Bilan économique 2003 : Croissance faible, reprise au milieu de l année.
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Sur l'ensemble de l'année 2003, la croissance économique a été modérée à La Réunion. Malgré la forte revalorisation du SMIC, la dynamique des revenus s'est essoufflée, entraînant un fléchissement de la consommation. Dans ce contexte défavorable, les entreprises ont différé leur effort d'investissement et ralenti leur production. Elles ont ainsi perdu des parts de marchés au profit des produits importés. L'emploi a été sensiblement affecté par cette inflexion et le taux de chômage a remonté pour atteindre 32,9 % au milieu du deuxième trimestre. Après deux ans d'atonie, l'activité s'est cependant progressivement redressée à partir de la mi-2003.

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Langue Français

Extrait

dossier Le bilan économique 2003
Croissance faible mais
ur l’ensemble de l’année 2003, la Essoufflement des
croissance économique a été
revenus salariauxSmodérée. Malgré la forte revalo-
risation du SMIC, la dynamique des
Depuis la fin de 2001, la morosité éco-
revenus s’est essoufflée, entraînant un
nomique s’est traduite par un ralentisse-fléchissement de la consommation. Dans
ment de l’emploi et une inflexion sen-ce contexte défavorable, les entrepri-
sible des revenus salariaux versés aux
ses ont différé leur effort d’investisse-
ménages. Ainsi, la masse salariale des
ment et ralenti leur production. Elles
branches marchandes non agricoles est
ont ainsi perdu des parts de marchés
passée d’un rythme de croissance annua-au profit des produits importés.
lisé proche de 10 % au début de 2000 àSources et méthode L’emploi a été sensiblement affecté par
environ5%àla mi-2003. Ce mouve-
cette inflexion et le taux de chômage a
ment d’ensemble recouvre des disparités“Quand on la volonté de chercher, il remonté pour atteindre 32,9 % au
sectorielles. Les rémunérations dansest bon d’avoir une méthode, mais on milieu du deuxième trimestre. Après
l’industrie ont fléchi plus tôt et plus bru-peut aussi trouver sans méthode, et deux ans d’atonie, l’activité s’est2 talement que dans les autres secteurs.même sans chercher» cependant progressivement redressée
Bertolt Brecht, 1935. Leur progression, très modérée en 2002,
à partir de la mi-2003.
reste faible sur l’ensemble de l’année
Ce bilan propose une vision synthétique En 2003, la dynamique économique de 2003. Dans les services et le commerce,
de l’économie réunionnaise en 2003, La Réunion n’a pas échappé à la morosi- les rémunérations sont restées dynami-
à partir de l’ensemble de l’information té nationale. De fait, depuis la fin des ques jusqu’au deuxième semestre de
disponible à ce jour. L’objectif est années quatre-vingt-dix et le rattrapage 2002 avant de freiner fortement au cours
d’établir un diagnostic macro-
des minima sociaux, l’évolution de la de 2003. Enfin, le secteur de la construc-économique cohérent s’appuyant sur
demande intérieure est semblable à celle tion présente des évolutions atypiques.des indicateurs conjoncturels
de la France métropolitaine. Au-delà de Les salaires versés ont ralenti au coursquantitatifs et sur l’appréciation de
ses spécificités socio-économiques incon- de 2001 mais ont nettement rebondi dèsleur environnement par les principaux3
acteurs économiques de l’île. A ce testables, les évolutions conjoncturelles à la mi-2002, dopés par les travaux de
stade, l’information disponible ne La Réunion semblent désormais globale- reconstruction consécutifs au cyclone
permet toutefois pas, à l’instar des ment analogues à celles observées en Dina. En 2003, le BTP n’a pas échappé
comptes économiques, une mesure France, tant par leurs déterminants que au mouvement général d’inflexion des
précise des divers flux économiques,
par leur chronologie. Ainsi, après une rémunérations.
et notamment du Produit Intérieur
année 2002 déprimée, la croissance estBrut. Cette modération des revenus du secteurrestée faible en 2003, et ce malgré un
Les données URSSAF, traitées par privé s’est accompagnée d’une décéléra-léger redressement au deuxième semestre.
l’INSEE dans son application EPURE, tion de la masse salariale versée aux
constituent une source d’information agents de l’Etat (+ 2,2 % après + 3,3 % en
essentielle pour l’analyse Masse salariale versée dans 2002). Ce mouvement a pu être amplifié
