Le catharisme dans le comté de Foix, des origines au début du XIVe siècle. - article ; n°2 ; vol.189, pg 181-200
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1976 - Volume 189 - Numéro 2 - Pages 181-200
L'étude du catharisme dans le comté de Foix aux treizième et quatorzième siècles révèle l'existence d'une Eglise organisée, inspirée d'une doctrine dualiste qui s'appuie sur les Evangiles et apporte aux hommes de cette région une solution au problème du mal et au devenir de l'être. Accueillie peu à peu par toutes les couches sociales et soutenue par la noblesse, cette hérésie se heurte à la tradition romaine qui la combat durant cent cinquante années et ainsi, perturbe son évolution. Les populations fuxéennes, abandonnées par leurs chefs spirituels poursuivis par les inquisiteurs, mêlent à l'enseignement primitif d'anciennes croyances populaires qui ont cours à cette époque.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Annette Pales-Gobilliard
Le catharisme dans le comté de Foix, des origines au début du
XIVe siècle.
In: Revue de l'histoire des religions, tome 189 n°2, 1976. pp. 181-200.
Résumé
L'étude du catharisme dans le comté de Foix aux treizième et quatorzième siècles révèle l'existence d'une Eglise organisée,
inspirée d'une doctrine dualiste qui s'appuie sur les Evangiles et apporte aux hommes de cette région une solution au problème
du mal et au devenir de l'être. Accueillie peu à peu par toutes les couches sociales et soutenue par la noblesse, cette hérésie se
heurte à la tradition romaine qui la combat durant cent cinquante années et ainsi, perturbe son évolution. Les populations
fuxéennes, abandonnées par leurs chefs spirituels poursuivis par les inquisiteurs, mêlent à l'enseignement primitif d'anciennes
croyances populaires qui ont cours à cette époque.
Citer ce document / Cite this document :
Pales-Gobilliard Annette. Le catharisme dans le comté de Foix, des origines au début du XIVe siècle. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 189 n°2, 1976. pp. 181-200.
doi : 10.3406/rhr.1976.6205
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1976_num_189_2_6205151
Le catharisme dans le comté de Foix
des origines au début du XIVe siècle
L'étude du calharisme dans le comté de Foix aux treizième
et quatorzième siècles révèle Vexistence d'une Eglise organisée,
inspirée d'une doctrine dualiste qui s'appuie sur les Evangiles
et apporte aux hommes de cette région une solution au problème
du mal et au devenir de l'être. Accueillie peu à peu par toutes
les couches sociales et soutenue par la noblesse, cette hérésie se
heurte à la tradition romaine qui la combat durant cent cinquante
années et ainsi, perturbe son évolution. Les populations
fuxéennes, abandonnées par leurs chefs spirituels poursuivis
par les inquisiteurs, mêlent à l'enseignement primitif d'anciennes
croyances populaires qui ont cours à cette époque.
A la fin du xne siècle, on constate, dans le comté de Foix,
la coexistence d'une Eglise riche, puissante, matériellement
organisée et religion plus attachée à la spiritualité
qu'aux bénéfices temporels.
L'étude de l'hérésie cathare dans cette région présente un
double intérêt : intérêt religieux tout d'abord, puisque se
trouvent débattues des questions d'ordre théologique et
moral, telles que l'origine du mal, l'existence d'un dieu
unique ou le devenir de l'âme après la mort, dans l'orthodoxie
catholique et l'explication qu'en donnent les hérétiques.
D'autre part, il s'agit de comprendre comment les hommes
d'une même région, issus de toutes les classes sociales, ont
réussi à vivre au sein de systèmes religieux si différents.
Dès lors, le débat théologique s'efface devant la vie
quotidienne d'un peuple, qui constate la dualité fondamentale
des actes humains et la vanité de l'existence, face au vide
laissé par la mort.
Il convient, pour aborder l'étude de la doctrine cathare,
de déceler dans l'organisation de la noblesse, des populations
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 2/76 182 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
paysannes et de l'église catholique, les raisons pour lesquelles
cette hérésie s'est introduite et maintenue durant un siècle
et demi dans le comté de Foix. Géographiquement, cette
région politique présente un pays de plaines d'accès plus
facile qui tombe rapidement aux mains des croisés. La
montagne, au contraire, offre de tous temps un terrain propice
à la résistance. Les hommes du comté de Foix n'échappent
pas à cette règle : ils restent très attachés à l'hérésie jusqu'à
la capture des derniers représentants de la doctrine. En 1790
seulement, le comté de Foix est réuni au Couserans et va
former l'actuel département de l'Ariège.
