Notre-Dame de Paris. Sa place dans 1 histoire de l architecture médiévale. - article ; n°36 ; vol.7, pg 267-273
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Notre-Dame de Paris. Sa place dans 1'histoire de l'architecture médiévale. - article ; n°36 ; vol.7, pg 267-273

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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1921 - Volume 7 - Numéro 36 - Pages 267-273
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1921
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Jean Vallery-Radot
Notre-Dame de Paris. Sa place dans 1'histoire de l'architecture
médiévale.
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 7. N°36, 1921. pp. 267-273.
Citer ce document / Cite this document :
Vallery-Radot Jean. Notre-Dame de Paris. Sa place dans 1'histoire de l'architecture médiévale. In: Revue d'histoire de l'Église
de France. Tome 7. N°36, 1921. pp. 267-273.
doi : 10.3406/rhef.1921.2190
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1921_num_7_36_2190NOTRE-DAME DE PARIS
SA PLACE
-DANS L'HISTOIRE DE L'ARCHITECTURE MÉDIÉVALE
Alors que tant de sujets divers peuvent solliciter par
leur diversité même la curiosité d'un érudit en risquant
toutefois de disperser l'unité de son labeur, c'est témoi
gner d'un rare esprit de suite que de soumettre son activité
intellectuelle à la réalisation d'un programme élaboré
de longues années d'avance.
M. Marcel Aubert, archiviste-paléographe, conser
vateur-adjoint au Musée du Louvre, nous montre cet
exemple. Déjà, en 1909, il avait publié dans la collec
tion dirigée par M. Vitry, une histoire abrégée et une
description archéologique de Notre-Dame de Paris 1. Mais
ce travail n'était dans son esprit que l'ébauche d'un ouvrage
plus considérable. Après la guerre et ses cruelles épreuves,
l'auteur reprend son idée, l'agrandit, médite d'écrire une
monographie complète de la cathédrale, digne de ce monu
ment capital. Aujourd'hui il détache de ce futur ouvrage
un des chapitres les plus intéressants et le propose comme
thèse de doctorat à la Faculté des lettres de Paris : Notre-
Dame de Paris. Sa place dans l'histoire de F architecture du
XIIe au XIVe siècle 2. Le sujet ainsi posé élimine complè
tement l'étude de la sculpture. La soutenance de cette
thèse, le 16 février dernier, devant un jury présidé par
M. Mâle, obtint le plus légitime succès.
Natura non facit saltus. L'art, non plus, ne procède point
par bonds. Les lois de l'évolution sont également vraies
en matière biologique et en matière artistique. Rien ne
s'invente. N'est-ce pas par une adaptation géniale de
1. Marcel Aubert, La cathédrale Notre-Dame de Paris, Paris, Longuet,
1909.
2. Paris, Laurens, 1921. In-4°, 234 pages, 50 illustr., 1 pi., 40 fr. REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 268
formes déjà créées que l'artiste réalise son rêve? Un des
côtés les plus attrayants de la science archéologique est
précisément l'étude de la genèse et de l'évolution des
formes. La thèse de M. Aubert toute imprégnée de ce souci
est une étude d'archéologie comparée remplie d'intérêt.
Il est bien entendu qu'un édifice de l'importance de la
cathédrale parisienne ne sort pas tout construit du cer
veau de l'architecte.
Dans un exposé, véritable tableau généalogique, l'auteur
passe en revue toutes les grandes églises gothiques de la
deuxième moitié du xne siècle, les groupe par affinités et
nous les présente non pas isolées, comme on a l'habitude
de les contempler, mais unies par de réels liens de famille.
Deux monuments types sont à l'origine de nos grandes
cathédrales gothiques françaises. C'est, d'une part, la
cathédrale de Sens, dont le vaisseau spacieux largement
éclairé est une pure émanation des principes de l'école
romane bourguignonne. Cette grande église, dépourvue de
tribunes, influencera la cathédrale de Chartres et toutes
les cathédrales qui forment la glorieuse descendance de
la basilique beauceronne. D'autre part, c'est Saint- Denis,
la vieille abbatiale à tribunes de Suger, qui sera imitée
dans toute une lignée d'églises, Noyon, Senlis, Laon,.
