Saint Louis et le comté de Melgueil - article ; n°26 ; vol.5, pg 182-199
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1914 - Volume 5 - Numéro 26 - Pages 182-199
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Julien Rouquette
Saint Louis et le comté de Melgueil
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 5. N°26, 1914. pp. 182-199.
Citer ce document / Cite this document :
Rouquette Julien. Saint Louis et le comté de Melgueil. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 5. N°26, 1914. pp. 182-
199.
doi : 10.3406/rhef.1914.2104
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1914_num_5_26_2104SAINT LOUIS
ET LE COMTE DE MELGUEIL
l'extension à entre les expectante et, Un historiens le ainsi devait l'évêque affaire littoral implicite Pouvait-on Innocent prince grande plus il Les plusieurs, cet l'encontre ne traité certain variations en : dures lui les relations événement1. ; la être avril ? ait partie le resta III On de mains des légitimité nombres modernes du Clément lui offrent jamais comté en surtout confisque 1215, Meaux des sait Maguelone, droits que domaine de furent conclure de ses revendications que, sa le de saint un d'évêques il signé, Les à Raimond IV. du diocèse (1229) politique domaines n'ont imposées. le Melgueil cette exemple saint par royal contemporains comté Saint-Siège à Louis Cette place Raimond Guillaume une ce guère gardait confiscation Louis de dans traité, de VI, et reconnaissance tour opinion n'y De Toulouse, précis sous la Melgueil pontificales. du et attaché province que le ses comte est le à sur VII comté midi à la tour et anciens d'Autignac. silence les plus Gui ne pas fut cette parut suzeraineté perdit peu qui l'Agenais, de conditions d'importance jugèrent 2. partagée agressive honteux mentionné Fulcodi, se Sans la Toulouse, En connu partie domaines, sur au Melgueil, douteuse trouvait France, la moins doute 1211, cette plus Les que par pas qui une de les du et 3.
1. Luchaire lui accorde à peine quelques lignes dans le volume où il ia
conte la Croisade des albigeois, et M. J. Guiraud le mentionne brièvement
dans son article sur les Albigeois. Voir le Dictionnaire d'histoire et de géo
graphie ecclésiastiques, t. i, col. 1670.
2. Ceci explique les nombreuses bulles adressées aux archevêques de Nar-
bonne et d'Arles qu'on trouvera dans le t. n du Bullaire de l'Église de
Maguelone.
3. Et pour cause, croyons-nous. Le rôle du cardinal Romain, légat de Gré*
gojre IX, au traité de Meaux, est jusqu'ici resté dans l'ombre. Or nous
avons aujourd'hui la preuve que les conditions en furent dictées par ce légat.
On la trouvera dans le Cartulaire de Maguelone, t. n, p. 354. SAINT LOUIS ET LE COMTÉ DE MELGUEIL 183
partie de l'Albigeois, le Quercy — moins la ville de Cahors
— et le Rouergue. Tout le reste jusqu'au Rhône était
cédé au roi de France. Or le comté de Melgueil se
trouvait compris dans cette partie de ses terres ; saint
Louis n'avait-il pas le droit de le réclamer? Et en
supposant que l'acte de confiscation par le pape fût
légitime, Innocent III n'avait-il pas outrepassé ses droits,
en inféodant le comté à l'évêque, de préférence aux
Pelet, qui avaient des droits sur ce fief pontifical ?
Avant d'entrer dans le fond de la question, quelques
notions préliminaires nous apparaissent nécessaires x.
Le comté de Melgueil — ancien comté de Maguelone —
avait pris ce nom depuis que les comtes, ayant abandonné
l'île après la destruction de la ville par Charles Martel,
s'étaient retirés à Substantion près Montpellier — d'où
leur titre de comtes de Maguelone ou de Substantion —
puis, vers le xe siècle, à Melgueil (Melgorium), aujour
d'hui Mauguio 2.
1. Une autre question se pose aussi : la valeur de l'acte de donation du
comté à l'Église romaine (1085). Nous ne nous y arrêterons pas : les droits
du Saint-Siège sur le comté de Melgueil n'ont jamais été contestés par les
rois de France, pas même par Philippe le Bel.
2. Quelles furent les limites du comté au xme siècle? Il est assez difficile
de les préciser. Il est incontestable que les limites de l'évêché ne concordaient
pas avec celles du comté, que le pays d'Hierle, par exemple, au nord, faisait
partie du comté, et que cette situation dura jusqu'au xne siècle. Il est
certain encore qu'à l'est le comté était limité par le Vidourle. De plus, dès
l'origine, Louis le Débonnaire donna aux évêques une partie du comté à
l'ouest, qui devait plus tard former le marquisat de la Marquerose, partie
que ceux-ci reconnurent toujours tenir du roi, et pour laquelle ils refusè
rent de reconnaitre le pouvoir du comte. La preuve en est que Bérenger
Frédol vendit à Philippe le Bel Montpellier, sans soulever aucune protes
tation du pape. La géographie du comté ne pourra être fixée que par la publi
cation du Cartulaire de Maguelone. Les comtes de Toulouse, devenus comtes
de Melgueil, traitèrent ce comté en pays conquis ; malgré tous leurs efforts,
les papes du xme siècle ne purent jamais reconstituer ce comté avec ses
vraies limites. En 1215, le comté de Melgueil — enormiter diminutus, suivant
le mot de Grégoire IX — ne comprenait plus — nous traçons ses grandes
lignes — que le canton actuel de Mauguio, une partie de celui de Castries,
ceux des Matelles et de Saint-Martin-de-Londres,etune partie de celui de Ganges.
Et encore de ce côté, jusqu'en 1260, l'évêque de Lodèvë empiétait sur celui
de Maguelone. Les limites du comté sont donc très incertaines. Les officiers
royaux surent profiter de cette situation. 184 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
Les droits de l'Église romaine sur ce comté datent de
1085. En mai 1085 *, le comte Pierre donna à Grégoire VII
le comté et l'évêché. En retour, il reçut en fief le comté,
à charge d'un cens annuel d'une once d'or* L'évêché fut
placé sous la « liberté romaine », moyennant la même
redevance. Grégoire VI J mourut trop tôt pour pouvoir
l'accepter. Urbain II, par sa bulle du 14 décembre 1087,
ratifia la donation 2.
La distinction établie par le comte Pierre entre l'évêché
et le comté ne doit pas être perdue de vue. Toutefois,
ce que les papes virent de plus clair dans cette affaire,
ce n'était pas le comté mais l'évêché, qui ne devait
plus être soumis à aucun prince temporel. Pendant le
xue siècle, sur cent trente-six actes pontificaux que nous
avons réunis dans le Bullaire de VÊglise de Maguelone,
un seul intéresse le comté 3. Non pas certes que les
papes se soucient peu des droits qu'ils ont acquis;
ils s'en souviennent et les revendiquent. Au besoin, ils
rappellent aux évêques de Maguelone qu'ils sont leurs
vicaires pour le comté, et qu'ils doivent veiller à sa bonne
administration4. Or, Maguelone leur appartient. Quand
Alexandre III devra abandonner Rome, au commenc
ement de son pontificat, c'est à Maguelone qu'il viendra
chercher son premier abri; c'est à Montpellier qu'il
tiendra le premier concile contre ses ennemis. Les rap
ports deviennent très intimes 5 non seulement entre
Rome et le clergé, mais entre les papes et les habitants.
Ceux-ci s'habituent à considérer le souverain pontife
comme leur véritable suzerain, et en 1212 ils deman-
1. Cartulaire de Maguelone, t. i, p. 18.
2. Bullaire de l'Église de Maguelone, t. i, p. 6.
3. Bulle d'Honorius II, recommandant à Bernard, comte de Melgueil,
de ne pas diminuer la valeur de la monnaie de Melgueil (t. i, p. 40).
4. Pour ne citer qu'un cas, bulle d'Anastase IV du 10 décembre 1153. (Bul*
laire de l'Église de Maguelone, t. i, p. 75). C'est en vertu de ce droit que Guil
laume d'Autignac, quelques jours après la confiscation, fit frapper (mai 1211)
la monnaie de Melgueil. Voir son livre de raison dans Cartulaire de Maguelone,
t. ii, p. 97.
5. Témoin la bulle de ce pape, racontant familièrement aux chanoines de
Maguelone les péripéties de son retour de Maguelone, où il s'est emharqué,
usqu'à Rome (Bullaire de l'Église de Maguelone, t. i, p. 115). SAINT LOUIS ET LE COMTÉ DE MELGUEIL 185
deront à rester directement sous la suzeraineté ponti
ficale1.
Beatrix, comtesse de Melgueil, avait épousé en secondes
noces Bernard Pelet, seigneur d'Alais, dont elle eut
deux enfants : Ermessens et Bertrand 2. Le comté de
Melgueil fut donné à Bertrand. Pour quel motif sa mère
le lui reprit-elle? Ce serait

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