La conversion d Henri IV - article ; n°62 ; vol.14, pg 43-58
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1928 - Volume 14 - Numéro 62 - Pages 43-58
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1928
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre de Vaissière
La conversion d'Henri IV
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 14. N°62, 1928. pp. 43-58.
Citer ce document / Cite this document :
de Vaissière Pierre. La conversion d'Henri IV. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 14. N°62, 1928. pp. 43-58.
doi : 10.3406/rhef.1928.2456
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1928_num_14_62_2456CONVERSION D'HENRI IV LA
Périlleuse — Les Etats situation généraux d'Henri de IV, 1j&9i3. en — 1&93. « Paris — La, vaut formation bien une du messe Tiers-parti. ». —
Lés raisons politiques et religieuses de l'abjuration. — Le « saut
périlleux » et l'influence de Gabrielle d'Estrées. — Les hésitations
du roi en présence du formulaire. — La cérémonie de Saint-iDenis.
— Après la conversion.
A la fin de i592, trois ans s'étaient écoulés depuis que, au
lendemain de la mort d'Henri III, le roi de Navarre avait, par
la déclaration du 4 août 1589\ solennellement promis de se
faire instruire dans la religion catholique, et reconnu ainsi
que sa conversion pouvait seule lui mériter" là couronne dont •.
l'écartait son hérésie.
Mais pendant ces trois ans, l'a crainte de perdre l'appui de
ses coreligionnaires, avant d'avoir remporté sur la Ligue un
succès décisif,, le souci aussi de se séparer d'eux sans leur
avoir garanti quelques justes avantages l'avaient fait de jour
en jour remettre l'exécution de sa promesse. Or, à cette date
de 1592, le triomphe définitif qu'il avait pu espérer après les
batailles d'Àrques et d'Ivry semblait, sinon .compromis, au
moins singulièrement retardé par le double échec essuyé en
1590 devant Paris, en 1592 devant Rouen. Et ces revers appa
raissaient à ce moment d'autant plus graves qu'ils se trou
vaient coïncider avec toute une série d'événements bien
propres à compliquer étrangement la situation dû « roi saris
couronne». En premier lieu, avec- les mouvements d'opinion
très inquiétants qui se produisaient dans^le parti de la Ligue.
Sàiis doute, à la fin de 1591, les Royaux avaient salué comme
un succès la scission qui s'était produite dans ce parti à la
suite de l'exécution par les Seize du président Brisson -et des
deux conseillers Larcher et Tardif. La répression faite par
Mayenne de cet acte révolutionnaire avait pu laisser espérer,
en effet, que, délivrée de l'oppression d'une minorité sectaire
i;\IsÀMBERT, Àhcienhes lois françaises, t. XV* p. S> •

.
'

'

