dans le royaume
était emblée placée dans un état de dépendance Les terres étaient gérées
par un complexe système de tenures Si les tenanciers des raikar jouissaient
de droits proches de la propriété les fonctionnaires de tat en revanche
étaient étroitement attachés au roi par le système de jagir terres allouées en
échange un service Etat et retirées en même temps que la fonction Les
personnes influentes et notamment les brahmanes recevaient elles des pro
priétés foncières birta de la part du roi et en trouvaient également être ses
obligées
Notons toutefois que cette toute-puissance été usurpée de la moitié du XIXe au milieu
du XXe par la lignée des Premiers ministres Rana
Voir ce sujet KRAUSKOPFF LECOMTE-TILOUINE éds. 1996
Comme le raconte K.P MALLA dans un entretien il accorda Gellner European
Bulletin of Himalayan Research vol 11 1996
Par un long proverbe il spécifie ce qui échoit aux différents membres du gouvernement
commen ant par la terre est au roi srirâjâko bhûmî Gorkhâ vam avalî NARAHARINATH
ed 2021) 23
10 ENTRE ORTHODOXIE HINDOUE ET CULTES TRIBAUX
Burghart montré comment cette prérogative pla ait le roi en dispen
sateur suprême En particulier le souverain offrait des terres aux sanc
tuaires et figurait ainsi comme le patron de tous les grands temples et des
rituels rendus en son pays Par ces dons le roi aliénait une partie de ses
droits au profit des dieux qui devenaient alors comme des rois Burghart
1987 260 Peut-être devons-nous comprendre ce procédé comme une ré
affirmation de étroite parenté qui unit le roi et la divinité Il est certain
une partie du territoire était dévolue aux dieux et il est même des cas où
un roi abdique en leur faveur c

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents