Les statuts synodaux diocésains français du XIIIe siècle au concile de Trente - article ; n°128 ; vol.36, pg 168-181
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les statuts synodaux diocésains français du XIIIe siècle au concile de Trente - article ; n°128 ; vol.36, pg 168-181

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1950 - Volume 36 - Numéro 128 - Pages 168-181
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Artonne
Les statuts synodaux diocésains français du XIIIe siècle au
concile de Trente
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 36. N°128, 1950. pp. 168-181.
Citer ce document / Cite this document :
Artonne André. Les statuts synodaux diocésains français du XIIIe siècle au concile de Trente. In: Revue d'histoire de l'Église de
France. Tome 36. N°128, 1950. pp. 168-181.
doi : 10.3406/rhef.1950.3097
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1950_num_36_128_3097MELANGES
LES STATUTS SYNODAUX DIOCESAINS FRANÇAIS
DU XIIIe SIÈCLE AJ] CONCILE DE TRENTE
L'instruction du clergé a été de tous temps une des préoccu
pations majeures de la Papauté et de T-Episcopat.* La , nécessite,
notamment, de .faire connaître aux pasteurs "ayant charge d'âmes
et, par l'intermédiaire de ceux-ci, d'obtenir l'observation par les
fidèles des décisions des Conciles généraux et provinciaux et des
actes des Papes, a été reconnue de bonne heure. Au moment où
le xine siècle commençait, .Eudes de Sully, évêque de Paris, rédi
gea pour l'usage des prêtres 'de son diocèse des statuts synodaux
qui devaient servir de modèle à de nombreux autres, non seul
ement en France, mais en Angleterre! et en Scandinavie2. Le qua
trième Concile de Latran en 12153, dans son VIe canon, prescri
vit "de publier dans les synodes diocésains annuels ce que les-
Conciles avaient ordonné.- Depuis cette époque et jusqu'au Conc
ile de Trente, la plupart des diocèses de la chrétienté ont été
dotés par les soins de leurs évêques de statuts synodaux. Le Conc
ile de Trente n'interrompit pas la publication de nouveaux sta
tuts, mais ceux-ci, en raison de la ^codification par le Concile
d'un .. grand nombre de mesures, concernent, à partir -de ce mo
ment, des questions d'intérêt moins général de sorte que ce Conc
ile forme un 'terme auquel on peut s'arrêter, et qui a été géné
ralement adopté par les auteurs qui se sont- occupés de ces ques
tions.
Ces statuts synodaux diocésains* forment une masse considérab
le de documents qui n'a pas été jusqu'à présent étudiée et utili
sée comme elle mérite de l'être, parce qu'il n'existe pas de recueil
général où l'on puisse trouver ces textes réunis dans une édition
scientifiquement établie. Il paraît inutile d'insister sur leur im
portance au point de vue de l'histoire, de la théologie, du droit
et de la connaissance des mœurs et des coutumes; Victor Le-
I. C. R. Cheney, English synodalia of the thirteenth century, Oxford,
1941, 2." Sigurd p. 55. Kroon, Det svenska prdstmo'tet under medeltiden, Lund,
1948.
3. Mansi, Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. XXII,
col. 991. MÉLANGES
clerc, Dom Henri Quentin, M. Maurice Jusselin* et, tout récemment
encore, M. Stephan Kuttner5 ont fortement exprimé leur convic
tion sur ce point.
A cette époque l'instruction des prêtres desservant les parois
ses reposait en très grande partie sur les synodes diocésains.
C'est par ceux-ci qu'ils connaissaient les décisions des conciles
généraux ou provinciaux et le livre ou statut synodal était le
texte auquel le clergé devait constamment' se référer et qui sup
pléait à l'insuffisance de l'enseignement orals.v
En effet, dans chaque paroisse, le curé devait posséder un
exemplaire des statuts synodaux de son diocèse; il en écoutaitle
commentaire dans les synodes une fois ou deux par an; il devait
les relire au moins annuellement et leur texte servait de base à
son enseignement et de règle à sa conduite.
Comment se fait-il que des sources -aussK importantes restent
encore aujourd'hui, du moins en -France, si peu accessibles, soit
que les statuts synodaux diocésains demeurent inédits, soit qu'ils^
aient été publiés sans que leur texte fût l'objet d'une critique
particulièrement nécessaire pour ce genre de documents ? Il y a
plusieurs raisons à cet état de choses.
