J. Tourniac. Propos sur René Guénon  ; n°1 ; vol.190, pg 107-109
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Revue de l'histoire des religions - Année 1976 - Volume 190 - Numéro 1 - Pages 107-109
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Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 16
Langue Français

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Jean-Pierre Laurant
J. Tourniac. Propos sur René Guénon
In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 107-109.
Citer ce document / Cite this document :
Laurant Jean-Pierre. J. Tourniac. Propos sur René Guénon. In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 107-
109.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1976_num_190_1_6280BIBLIOGRAPHIQUES 107 NOTICES
quelques maîtres coraniques s'efforcent de réagir, en essayant de
renouveler leurs méthodes et de moderniser l'enseignement, tournant
leurs regards vers les grands établissements du Caire ou d'Alger.
Montserrat Palau Marti.
Conrad Zucker. — Psychologie de la superstition. Trad, de François
Vaudou, Paris, Payot, 1972, 240 p. (coll. Aux Confins de la Science).
— L'auteur, ancien professeur à l'Université de Heidelberg, était
spécialiste des maladies nerveuses. On ne sera donc pas surpris de
trouver constamment, en arrière-plan, des interprétations faisant
appel à la psychanalyse et à la psychologie. A la limite, les idées supers
titieuses, les croyances qui s'y rattachent, etc., se placeraient dans le
domaine du morbide. Ainsi, nous lisons : « Pour terminer, tentons de
voir comment la superstition disparaît comme spontanément ; non
pas l'individu la domine ou s'en débarrasse, mais comment,
vue d'elle-même, elle peut se retirer »; « ... l'évolution constante vers
l'expérience rationnelle parvient finalement à vaincre une partie de
la superstition et, à l'avenir, lui ôtera progressivement la vie ; espérons
qu'elle ne tuera que la superstition ».
Le texte de cette édition reproduit intégralement l'édition fran
çaise parue en 1952. Les sujets du livre et les problèmes qu'il soulève
restent toujours d'actualité.
Montserrat Palau Marti.
A. M. Hocart. — Le mythe sorcier, et autres essais, Paris, Payot,
1973, 220 p., « Petite Bibliothèque Payot ». — Ce livre constitue
un recueil de 30 articles ou essais de l'auteur, précédemment publiés
en anglais ; il contient la préface de la 2e édition anglaise, due à
Rodney Needham.
Hocart (1883-1939) écrivit cinq livres et plusieurs dizaines d'articles
parus dans différentes revues. Le présent recueil représente une
production couvrant vingt-cinq années de la production de Hocart
(de 1916 à sa mort) et permet de suivre le cheminement de sa pensée.
Certaines de ses idées pourront, au premier abord, sembler extrava
gantes ; cependant, elles ont le mérite de soumettre, assez souvent,
« des notions conventionnelles à un examen aussi approfondi ».
Montserrat Palau Marti.
Jean Tourniac. — Propos sur René Guenon, Paris, 1973, Dervy-
livres (coll. « Mystiques et religions »). — M. André Thirion dans Révolu
tionnaires sans révolution a donné un excellent exemple de ce que
pouvait être une « influence au second degré » de l'œuvre de Guenon
selon l'expression de M. R. Kanters. Il a souligné, en effet, les accents
« guénoniens » de certains passages du Second manifeste du surréalisme 108 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
ainsi que l'intérêt présenté par l'existence de petits groupes tels que
la pensée de Guenon a pu en inspirer face aux systèmes de pensée
massifs et centralisateurs.
Le livre de M. J. Tourniac témoigne d'une influence au premier
degré : correspondant régulier de Guenon depuis 1946 jusqu'à la
mort de ce dernier en 1951, il a voulu vivre la doctrine exposée dans
l'œuvre et il est resté depuis plus de vingt ans dans l'intimité de
sa pensée et confronté aux difficultés qu'elle pouvait soulever. Le
titre n'est donc pas trompeur, il s'agit de propos familiers, ou plutôt
d'un familier, et non d'un exposé doctrinal ou de la constitution d'un
appareil critique.
L'auteur s'est d'abord attaché à montrer que l'audience de l'œuvre
était beaucoup plus large que ce que l'on aurait pu supposer au
premier abord : depuis le monde littéraire, et il cite à l'appui une
lettre personnelle de M. Henri Bosco et le Journal d'André Gide,
jusqu'à son utilisation universitaire comme sujet ou comme référence
dans des ouvrages aussi importants que ceux de M. G. Scholem. Des
peintres, A. Gleizes ou M. R. M. Burlet, ont pu le prendre pour Maître.
Pourquoi ? M. Tourniac voit dans sa contestation des modes de
pensée contemporains, fondée sur la prédominance de la connaissance
sur l'action, la transmission, la nécessité des rites et l'idée d'unité
traditionnelle et d'eschatologie, la réponse à tous les besoins et à tous
les « manques » actuels.
Il s'est attaché ensuite à des aspects particuliers de l'œuvre
correspondant à ses inquiétudes et à sa recherche personnelle : ainsi
les rapports de l'ésotérisme et du christianisme. S'il était en effet
impossible de faire dans le cadre d'un seul chapitre une rétrospective
historique de la question de la Gnose et de l'Initiation, il a apporté
cependant, grâce à sa correspondance, des renseignements précieux
à propos de la Cène d'Emmaiis, par exemple, et surtout sur la façon
dont Guenon abordait ces problèmes à la fin de sa vie. Les origines
du christianisme le préoccupaient beaucoup, en effet, à ce moment.
M. Tourniac passe ensuite à l'analyse des critiques et des arguments
de M. P. Sérant (René Guenon, Paris, La Colombe, 1953) et du cardinal
Danielou (Essai sur le mystère de Vhisloire, Paris, 1953). Il pense que
la position de Guenon et l'affirmation d'une Tradition universelle et
primordiale ne « péjore » en rien le christianisme et que l'on évite bien
des équivoques en abordant la question de l'ésotérisme par le biais
de la qualification : « II peut également se faire qu'un rite religieux
ait un double aspect « exo-ésotérique », selon l'être qui le reçoit, en
fonction des qualités inhérentes à ce dernier, ou de ses appartenances
traditionnelles. » Les rites maçonniques, étudiés aux chapitres sui
vants, illustrent à son sens cette unité dans leur variété même (rites à
dominante métaphysique, cosmologique, théologique) ; il montre en
même temps la continuité entre ésotérisme et exotérisme. Le rite est
présenté comme le lien traditionnel par excellence. L'universalité, NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 109
comprise grâce à Guenon, conduit à reconnaître dans la démarche
du maçon un : « Yoga maçonnico-chrétien. »
Si l'expression est de Guenon lui-même (on la trouve dans sa
correspondance), son usage paraît dangereusement syncrétiste et
peut entraîner très loin sur la voie des assimilations. Confrontant
christianisme et maçonnerie à la chevalerie, J. Tourniac écrit : « Or,
voici que surgit un troisième terme, associant les deux précédents,
dans une synthèse finale : la maçonnerie templière, ou, si l'on préfère,
la chevalerie templière souchée sur le métier. »
Le faisceau de preuves historiques nous paraît un peu lâche, mais
l'auteur ne s'y arrête pas et trouve dans l'unité des significations
symboliques la clé des problèmes.
La troisième partie : « L'homme et son message », s'est attachée à
restituer le visage humain de Guenon. Sa correspondance personnelle,
encore une fois, lui a permis de montrer l'homme de vertu, à défaut
de la sainteté regrettée par Paul Sérant. Un Guenon simple et bon,
répondant à toutes les lettres, même les plus extravagantes.
Mais Guenon, de son côté, posait des questions dans son courrier,
complétait sa documentation, reconnaissait ses imperfections ; ceci
prouve, et l'affirmation de M. Tourniac nous paraît inattaquable,
qu'il ne revendiquait pas l'infaillibilité pour lui-même mais pour la
Tradition.
La fonction de Guenon est donc d'éveiller à la Spiritualité tradi
tionnelle en ces temps d'obscuration. Mais, en même temps, J. Tour
niac qualifie l'œuvre de « Corpus » et de « Somme », ce qui déplace les
problèmes : quelle est la part de Guenon, quelle est la part de la
Tradition ?
Le grand mérite de l'auteur est de nous avoir parlé de lui ; d'avoir
montré l'apport guénonien en action chez un « homme de désir » selon
l'expression de L.-C. de Saint-Martin et toutes les ouvertures qu'il
pouvait provoquer. La multiplicité de

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