L enseignement primaire et les maîtres d école à la fin du XVIIe siècle dans le diocèse d Auxerre - article ; n°158 ; vol.57, pg 96-106
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L'enseignement primaire et les maîtres d'école à la fin du XVIIe siècle dans le diocèse d'Auxerre - article ; n°158 ; vol.57, pg 96-106

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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1971 - Volume 57 - Numéro 158 - Pages 96-106
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 67
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Locatelli
L'enseignement primaire et les maîtres d'école à la fin du XVIIe
siècle dans le diocèse d'Auxerre
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 57. N°158, 1971. pp. 96-106.
Citer ce document / Cite this document :
Locatelli Jean-Pierre. L'enseignement primaire et les maîtres d'école à la fin du XVIIe siècle dans le diocèse d'Auxerre. In:
Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 57. N°158, 1971. pp. 96-106.
doi : 10.3406/rhef.1971.1864
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1971_num_57_158_1864L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
ET LES MAITRES D'ÉCOLE
A LA FIN DU XVIle SIÈCLE
DANS LE DIOCÈSE D'AUXERRE
Une des fonctions de l'histoire est de permettre l'approche du présent
par l'étude du passé. S'il est un problème propre à notre Société, c'est
bien celui de l'enseignement, sa vocation, sa finalité, ses orientations
pédagogiques. Or il est surprenant de voir que l'enseignement primaire
a été l'objet de peu d'études sérieuses depuis 1920, alors que de 1870 à
1914, il a su provoquer une prodigieuse érudition, érudition souvent
empreinte, certes, d'aspects polémiques, mais qui avait permis la mise au
jour de nombreux documents et le dépouillement d'un matériau consi
dérable K Cependant, il est évident que le problème est à revoir suivant
une orientation nouvelle et il faut se réjouir du renouveau des études sur
l'enseignement primaire qui se manifeste depuis peu de temps 2.
Pour notre part, notre ambition se limite à l'apport de quelques
éléments pouvant servir de comparaison et de compléments à des
études plus vastes. C'est dans le cadre d'un mémoire de maîtrise réalisé
sous la direction de M. A. Dupront, professeur à la Sorbonne, que nous
avons été amené à aborder le problème de l'enseignement primaire. 8
De plus, la nature des documents utilisés pour la rédaction de ce mémoire
relève de l'enquête menée sous les auspices du C. N. R. S., enquête qui
doit aboutir à un répertoire général des visites pastorales.
Les documents.
La masse d'archives exploitée se compose essentiellement de deux
sources de type différent :
1. Parmi les ouvrages publiés, il faut citer le livre de l'abbé Aixain, L'ins
truction primaire en France avant la Révolution d'après les travaux récents et
des documents inédits (Paris, 1881). C'est encore actuellement un livre de réfé
rence et une base de travail solide.
2. Citons le congrès des Sociétés Savantes qui s'est tenu à Reims au mois
de mars 1970, entièrement consacré à l'histoire de l'enseignement,
et le colloque qui doit avoir lieu à Marseille au mois de janvier 1971 et qui
aura pour objet « Le xvne siècle et l'éducation » ; ce colloque est organisé par
la Société d'Études du xvne siècle.
3. Le mémoire traitait de la vie matérielle et de l'enseignement dans le
diocèse d'Auxerre de 1672 à 1712. Il fut réalisé à la Faculté des Lettres et
Sciences Humaines de Paris-Sorbonne (Centre de recherche sur la civilisation
de l'Europe Moderne) au cours de l'année universitaire 1969-70. TRAVAUX ET ENQUÊTES 97
— les visites des paroisses du diocèse faites par les évêques ;
— les mémoires ou états rédigés par les curés à la demande de l'évêque
en vue de la tenue du synode, théoriquement annuel.
Les visites pastorales.
Les visites diocésaines faites de 1672 à 1712 par les trois évêques qui
ont occupé le siège episcopal de saint Germain sont nombreuses. Du
premier, Nicolas Colbert (1672-1675), nous avons conservé une tren
taine de procès-verbaux dispersés dans les liasses de la série G des
Archives départementales de l'Yonne 4. Les procès-verbaux de visites,
très complets, rédigés sous André Colbert (1676-1704), sont réunis en
deux registres in folio déposés aux Archives départementales de la Nièvre
et de l'Yonne 8. Quant à Mgr de Caylus (1704-1754), il fit remplir à
partir de 1705 un registre sur lequel étaient recopiés les procès-verbaux
des 168 visites réalisées pendant les six premières années de son épis-
copat. •
II n'est pas question d'aborder dans le détail l'analyse de ces docu
ments. Précisons seulement qu'ils sont d'une grande richesse 7 et que
le contenu de ces 325 procès-verbaux de visite diffère à chaque fois,
selon l'évêque qui les inspirait.
Les mémoires ou états rédigés par les curés 8.
C'est à ce type de document que nous devons nos meilleures informat
ions. À plusieurs reprises, les mandements pour la convocation du
synode ont invité les curés à fournir un état du spirituel et du temporel
de leurs paroisses. Au niveau du temporel, les mémoires ne nous appren
nent guère plus que les visites pastorales. Par contre, les indications des
principales violations des lois divines et ecclésiastiques — jurements,
blasphèmes, adultères, concubinage, usure, hérésie, procès, sorcellerie
et divination, inimitiés, querelles, non pascalisants — fournissent un
ensemble de renseignements assez complet sur l'état religieux d'un
diocèse.
Au cours de sa visite, l'évêque s'inquiète de la présence de maîtres
et de maîtresses d'école, réclame les approbations, cherche à déceler
les scandales possibles. Les mêmes indications se retrouvent dans les
4. Arch. dép. de l'Yonne (Auxerre) de G 1651 à G 1668.
5. Le premier se trouve à Nevers sous la cote 21 . G. 1 ; il contient quarante
visites faites d'août 1685 à mai 1687. Le second est à Auxerre sous la cote G 1617 ;
il est composé de vingt-sept visites faites de juin 1688 à juin 1689. Tous deux
sont d'une belle écriture ; malheureusement le second est en piteux état.
6. Arch. dép. de l'Yonne sous la cote G 1618. Procès verbaux de visite sy
stématiquement suivis de l'ordonnance de visite.
7. A partir des mêmes sources, un mémoire de maîtrise a été rédigé par
M. Pierre Roudil, mémoire concernant l'état religieux du diocèse (Faculté
des lettres et Sciences Humaines de Paris-Sorbonne, Centre de recherche sur
la civilisation de l'Europe Moderne, année universitaire 1969-70). ■
8. 351 mémoires répartis dans les liasses G 1651 à G 1668 98 TRAVAUX ET ENQUÊTES
mémoires des curés envoyés à l'évêque. Cependant, ces mémoires, d'un
style moins administratif que les procès-verbaux de visite, nous donnent
parfois des informations sur la vie et les mœurs des maîtres ou sur les
raisons de leur inexistence.
Les documents propres au problème de V enseignement primaire.
C'est essentiellement une série de questionnaires imprimés envoyés
par l'évêché au cours de l'année 1699. Le questionnaire répond aux
vœux de la puissance royale qui désirait, par la déclaration du
13 décembre 1698, établir un maître et, si possible, une maîtresse d'école
dans toutes les paroisses de France 9. Cette demande d'enquête parvint
à l'évêché par l'intermédiaire de l'intendant d'Orléans. Un certain
nombre de paroisses du diocèse (89) relevaient de cette généralité. Dans
la liasse G 1669, où se trouvent conservés ces documents, nous avons
découvert soixante-dix réponses de curés : chose surprenante, ces
soixante-dix paroisses ne sont pas toutes incluses dans la généralité
d'Orléans, mais également dans celles de Paris, Dijon et Nevers. Le
questionnaire aurait-il été envoyé à toutes les paroisses et les réponses
manquantes (137) sont-elles conservées ailleurs? Nous n'avons pu mal
heureusement le vérifier. En dépit de ces lacunes, la série dont nous
disposons est intéressante, car elle nous permet, entre autres choses, de
connaître le revenu du maître d'école et les ressources dont disposaient
les paroisses pour l'entretenir. D'autre part, il montre que les autorités —
nous y reviendrons plus loin — semblent établir un rapport entre le nombre
d'habitants et l'existence d'un maître d'école

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