Synaxaire Vie de saint Sava (Sabas) archevêque de Serbie
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Extrait du volume 3 du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Pétra

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Publié le 24 janvier 2013
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Langue FrançaisFrançais

Extrait

Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra Mont Athos L E Sea x a i r y n
Vies des Saints de l’Eglise Orthodoxe
e Monastère de Stoudénitsa,xivs.
14 Janvier Vie de saint Sava Premier archevêque de Serbie
Mémoire de notre vénérable Père SAVA(Sabas), premier arche-1 vêque de SERBIEet fondateur du monastère de CHILANDAR. otre saint Père Sava, le saint le plus cher au cœur du peuple serbe, naquit en 1174. Troisième ls du grand-prince de Serbie, le pieux répoNnse à la prière de ses parents, et reçut au saint baptême le nom de Étienne Némania, il fut miraculeusement accordé par Dieu, en 2 Rastko. Ayant grandi dans la crainte de Dieu et dans toutes les vertus évangéliques, il fut chargé, à l’âge de quinze ans, du gouvernement de la province d’Herzégovine ; mais, peu attiré par la gloire et les plaisirs de ce monde, il brûlait de jour en jour davantage d’amour divin. De retour à la cour, un an plus tard, il donnait des réponses évasives aux propositions de mariage faites par ses parents et, lorsqu’une délégation des moines serbes du Mont Athos, dirigée par unstaretsrusse, vint solliciter la générosité du grand-prince, Rastko écouta avec avidité les récits de l’Ancien sur la vie angélique et déjà céleste que mènent les moines dans le Jardin de la Mère de Dieu. Ses dernières hésitations, dues à son amour lial, cédèrent quand le moine lui rappela la parole du Seigneur :Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi(Mt10, 37). Il décida alors de prendre, lui aussi, sa croix pour suivre le Seigneur. Usant d’une sainte ruse, il demanda à son père sa bénédiction pour aller à la chasse au cerf et s’élança aussitôt sur les traces du divin Gibier : le Christ.
1. Deux biographies ont contribué au développement de son culte, cellerédigée par le moine e e athonite Domitien (milieu duxiiis.) et celle de Théodose (in duxiiis.), qui est considérée comme le sommet de la littérature serbe médiévale. Voir S.Nicolas Vélimirovitch,Vie de saint Sava,trad. L. Mihailovitch, Paris 2001. L’Église russe commémore S. Sava le 12 janv. 2. Diminutif de Rastislav, traduction slave de Crescens.
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LE SYNAXAIRE
Arrivé à l’Athos, Rastko devint novice au monastère russe de Saint-Pantéléimon (l’actuel Vieux Rossikon), mais il fut bientôt découvert par un voïvode de la cour, que son père avait envoyé à sa recherche. Là encore, le jeune prince se servit de l’astuce du serpent (Mt10, 16). Après le long oce monastique, il t servir au voïvode et à sa suite un repas plantureux, et prota de leur sommeil pour monter au sommet de la tour du monastère et y recevoir le saint Habit angélique, changeant son nom pour celui de Sava. Quand, au petit matin, les envoyés du roi s’éveillèrent, ils virent avec stupeur le prince habillé en moine leur jeter du haut de la tour ses mèches de cheveux fraîchement coupées, ses vêtements princiers et une lettre de consolation pour ses parents. Quelque temps après, Sava entra au grand et prestigieux monastère de Vatopédi, sous la direction de l’Ancien Macaire. Sa noble origine, et surtout son renoncement parfait à tout ce qui est du monde, son obéis-sance absolue, sa parfaite humilité, son zèle pour le jeûne, la veille et la prière lui attirèrent l’admiration de tous les athonites. Il visita pieds nus tous les monastères et lieux sanctiés de l’Athos, et resta émerveillé en particulier par la vie silencieuse et détachée de soucis terrestres des ermi-tes. Comme, de retour à Vatopédi, son supérieur ne lui donnait pas sa bénédiction pour suivre une telle voie, il s’adonna avec une ferveur encore plus grande à l’obéissance et au service des frères. Il acquit une profonde connaissance du grec, ce qui lui permit de traduire en slave et de trans-mettre à son peuple les richesses de la tradition patristique, liturgique et canonique de l’Église. Grâce à l’inuence de son ls, Étienne Némania abandonna à son tour la royauté terrestre, an de militer pour l’acquisition du Royaume des cieux. Il abdiqua en 1196 au prot de son autre ls, Étienne, et devint moine au monastère de Stoudénitsa, sous le nom de Syméon. Peu de temps après, il gagna la Sainte Montagne et prit son ls comme guide spi-rituel. Déjà vieux, il ne pouvait accomplir tous les travaux ascétiques des moines éprouvés, aussi Sava redoubla-t-il ses propres combats et prit sur lui toute l’ascèse que son père ne pouvait pas entreprendre. Il lui disait :
4LE SYNAXAIRE « Je suis ton jeûne et tes prosternations. Je suis ton ascèse … C’est moi qui suis responsable devant Dieu pour toi, puisque tu m’as écouté et que tu es venu jusqu’ici. » Ayant répandu en abondance leurs aumônes au prot
e Monastère de Petch,xiiis.
