Hypothèses et faits nouveaux en faveur dès Templiers  - article ; n°13 ; vol.3, pg 55-71
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1912 - Volume 3 - Numéro 13 - Pages 55-71
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1912
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Carrière
Hypothèses et faits nouveaux en faveur dès Templiers
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 3. N°13, 1912. pp. 55-71.
Citer ce document / Cite this document :
Carrière Victor. Hypothèses et faits nouveaux en faveur dès Templiers . In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 3.
N°13, 1912. pp. 55-71.
doi : 10.3406/rhef.1912.2010
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1912_num_3_13_2010NOUVEAUX EN FAVEUR DES TEMPLIERS 55 FAITS
HYPOTHÈSES ET FAITS NOUVEAUX
EN FAVEUR PE§ TEMPLIERS
Où trouvera-tïon et trouyera-t-jan jamais le çlqpument décisif
sur l'affaire ténébreuse des Templiers ? Le grand ordre militaire
était-il coupable des abominations dont on l'a chargé ; ou bien,
au contraire, son crime unique n'était-il pas sa richesse sous le
gouvernement d'un roi cupide et sous le pontificat d'un pape
politique et complaisant ? Tant et de si remarquables travaux
ont été consacrés à cette question, sans qu'aucun des prohlèmea
qu'elle soulève ait encore été résolu définitivement, qu'on se
fait à l'idée de n'en savoir jamais le dernier mot.
Ces dernières années, cependant, la question semble avoir fait
un pas appréciable. Des études d'une réelle importance historique
ont été publiées, qui ont réussi à éclairer des points obscurs ou
sur qui nul n'avait encore écrit ; et l'innocence des Templiers,
entrevue sous une lumière plus favorable, rallié décidément la
plupart des chercheurs et des érudits. Parmi ces études, je citerai
en première ligne le mémoire lu à l'Académie des inscriptions et
belles-lettres par M. Paul Yiollet sur Les interrogations de Jacques
de Molai, grand maître du Temple l, et le travail de M. Salomon
Reinachsur V Origine de la légende qui attribue auq> Templiers une
idole en forme de tête humaine 2. C'est encore un membre de
l'Institut, M. Noël Valois, qui a récemment exhumé de vieux
1. Le tiré à part de ce travail a été extrait des Mémoires de l'Académie des
inscriptions et belles-lettres, Paris, C. Klincksieck, 1909, \. xxxvhi, 2e partie,
p. 121-136.
2. Comptes rendus, des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
année 1910, p. 491. Voir surtout l'article intitulé La tête magique des Templiers,
dans la Revue de l'histoire des Religions, Paris, E. Leroux, 19J0, dont il existe un
tirage à part de 15 pages. REVUE D'HISTOIRE DE L*ÉGLISE DE FRANCS' 56
traités de controverses théologiques Deux nouveaux témoignages
sur le procès des Templiers 1. M. l'abbé Auguste Pétel sert égal
ement la cause de ces moines-soldats en leur consacrant les premiers
chapitres de son dernier ouvrage Le Temple de Bonlieu et ses
dépendances2. Enfin, je ne puis oublier l'excellent livre que
M. Georges Lizerand vient d'écrire sur Clément Vet Philippe le
Bel, où l'auteur, au cours d'une longue note 3, met en doute les
conjectures de M. Viollet.
Quelle part d'argument nouveaux et quelles explications
intéressantes, vraies où incertaines, ces différents travaux apport
ent-ils à la question toujours ouverte du procès des Templiers ?
C'est là ce que je voudrais examiner, en essayant d'y apporter,
si je ne m'abuse, quelques impressions personnelles.
■' ■ •••■ - .
La cause dominante, la vraie cause des hostilités de Philippe
le Bel contre le Temple, c'est incontestablement la richesse de
l'Ordre. Propriétaires fonciers moins largement dotés peut-être
que les Hospitaliers, moins considérables à coup sûr que les Cis
terciens, les Templiers représentaient, en revanche, la plus grande
puissance financière du moyen âge. A la fois banquiers de l'Église
romaine, de beaucoup de princes et de rois, ils eurent longtemps
entre les mains une grande partie des capitaux de l'Europe.
