Où en est le problème du Midrash d Habacuc ? - article ; n°2 ; vol.142, pg 129-146
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1952 - Volume 142 - Numéro 2 - Pages 129-146
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mathias Delcor
Où en est le problème du Midrash d'Habacuc ?
In: Revue de l'histoire des religions, tome 142 n°2, 1952. pp. 129-146.
Citer ce document / Cite this document :
Delcor Mathias. Où en est le problème du Midrash d'Habacuc ?. In: Revue de l'histoire des religions, tome 142 n°2, 1952. pp.
129-146.
doi : 10.3406/rhr.1952.5904
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1952_num_142_2_5904en est le problème Où
du Midrash ďHabacuc?
Nous nous proposons simplement de faire le point sur
diverses opinions relatives à ce document provenant de la
première grotte de Khirbet Qumrân, découverte en 1947.
Mais un problème préalable est à résoudre, celui du titre qu'il
faut donner à ce document ; les uns parlent de midrash,
les autres de commentaire. L'un et l'autre terme sont inadé
quats. Le premier évoque toute la littérature rabbinique des
Midrashim auxquels notre document emprunte plusieurs pro
cédés, et, dans une acception large, on peut parler de midrash
qui, au sens étymologique, signifie interprétation ; c'est encore
ce terme commode qu'on vient de choisir pour désigner le
Midrash de Michée dont on soupçonne l'existence dans les
documents de Khirbet Qumrân 1. Le second terme fait penser
aux commentaires modernes dont notre document est fort
éloigné. Aussi, la désignation la plus adéquate, est bien celle
de реёзг, terrri3 qui revient assez souvent au cours de cet écrit
pour annoncer l'explication du verset biblique.
Nous examinerons tout d'abord diverses exégèses récentes
que l'on a présentées de ce curieux document etnous termi
nerons en reprenant certains détails de traduction ou d'inter
prétation2. ' l''->/-s
1) R. В., t. LIX, 1952, p. 412 et ss.
2) Nous employons les aigles des American Schools of Oriental Research : DS,
Dead Sea Scrolls ; D3H, Midrash d'Habacuc ; D3T, le rouleau des hymnes ; DSD,
le Manuel de Discipline ; CDC, l'écrit de Damas. 130 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
Depuis les fouilles pratiquées par l'École biblique et archéo
logique française de Jérusalem au site de Khirbet Qumrân,
l'hiver dernier, dont le R. P. de Vaux a donné communicat
ion à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres au mois
d'avril dernier, certaines datations extrêmes du Midrash
doivent être abandonnées. Ces fouilles ont en effet révélé que
les jarres de la première grotte contenant les manuscrits ne
sont pas de l'époque hellénistique, mais de l'époque romaine.
La céramique que l'on a trouvée au Khirbet, absolument
semblable à celle de la grotte, est datée avec précision par des
monnaies trouvées à proximité. Les plus anciennes sont des
procurateurs du temps d'Auguste et les plus récentes de la
première révolte juive (66-70 ap. J.-C). Les opinions de
Zeitlin, Weiss, Driver, etc., sont donc, de ce fait, caduques. Un
terminus ad quem solide nous est désormais fourni par l'archéol
ogie. Seules méritent donc d'être prises en considération les
opinions des savants qui situent le Midrash soit à l'époque
grecque, soit à l'époque romaine, mais antérieurement à
70 ap. J.-CA
Parmi les tenants de l'époque grecque, M. Dhorme ident
ifie le prêtre impie à Alcime, intronisé grand-prêtre l'an 161
av. J.-G. par Démétrius Ier2. Les Hasidim avaient confiance
en lui, puisqu'ils reconnaissaient son ascendance aaronique.
Nonobstant, il en fit arrêter 60, qu'il exécuta en un seul jour :
I Mac, VII, 5-17. Dans cette hypothèse, les Kittim ne peuvent
être que les Macédoniens. Le P. Lambert est assez proche
de l'opinion de M. Dhorme3. Plaçant l'activité du Maître de
Justice sous Antiochus Épiphane, il en fait l'ennemi des
1) Solomon A. Birnbaum, The Qumrân (Dead Sea) Scrolls and Paleography,
BASOR, Supplementary Studies, nos 13 et 14, vient de consacrer une longue
étude où il r Jute, du seul point de vue paléographique, les attaques de Kahle,
Teicher, Lehmann, Lacheman, etc., dans ce qu'ALBRiGHT appelle « a fantastic
chapter of scholarly obscurantism ».
2) Comptes rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, séance du
8 juin 1951.
