Intervention de Madame Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur le 6 novembre 2013 : Made in France, made in monde
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Discours de Nicole Bricq du 6 novembre 2013

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NICOLEBRICQ MINISTREDUCOMMERCEEXTERIEUR  Paris,le 6 novembre2013 Intervention de Madame Nicole BRICQ Ministre du Commerce Extérieur Made in France, made in monde. Assises de l’Industrie organisées par L’Usine nouvelle Mercredi 6 novembre 2013 – 12h30 Mesdames et messieurs les chefs et dirigeants d’entreprises, Il me revient de clore votre première demi-journée de réflexion et de débat. Afrique, colocalisation et projets euro-méditerranéens, financements,ETI :vous avez déjà abordé des sujets qui me sont chers et qui sont au cœur de l’action que j’ai engagée il y a un peu plus de 16 mois. Je reviendrai sur certains d’entre eux. Mais je souhaite commencer en partant de l’invitation à réfléchir que nous propose nos hôtes de l’Usine nouvelle. Made in France, ou made in monde? J’avoue ne me retrouver pleinement dans aucune de ces deux propositions ou alors il me faut préciser. Made in France: oui s’il s’agit de rappeler que l’économie française est une économie de production, où des entreprises grandissent et réussissent, s’affirment avec succès dans la concurrence internationale grâce à des éléments forts de valeur ajoutée française. Oui s’il faut mettre en avant une économie qui attire des entreprises étrangères, y compris dans le secteur industriel où nous maintenons notre rang de deuxième pays d’accueil en Europe des investissements directs étrangers. Non s’il s’agit de dessiner une économie française qui se suffirait à elle-même, oubliant de jouer sur les partenariats, les effets de gamme, les complémentarités,les nécessaires adaptations aux consommateurs qu’elle prétend servir, avec ce que tout cela suppose et impose d’hybridations productives et créatives. Made in monde: je dis souvent que je suis la ministre de la mondialisation, cela découle d’un constat que pour exporter, il faut importer. Je sais que beaucoup de nosgrandes entreprises sont des intégrateurs de systèmes et de composants produits par d’autres où qu’ils se situent. Je suis convaincue que pour gagner sa place sur les marchés extérieurs, être présents dans les réseaux de production et de distribution mondiaux, il faut d’abord faire venir en France des entreprises étrangères :toujours l’attractivité. Pourquoi les premières voitures fabriquées en France à avoir traversé l’Atlantique pour être exportées aux Etats-Unis sont-elles franco-japonaises? Parce qu’au-delà de leurs caractéristiques propres, elles peuvent bénéficier du réseau de distribution Toyota, de son activité de crédit aux clients et de son service après-vente aux Etats-Unis. Mais si «made in monde» veut dire entreprises déterritorialisées, sans attaches, off shore en quelque sorte, alors non. C’est le contraire de ma vision d’entreprises françaises qui trouvent leur Seul le prononcé fait foi1
place dans la mondialisation, en affirmant les valeurs de notre pays et de notre culture, en mettant en avant nos modèles alimentaires, de santé, de conception et d’organisation de la ville autour de biens collectifs, et de partenariats entre acteurs publics et acteurs privés, ce que j’ai appelé les familles du « mieux vivre ». Et nous affirmerons également ces valeurs, nos valeurs, dans le projet de la marque « France » que je porte avec Arnaud Montebourg. Oui dans une monde ouvert, il y a de la place pour une vision et des projets collectifs, au niveau de notre pays comme ils pourraient l’être encore beaucoup plus au niveau de l’Europe. Avec la mondialisation, certains avaient cru pouvoir annoncer « la mort de la distance », la banalisationdes liens de proximité au profit d’un principe d’indifférence généralisée en termes de localisation. La réalité n’a pas vraiment confirmé cette prédiction. Bien au contraire c’est au niveau des territoires, des écosystèmes que se situent une grande partie des enjeux d’une insertion réussie dans la mondialisation. L’export se joue en effet d’abord chez nous, dans nos territoires, dans leur capacité à mettre en mouvement, autour de projets collectifs, les acteurs économiques et à mobiliser à leur profit les ressources financières, de connaissance, d’accompagnement ou d’ingénierie stratégique, nécessaires à leur développement. Voilà pourquoi, j’ai décidé de faire des Régions les chefs de file du développement international dans leur territoire, pas pour faire à la place mais pour inciter à travailler ensemble, dans un cadre défini en commun. Voilà pourquoi j’ai placé auprès de la BPI, en région, des chargés d’affaires internationaux d’Ubifrance, afin que le binôme gagnant « financement-accompagnement »joue à plein. Voilà pourquoi les futurs schémas de développement économique régionaux seront des schémas de développement économique, d’innovationet d’internationalisation.développement économique des entreprises ne se traite pas en effet en Le tranches ou en «silos »,dans une cohérence où investissement, innovation, internationalisation interagissent et se renforcent mutuellement. C’est pour toutes ces raisons que je veux mettre l’accent sur les entreprises qui sont au cœur des dynamiques économiques territoriales. Vous venez d’en parler: ce sont les Entreprises de taille intermédiaire, « les champions cachés de l’industrie » pour parler comme le blog que l’Usine nouvelle entend désormais leur consacrer. Pourquoi cachés ? Elles sont peu parisiennes – 70% des ETI indépendantes ont leur siège en région- et donc peu visibles sur les écrans radar d’administrations centrales, très «centralisatrices »dans leur connaissance de notre tissu productif. Elles sont de création récente, leur catégorie n’est identifiée que depuis 2008. Elles sont peu nombreuses. Enfin environ 500 indépendantes, plus de 4000 en ajoutant celles qui appartiennent à un groupe français ou étrangers- en tout cas beaucoup moins que leurs «homologues »allemandes ou britanniques. Et pourtant, elles sont plus industrielles. Elles sont plus exportatrices que les entreprises en général. Trois sur quatre exportent déjà. 34% ont ouvert une filiale à l’étranger. Elle crée des emplois en France. Leur développement international se traduit par un renforcement de leurs capacités de production en France. Beaucoup sont déjà leader mondial dans leur domaine. Comme les grands programmes d’infrastructures de la fin du XXème siècle ont permis de définir les grandes entreprises mondiales, nos politiques publiques en se tournant vers les ETI doivent faire émerger les champions de demain.