des monastères, les deux princes-moines fondèrent, avec la protection de l’empereur Alexis III Ange (1203), le monastère de Chilandar, qui allait devenir le centre de la piété et de la culture ecclésiastique serbes. Ils s’y installèrent avec des moines serbes, auxquels se joignirent bientôt des
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LE SYNAXAIRE
moines d’autres nationalités, et y progressèrent continuellement dans de célestes ascensions.
Monastère de Chilandar
En 1200, saint Syméon remit son âme à Dieu, et bientôt son corps commença à exhaler un baume miraculeux qui accomplissait quantité de miracles [13 fév.]. Après avoir laissé un higoumène à Chilandar, Sava put alors réaliser le désir de son cœur : vivre seul avec Dieu. Il s’installa dans une cellule près de Karyès, la petite capitale de la république monastique, où, tout entier captif de l’amour du Christ, ne regardant que vers le ciel et vers les biens du monde à venir, il suppliait jour et nuit le Seigneur de le prendre en pitié, lui le plus grand des pécheurs. Ayant été instruit, par une révélation, de la gloire céleste acquise par son père, il rédigea sa biographie et composa son office liturgique. Pendant ce temps, en Serbie, ses deux frères, les princes Étienne et Voukan, s’arontaient dans une guerre sanglante. Ils rent appel à Sava qui, après avoir été ordonné prêtre et élevé à la dignité d’archimandrite à Thessalonique, s’embarqua
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LE SYNAXAIRE
pour sa patrie avec les reliques miraculeuses de saint Syméon. Grâce à l’intervention du saint moine, les deux princes se réconcilièrent devant le tombeau de leur père, et le peuple serbe put jouir alors de la paix et des nombreux miracles accomplis par le baume qui continuait à couler de la châsse du saint. Pressé par Étienne et par le peuple, saint Sava resta alors en Serbie, devint higoumène du monastère de Stoudénitsa et, sans rien négliger de son mode de vie ascétique, il accomplit de nombreuses œuvres apostoliques, conrma le peuple dans la sainte foi orthodoxe, combattit les hérésies, t construire églises et monastères, qu’il organisa selon les règles athonites, et orna sa patrie des mœurs et des lois évangéliques. Il fonda le grand monastère de Jitcha, qui devait devenir un peu plus tard le siège de l’archevêché serbe et le centre de la vie ecclésiale du pays. À la suite de la sanglante prise de la capitale byzantine par les Croisés (1204) et de la fuite à Nicée de l’empereur et du patriarche, l’empereur latin de Constantinople entreprit d’envahir aussi la Serbie, avec l’aide du roi de Hongrie, André. Réduit à la dernière extrémité, Étienne répudia son épouse Eudocie, lle de l’empereur byzantin Alexis et fervent soutien de l’Orthodoxie, pour épouser une noble d’origine vénitienne, et il se montra prêt à se faire couronner par le pape, reconnaissant ainsi l’autorité de Rome sur son pays et sur l’Église serbe. Désapprouvant de telles conces-sions, mais sans juger son frère, Sava préféra se retirer et regagna la Sainte Montagne (1216), où il consacra son temps à prier Dieu pour le salut de son peuple. Peu après, le baume de saint Syméon ayant cessé de couler, les Serbes rent appel à l’intercession du saint moine. Sava envoya, par l’in-termédiaire de son disciple Hilaire, une lettre destinée à son frère Étienne et une autre adressée à son père. Dès qu’Hilaire lut cette missive devant le tombeau du saint, le baume se remit à jaillir à profusion, non seulement du tombeau mais aussi des icônes de saint Syméon, remplissant le peuple de joie spirituelle et conrmant ainsi que la faveur divine était du côté de Sava et de l’Orthodoxie. En 1219, saint Sava se rendit à Nicée et rencontra l’empereur Théo-er dore ILascaris, qui lui accorda la pleine autonomie pour l’Église serbe, à la condition qu’il acceptât d’en devenir lui-même le premier archevêque.
