Un traité hermétique conservé en arménien - article ; n°1 ; vol.190, pg 55-72
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1976 - Volume 190 - Numéro 1 - Pages 55-72
Traduction française d'un texte arménien déjà publié avec une version russe. Le traité paraît bien remonter à un original grec d'inspiration authentiquement hermétique, avec prédominance du courant optimiste qui loue l'harmonie du cosmos ; mais il a été muni d'un appendice étranger sur les éléments, et sa rédaction sous forme de définitions ou maximes le rend très obscur.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M.-G. de Durand
Un traité hermétique conservé en arménien
In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 55-72.
Résumé
Traduction française d'un texte arménien déjà publié avec une version russe. Le traité paraît bien remonter à un original grec
d'inspiration authentiquement hermétique, avec prédominance du courant optimiste qui loue l'harmonie du cosmos ; mais il a été
muni d'un appendice étranger sur les éléments, et sa rédaction sous forme de définitions ou maximes le rend très obscur.
Citer ce document / Cite this document :
de Durand M.-G. Un traité hermétique conservé en arménien. In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 55-
72.
doi : 10.3406/rhr.1976.6255
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1976_num_190_1_6255Un traité hermétique conservé en arménien
Traduction française d'un texte arménien déjà publié avec
une version russe. Le traité paraît bien remonter à un original
grec ď inspiration aulhenliquement hermétique, avec prédomi
nance du courant optimiste qui loue l'harmonie du cosmos ; mais
il a été muni d'un appendice étranger sur les éléments, et sa
rédaction sous forme de définitions ou maximes le rend très obscur.
Il y a presque vingt ans déjà que M. Heinrich Dôrrie pré
sentait dans une revue occidentale le remarquable ensemble
de textes et d'études que la Bibliothèque Nationale de la
République d'Arménie venait de publier dans le troisième
tome de son recueil périodique, malheureusement trop peu
diffusé à l'étranger, le Banber Matenadarani1. De ces textes,
le « Traité du philosophe Zenon sur la nature » a déjà fait
l'objet d'un travail, qui devait d'ailleurs aboutir à refuser à
cette œuvre l'authenticité zénonienne, voire stoïcienne2. Au
contraire, sauf erreur, les « Définitions d'Hermès Trismégiste
adressées à Asclépius » n'ont pas été réétudiées depuis l'ana
lyse, au demeurant sagace, mais très rapide et fondée seule
ment, semble-t-il, sur la traduction russe conjointe, qu'en
avait fournie en 1957 M. Dôrrie3. La chose est peut-être
d'autant plus regrettable que ce connaisseur pouvait affirmer
1) Cf. le compte rendu dans Gnomon, t. 29 (1957), pp. 445-450, du volume
Der Bote aus dem Matenadaran, Bd 3, Eriwan, Verlag der Akademie der Wissen-
schaften der Armenischen SSR, 1956. Dans le Banber Matenadarani, l'intr
oduction du traité occupe les pp. 287-297, le texte, avec traduction juxtalinéaire
russe par S. Arevchatian, les pp. 288-313, un résumé en russe les pp. 313-314.
2) Cf. E. G. Schmidt, Die altarmenische « Zenon y>-Schrifi, Abhandlungen der
Akademie der Wissenschaften zu Berlin, Klasse fur Sprachen, Literatur und
Kunst, 1960, n° 2.
3) Du moins, en 1971, A. Lesky, dans la 3e édition de sa Geschichte der
griechischen Literatur, p. 990, ne donnait-il encore aucune autre référence.
REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 3/76 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 56
déjà que « par son style et son train d'idées, le traité porte en
lui le cachet de l'authenticité » ; la proximité des schemes de
pensée platoniciens, poursuivait M. Dôrrie, est impossible à
méconnaître, et même ce platonisme est moins surchargé
d'allégories et d'excroissances que dans la moyenne des traités
hermétiques1. Et nous ajouterions quant à nous que l'âge des
manuscrits ne doit même pas inspirer cette légère hésitation,
ce scrupule, qu'il paraît avoir insinués dans l'esprit du savant
allemand. Il est vrai que des six manuscrits utilisés par
H. Manandian pour établir le texte, un seul est médiéval
(d'avant 1282, d'après le colophon)2. Mais on sait que si les
codices du haut Moyen Age, pour ne point parler des antiques,
sont très rares dans des bibliothèques aussi décimées que le
peuple qui les créa, les scribes sont fidèles jusqu'à recopier
parfois tels quels les colophons de l'archétype3.