L'une d'elles tient à la nature même de ces statuts et à l'hési
tation de certains érudits à reconnaître en eux des textes conci
liaires et, par conséquent, à les faire figurer dans les recueils de
Conciles. Au début du xviii" siècle, François Salmon, dans son~
Traité de l'étude des* conciles et de leurs collections!, a examiné
si l'on devait mettre au nombre des conciles particuliers les syno
des diocésains. Il a conclu dans l'affirmative, bien qu'ils ne fus
sent pas des assemblées d'évêques mais d'un clergé soumis à un
évêque, car, dit-il, ces synodes diocésains ont décidé des contro
verses concernant la foi et les mœurs et ont fait des règlements
de discipline, et, s'ils n'obligent que les habitants du diocèse dans
lequel ils sont promulgués, « de même que les canons des conciles
particuliers font partie du droit propre aux Églises particulières,
les ordonnances synodales composent ce Droit particulier du dio
cèse »s. On ne connaîtrait donc pas entièrement ce dernier si on.
en faisait abstraction. Tel était l'avis du P. Labbe qui annonça
4. Cf. A. Artonise, Le livre synodal de Lodève, dans Eibl. de l'École
des chartes, t. CVIII, p. 36.
5. S. Kuttner, The scientific investigation of medieval canon law
dans Speculum, t, XXIV (1949), pp. 493-501.
6. Quoniam ea que êcripture officio animis imprimuntur fortius et
firmius observantur quant que <- solo capiuntur auditu,^ Constitutions
synodales de Dax de 1283, A. Degert, Constitutions synodales de l an
cien diocèse de Dax, p. 17.
7. François Salmon, Traité de l'étude des conciles et de leurs collec
tions, Paris, 1724.
8. Op. cit., p. 554. 170* REVUE. D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE * DE FRANCE
dans le prospectus de la collection de conciles qu'il se proposait
de publier qu'il y ferait entrer les synodes diocésains».
Ce fut ce qu'il fit, mais la. mort l'empêcha d'achever son œu
vre; après -son décès, son collaborateur et successeur, le Père"
Cossart,- décida de ne plus publier les statuts synodaux posté
rieurs à l'an 1300, c'est-à-dire à la date où' le P. Labbe s'était
arrêté, alléguant le grand nombre.de ces documents et, à son
sentiment, leur peu d'intérêtio. Hardouinii et Coletiis ont suivi-
l'exemple du P. Cossart.
Baluze conçut le -projet d'une . nouvelle collection ~ de conciles
et l'exécuta en- partie en publiant un premier et unique volume
en 168313. H écarta, lui aussi, les statuts synodaux postérieurs à
1300, à moins que des actes et décrets de conciles provinciaux
n'y fussent insérés^4, ce qui nécessitait une distinction* assez dif
ficile à établir. Mansi, à son tour, tout en conservant comme règle
générale la limite du xine siècle, jugea bon de faire quelques ex
ceptions et de procéder à un choix sans qu'on puisse se rendre
compte des règles qui l'ont guidéio.
Les collections^ de conciles dont* nous avons parlé jusqu'ici
embrassaient l'ensemble de la chrétienté -et avaient pour ambi
tion de faire- connaître' les textes conciliaires quel que fût. le
pays dans lequel ils avaient vu le jour. Elles étaient f ort .volumi- v
neuses,^ct, très, tôt, certains érudits songèrent -à constituer des-
recueils, non plus généraux, mais nationaux. Tel' fut, pour nous
auteur" d'un borner à la France, le but du P. Jacques Sirmond,
recueil des Conciles de la Gauleis; celui-ci, même avec le volume
de supplément, de Pierre Delalandei?, ne comprit, toutefois/ que
les conciles tenus jusqu'au Xe siècle et la. question de la publica
tion des statuts synodaux du xiir au xvi* siècle ne se posa pas
aux éditeurs.
L'avantage de posséder un recueil vraiment complet suppléant
aux ouvrages inachevés de Baluzei8~et de Sirmond et à* celui
9. Philippe Labbe, Coneiliorum generalium, nation., provinc, dioeces.
histonca synopsis. Paris, 1661. Les premiers éditeurs de collection-»
de conciles, xMerlin, Crabbe, Surius* Nicolini, Bini, l'édition romaine et
celle du Louvre ou Royale n'ont pas» étendu leurs publications aux
statuts synodaux diocésains.
10.r

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents