La pratique des sacrements et des observances au diocèse de Chartres sous l épiscopat de Mgr Clausel de Montais - article ; n°108 ; vol.25, pg 316-344
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La pratique des sacrements et des observances au diocèse de Chartres sous l'épiscopat de Mgr Clausel de Montais - article ; n°108 ; vol.25, pg 316-344

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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1939 - Volume 25 - Numéro 108 - Pages 316-344
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Ernest Sevrin
La pratique des sacrements et des observances au diocèse de
Chartres sous l'épiscopat de Mgr Clausel de Montais
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 25. N°108, 1939. pp. 316-344.
Citer ce document / Cite this document :
Sevrin Ernest. La pratique des sacrements et des observances au diocèse de Chartres sous l'épiscopat de Mgr Clausel de
Montais. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 25. N°108, 1939. pp. 316-344.
doi : 10.3406/rhef.1939.3543
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1939_num_25_108_3543lia pratique des Sacrements et des Observances
au diocèse de Ghartres
sous l'épiscopat de Jïgr Clausel de Montais
(18244852)
I. Physionomie du diocèse. — Beauce et Perche. — Le paysan beau
ceron. — Le paysan percheron.
II. Mentalité religieuse du paysan. — Les hommes. — - Les femmes. —
Les jeunes gens.
III. Les Sacrements. — Statuts synodaux de 1827 et 1854. — Baptême. —
Catéchisme. — Première Communion. — Persévérance. — Confirmat
ion. — Mariage. — • Derniers sacrements. — Sépulture.
IV. Les Observances. — Exercices de Carême. — Jeûne. — Abstinence
V. Le Devoir pascal. — Pas de « Livre des âmes ». — Désertion des
hommes. Rôle eucharistique des confréries. — Communions de
dévotion. — Causes générales de l'abstention des hommes. — Rigorisme
du clergé. — Synode de 1854 et discipline des pâques. — Résumé de
la situation religieuse. ,
VI. Les Missions. — Sous Mgr Clausel. — Aux débuts de Mgr Regnault.
Conclusion.
Le présent travail n'est qu'une partie de l'enquête que j'ai
entreprise sur la religion et les mœurs du paysan d'Eure-et-
Loir au temps de Mgr Clausel de Montais, c'est-à-dire depuis
l'avènement de Charles X jusqu'à celui de Napoléon III, sans
me limiter tout-à-fait à ce quart de siècle. Je sens vivement
les incertitudes et les lacunes de ma documentation. Mon
excuse est d'entrer le premier, du moins je le crois, dans une
voie que M. le chanoine Sainsot n'a guère fait qu'indiquer,
et où je souhaite de tout cœur que d'autres s'engagent à leur
tour, même s'ils devaient me contredire. Je ne médis certes
pas des études locales qui ont pour objet l'histoire de nos
diocèses avant et pendant la Révolution. Je pense toutefois
qu'on s'y est adonné jusqu'à ce jour un peu exclusivement,
avec une sorte de préjugé contre l'histoire la plus contempor
aine, et qui pourtant, par cela même qu'elle nous touche de
près, et que nous avons pu en connaître certains acteurs ou
ceux qui les connurent, offre un intérêt plus passionnant,
oserai-je dire une utilité plus grande ? car ce passé à peine
révolu imprègne encore notre présent, et aide à le mieux com
prendre. M. Le Bras donne un bel exemple, en s'efforçant ici PRATIQUE DES SACREMENTS AU DIOCÈSE DE CHARTRES 317 LA
même de préparer la carte religieuse de la France, si mouvante
qu'elle soit, pour les décades où nous vivons. Viendra le temps,
«t puisse-t-il être proche, où des curés de tous les diocèses
auront la noble curiosité de remarquer au jour le jour et
de noter avec discrétion, mais fidèlement, ce qui se passe
autour d'eux, sous leurs propres yeux, la vie et l'évolution
de cette cellule sociale, à la fois commune et paroisse, à la
quelle ils appartiennent, et où leur rôle est encore si import
ant. Leurs modestes travaux, pourvu qu'on les recueille, se
ront la providence des historiens futurs. Ce n'est qu'à force
de multiplier, avec application et bonne foi, les études locales,
qu'on approchera de la vérité sur l'état religieux et moral de
nos campagnes, à une époque encore si près de nous» et déjà
pourtant si mal connue.
