Les monastères du Christ Philanthrope à Constantinople - article ; n°1 ; vol.4, pg 135-162
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Description

Revue des études byzantines - Année 1946 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 135-162
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

R. Janin
Les monastères du Christ Philanthrope à Constantinople
In: Revue des études byzantines, tome 4, 1946. pp. 135-162.
Citer ce document / Cite this document :
Janin R. Les monastères du Christ Philanthrope à Constantinople. In: Revue des études byzantines, tome 4, 1946. pp. 135-162.
doi : 10.3406/rebyz.1946.937
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1946_num_4_1_937Les Monastères du Christ Philanthrope
à Constantinople
construits impossible II y eut l'un à déterminer deux au début monastères et du restauré xne de siècle, ce de nom fond l'autre à en Constantinople, à comble une époque vers
13 12. Le premier était un couvent d'hommes et le second un
couvent de femmes. On les a longtemps confondus et cette
confusion a été la cause de graves divergences au point de
vue topographique. Jusque dans les dernières années du xixe
siècle, on ne connaissait qu'un seul de ces monastères, fondé
par Irène Ducas et situé le long d'une rue venant de l'église
vSainte-Anne du Deuteron. En 1895 on découvrit les traces
d'un monastère du Philanthrope, également fondé par une
impératrice Irène. Il n'en fallut pas davantage pour faire une
seule de ces deux maisons religieuses. Dans un article publié
par les Echos d'Orient, sous le titre : « Une princesse byzant
ine au cloître », le R. P. V. Laurent admet encore cette ident
ité \ M. H. E. del Medico a solidement établi la distinction,
mais il a soutenu, à propos du premier Philanthrope, une
hypothèse aventurée dont nous reparlerons plus loin 2.
1. — LE Philanthrope voisin de Sainte-Anne.
Ce monastère d'hommes fut fondé par Irène Ducas, femme
1. T. XXIX, 1930, pp. 29-60.
2. « Essai sur Kahrié Djami au début du xne siècle, dans la Byzantinische
Zeitschrift, t. XXXII, 1932, pp. 16-48. I36 études Byzantines
d'Alexis Comnène, si l'on en croit le typicon qu'elle donna au
couvent voisin dédié à la Théotocos Κεχαριτω^ένγ^Τοιιίε-ΡΙεΐηε-
de-Grâce) a. L'affirmation de l'impératrice appelle un correctif
sérieux. En effet, deux historiens, Nicétas Choniatès 4 et l'Ano
nyme de Sathas H disent qu'Alexis Comnène fut enseveli en
août 11 18 (( dans le monastère qu'il avait élevé au Christ Ami-
des-hommes ». Il faut en conclure que l'empereur participa à
la fondation faite par sa femme, mais qu'il lui laissa proba
blement le soin de régler les détails de la construction et même
de l'organisation du couvent. C'est pourquoi Irène Ducas peut
parler dans son typicon de « ses monastères » °. Le Philan
thrope et la Kécharitoméni formaient un monastère double,
comme Byzance en vit plus d'un malgré les défenses des conc
iles.
Le typicon donné par Irène Ducas au monastère de la
Kécharitoméni nous est parvenu. Il concerne presque exclu
sivement le couvent féminin. On y glane cependant quelques
détails touchant celui du Philanthrope. L'eau venait de la ville
aux deux maisons par une canalisation commune dont l'entre
tien incombait à la municipalité; à la limite de l'enclos elle se
divisait en deux conduites et chaque monastère devait faire '
les réparations à celle qui le desservait le Philanthrope avait ;
un jardin s; un mur séparait complètement les deux monastèr
es 9 ; celui du Philanthrope possédait, comme celui de la Ké
charitoméni, trois exemplaires du typicon et du brévion; Tun
était conservé dans les archives de Sainte-Sophie, le second
dans celles du couvent et le troisième servait pour l'usage quo
tidien 10 ; l'impératrice déclare que l'on doit observer éternell
ement tout ce qu'elle a réglé dans le typicon au sujet du Phi-
3. Ce typicon a été 'édité d'abord par Montfaucon, Analecta graeca, pp. 129-298,
puis par Aligne, P.G., t. CXXVII, col. 985-1128, enfin par Fr. Miklosich et
J. Müller, Ada et diploutata graeca medii aevi, t. V, Vienne, 1887, pp. 327-391.