3) N. R. T., mars 1952, pp. 276 et ss. OU EN EST LE PROBLÈME DU MIDRASH d'hABACUC ? 131
prêtres hellénisants1. Il montre judicieusement que les behemoth
du DSH, III, 10, pourraient être les éléphants qui, on le sait,
étaient particulièrement utilisés dans la tactique séleucide?.
On est pourtant bien obligé d'opposer à cette vue que les
Romains ont également utilisé des éléphants africains et cela,
dès une haute époque, dans leurs campagnes en Orient. De
plus, en se plaçant dans l'hypothèse Alexandre Jannée que
nous avons soutenue naguère, même s'il était prouvé que les
Romains n'ont jamais utilisé à cette époque d'éléphants
amenés par voie de mer, ils pourraient s'être servis de ceux
qui se trouvaient en Séleucie, en particulier à Apamée, où on
les parquait. Le problème de l'usage des éléphants dans notre
document, est donc par lui-même insuffisant pour fournir
un principe de solution à la question si débattue des Kittim.
Plusieurs auteurs, par contre, sont d'accord pour voir
dans le midrash des allusions à Alexandre Jannée : M. H. Segal3
M. Delcor4, Van der Ploeg5, R. de Vaux6, W. H. Brownlee7,
D. Barthélémy8 et A. Bea9. S'ils diffèrent sur le détail de ces
allusions, ils sont plus encore en désaccord sur la question des
Kittim. Le P. de Vaux et nous-même avions pensé que c'étaient
les Séleucides. Les Romains pour nous, étaient hors de notre
horizon, puisque, à ce moment-là, l'argument archéologique
dans 1) Analecla H. H. Rowley, Lovaniensia The Internal Biblica Dating et Orienlalia, of the Dead est aussi Sea Scrolls, partisan Louvain, de l'époque 1952,
machab'enne.
2) Nous renvoyons ici à E. Bikerman, Les institutions séleucides, Paris, 1938,
p. 61 ; et à Etherlbert Stauffer, Zut Fruhdatierung des Habakuk-Midrash, Theolo-
gische Literaturzeitung, vol. 76, n° 11, nov. 1951, qui a précédé le P. Lambert dans
l'interprétation qu'il donne des combats d'éléphants. '
3) The Habakkuk « commentary » and the Damascus Fragments (A Historical
Study), JBL, vol. LXX, II, 1951, pp. 132-147.
4) Essai sur le Midrash ďHabacuc, les Éditions du Cerf, Paris, 1951 ; et R. В.,
t. LVIII, 1951, pp. 538 et ss.
5) Bibliotheca Orientalis, VIII, n<> 1, janv. 1951.
6) R. В., t. LVIII, 1951, pp. 437-443.
7) BASOR, n° 126, avril 1952, pp. 13 et ss.
8) R. В., t. LIX, 1952, pp. 187 et ss.
9) Dans son récent article, Naova luce sui manoscritti ebraici recentemente
.sçoperti, dans La Civiltà Caltolica, 1952, IV, 128-142, le P. Bea écrit : « Questa
ipotesi (Alexandre Jannée), benchê an h'essa non priva di punti interrogativi,
sembra per il momento offrire la migliore visione sintetica di tutti i dati fomitici
dai tre documenti suddetti. » C'est aussi l'opinion de J. T. MíLik, Verbum
Domini, vol. 30 (1952), p. 40. 132 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
nous interdisait de descendre plus bas que 64 av. J.-G.
M. H. Segal, dans une première étude publiée par уж
*7K*ntí^, Jérusalem, 1951, p. 39 b, identifie les Kittim aux
Séleucides de Syrie. Il a modifié son opinion dans un article
postérieur1. Impressionné sans doute par le sacrifice que les
Kittim font à leurs enseignes, il s'est rallié à l'opinion de
M. Dupont-Sommer qui y voit les Romains. Ceux-ci, dit-il,
étaient au plus haut de leur puissance, à l'époque asmonéenne
comme conquérants de l'Asie, tandis que les Séleucides étaient
à leur déclin. Le « conseil de leur maison coupable » ЛЗД
[ПЛ]9Ш ГУЛ de DSH, IV, 10, serait une désignation igno
minieuse du Sénat romain. Les mošelin qui viennent les uns
après les autres seraient les gouverneurs ou consuls envoyés
par le Sénat dans les pays étrangers. L'auteur . reconnaît
toutefois que la description des Romains dans le Midrash
contraste singulièrement avec celle du premier livre des
Machabées, VIII, 1-16 qui en fait les alliés des Juifs. Mais, ce
serait, dans le Midrash, la marque d'une protestation contre

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