Leurs maisons,' construites comme des forteresses, étaient des
dépôts d'argent très sûrs. Les rois de France jugeaient le Temple
de Paris plus inviolable que leur propre palais : ils en avaient
fait le centre de leur administration financière et, plus d'une fois,
ils ne se firent pas faute de recourir à la caisse de leurs argentiers.
Philippe le Bel, que ses guerres malheureuses mettaient toujours
à court d'argent, contracta par son trésor vis-à-vis du Temple
des dettes considérables, et probablement ne s'en fut-il jamais
libéré si l'Église, en défendant de payer leur dû aux hérétiques,
1. Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,
année 1910, p. 229-241.
2. Troyes, 1910, in-8°. Voir le compte rendu que j'ai puhlié de cet ouvrage
dans la Revue d'histoire de l'Église de France, 1911, t. n, p. 743-745.
3. Paris, Hachette, 1910, in-8°, p. 141, note 2. FAITS NOUVEAUX EN FAVEUR DES TEMPLIERS 57
ne lui en avait offert le moyen.L'accusation d'hérésie était une arme
d'ailleurs facile à forger : des bruits malveillants s'étaient répandus
dans le public sur les moines-soldats. Nogaret, qui savait comment
rendre cette arme mortelle, travailla à l'empoisonner de sa propre
rhétorique, et l'Inquisition, tout acquise à la volonté du roi, eut
pour tâche d'en frapper aveuglément.
L'arrestation des Templiers, accomplie presque le même jour
(octobre 1307), avec une énergie et une précision surprenantes,
« émerveilla » les contemporains. Sous les apparences d'un zèle
religieux, peu d'esprits soupçonnèrent ce que ce coup d'État
cachait de cupidité besoigneuse. Au printemps suivant, on y
vit plus clair. Non content de s'être saisi de tout le numéraire
accumulé dans les banques de l'Ordre, Philippe le Bel, venu tout
exprès à Poitiers, où résidait le pape, s'efforça d'obtenir de
Clément V, en même temps que la condamnation des Templiers,
l'incorporation de leurs propriétés au domaine royal. C'était
méconnaître la destination de ces biens. Même l'Ordre supprimé,
il était contraire à la justice d'en distraire les revenus des besoins
de la Terre Sainte. La résistance du pape sur ce point de droit
déjoua les calculs de Philippe. L'accord qui mit fin aux pourparl
ers, en juillet 1308, décidait que les biens du Temple, déjà invent
oriés et mis sous séquestre, seraient remis au pape pour être
confiés à la garde du roi et administrés par des commissaires
députés par le Saint-Siège et les évêques avec l'agrément du
souverain.
Cependant, les propriétés mises en régie ne donnaient pas
partout les résultats qu'on avait escomptés. Leur administration
au profit du trésor n'était peut-être pas parfaite. On essaya,
je crois, d'un changement de personnel parmi les petits fonction
naires et, sous prétexte d'assurer à la cause des lieux saints des
revenus moins aléatoires, on substitua bientôt à la régie directe
le fermage. En constatant le fait à partir de Pâques fleuries 1309,
pour les domaines de Payns et de Bonlieu, M. Pétel suppose
que cette mesure s'étendit à la plupart des bailliages et des
sénéchaussées. Rien n'est plus probable. Quant au bétail
des commanderies, à leur matériel de culture et aux meubles
proprement dits, tantôt ils sont l'objet d'une vente ferme et
définitive, tantôt, faute d'acheteur sans doute, on estime d'abord
les biens, puis on en fait l'objet de baux, à charge pour les preneurs
à l'expiration du bail, de rendre le tout en état ou d'en payer 58 bbvub d'histoire be l'église de francs
le prix au gré des administrateurs, opérations qui, en réalité, ajour*
nait la vente à la durée du bail.
De cette dilapidation des biens, entreprise avant même que la
commission pontificale chargée d'instruire pour ou contre
l'Ordre soit entrée en fonctions, que conclure ? Que le sort du
Temple était déjà irrévocablement fixé ? La présomption paraît
peu fondée. M. l'abbé Pétel reproche ailleurs au souverain pontife
de s'être fait, en Poccurence, le complice du roi. Mais cette der
nière assertion est à peine discutable. Une dépêche expédiée <

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