Nous le citerons d'après cette dernière édition.
4. Hist., II, P.G., t. CXXXIX, col. 328 B.
5. Bibliothcca graeca medii aevi, t. VII, p. 186, 1. 27-29.
6. Fr. Miklosich et J. Müller, op. cit.x t. V, p. 372.
7. Fr. et J. op. cit., t. V, p. 372.
8. Ibid., p. 383.
9.p. 383.
10. Ibid., p. 380. LES MONASTÈRES DU CHRIST PHILANTHROPE A CONSTANTINOPLE 1 37
lanthrope n. Il s'agit sans aucun doute d'un document parti
culier à ce monastère, car on ne trouve rien qui concerne sa
vie et son organisation dans celui de la Kécharitomeni. Malheu
reusement ce typ icon ne nous est point parvenu.
La fondation du monastère double du Christ Philanthrope
et de la Théotocos Kécharitomeni eut lieu au plus tard au
début du xn° siècle, puisqu'on trouve déjà un higoumène du
premier, nommé Sophrone, en Jiojr2. On ne connaît que bien
peu de chose de l'histoire de ce couvent. Ses représentants ne
figurent dans aucun concile. On sait du moins qu'il possédait
une propriété dans l'île de Cos; elle avait été attribuée au mo
nastère Saint- Jean de Patmos avant 1263, peut-être à la suite
de l'occupation de Constantinople par les latins en 1204 13·
M. H. del Medico a soutenu que le couvent du Philanthrope
dont il est ici question était situé dans l'île de Cos. La preuve
qu'il en donne est que cette maison religieuse est nommée en
même temps qu'un monastère du Pantocrator et que ce der
nier ne saurait être celui que Jean Comnène bâtit à Constant
inople, puisque la propriété qui est dite lui avoir appartenu
dans l'île ne figure point parmi celles que signale le typicon
du Pantocrator impérial ; il ajoute qu'aucune nouvelle dona
tion n'a pu être faite après celles de Jean Comnène 14, affirmaque rien ne semble justifier. Donc, jusqu'à preuve du con
traire, on peut admettre que le Philanthrope possédait une
propriété dans l'île de Cos.
Anselme, évêque d'Havelberg, envoyé de l'empereur Lo-
thaire Π à Constantinople en 1135, n'hésite pas à attribuer au
monastère du Philanthrope le nombre de cinq cents moines
qui vivaient, d'après lui, selon la règle de saint Pachôme u.
X. Sidéridès a fait remarquer avec raison que ce nombre était
fantaisiste et il en a donné une preuve assez sérieuse. Le
monastère du Philanthrope et celui de la Kécharitomeni
avaient chacun leur canalisation provenant d'une conduite
11. Ibid., p. 380.
\2. Sp. Lampros, Catalogue of the greek manuscripts on mount Athos, t. I,
p. 176 (2058).
13. Fr. MiKLOSiCH et J. Müller, t. VI, p. 218.
14. Op. cit., pp. 43-44.
15. Dialog., I, 10; cité par Ducange, Constantinopolis Christiana, IV, I, 4;
éd. de Venise, t. XXJI, 2* partie, p. 54. ■ Études byzantines I38
commune; or les religieuses ne devaient être que vingt-quatre
d'après leur typicon, quarante au maximum; il est donc pro
bable que le nombre des moines ne devait pas être beaucoup
plus grand, s'il l'était 16.
Λ/ers 11 50 et peut-être avant cette date, l'économe du Phi
lanthrope s'appelait Athanase. Le mysticos Georges Kappa-
dokès le choisit comme higoumène du monastère Saint-Mamas
qu'il venait de restaurer. Dans le typicon qu'il donna à cette
maison, Athanase déclare qu'il a été élevé au Philanthrope,
qu'il y a reçu l'habit religieux et la formation monastique 17.
On s'explique dès lors ce qui se passa quelque vingt ans plus
tard. Le 8 février 1171, étaient déposés au Philanthrope le
typicon et le brévion de Saint-Mamas, ainsi que le chrysobulle
impérial reconnaissant sa pleine indépendance et le décret du
patriarche confirmant cette indépendance. Le 15 du même
mois, une réunion se tint au Philanthrope pour donner une
consécration officielle à ce dépôt. Il fut stipulé que les docu
ments resteraient au monastère, qu'on ne pourrait les remettre
à personne, sinon en présence des représentants de Sarnt-
Mamas et de l'éphore, que dans le cas où il faudrait les faire
sortir du couvent ils devraient y être rapportés au bout de
quelques jours. Les témoins furent, de la part du Philanthrope,
l'higoumène Jean, le cellérier Isaïe, le prêtre Théoctiste, Fecclé-
siarque Maxime et le moine

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