D'autre part, l'éditeur arménien contemporain H. Manand
ian (déjà mort quand fut publié son texte) avait visé surtout,
dans son Introduction, à replacer cet opuscule dans le cadre
de la littérature de son pays. Il avait ainsi montré qu'on en
trouvait déjà des réminiscences dans un auteur du vine siècle,
Etienne de Siounie, et que la version arménienne émanait de
l'école florissante justement à l'époque d'Etienne, de ces tr
aducteurs hellénisants qui, n'ayant pas hésité à torturer leur
langue pour coller aux tournures grecques, nous ont fourni de
1) Cf. op. cit., p. 446.
2) Ayant compulsé, depuis, l'inventaire des manuscrits du Matenadaran,
nous y avons trouvé dix, et non plus simplement six, codices où figure sans doute
notre traité ; mais à part celui qui est antérieur à 1282 (le n° 1500, dans l'Invent
aire), ils s'échelonnent du xve au xixe siècle : le n° 9622, de 1858, montre que la
popularité du traité s'est maintenue jusqu'à une date récente. Au deuxième tome
de l'Inventaire, col. 410, est signalé un manuscrit de 1365, le n° 6869 ; mais le
titre de l'œuvre peut-être hermétique qu'il contient est différent : « Asclépius,
sur les quatre natures de l'homme, de l'année et du mois ». Il ne nous a pas été
possible d'examiner ce manuscrit pour découvrir ses rapports avec notre texte.
3) A vrai dire, dans le cas de notre traité, quelques-uns des transcripteurs
chrétiens ont dû hésiter devant le caractère scandaleux, à leur point de vue, de
certaines affirmations. Cela pourrait expliquer, notamment, que l'une ou l'autre
mention des « dieux » ait été remise au singulier. (En fait, le grec ne parlait, selon
toute probabilité, que de daimones et l'arménien a eu du moins le bon esprit de
ne pas les travestir en « démons » ou « diables »). Mais cette retouche n'est pas
constante ou universelle. TRAITÉ HERMÉTIQUE CONSERVÉ EN ARMÉNIEN 57 UN
ce fait des calques permettant souvent une retransposition
dans l'idiome originel. Le travail d'H. Manandian corrobore
donc les présomptions d'authenticité et d'ancienneté. Mais
comme il ne rend pas le texte beaucoup plus accessible, il nous
a semblé utile, les permissions nécessaires dûment obtenues1,
de proposer une version française de ce petit traité, même si
certaines phrases sont restées pour nous des devinettes mal
résolues, ainsi apparemment déjà que pour les traducteurs
arménien et russe2. Une excuse nous est commune avec nos
prédécesseurs ; l'auteur lui-même doit être dans une forte
proportion responsable de cette obscurité. D'une part, en effet,
il vise certainement au style sentencieux, celui des maximes ;
et celles-ci, pour être aussi frappantes que possible, ont tou
jours couru le risque d'antithèses forcées et d'une concision
par trop elliptique.
D'autre part, il se pourrait que cet hermétiste n'eût pas
bien décidé avec lui-même si l'homme était mieux ici-bas,
inséré dans le monde visible et dans son corps, ou bien libéré
de ce qui devrait alors être considéré comme entraves et prison.
On ne voit pas non plus très bien si pour l'auteur Dieu est « au
ciel », transcendant à l'univers sensible, ou bien tellement
omniprésent dans le cosmos qu'on aboutirait à un certain
panthéisme. La solution pourrait être apportée cependant
par ces mentions des « dieux » semées çà et là : ainsi, le divin
serait diffus partout, en vertu d'une délégation du Dieu
suprême. De toute façon, il paraît bien y avoir là un poly
théisme plus ou moins affirmé qui exclurait l'hypothèse d'une
main chrétienne ou juive, sauf, dans le premier cas, pour une
retouche, l'allusion à l'Incarnation qu'il est fort tentant de
1) L'autorisation donnée par la Direction du Maténadaran n'est qu'une ma
nifestation d'une largeur d'accueil qui est tout à fait croyable seulement à ceux
qui en ont fait l'expérience.
2) Nous avons bien ess

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