conjoncturelle à La Réunion. Elles le secteur marchand4 par les premiers effets de la suppressionpermettent en effet une évaluation des
de la prime d’éloignement. En revanche,évolutions trimestrielles de l’emploi et
les revenus salariaux ont été vigoureuse-de la masse salariale dans le secteur
ment stimulés en fin d’année, essentiel-marchand non agricole, et ce à peine
six mois après la fin du trimestre lement en raison de la forte revalorisa-
considéré. tion du SMIC (+ 5,3 %) à partir de juillet
2003. Cette revalorisation résulte de laLes prestations sociales sont une autre
composante importante du revenu des loi dite “Fillon” définissant la conver-
ménages, qui sont estimées à partir gence en trois ans des différentes garan-
des statistiques de la Caisse ties mensuelles nées de la réduction du
d’allocations familiales (RMI, temps de travail.
5 prestations familiales, allocations
logement…) et de l’ASSEDIC
Le RMI ne dope plus les(allocations chômage).
Enfin, les données du commerce prestations sociales
extérieur sont une source
d’information précieuse, bien sûr pour Source : Urssaf, Insee, Epure. Les revenus sociaux ont sensiblement
l’appréciation des échanges ralenti en 2003. Cette décélération estFreinée au milieu de l’année 2003commerciaux, mais aussi pour
la masse salariale du secteur mar- principalement imputable au RMI, dopél’évaluation de certains postes de
chand repart à la hausse au 4e tri- en 2001 et 2002 par l’alignement avec leconsommation et d’investissement. mestre. niveau métropolitain. Ainsi, après deux
14 économie 2e trimestre 2004
DE LAREUNIONdossier
reprise au milieu de l’année
terme à des niveaux historiquement bas,années de progression de près de 20 %, Taux de chômage au sens du BIT
cette épargne s’est traduite par unele RMI n’a augmenté que de 3,0 % en
poussée d’investissement en logement.2003, au même rythme que le nombre de
L’ensemble des indicateurs conjonctu-bénéficiaires. Le montant des allocations
rels disponibles confirme cet engoue-versées au titre du RMI a atteint 322,4
ment. Le nombre de logements neufsmillions d’euros en 2003. La croissance
visés par le Consuel a augmenté dedes prestations familiales et sociales a
16,7%;la mise en chantier de loge-également diminué (+ 4,4 % après
ments sociaux (2 931 logements) s’est+ 5,8 % en 2002), notamment dans le
domaine des aides au logement, stimu- nettement reprise (+ 18 % par rapport à
2002) ainsi que les ventes de cimentlées en 2002 par une hausse sensible du
(+ 9,0 %). Par ailleurs, les encours debarème. En revanche, les allocations
crédits à l’habitat maintiennent un rythmechômage sont restées très dynamiques
Source : Insee, enquête emploi. de croissance proche de 10 %. Au total,(+ 11,0% après + 8,8 %), malgré la baisse
la a encore fortement bénéfi-de 1,2 % du nombre d’allocataires. Cette
Au 2e trimestre 2003 l’enquête
cié en 2003 de la vigueur de l’investisse-vigueur résulte de l’application du plan emploi révèle une hausse du chô- 2ment des ménages.d’aide au retour à l’emploi (PARE) mage.
depuis le second semestre de 2001. Ce
dispositif supprime la dégressivité des ces achats ont été limités sur l’ensemble Attentisme des entreprises
prestations en contrepartie d’un certain de l’année, loin de ceux de 2001, dernier
nombre d’engagements des allocataires. salon de l’automobile. Néanmoins, la Le ralentissement du revenu des ména-
bonne tenue des immatriculations enre- ges a assombri les perspectives desEnfin, les revenus des ménages ont béné- gistrées au début de 2004 (7 800 voitures entreprises réunionnaises, les incitant àficié en 2003 d’une augmentation de la particulières neuves de janvier à avril) différer leurs investissements productifs.
prime pour l’emploi ainsi que de nouvel- atteste du raffermissement actuel du Les biens d’équipement, majoritairementles baisses d’impôts, d’ampleur toutefois marché de l’automobile. Par ailleurs, les importés, représentent le premier postetrès inférieure à celles de 2002. Par ail- dépenses en biens de consommation, 3d’investissement productif des entrepri-leurs, leur pouvoir d’achat a profité de la satisfaites pour près des deux tiers par ses (et le deuxième poste d’investisse-
sagesse des prix qui ne s’accroissent que des produits importés, ont été peu dyna- ment total après la construction). Or, le
de 1,1 %, l’une des plus faibles progres- m

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