.
FRANCE" 44r* - REVUE D*H|STOIREI>E t'ÉGLISB DE
violente, l'Union se montrerait moins réfractaire à une. conet
ciliation et à un accommodement. Mais si la majorité des
Ligueurs avait sincèrement applaudi à l'acte de vigueur de
Mayenne, cela ne voulait pas dire que cette majorité renonçât
à-ses idées, et fût prête à se jeter dan^ les bras du Béarnais.
Moins que jamais te • vent * semblait souffler à la paix.- .
Le 27 août 1590, Je pape Sixtë-Quint était mort au moment
où il paraissait revenir à l'égard des catholiques- royaux à
des sentiments plus favorables. Son successeur, Grégoire XIV,
avait, au contraire, dès son avènement, fait preuve contre eux
de la passion la plus vive.
Le 3 juin 1591, avaient été affichées à Notre-Dame de Paris
. des bulles du nouveau pontife condamnant « ceux qui, disait-
il, n'ont pas reçu la succession du royaume, parce qu'ils ont
abandonné la foi de leurs aïeux », et prononçant la peine de"
« l'excommunication contre les prélats, les nobles et les gens
du Tiers qui s'obstineraient à rester fidèles -à l'hérétique »\
Au même moment où la Papauté prenait cette attitude
intransigeante, le roi d'Espagne, qui jusqu'alors s'était con
tenté d'accorder à la Ligue des secours d'hommes et d'argent,
laissait percer l'ambition d'intervenir souverainement dans les
affaires de France, d'être proclamé protecteur du royaume et
de faire valoir, comme tel, les droits au trône de Claire-
Isabelle-Eugénie, fille d'Elisabeth de Valois et petite-fille
'
. d'Henri IL
Mais plus dangereuse encore que les déclarations du pape
et que les prétentions de Philippe II apparaissait l'opposition
de beaucoup de ligueurs qui, restant gallicans et patriotes,
estimaient cependant .aussi impossible de reconnaître un roi
hérétique qu'un souverain imposé par l'Espagne. Pour eux,
•seulement, entre ces deux extrémités, il y avait un moyen
terme, un tiers parti. Puisque le Béarnais reculait toujours
devant sa promesse de se faire instruire, pourquoi ne pas
chercher parmi les princes du sang restés catholiques un can
didat à la couronne ? C'était en revenir en somme à l'expédient,
qui avait fait proclamer roi le cardinal de Bourbon, sous le
nom de Charles X. Celui-ci était mort le 8 mai 1590. Etait-il
F--f'. ■•:■..:;"•■)
2. H. de L'Eppois, Eq Ligue et les Papes (1886h g. 443 et suivantes. CONVERSION D'HKNIU IV 45 LA
impossible de lui trouver dans, la famille de Bourbon un suc
cesseur acceptable ? Le cardinal Charles de Vendôme, devenu
cardinal de Boufbon par la mort de son oncle, jeune encore
et qui devait être facilement relevé de ses vœux, semblait un
prétendant assez qualifié, comme aussi le comte de Soissons
qui, bien que rallié au Béarnais, ne l'était pas ..assez ferme
ment, pour qu'on ne pût songer à l'en détacher.
Il y avait dans ces intrigues et ces manœuvres un grave
Que*ïeûTs* auteurs liassent décidément danger pour Henri IV.
partie avec les catholiques royaux las des promesses jamais
tenues du roi de se convertir, celui-ci devait se trouver, du
jour au lendemain, abandonné du plus grand nombre de ses
partisans. Et si l'on pouvait espérer que les Etats-Généraux —
dont la réunion, depuis si longtemps promise par Mayenne,
"était enfin annoncée pour le mois de janvier 1593 — reste
raient insensibles aux menaces du pape ou aux avances de
Philippe II, pouvait-on compter qu'ils ne se rallieraient point •
aux plans du tiers-parti? Dès l'assemblée des Etats, ces
craintes avaient pris corps. Si, en effet, les avances à eux
faites par le légat du pape et par le duc de Féria, ambassa
deur extraordinaire de Philippe II,' avaient trouvé peu d'écho
parmi les députés, ceux-ci, en revanche, avaient paru plus
sensibles aux suggestions du tiers-parti, et assez disposés à
appuyer 'la candidature au trône d'un prince du sang quel
qu'il fût, pourvu que- catholique et « obéissant fils de
l'Eglise »'\ La menace d'être abandonné par tous ceux qui
avaient jusque là fait crédit à ses promesses se précisait donc
de plus en plus pour Henri IV, et le moment était venu pour
lui de prendre un parti.
Il le comprit, et, dès lors, les choses allaient se précipiter.
On a beaucoup épilogue sur la conversion d'Henri IV, sur
les motifs qui l'ont inspirée, et, se référant au mot célèbre :
Paris vaut bien une messe ! on en a conclu généralement
que les considérations politiques et l'ambition du trône
jouèrent le rôle principal dans cette conversion.
S. Procès-verbaux des Etats généraux de 1593, publiés par- Auguste
Bernard, dans la collection des Documents inédits, 1842. ■

.
REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCK !6>
DJsojis, tout d'abord, que la boutade citée semble apo
cryphe. Elle peut avoir son origine dans le mot d'Henri IV à
un gentilhomme « à qui le roi demandant pourquoi, ayant été
jusque là au prêche, il allait maintenant à la messe : « Sire,
répondit-il, parce que vous y allez »; — sur quoi le roi
aurait réparti : « Ah ! j'entends bien que c'est : vous avez
volontiers Quelque couronne à gagner >x4. Toutefois, .phis
sûrement, le propos se rattacherait à l'anecdote rapportée dans
un recueil satirique de 1622 — Les Caquets de l'accouchée —
qui, parlant de ia conversion de Lesdiguieres, suivie de son
élévation à la dignité de connétable de France, rappelle

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