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Nous avons commencé à la concrétiser dans le pacte de compétitivité en réorientant l’intervention d’Ubifrance vers des prestations d’appui personnalisés et menées sur la durée tournées vers ces entreprises, à travers le programme «1000 ETI et Pme de croissance». 250 d’entre elles bénéficieront de cet accompagnement sur mesure, avant la fin de l’année 2013. C’est en tout cas la priorité de mon action. J’ai proposé au Président de la République d’aller plus loin, en marquant la priorité ETI dans mon champ d’action ministériel, et nous avancerons dans quatre directions. Je veux supprimer la distinction entre PME et ETI indépendantes dans les dispositifs d’appui au développement international. C’est déjà le cas pour la Coface. Ce doit l’être également pour le recours aux Volontaires internationaux en entreprise, en proposant aux ETI des frais de gestion d’Ubifrance réduits, comme pour les PME, des facilités de portage et d’hébergement dans les bureaux d’Ubifrance ou par les grands groupes. Toujours dans la même logique de continuité, je souhaite que soit repensé le crédit d’impôt prospection commerciale, une mesure aujourd’hui et réservé aux seules PME. J’estime également indispensable de proposer des prestations adaptées au stade d’internationalisation avancé auquel sont parvenues de nombreuses ETI. Pour elles, l’objectif n’est plus de trouver un distributeur mais de s’implanter, de sélectionner le bon partenaire, le cas échéant d’engager une opération de croissance externe. Leur engagement est plus fort : il s’agit d’implantation et donc d’immobilisation. L’entreprise attend des expertises et des conseils juridiques, comptables, en matière d’audit ou de recrutement. C’est le sens de mes propositions de Maisons de l’international, d’ « accélérateurs »pour filiales d’entreprises françaises basés à Boston et à San Francisco. L’internationalisation est un investissement : elle mobilise des ressources immédiates pour un résultat différé. Elle suppose une prise de risque. Elle ne doit pas être manquée. Nous devons aussi approfondir les évolutions engagées dans le domaine des financements à l’exportation. Ceux-ci restent massivement tournés vers les grands contrats de biens d’équipement qui appellent des crédits export de moyen ou long terme. Ils sont indispensables. Il ne convient pas de désarmer mais au contraire de se mettre à niveau des offres de nos principaux concurrents. Mais, nous en sommes tous conscients : ils ne sont pas pour nos ETI sauf indirectement lorsqu’elles sont fournisseurs d’une de nos très grandes entreprises. Elles sont surtout présentes dans des secteurs beaucoup plus diversifiés, regroupés dans la rubrique «englobe-tout »du «commerce courant» : cosmétique, industries de santé, édition de logiciel, agro-alimentaire, agro-industrie, mécanique. Les exportations dans ces domaines relèvent de paiements au comptant ou court terme. C’est là où nous devons agir, en substitution du marché, chaque fois que l’assurance-crédit privée est momentanément défaillante. Avec Pierre Moscovici, nous prévoyons une mesure en ce sens qui sera discutée lors de l’examen de la loi de finances rectificative pour 2013. Il y a enfin un quatrième chantier auquel je suis très attachée: celui du regroupement de nos PME pour l’export…grappes, réseaux…peu importe le nom. Un groupement d’entreprises qui se connaissent, dans le même domaine, aux technologies complémentaires, ayant la volonté d’aller de l’avant, c’est presque une ETI. Il faut encourager ces regroupements, via les pôles de compétitivité, les territoires, les réseaux sociaux, mes services à l’étranger. Des dispositifs juridiques existent : GIE, groupement d’employeurs, réseau associatif. Je veux les faire bouger nos dispositifs pour m’assurer qu’ils sont bien pleinement ouverts sans discrimination, ni complexité particulière à ces regroupements à l’export. Seul le prononcé fait foi3
Mesdames et Messieurs, nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire du pacte pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Nous avons avancé. Nous devons aller plus loin. Compétitif en France, attractif en France : avec votre engagement, nous nous y attelons. Contact presse :Cabinet Nicole BRICQ : Perrine DUGLET : 01 53 18 46 98 –perrine.duglet@cabinets.finances.gouv.fr
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