Les saints guérisseurs et les pélerinages en Armorique (suite) - article ; n°41 ; vol.8, pg 430-440
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1922 - Volume 8 - Numéro 41 - Pages 430-440
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1922
Nombre de lectures 50
Langue Français

Extrait

Léon Maître
Les saints guérisseurs et les pélerinages en Armorique (suite)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 8. N°41, 1922. pp. 430-440.
Citer ce document / Cite this document :
Maître Léon. Les saints guérisseurs et les pélerinages en Armorique (suite). In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 8.
N°41, 1922. pp. 430-440.
doi : 10.3406/rhef.1922.2250
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1922_num_8_41_2250■
SAINTS GUÉRISSEURS LES
ET LES PÈLERINAGES EN ARMORIQUE1
\. V. - LA RAGE ET L'ÉPILEPSIE
La rage a jadis fait beaucoup de victimes; quiconque
était mordu par un animal enragé était condamné à une
mort affreuse. On a cru longtemps que la fréquentation
des bords de la mer pouvait atténuer les crises de ce mal
redoutable, mais les Bretons d'autrefois préféraient le
recours à saint Hubert et n'hésitaient pas à faire le pè
lerinage au sanctuaire des Ardennes, jusqu'au jour où
la population du Finistère érigea une chapelle dans la
paroisse de Garlan.
La renommée du tombeau de sainte Quitterie, hono-
'ré& au Mas d'Aire (Landes), attira aussi nombre de pè
lerins. Peu à peu cependant les difficultés du voyage
inspirèrent aux malheureux de faire alliance avec les
saints protecteurs de l'Armorique, tels que saint Bieuzy,
saint Gildas, saint Tujan, saint Thégonnec et saint Eu-
sèbe. Chacun d'eux avait son cérémonial particulier.
La fontaine de Saint-Bieuzy en Pluvigné produisait
de bons effets quand on mangeait des tranches de pain
trempées dans son eau. Quant à Tujan, le siège de son
culte médical est à Primelin, au Cap Sizun du Finis
tère; sa statue le représente armé d'une clé pour rap
peler qu'il exerce son ministère bienfaisant à la façon
de saint Hubert 2. Elle est en forme de poinçon et sert à
percer des petits pains qui se, vendent le jour du par
don. Les préservatifs consistent en petites croix de
plomb sanctifiées par le contact de la clé conservée au
presbytère 3. Sur le territoire de Plogonnec, il existe une
1. Voir ci-dessus, p. 302.
2. La clé de saint Hubert était chauffée à blanc et appliquée sut*
les plaies des morsures»
3. Sur le culte et \e pardon de saint Tujan, li m les .Bull, dé la SAINTS GUÉRISSEURS , 431 LES
chapelle .de -saint Thégonnee dont la fontaine a la vertu
de guérir les morsures. Â Saiint-Gildas de Carnœt, la
puissance du saint est célébrée par des jeux, des pré
sents et une lutte.
Des livres ont été écrits pour glorifier les merveilles
opérées par l'intercession de saint Gilles. Un panégyr
iste du Midi s'exprime ainsi : « On ignore' trop géné
ralement que le mal terrible et héréditaire, l'épilepsie,
a été souvent guéri par saint Gilles. Dans certaines
localités, des guérisons ont été si nombreuses que l'épi
lepsie est appelée le mal de saint Gilles i. « Saint Gilles,
dit Jules de Clerval, est un des saints les plus générale
ment honorés dans notre patrie, il est connu jusque dans
les colonies. En Grande-Bretagne, c'est un rival de saint
Georges 2 ». En Basse-Bretagne, cinq paroisses sont con
sacrées à saint Gilles. Parmi ses concurrents, je citerai
saint Briac qui soigne les maux de tête à Bourbiac, et
accueille dans sa crypte les épileptiques.
Devant la statue de saint Germain d'Auxerre, en la
paroisse de Glomel, on assistait le premier dimanche
d'août à des scènes pénibles : les parents arrivaient en
tenant leurs enfants par les pieds et les suspendaient
au-dessus des fonts baptismaux. Cette invention n'était
pas propre au pays de Rostrenen; elle paraît avoir une
origine lointaine 3.
La chapelle de saint Tugdual, surnommé saint Pabu,
fillette de Ploumagoar, était également un rendez-vous
fameux pour son pèlerinage d'épileptiques. Le jour du
pardon, des groupes de malheureuses femmes arrivaient
Soc. arch, du Finistère an. 1908, p. 236 ; an. 1912, p. 281. Soua
