Mgr Pierre d Ornellas
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Mgr Pierre d'Ornellas

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Dimanche 12 Décembre 2010
Chroniques
L'entretien
Mgr Pierre d'Ornellas
M gr PIERRE D'ORNELLAS , archevêque de Rennes, coordonne la réflexion de l'Eglise catholique sur le projet de loi
bioéthique . Recherche sur l'embryon , levée de l'anonymat avec accord du donneur, procréation
médicalement assistée ,
autant de sujets sur lesquels les députés devront se prononcer. Le projet de loi sur la bioéthique , présenté en Conseil des
ministres le 20 octobre dernier par Roselyne Bachelot, sera débattu début 2011 à l'Assemblée nationale. L'Eglise
catholique fait entendre sa voix sur le sujet avec la publication mercredi de
Bioéthique
. Un enjeu d'humanité
(
Conférence des évêques de France ) sous la plume de M gr Pierre d'Ornellas , archevêque de Rennes et responsable du
groupe de travail des évêques de France sur la bioéthique .
Quelles sont selon vous les grandes avancées de ce projet de loi ?
Je salue des améliorations, mais ce projet semble encore trop à la remorque d'intérêts de certains chercheurs. Le gouvernement
propose de considérer le sang de cordon ombilical et le sang placentaire comme une ressource thérapeutique. Il veut en favoriser
le recueil et la conservation pour servir aux soins de façon solidaire tout en gardant la possibilité de soigner l'enfant de ce cordon
ou un membre de sa famille quand la nécessité est avérée. Par ailleurs, le gouvernement prend en considération l'intérêt de l'enfant
en envisageant la levée de l'anonymat dans le cadre de la procréation médicalement assistée avec don de gamètes, en lui
permettant l'accès à l'identité du donneur. Mais cette levée de l'anonymat engendre des questions insolubles, contraires à l'intérêt
de l'enfant qui, pourtant, est primordial. Est-il juste de continuer à recourir au don de gamètes, c'est-à-dire de le faire naître en
divisant sa filiation ? L'enfant était le grand absent des deux précédentes lois de bioéthique. Les possibilités de la science ont
primé jusqu'à présent.
Vous rejetez en bloc les progrès de la science ?
Certainement pas ! L'Eglise encourage bien évidemment la science. Il y a des guérisons de maladies génétiques grâce aux progrès
de la science. Et il y en aura d'autres. La science doit guérir la stérilité.
Il y a tout de même eu de belles avancées en matière de procréation médicalement assistée ?
La procréation médicalement assistée [ PMA ] ne guérit pas la stérilité. On tente de la pallier. Il y a quelque chose de trop grand
dans la procréation humaine pour la laisser à la domination de la technique. Avoir créé un être humain en dehors du corps de la
femme fut un événement sismique. A-t-on suffisamment réfléchi à ce que cela signifiait, au pouvoir que l'homme se donnait en
fabriquant un être humain dans une éprouvette ? Aujourd'hui, ce pouvoir est un lieu de fantasmes. On va choisir les caractères
génétiques de son enfant : les yeux bleus ou les cheveux bruns. Le risque de dérive eugéniste et de marchandisation est
considérable. Il y a des pays où l'on vend des gamètes !
Mais beaucoup de couples souffrent de ne pas pouvoir avoir d'enfant ...
Oui, c'est une grande souffrance. Mais la PMA engendre d'autres souffrances. Beaucoup de couples sont mal à l'aise d'avoir des
embryons congelés dans l'armoire. Cette congélation est un manque de respect pour l'être humain. Il y a une contradiction
fondamentale dont on ne peut se satisfaire : les PMA sont faites pour donner la vie, or elles aboutissent souvent à la destruction de
la vie des embryons. L'Allemagne et l'Italie interdisent la congélation d'embryons, pourquoi pas la France ?
Craignez-vous qu'une majorité de députés se prononce en faveur d'une autorisation de la recherche sur l'embryon ?
Ce serait une entorse grave à notre droit. Et une erreur car d'autres voies sont prometteuses. Certains scientifiques se sont engagés
dans la recherche sur les cellules souches adultes ou sur d'autres cellules. N'y a-t-il pas un non-dit scientifique concernant les
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