Mantes, dont Notre-Dame de Paris clôture la liste.
Quel est l'âge de par rapport à ses aînées?
On compte plusieurs campagnes de construction. Pendant
la première, qui se place entre 1163 et 1182, l'évêque
Maurice de Sully élève le chœur avec son double bas-côté
et ses tribunes et le mur oriental des croisillons. Il n'y a
pas de chapelles rayonnantes. « Une deuxième campagne,
de 1180 à 1200, voit s'élever le mur occidental des croi
sillons et les piles occidentales de la croisée, les trois
dernières travées x doubles de la nef avec les travées co
rrespondantes des bas-côtés et les tribunes. Une
troisième campagne, de 1190 à 1220, commence par la
plantation des tours et de la travée de la nef qui les réunit,
et embrasse la construction de la façade jusqu'à l'étage de
1. Suivant une convention généralement admise, les travées de la
nef se comptent à partir de la façade. NOTRE-DAME DE PARIS 269
la rose... Au cours de cette même campagne, on jeta les
fondations de la première travée double de la nef qui fut
élevée, ainsi que les travées voisines des bas-côtés et des
tribunes, de 1210 à 1220. Dans une dernière campagne
on éleva la tour du sud (1225-1240), la tour du
nord et la galerie haute entre les deux tours (1235-
1250). » Ainsi, les travaux, commencés aux deux extré
mités de la cathédrale, se rejoignent au milieu de la nef.
Cette pratique, constante dans la construction des églises
du moyen âge, s'explique d'une manière très simple. Il
fallait avant tout que le culte fût célébré le plus tôt
possible. C'est ainsi que les archéologues expliquent les
déviations d'axe des églises, pour une raison de construct
ion, qui n'a rien de symbolique, comme on l'a souvent
avancé à tort.
La partie descriptive est excellente. L'auteur dissèque
le monument, en analyse les parties constitutives et s
ignale les imitations et les nouveautés.
L'étude de la coûte est d'abord envisagée, car c'est son
plan qui détermine la plantation des supports. Notre-Dame
est couverte, comme la plupart des églises gothiques du
xne siècle, de voûtes sexpartites. La voûte d'ogives, trop
plate en Normandie, trop bombée en Anjou, est normale
en Ile-de-France. De là, le succès de cette formule et la
raison pour laquelle la voûte d'ogives française s'est, dans
la suite, imposée à toute l'architecture chrétienne. Les
voûtes de Notre-Dame de Paris sont très peu bombées :
c'est une des innovations du maître d' œuvre.
Lorsqu'on observe le développement considérable pris
par les arcs-boutants de nos églises gothiques, on est tenté
de croire que cet étai si logique était l'un des principes
fondamentaux du nouveau système constructif. Il n'en
est rien. Les premières voûtes gothiques furent montées
sans le secours des arcs-boutants. Ce n'est qu'à la suite
de divers accidents, dont le plus commun était le boucle-
ment des murs, qu'on eut recours à cet artifice. On doit
savoir gré à M. Aubert de nous prévenir que la primitive
Notre-Dame était dépourvue d'arcs-boutants. A ce propos,
l'auteur émet une hypothèse ingénieuse. Il suppose que
l'architecte aurait élevé, sur les doubleaux des tribunes, REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 270
de grands murs- boutants épaulant les supports de la voûte,
qui auraient offert en outre l'avantage de soutenir la toi
ture en appentis des tribunes.
De spacieuses tribunes surmontent les bas-côtés de la
nef et du chœur. Chacun peut apprécier le charme de ces
promenoirs aériens, d'où la vue est admirable sur l'inté
rieur de l'église. A l'époque où les cathédrales, malgré
leurs grandes dimensions, étaient trop étroites cependant
pour contenir la foule des fidèles, les jours de fête, les
maîtres d'œuvre augmentaient volontiers la capacité
de l'édifice, en superposant aux bas-côtés du rez-de-
chaussée un autre bas-côté. Ce n'était pas une inno
vation, car, si l'on passe rapidement en revue, depuis
les basiliques judiciaires jusqu'aux grandes églises
gothiques de la fin du xne siècle, les basiliques chrétiennes
de Rome et de Syrie, Sainte-Sophie de Constantinople,
les r

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