Je clocher, se trouvait une prison pour renfermer les enragés.
1. Abbé d'Ever langes, saint Gilles et son pèlerinage, Avignon,
Séguin, 1879. in-12.
2. Vie et culte de saint Gilles, Le Mans, 1875, in-12.
3. Des pratique® semblables se passaient au Temple Saint-Jean à
Poitiers avant la Révolution, c'est-à-dire avant sa restauration. La
pi&cine baptismale ne servait plus depuis des siècles et cependant
les pèlerins savaient où était l'orifice et tenaient leurs enfants au-
dessus du trou (Siauve, Mém. sur les antiquités du Poitou.
Poitiers, 1804), REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 432
conduites par des hommes qui avaient peine à contenir
leurs contorsions, hurlant, déchirant leurs vêtements
jusqu'au moment où le prêtre, appelé à- leur secours,
prononçait des exorcismes.
VI. - LA FIÈVRE
La fièvre, mal de tous les temps, de tous les âges, a
poussé les foules aux pieds des statues des saints. Les
phfs populaires se nommaient Candide, Brandan, Gone-
ry, Gouiien, Jugon, Maurice, Meloir, Maudan, Thuriau.
Élonan, Primel, Secondel, Thelau et Votrum. Conagan
ou Guénégant, avait du succès sur les territoires de Pen-
hars et de La Palue près Lander neau, saint Sultas, à
i-iougonven. Quand on recourt à la Vierge, on l'appelle
'Notre-Dame des Langueurs. Cette liste déjà si longue
peut cependant être complétée utilement en rapportant
quelques rites observés.
Dans la paroisse d'Aigrefeuille, diocèse de Nantes,
saint Simon portait le surnom très expressif de saint
Frigal, il recevait, comme offrandes, un pain entaillé
de neuf divisions ou neuf pains ordinaires; on cher
chait à lui plaire en faisant trois fois le tour de sa cha
pelle, coutume très Vulgaire en Bretagne.
Le climat de la Loire-Inférieure, qui est aujourd'hui
si sain, a été longtemps fiévreux par suite de la stagna
tion de grandes étendues d'eaux. J'y trouve la fontaine
de Saint-Marc sur la côte de Saint-Nazaire, dont les
eaux étaient recherchées contre la fièvre et aussi contre
les maux d'yeux. *Saint Marc est d'ailleurs connu en
France comme saint guérisseur. Les pèlerins de la Che-
vroliere, se rendant à la chapelle de Notre-Dame des
Ombres, prenant à la lettre l'expression vulgaire des in
firmiers qui <( coupent » la fièvre par la quinine, dépo
saient des couteaux dans le bénitier avec l'espoir d'une
guérison prompte.
Les malades du Morbihan invoquaient saint Coutur
ier en piquant des épingles dans sa ceinture, ou rap
portaient de la fontaine de sainte Onene une chemise
mouillée qu'ils appliquaient sur leur peau. Quant à l'eau
de Scrignac, elle devait être bue trois fois avant minuit SAINTS GUÉRISSEURS 433 LES
pour produire des effets salutaires, disaient les mon
tagnards d'Ares. Saint Gestin ou Istin n'accordait ses
faveurs* qu'aux fiévreux assez courageux pour vider
trois fois sa fontaine de Penarven.
Vil. - LES MAUX DE GORGE, L'ASTHME
ET LES OPPRESSIONS
Aétius, médecin du Ve siècle, recommandait l'invoca
tion à saint Biaise parmi les antidotes efficaces contre
les maladies de la gorge; la renommée lui avait appris
que ce médecin d'Arménie avait eu l'habileté de déli
vrer un enfant étranglé par une arête. Il n'en fallut pas
davantage pour le faire monter au rang de protecteur
des enfants atteints de la coqueluche et du croup. Bien
plus il pénétra comme guérisseur de l'esquinancie, dans
les porcheries où ce mal sévit fréquemment.
Ce culte a laissé des traces dans huit paroisses du
diocèse de Nantes.
Pour guérir l'asthme à Goulien on se rend à pied à
la statue de saint Laurent, ou bien on va balayer la cha
pelle de Notre-Dame de Bonne- Nouvelle. Saint André
a aussi une certaine renommée, en quelques diocèses, à
cause du supplice qui lui fut infligé sur une croix pen
chée, i] devine les souffrances des asthmatiques et doit
se porter à leur secours V
VIII. - LES RHUMATISMES, LA GOUTTE ET LA PARALYSIE
Outre le fameux saint Corentin de Quimper, les rhu
matisants du Finistère possédaient divers protecteurs :
saint Edern, par exemple, qui guérissait- le mal de dos
quand on s'

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