Sources pédagogiques et traités d éducation - article ; n°1 ; vol.12, pg 15-29
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Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public - Année 1981 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 15-29
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Extrait

Monsieur Pierre Riché
Sources pédagogiques et traités d'éducation
In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 12e congrès,
Nancy, 1981. pp. 15-29.
Citer ce document / Cite this document :
Riché Pierre. Sources pédagogiques et traités d'éducation. In: Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de
l'enseignement supérieur public. 12e congrès, Nancy, 1981. pp. 15-29.
doi : 10.3406/shmes.1981.1372
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/shmes_1261-9078_1982_act_12_1_1372Pierre RICHE
Sources pédagogiques
et traités d'éducation
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trines pédagogiques passe de l'Antiquité à la Renaissance en est
imant qu'aucun pédagogue du Moyen Age n'est digne d'être cité et
pourtant paradoxalement il reconnaît que « l'enseignement médiév
al est à l'origine de tout le système pédagogique des temps modern
es ». Dans le tome 2 du « Traité des sciences pédagogiques » con
sacré à l'histoire de la pédagogie et paru en 1971 (3), le Moyen Age
est certes modestement représenté — 100 pages sur 509 — mais
l'auteur s'intéresse plus à l'évolution de l'enseignement et de la
culture qu'à la pédagogie de ce qu'il appelle « l'interminable miflé-
nuire ».
1. ARIÊS (Ph.), L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime. Paris,
1973, p. 463.
2. HUBERT (H), Histoire de la pédagogie, Paris, 1949. Signalons que J.
Château, Les grands pédagogues, Paris, 1973, ignore totalement le Moyen
Age.
3. DEBESSE (M.) et MIALARET (J.), Traité des sciences pédagogiques,
t. 2, Histoire de la pédagogie, Paris, 1971. SOURCES PÉDAGOGIQUES 16
Pourtant, depuis quelques années, en Amérique comme en Eu
rope et même en France, l'histoire de la pédagogie médiévale com
mence à être l'objet de travaux de plus en plus nombreux. Des
theses, des revues, des ouvrages collectifs, des congrès sont consacrés
à ce sujet, prouvant ainsi que l'on s'intéresse de plus en plus à
l'enfant et à l'adolescent du Moyen Age (4).
Mais aucune véritable histoire de la pédagogie médiévale ne peut
être vraiment écrite sans que préalablement soit fait un inventaire
des sources qui permette d'appuyer l'enquête sur des bases solides.
C'est pourquoi j'ai accepté, peut-être avec un peu de présomption, de
collaborer à l'entreprise de l'Université de Louvain-la-Neuve, la
« Typologie des sources du Moyen Age occidental », qui a réservé
une section aux pédagogiques. Le travail est difficile car le
Moyen Age est une époque où la plupart des écrits ont un but didac
tique et pédagogique. Les clercs, les moines, les laïcs cherchent à fo
rmer l'homme et le chrétien. Une Vie de saint se présente comme le
miroir du parfait moine et du parfait évêque. Les romans en latin
tels Ruodlieb ou le Waltharius au XIe siècle ou en langue vulgaire
Perceval, Tristan, Der Welsche Gast par exemple, ont une portée
pédagogique certaine. Des ouvrages comme les Quatre âges de
l'homme de Philippe de Novare ou le Livre de la Deablerie
d'Eloy d'Amerval, du XVe siècle, donnent des conseils aux parents
et aux éducateurs. Que de livres qui s'intitulent Instructio, Educatio,
Disciplina, Eruditio, Speculum, Enseignement, Lehre, Doctrinal, Mir
oir, etc. qui sont destinés à l'information des hommes et des fem
mes, sans pourtant être proprement dits des ouvrages pédagogiques.
Dans l'immense littérature médiévale en latin et en langue vulgaire,
il faut donc retenir les écrits qui ont pour but de former les enfants
et les adolescents, soit qu'ils s'adressent directement aux jeunes, soit
qu'ils s'adressent aux adultes qui ont pour charge d'éduquer les
jeunes. Dans l'introduction à la Typologie (5), Leopold Génicot et
ses collaborateurs ont réservé une section aux sources pédagogiques
et ont défini les différents types de traités destinés à l'éducation.
Viennent d'abord les traités relatifs à la première enfance (pédiatrie,
hygiène) et aux « bonnes manières » (contenance de table, modèle
de conversation). Puis on passe à l'éducation physique (traités sur la
4. Signalons entre autres The History of Childood éd. par Llyod de Mause.
New- York, 1974 et le Colloque : L'enfant au Moyen Age, Senefiance n° 9,
Aix-en-Proyence, 1980. Tout dernièrement M. Rouche «Enseignement
et Education en France, des origines à la Renaissance» Paris 1981
« Histoire mondiale de l'Education » t.I, des origines à 1515, PUF,
1981.
5. Typologie des sources du Moyen Age occidental. Introduction par L.
Génicot, Turnhout, 1972, p. 29. SOURCES PÉDAGOGIQUES 17
chasse), puis à l'éducation ludique (traités sur les jeux d'échecs, de
dés). Ensuite vient la formation socio-professionnelle, le métier et
sa morale (traités du parfait écuyer, chevalier, noble, prince, juge,
marchand, berger, jongleur, etc.) et ceux qui parlent du gouverne
ment de la maison et du domaine (traités d'économie domestique et
d'économie rurale). La formation morale par les proverbes, les fables,
les exempla font l'objet d'une autre section, viennent ensuite la for
mation civique et politique (formation des princes), la formation phi-
létique (traités d'initiation à l'amour courtois, au mariage) et la for
mation religieuse (catéchèse, initiation à l'engagement dans la vie
religieuse, manuels de théologie sacramentaire, de confession). Enfin
le programme prévoit les traités de pédagogie « différentielle » selon
le sexe ou l'âge.
Tout en reconnaissant l'intérêt de ce programme, on peut propos
er une classification tripartite : d'abord les écrits sur études
et la vie scolaire, ensuite les ouvrages destinés à une formation spé
cialisée, enfin les traités d'éducation proprement dits.
En ce qui concerne le premier groupe, il est certain que tout ce
qui relève de l'école ou de l'instruction des clercs doit faire l'objet
d'un traitement particulier. Les responsables de la Typologie ont
d'ailleurs prévu des fascicules spéciaux pour les traités de gram
maire, de rhétorique, et l'on peut imaginer que les artes dictandi, les
manuels do conversation, les glossaires, etc., peuvent être étudiés à
part. Je n'insisterai donc pas sur ces types de sources.
Un deuxième secteur, celui des traités intéressant un type parti
culier de formation et s'adressant aussi bien aux enfants instruits
dans l'école qu'à ceux qui sont élevés dans leur famille. Ainsi ce
qu'on appellera plus tard les traités de civilité sont représentés par
les manuels de convenance et de table. On apprend à l'enfant les
bons usages à observer : se laver les mains, ne pas remettre un mor
ceau de la bouche au plat, ne pas recracher ce que l'on a mâché,
ne pas parler la bouche pleine, essuyer sa bouche, ne pas se moucher
avec sa main, renifler, etc., etc. Ces ouvrages, attribués à plusieurs
auteurs, sont écrits en latin et en langue vulgaire et ils sont versifiés,
ce qui permet de les apprendre par cœur : « Enfant qui veut être
courtois / Et à tous gens agréable / Et principalement à table /
Garde ces règles en françois ». On a pu dénombrer une dizaine de
contenances de table aux titres divers : Status mensae

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