Au point de vue religieux et historique, les dépositions
des témoins requis par les inquisiteurs devant leurs tribunaux
restent les seuls témoignages de l'avènement du catharisme
dans le comté de Foix. L'étude systématique des volumes
de la collection Doat, relatifs à cette région, permet d'en
retracer l'évolution.
Ce travail représente l'ébauche d'une recherche plus
approfondie où seront développés les thèmes abordés des
structures sociales et religieuses de la société médiévale
fuxéenne, des rapports entre les différentes classes de cette
société et permettra sans doute de mesurer l'impact de la
doctrine cathare dans le comté de Foix.
Dès l'année 1200, la doctrine cathare apparaît sur les
terres fuxéennes, dans la partie nord du comté de Foix qui
se trouve sous l'obédience du comte de Toulouse. La présence
des hérétiques est manifeste et leur apostolat autorisé, sinon
encouragé, par les seigneurs, vassaux du comte de Foix1. Le
1) E 8, f° 143, Arch. départ. Ariège : « Déclaration de Roger Bernard comte
de Foix aux: inquisiteurs de la foy de ceux qil a fréquenté pendant sa vie qil na
jamais crû quon put être sauvé lors de Léglize Romaine. » Cette déclaration est
confirmée par la confession relevée dans le volume 170 de la collection Doat,
f° 126, dans laquelle la date est inscrite de la manière suivante : « anno domini
millesimo ducentesimo quadragesimo, duodecima die kalendas martii... », ce
qui donne le 18 février 1241. Or, dans le t. 8 de l'Histoire générale du Languedoc
de Devic-Vaissete, col. 1034-1037, la date est transcrite sous la forme : « ... anno
domini M CC XL, XII die mensis martii... ». Quelques erreurs dans le texte de
l'Histoire du Languedoc inscrites dans cet acte rendent parfois difficile l'usage
de ces volumes. LE CATHARISME DANS LE COMTÉ DE FOIX 183
fils d'un de ces comtes, Roger-Bernard (1223-1241 )х, assiste
à l'âge de 10 ans à des prédications hérétiques2 et rend visite,
en 1216, à sa mère et à sa tante3, qui, toutes deux dirigent
des congrégations de parfaites4.
L'adhésion à la secte semble l'apanage de la noblesse
fuxéenne dès le début du xine siècle. Afin de mettre un terme
à l'expansion de l'hérésie, la croisade armée démunit de ses
terres cette noblesse du bas comté. Les seigneurs dépossédés
se réfugient dans les hautes terres du Sabartès.
Là certains d'entre eux tiennent garnison au château
de Montségur où ils protègent militairement les ministres de
la secte5. Après la reddition de la place forte en 12446, des
bûchers sont allumés pour les représentants les plus notables
de l'hérésie et ceux qui n'abjurent pas leur foi les suivent
dans les flammes7.
De la sorte, la croisade a démantelé les possessions des
seigneurs et mis un frein à la tolérance des comtes de Foix.
Cependant, ces derniers, sûrs de leurs droits qu'ils ont acquis
1) La date de 1223 est celle de la mort de Raymond-Roger, père de Roger-
Bernard qui épouse, en 1202, Ermessinde de Castelbon, décédée en 1229, et
dont les os sont déterrés et brûlés en 1268 pour fait d'hérésie.
2) Doat, 170, f° 126 v.
3) Devic-Vaissete, t. 8, col. 1035; Doat, 24, f° 251.
4) En 1206, Philippa, épouse du comte Raymond-Roger, dirige une congré
gation de parfaites à Dun : Doat, 24, f° 239 v - 241, 249 v - 251 ; Esclarmonde,
sœur de ce même comte, tient une maison hérétique à Pamiers : Devic-Vaissete,
t. 8, col. 1035, après avoir reçu le consolamentum des mains de Guilabert de
Castres en 1204 à Fanjeaux : Doat, 24, f° 42.
5) En 1204, Raimond de Mirepoix et d'autres hérétiques prient Raimond
de Péreille, seigneur du pays d'Olmes et de Montségur, de réédifier une forteresse
à la place de celle qui n'était plus que ruines : Doat, 22, f° 217 v. Dès cette date,
Furneria, mère d'Arnaud-Roger de Mirepoix, hérétique revêtue, s'y installe :
Doat, 22, f° 141 v. Les parfaits Gaucelin, Guilabert de Castres, Jean Cambiaire
et Bertrand Marty expriment alors le désir de faire du

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