L action populaire et les semaines sociales de France, 1919-1939 - article ; n°179 ; vol.67, pg 227-252
27 pages
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1981 - Volume 67 - Numéro 179 - Pages 227-252
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Paul Droulers
L'action populaire et les semaines sociales de France, 1919-
1939
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 67. N°179, 1981. pp. 227-252.
Citer ce document / Cite this document :
Droulers Paul. L'action populaire et les semaines sociales de France, 1919-1939. In: Revue d'histoire de l'Église de France.
Tome 67. N°179, 1981. pp. 227-252.
doi : 10.3406/rhef.1981.1681
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1981_num_67_179_1681L'ACTION POPULAIRE
ET LES SEMAINES SOCIALES DE FRANCE,
1919-1939.
une Les sorte Semaines d'université sociales itinérante ont été, depuis qui, chaque leur fondation année pendant à Lyon en plus 1904 d'un \
demi-siècle (sauf les temps de guerre), s'est appliquée à élaborer et
propager à travers des villes de toute la France la pensée chrétienne
sur les grands problèmes actuels de société. C'étaient comme les assises
nationales où se retrouvaient, parmi les orateurs ou les participants,
les représentants les plus dynamiques du monde catholique, jeunes et
adultes, laïcs et prêtres, dans l'intention d'éclairer leur action civique
et religieuse : hommes et femmes d'orientations diverses, mais dont
le noyau était constitué par les « catholiques sociaux », juristes et
économistes, philosophes, moralistes et théologiens, syndicalistes et
gens d'affaires, membres des mouvements de jeunes, personnages poli
tiques parfois, mais en dehors de toute préoccupation de politique de
partis, afin d'éviter les polémiques diviseuses. Le président, très effect
if, est pendant tout l'entre-deux-guerres Eugène Duthoit, doyen de
la Faculté catholique de droit de Lille, et le secrétaire général Marius
Gonin, l'un des fondateurs lyonnais, puis Joseph Folliet, son succes
seur à la Chronique sociale de France, qui est l'organe officiel des Semaines.
La base commune de doctrine est les principes de l'enseignement
catholique, à partir des grandes encycliques de Léon XIII qui ont
ouvert les esprits aux conditions nouvelles et aux besoins du monde
moderne en évolution, singulièrement de Rerum Novarum (1891), que
viendra continuer Quadragesimo Anno (1931). Les « professeurs » et
conférenciers secondaires s'efforcent d'en développer les conséquences
théoriques et applications pratiques, d'en faire connaître au fil des
décennies les réalisations. Les Comptes rendus in-extenso des sessions,
publiés régulièrement par le secrétariat lyonnais constituent, en leurs
soixante tomes (1904-1973), un recueil essentiel et comme central
pour la connaissance du mouvement social catholique français et méri
teraient une étude d'ensemble approfondie a. Les pages qui suivent
1. C. Ponson, Les catholiques lyonnais et le Chronique sociale, 1892-1914, Presses
univ. de Lyon, 1979, p. 81 sq.
2. Voir sur les Semaines sociales H. Rollet, L'action sociale des catholiques en
France, II, Desclée de Br., 1958, p. 39-52, et, du même, Sur le chantier social (1870-
R.H.É.F., t. LXVH, 1981. P. DROULERS 228
ne visent à analyser qu'un échantillon réduit et pour une période limi
tée.
Cet échantillon, les contributions aux Semaines des membres de
l'Action Populaire, est néanmoins significatif, quoiqu'il ne puisse sans
doute être dit proprement le plus caractéristique, comme le sont les
leçons inaugurales du président. L'Action Populaire, équipe de jésuites
consacrée à la promotion et à la diffusion de l'idée sociale chrétienne,
dirigée de 1905 à 1946 par le P. Gustave Desbuquois, établie dans la
région parisienne depuis 1919 (son précédent siège, à Reims, a été
anéanti en septembre 1914), est l'un des organismes les plus efficients
d'information et de conseil du mouvement social — Duthoit recou
rait à Desbuquois comme à son « oracle », dans les problèmes difficiles,
dit le P. Joseph Delos, dominicain, disciple, collaborateur et ami du
premier à Lille — ; l'un d'entre eux, parfois deux ou même trois, est
sollicité chaque année de prendre la parole dans la période considérée
et le P. Desbuquois est membre de la Commission générale depuis
1919 8. Ils ont traité surtout du redressement des structures écono
miques et sociales dans l'injuste monde capitaliste libéral dominant,
aussi des droits de la famille, du rôle qui est celui de l'État ou de la
question sociale aux colonies ou de l'organisation internationale en
vue de la paix. Les sujets qui leur sont assignés s'insèrent comme des
parties dans l'ensemble du thème de chaque session. Ces hommes et
leur maison se refusent à avoir un système de doctrine propre, autre
que les principes indiqués par l'Église, et ils sont fondamentalement
en pleine communauté de vues avec les dirigeants et les intervenants *.
Qui sont ces orateurs ? Le P. Desbuquois, fils d'un boulanger de
Roubaix, jésuite en 1889, s'est formé à la connaissance des questions
sociales au cours de sa formation philosophique et théologique, par
l'étude des grands scolastiques, saint Thomas et Suarez, Lugo et Les-
sius, Taparelli, et par la lecture réfléchie de L'Association catholique,
organe de l'Œuvre des cercles catholiques d'ouvriers, ainsi que des
écrivains sociaux de la fin du xixe siècle ; une décennie d'activité
1940), Lyon, Éd. Chron. soc. Fr., 1955, p. 58-60. Ébauche de biographie de Duthoit
par J. Lamoot, Eugène Duthoit, Éd. Spes. 1955. J. Folliet, Notre ami Marius
Gonin, Lyon, Éd. Chron. soc. Fr., [1944]. Évocation rétrospective par A. Latreille
dans Semaines sociales de France, 60e session, Lyon, 1973, Chrétiens et Églises dans
la vie politique, Lyon-Paris, 1974. p. 3-7.
3. Corresp. Desbuquois et Dargent à Duthoit, Archiv. Chron. soc, Lyon, fds
Duthoit, dossier Semaine sociale Metz 1919. Gonin à Duthoit, 21 août 1920 (se
réjouit de l'adhésion des jésuites aux idées sociales de l'Action populaire), dans
Ibid., mallette Corresp. et doctrine Gonin à Duthoit, paquet 1910-1920 (cf. Ibid.,
paquet Commission Générale : le 19 mai 1935, témoignages mutuels de confiance
et de gratitude de Desbuquois et Duthoit). Desbuquois sera parfois suppléé à la
Commission générale par les PP. Danset, puis Yillain.
4. Sur l'Action Populaire, voir H. Rollet, L'action sociale, II, p. 52-59, et Sur
le chantier social, p. 62-64 ; P. Droulers, Politique sociale et Christianisme, Le
Père Desbuquois et l'Action Populaire, I, 1903-1918, Éditions ouvrières, 1969, et
II, 1919-1946, Éd. ouvrières et Pr. Univ. Grégorienne, 1981. Portrait du P. Desbu
quois par P. Bigo dans G. Desbuquois, L'Espérance, n. éd., Beauchesne, 1979, p. 7-47. l'action populaire 229
intense à la tête de sa maison, au début du xx8 siècle, lui a déjà fait
acquérir une large expérience et une notoriété. Le P. Achille Danset,
sous-directeur de l'A. P., est fils d'un industriel textile d'Halluin,
près de Tourcoing et est devenu jésuite après quelques années dans
les affaires : licencié ès-Lettres, il s'est acquis une compétence sur les ;
problèmes économiques et sociaux par une lecture vaste et acharnée
et par ses contacts tant avec le monde des chefs d'entreprise de sa
région et d'ailleurs, qu'avec celui des syndicats chrétiens nés dès la fin
du siècle précédent. Le P. André Arnou, rémois, est le premier qui ait
reçu une formation universitaire spécialisée en droit économique et social,
avec doctorat ; de 1926 à 1932, il est détaché au Bureau international
du travail, à Genève, sur demande d'Albert Thomas, pour les relations
avec les organismes sociaux catholiques. Le P. Georges Guitton, sté-
phanois, est le conférencier itinérant de l'équipe. Le P. Louis Barde,
périgourdin, suit notamment les questions internationales et colo
niales. Le P. Jean Villain, polythecnicien, succède à Danset en 1934
dans la fonction générale de sous-directeur. Le P. Emile Délaye, naguère
professeur de théologie, donne à la C.F.T.C., la centrale syndicale
chrétienne, le cours de morale sociale. Les PP. André Desqueyrat,
docteur en droit, et Stanislas de Lestapis, plus jeunes, sont agrégés
en 1937 et 1938.
Le point de départ naturel, au lendemain de la Grande guerre, est
le d&#

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