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LE SYNAXAIRE
Le jour de sa consécration par le patriarche œcuménique, on put voir une lumière divine entourer le nouveau hiérarque. De retour en Serbie, saint Sava se mit immédiatement au travail pour organiser l’Église serbe. Il ordonna ses meilleurs disciples comme évêques, couronna solennelle-ment son frère, qui fut dès lors connu sous le nom de Premier Cou-ronné (Proventchani) [24 sept.], traversa le pays en prêchant la vraie foi, la pénitence et la pureté des mœurs, ordonna des prêtres, fonda partout des églises et des monastères, traduisit et imposa l’observation des saints Canons ecclésiastiques.
Monastère de Simonos Pétra (Athos), réfectoire.
De tels succès attirèrent la jalousie du roi de Hongrie, qui prépara une nouvelle invasion. Saint Sava, envoyé comme médiateur, apaisa le roi André par la force de sa parole. À son retour, le prince Étienne décéda, sans avoir pu réaliser son désir de devenir moine. Saint Sava adressa alors
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LE SYNAXAIRE
une ardente prière au Seigneur, et le défunt recouvra la vie le temps de revêtir le saint Habit monastique, sous le nom de Simon, et de commu-nier aux saints Mystères, puis il remit en paix son âme à Dieu dans l’at-tente de la résurrection. Après le couronnement du ls d’Étienne, Radoslav (1230), l’archevê-que partit en pèlerinage en Terre Sainte. Il vénéra avec larmes les lieux sanctiés par la présence du Seigneur et séjourna au monastère de Saint-Sabas, où il reçut le bâton pastoral de son saint patron, conformément à une prophétie de saint Sabas le Sanctié, annonçant que, longtemps après sa mort, devait venir de loin un homme de Dieu portant son nom et pasteur d’un peuple nombreux. Après avoir rencontré le saint empereur Jean III Vatatzès [4 nov.] à Nicée et être passé sur la Sainte Montagne pour saluer ses frères, il regagna la Serbie, où l’attendaient de nouveau les sou-cis de la cité terrestre. Radoslav, détrôné par une révolte de la noblesse, lui demanda de devenir moine. Son jeune frère, Vladislav, reçut la couronne à sa place et épousa la lle du roi Jean II Asen de Bulgarie, la puissance alors dominante dans la péninsule des Balkans (1233). Ayant ainsi rétabli l’ordre dans le royaume et approchant de la vieilles-se, saint Sava renonça au trône archiépiscopal, remit la direction de l’Église er serbe à son disciple, saint Arsène I [28 oct.], et entreprit un nouveau pèle-rinage en Terre Sainte, en Égypte, au Mont Sinaï et à Antioche. Tombé malade en approchant de Constantinople, il séjourna quelque temps au monastère de l’Évergétis, puis il se rendit à Tirnovo, en Bulgarie, où il fut solennellement accueilli par le roi Asen. Épuisé par ses nombreux voyages et par de si longues années consacrées au service de l’Église, il trouva le repos, le 14 janvier 1235 (1236). Avant de rendre son âme au Seigneur, saint Sava remit le peuple serbe à la bienveillance de Dieu et termina sa prière en disant, comme saint Jean Chrysostome : « Gloire à Dieu pour tout ! » Son visage était alors tout étincelant de lumière. Le corps du saint fut déposé dans l’église des Quarante-Martyrs à Tirnovo et, deux ans plus tard, le roi Vladislav vint en personne le demander au souverain bulgare et il le ramena en Serbie, au monastère
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LE SYNAXAIRE
de Milechevoqui devint un grand centre de pèlerinage. Pendant l’oc-cupation turque, le cruel Sinan pacha, ayant été chargé par le sultan de mettre n aux révoltes des Serbes, s’empara des saintes reliques et les t brûler à Belgrade, le 27 avril 1595. Privé de la présence terrestre de son saint protecteur, le peuple orthodoxe resta cependant invaincu, car saint Sava ne cesse d’intercéder dans le ciel pour la sauvegarde de l’Église.
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LE SYNAXAIRE
Ce texte est extrait du: Synaxaire Vies des Saints de l’Église Orthodoxe par le Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra (Mt Athos) Volume 3 : mois de Janvier et Février, à paraître
Les volumes 1 et 2 sont disponibles auprès des Dépendances de Simonos Pétra: Monastère Saint Antoine le Grand Font de Laval F 26190 SAINT-LAURENT-EN-ROYANS Fax : 04 75 47 53 68
Monastère de Solan F 30330 LA BASTIDE D’ENGRAS Fax: 04 66 82 99 08
Monastère de la Transguration Neguirat F 24120 TERRASSON Fax: 05 53 50 23 94 Commande en ligne www.monastere-transguration.fr
Ou en librairie : La Procure, Librairie de l’Institut Saint-Serge.
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