7. PHYSIONOMIE DU DIOCÈSE.
Beauce et Perche. — La création des départements par
l'Assemblée Constituante eut ce résultat bizarre de mettre
ensemble, sous le nom d'Eure-et-Loir, des régions géogra
phiques fort distinctes. Chaque arrondissement y a sa phy
sionomie propre. Mais la démarcation la plus nette, c'est, du
sud au nord, de Cloyes à Bérou et Tillières, en passant par
Brou, Pontgouin, Brezolles, « un banc de terre creuse et
froide, presque partout assise sur le grison », peu cultivable,
et d'une largeur de trois à quatre kilomètres. Les deux tiers
à droite, c'est la Beauce; l'autre tiers à gauche, c'est le Perche;
l'un et l'autre s'étendent bien au-delà d'Eure-et-Loir. — La
Beauce, pays du blé, est une plaine vaste et monotone, cou
verte en été de riches moissons, et balayée en toute saison
par le vent; les villages sont agglomérés, les champs s'élar
gissent à l'infini. Le Perche est un pays d'élevage et de petite
culture, très accidenté, très pittoresque, avec ses prairies, ses
haies vives, ses pommiers, ses chemins creux, ses bois, ses-
fermes éparpillées au loin.
De part et d'autre, il y a cent ans, les bâtiments aux toits
de chaume sont faits en dépit de l'hygiène, les méthodes de
culture et d'élevage sont arriérées. Les chemins, souvent
impraticables, s'améliorent un peu sous la Monarchie de
Juillet, qui a commencé notre admirable réseau routier ; le
chemin de fer n'existe pas encore ; il y a peu d'industrie.
L'intérieur de la ferme est propre. Le mobilier rustique n'a
guère changé depuis des siècles. L'armoire contient toujours
ces piles de linge en forte toile, orgueil de la ménagère. Dans
la grande pièce en terre battue, aux murailles sans papier REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 318
peint, mais décorées de quelques images de Chartres ou d'Epï-
nal, on remarque le dressoir ou buffet, avec la vaisselle à
fleurs bleues ; le lit clos à rideaux de serge verte, également
couronnés de chromos ; au chevet, un crucifix, et dans un
coin, quelques vieux livres, surtout des almanachs. Une seule
fenêtre, et fort étroite. On s'éclaire à la flamme du foyer, et
le moins possible à la chandelle, crainte d'incendie. En hiver,
à la brune, on fait la veillée dans les étables : les femmes
et la jeunesse du voisinage y viennent travailler, cancaner
et chanter ; on y raconte, parmi un frisson de terreur, les
légendes du temps passé. Il y a une hiérarchie » paysanne, fon
dée sur la possession de la terre, qui a gajdé son prestige féo
dal; Le maître qui tient à bail une ferme importante, est plus
considéré que celui qui fait valoir ses terres, seul ou avec
un domestique ; et celui-ci plus que l'aricandier ou aricottier,
qui loue des champs pour les cultiver lui-même, avec un ou
deux chevaux.
Le paysan beauceron. — La différence entre Percheron et
Beauceron, sensible encore aujourd'hui, est plus accusé à
cette époque. Le Beauceron est simple et de mœurs tran
quilles, loyal en affaires, assez médisant et narquois ; il a
l'esprit vif 'et le langage cru. Robuste, réglé dans ses habi
tudes, dur à l'ouvrage et âpre au gain, il se lève avant le
soleil, et se couche avec lui. Sa nourriture est de pain bis,
de légumes et de fromage ; il ne mange guère de viande
qu'aux fêtes carillonnées ou à la moisson : généralement,
du lard aux choux ; sa boisson ordinaire est de l'eau. Tel
est le cultivateur moyen, qui .a huit ou dix hectares de terre.
Le gros fermier, quoique riche et orgueilleux, a le même
train de vie à peu près, également simple dans ses manières,
et peu retenu dans son parler. Le Beauceron a les pieds
nus dans des sabots étoffés de paille; par-dessus la veste et
Ja culotte, il passe une blouse de toile bleue. Dans les grandes
circonstances, il porte l'habit bleu à larges basques et à bou
tons de métal. — La fermière ou maîtresse est passablement
«oquette, amie des bijoux et de la parure, ou, comme on
dit, de la piaffe; mais brave et honnête femme, propre, tra
vailleuse et adroite, douce à l'ouvrier, charitable au pauvre.
Les filles de laboureurs sont élevées sans prétention, dans
le travail et la vertu ; et les écus aidant, plus d'un citadin
les recherche. — Le journalier, le "domestique mange à la
table des maîtres, qui lui sont bienveillants et le secourent
dans ses maladies ; aussi reste-t-il

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